La fable du lapin-garou

    Une bonne action pour les vacances de la Toussaint. Prenez n'importe quel enfant, dans votre famille ou entourage, et emmenez-le voir "Le mystère du lapin-garou" au cinéma. Le gosse devrait s'y divertir et vous êtes sûr de passer un excellent moment. L'aventure en pâte à modeler du complaisant Wallace et du malin Gromit n'est pas simplement baignée d'une étrange poésie. On peut la déguster comme une fable de notre époque inquiète. La prétention de la science à réécrire les lois de la nature engendre des  lapins aussi monstrueux que drôles. Toute entière à ses loisirs potagers ("nous sommes de petites gens, c'est notre seule distraction"), la population implore protection contre les dévoreurs de légumes. La "compassion" est incarnée par une candide comtesse, l'avidité par un Méchant à gros sourcils et l'hypocrisie par un vicaire qui lit en douce "Catch au couvent". Comme le résume excellement Christophe Carrière dans L'Express, "une dérision so british, alliée à une mansuétude qui tranche avec le cynisme actuellement en vogue".