Et si l'administration Obama, trop respectueuse de l'establishment, s'exposait à une puissante vague de populisme ? C'est la question que pose Doug Ireland dans un stimulant article publié par le site Bakchich. Ce journaliste américain radical rappelle opportunément que le "populisme" est une tradition politique ancrée aux Etats-Unis. Un mouvement d'indignation morale des petits contre les abus de gros qui s'est manifesté pendant la "Grande Dépression" de la fin du XIXème siècle puis lors de la "Grande Crise" des années trente.
L'indécente gloutonnerie d'une certaine aristocratie financière, qui contraste avec la brutalité de la crise actuelle pour le plus grand nombre, réactive la dynamique populiste. Les Américains ont été particulièrement choqués par les confortables bonus que se sont octroyés les dirigeants du grand groupe d'assurances AIG alors qu'il a dû faire appel à d'immenses aides publiques. Selon Gallup, pas moins de 76% d'entre eux estimaient que le gouvernement devait "bloquer ou récupérer" ces sommes. Un cri partiellement entendu puisque la Chambre des représentants a voté un dispositif fiscal imposant à 90% les scandaleux bonus.
Doug Ireland souligne néanmoins que cette loi n'est pas encore passée au Sénat et que la Maison Blanche s'y opposerait. En fait, dans un premier temps, Barack Obama avait semblé saluer ce vote de la colère des Représentants avant que son administration fasse machine arrière. Le président du changement est, pour partie, prisonnier de l'équipe qu'il s'est choisi. Le secrétaire d'Etat au trésor, Timothy Geithner, est bien plus un ami de Wall Street que de "Main Street".
La relative timidité de l'administration Obama, qui n'ose guère s'attaquer aux grands intérêts, risque effectivement d'ouvrir un boulevard au populisme. L'économiste James K. Galbraith explique, à juste titre, que la crise actuelle ne pourra être résolue classiquement en espérant revenir à l'état "normal" antérieur. Il n'en garde pas moins l'espoir qu'Obama sera contraint d'aller plus loin qu'actuellement dans les remises en cause, poussé par l'ampleur des difficultés. Un peu comme le président Roosevelt en son temps.
"Main street" c'est plus glamour et plus positivement connoté que "populisme" qui a une charge négative. Comme quoi le vocabulaire a son importance ;-)
Rédigé par : polluxe | 26 mars 2009 à 11h47
Les barackolâtres risquent de déchanter.
N'oublions pas qu'Obama, s'il fut le candidat d'Holywood, il fut aussi celui de Wall Street.
Rédigé par : Demos | 27 mars 2009 à 10h24
L’économie subit sa plus grave crise depuis 1929. Les pistes que l'Europe empruntera pour en sortir dépendront avant tout des choix politiques qui seront réalisés. C’est pourquoi, en tant que citoyens, quelles que soient nos appartenances politiques, nous ne sommes pas indifférents à l’issue des débats internes qui se mènent au sein de l 'UE.
Nous sommes conscients que LAURENT FABIUS jouera un rôle décisif dans la constitution dans une alternance capable de déboucher sur une alternative réelle.Ainsi nous vous prions mr fabius de bien vouloir accepter d'être le porte drapeau du peuple de l'est et l'ouest d'Europe.
http://www.myspace.com/laurentfabiuspetition
Rédigé par : BOLINGO | 30 mars 2009 à 23h19
Quel Président Roosevelt ?
Rédigé par : Paulot | 31 mars 2009 à 03h48
je vais sur des blogs économiques et politiques américains et je peut dire que les américains ont vraiment la haine contre la classe dirigeante.
A mon avis les américains sont en train de modifier leur vision du monde économique.
Mais aussi la passivité est effrayante, les partis politiques ne représentent que les très riches, même le parti démocrate, simplement que le parti démocrate est plus à gauche sur les sujet de société.
Il ne fut pas oublier qu'Obama à été financé massivement par Wall Street, comme d'ailleurs 5 autres candidats (Hillary Clinton, Fred Thompson, Mitt Rommney et Mac Cain).
Une partie de son equipe vient des banques d'affaires : Geithner, Summers...
Je pense que le populisme est inévitable, et pas forcement pire d'ailleurs que les élites actuelles, mais peut-être pas tout de suite, car Obama a encore du crédit et il n'y a encore aucune force structurée pour proposer autre chose.
Rédigé par : JLS | 31 mars 2009 à 13h02
Salut je passe sur votre blog et je trouve qu'il y a plein de bonnes choses dessus !! Continuez comme ça surtout !
Faites tous un tour sur mon blog principal : valentin10.blogspot.com
Vous êtes tous les bienvenus quand vous le voulez ;-)
Rédigé par : valentin10 | 03 avril 2009 à 14h19
Ce blog donne vraiment envie d'y retourner car les sujets y sont toujours intéressants et on y apprend énormément de choses, très jolies vos photos c'est un régal de les consulter.
Rédigé par : valentin10 | 03 avril 2009 à 14h20
Voici un film de 2 mn que jai filmé lors du meeting du Front de gauche à Caen le 30 mars dernier. C'est Jacky Hénin, tête de liste qui explique comment botter le cul à Sarkozy... Illarant et à diffuser largement. http://www.youtube.com/watch?v=roDkxg-b5xQ
Rédigé par : A Levitre | 13 avril 2009 à 21h20
Samedi 11 avril 2009, le journal économique La Tribune publie un éditorial explosif en page 7 : « Banques : le grand mensonge ».
Cet éditorial de Philippe Mabille est tellement compromettant pour les banques qu’il n’apparaît pas sur le site internet de La Tribune. Les autres éditoriaux de Philippe Mabille sont tous sur le site de La Tribune, y compris son éditorial du mercredi 15 avril 2009, mais l’éditorial du 11 avril a été censuré.
Je recopie donc la fin de cet éditorial censuré :
« Banques : le grand mensonge.
Par un curieux retournement du destin, le climat boursier est, dans le même temps, redevenu favorable pour les banques. Un exemple frappera les esprits : le cours de la Société Générale s’est apprécié de 45 % par rapport au cours de 24,5 euros qui avait été proposé pour le plan de stock-options qui a tant scandalisé l’opinion. En déduire que la crise financière est derrière nous serait toutefois une grave erreur. Bien au contraire, le pire est encore à venir.
Le calcul est assez simple à faire : en janvier 2009, le Fonds Monétaire International prévoyait 2 200 milliards de dollars de pertes mondiales pour les bilans bancaires. Ce chiffre a été réévalué à 4 000 milliards de dollars, dont un tiers seulement a été comptabilisé. La conclusion coule de source : les banques ne disent pas la vérité sur la réalité de leur situation. Et les autorités financières sont complices de ce grand mensonge, pour éviter de créer la panique.
On le voit avec la forte tension qui règne aux Etats-Unis à propos des « stress tests » réalisés sur la solidité des banques américaines. Mentir pour la bonne cause, on retrouve là un peu le même scénario que celui du Crédit Lyonnais, où la Commission Bancaire et le Trésor avaient été accusés d’avoir fermé les yeux sur les comptes truqués de la banque publique.
Mais, cette fois, ce n’est pas une seule banque qui est en cause, mais toutes les banques mondiales en même temps. De sorte que celle qui saura masquer ses pertes le plus longtemps sortira grande gagnante du jeu de poker menteur qui va maintenant succéder au théâtre du G20. »
Rédigé par : BA | 15 avril 2009 à 14h46
Les résultats des banques américaines sont-ils crédibles ?
17/04/2009 18:34
Après Wells Fargo, Goldman Sachs et JP Morgan, Citigroup a lui aussi ébloui le marché aujourd'hui en annonçant des résultats à première vue plus que satisfaisants, avec un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Sera-ce la goutte d'eau faisant déborder le vase ? En d'autres termes, les quelques bémols entendus précédemment vont-ils engendrer un examen plus attentif et plus critique ? Il serait temps, car les zones d'ombre sont légion !
Après le feu d'artifice Wells Fargo, quelques analystes se sont demandés dans quelle mesure les résultats étaient flattés par l'assouplissement des normes comptables en vigueur aux Etats-Unis depuis la fin mars. Les banques ne sont en effet plus tenues à ce fameux mark to market, qui les obligeait à retenir pour valeur de leurs actifs les prix du marché, parfois très massacrés. D'où ces énormes dépréciations faisant chavirer le compte de résultats. La question est d'importance, car ce changement de normes comptables peut aisément transformer une lourde perte en joli bénéfice ! La question fut posée à Wells Fargo... qui a refusé de répondre.
Chez Goldman Sachs, une partie de l'embellie des résultats résulte d'un changement d'exercice comptable. Ce n'est pas une entourloupe de la part de la banque, mais une obligation légale. Il reste que cette modification a escamoté le très mauvais mois de décembre. Même si la situation fondamentale des banques américaines s'est améliorée, le caractère mirobolant des résultats annoncés doit visiblement être fortement relativisé. Au point que le prix Nobel d'économie Paul Krugman les qualifie aujourd'hui de " un peu ... comiques " dans sa tribune du New York Times.
Les résultats de Citigroup ne font pas exception, bien au contraire. On observe en effet que la banque de détail (Citigroup est le numéro 1 mondial) n'a rien rapporté au premier trimestre, tandis que la situation des cartes de crédit continue de se détériorer fortement, comme chez les concurrents. Outre des dépréciations d'actifs moindres, et peut-être insuffisantes, on relève aussi une véritable perle : une plus-value de 2,5 milliards de dollars résultant de la dépréciation de certaines créances.
Du fait de la situation toujours préoccupante de la banque Citigroup, les investisseurs infligent en effet une décote à ses titres de créance. Si la banque les rachetait aujourd'hui sur le marché, elle s'épargnerait un remboursement ultérieur de 2,5 milliards de dollars, ce que la législation comptable lui permet d'ajouter à son bénéfice. Ou plutôt à sa perte de 900 millions, car telle serait la situation sans cet élément providentiel. En d'autres termes, si Citigroup avait été en bonne santé, ses créances ne seraient pas dépréciées à ce point, elle n'aurait pas pu afficher cette plus-value virtuelle, et elle aurait donc été en perte ! Cherchez l'erreur...
Guy Legrand.
http://www.trends.be/fr/economie/banque-et-finance/12-1636-47782/les-resultats-des-banques-americaines-sont-ils-credibles--.html
Rédigé par : BA | 19 avril 2009 à 21h34