A tout chose malheur est bon. Si elle est annonciatrice de lourdes difficultés, la violente crise économique a aussi permis à Nicolas Sarkozy d’échapper à la spirale d’impopularité qui menaçait de le submerger. Dans la tourmente, sa cote dans les sondages s’est redressée. En décembre dernier, selon le baromètre Ifop-Journal du Dimanche, on comptait 44% de Français satisfaits de son action contre seulement 35% en mai. Le camp des mécontents reste certes majoritaire mais le président de la République semble avoir enrayé le mouvement de défiance d’un électorat déçu par les effets concrets de la « rupture » promise en 2007.
C’est un phénomène classique : en période de crise, les gouvernés ont naturellement tendance à se rassembler derrière les gouvernants. Plus les temps sont durs, qu’il s’agisse d’un conflit militaire ou de désordres économiques, et plus le réflexe d’en appeler à l’aide du pouvoir est répandu. Le chef de l’Etat l’a parfaitement compris. Ce n’est pas un hasard s’il a évoqué, à plusieurs reprises lors de ses vœux aux Français pour 2009, le devoir de protection des pouvoirs publics.
Le flair politique de Sarkozy l’a aidé à profiter de ces événements. Mais il faudrait être de mauvaise foi pour nier que le président de la République a fait preuve de remarquables capacités réactives face à la crise. Il a d’abord pris assez tôt la mesure de la gravité de la situation. Dés le 25 septembre, à Toulon, il mettait en garde contre une « crise sans équivalent depuis les années trente ». Si les réponses nationales au retournement de conjoncture ont reçu un accueil plutôt mitigé, le chef de l’Etat a impressionné l’opinion par ses initiatives européennes et internationales. Il est vrai que le caractère de Sarkozy semble particulièrement adapté à la gestion des crises. Le président français avait déjà manifesté cette qualité au moment du conflit géorgien de l’été dernier.
En période de crise profonde, le tout n’est cependant pas de réagir aux coups du sort. Il faut encore savoir se frayer un chemin de sortie de crise en conduisant les mutations qui s’imposent. Sarkozy en a manifestement l’intuition : il annonce un « monde nouveau » à ses compatriotes après avoir parlé de « refonder le capitalisme » et même évoqué une « politique de civilisation » aussi ambitieuse qu’énigmatique. Force est ici de constater que les contours de ce futur souhaité sont plus que flous. Sarkozy est visiblement beaucoup plus à l’aise dans la réaction que dans la vision.
Ce mélange d’agilité et d’improvisation pose une série de questions. La première est celle de la pertinence qui reste aujourd’hui aux orientations sur lesquelles le candidat Sarkozy s’est fait brillamment élire en 2007. Les observateurs se font un malin plaisir d’observer que la « rupture » alors claironnée n’est plus guère à l’ordre du jour. Le chef de l’Etat doit se résoudre à laisser filer les déficits, à reporter la réforme des lycées par crainte de débordements ou encore à laisser les députés de la majorité vider de son contenu le projet de loi sur le travail du dimanche.
Pour sa part, Sarkozy préfère insister sur toutes les réformes prévues cette année, de l’hôpital à la recherche en passant par l’organisation territoriale. Le président s’efforce encore d’afficher la continuité de son message en répétant aux Français qu’ils doivent « travailler plus ». Mais il ne peut ignorer une contradiction majeure : ce n’est pas en période de crise, lorsque des craintes fort légitimes nourrissent l’appel à la protection de l’Etat, qu’il est aisé d’impulser des réformes d’inspiration libérale. On n’assouplit pas la législation du travail en phase de montée du chômage. La manière dont le pouvoir saura répondre aux préoccupations sociales en les mariant avec ses propres conceptions économiques reste très incertaine.
Un probable virage vers le volontarisme étatique ne sera sans doute pas le seul effet de la crise. On peut aussi imaginer un tournant vers certaines formes d’autoritarisme. L’obstination avec laquelle la réforme de l’audiovisuel public a été conduite apporte de l’eau au moulin à ceux qui craignent une telle évolution. François Bayrou n’est pas infondé à prétendre que la télévision d’Etat va se retrouver dans une double dépendance, politique et financière, à l’égard du pouvoir en place.
La tentation existera aussi de chercher à faire passer au second plan les difficultés économiques et sociales par une multiplication d’initiatives de type sécuritaire. Sarkozy a immédiatement réagi au nouveau record de véhicules incendiés au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre en suggérant d’interdire aux mineurs coupables de ces actes de passer leur permis de conduire jusqu’à pleine indemnisation de leurs victimes. L’idée n’est pas forcément sotte, mais on s’étonne qu’elle soit émise par le président de la République en personne. On se gardera des procès d’intention en rappelant simplement que les périodes de crise attisent des peurs dont il est dangereux de faire mauvais usage.
Article publié dans Enjeux-Les Echos de février 2009.
ADDENTUM: Cet article a été rédigé tout début janvier. De l'eau a déjà coulé depuis sous les ponts des instituts de sondage. La cote de popularité de Nicolas Sarkozy est de nouveau nettement orientée à la baisse dans les derniers baromètres. L'aggravation de la crise, la profondeur du mécontentement social et le sentiment d'une réponse insuffisante du pouvoir détériorent son image.
Vous êtes très indulgent dans cet article, vous restez au niveau de la communication surtout quand je lis dans le journal Le temps La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a eu une déclaration stupéfiante au Forum économique de Davos. «Pendant trois mois, d’octobre à décembre, nous avons navigué dans le noir», a-t-elle avoué. Alors que pendant cette période, le président Sarkozy énonçait ses résolutions à un rythme trépidant, s’évertuant à masquer la panique." Ce qui me semble plus près de la réalité.
Rédigé par : GED | 05 février 2009 à 17h16
GED,
Je ne pense pas qu' il y ait contradiction. L' activité et les mesures prises ne résolvent pas immédiatement la situation dont personne ne sait dire l' ampleur et la durée; mais elles ont rassuré et probablement évité une panique générale qui aurait précité la France et d' autres pays plus profond dans le goufre. Ca n' empêche pas les responsables politiques d' avoir fait de l' huile.
Rédigé par : Erick | 06 février 2009 à 08h44
Quand vous dites :
". Il est vrai que le caractère de Sarkozy semble particulièrement adapté à la gestion des crises. Le président français avait déjà manifesté cette qualité au moment du conflit géorgien de l’été dernier. "
Pardon,... mais vous ne faîtes que relayer la propagande du Président, il suffit d'avoir lu quelques journaux internationaux pour s'apercevoir que les résultats étaient bien plus mitigés que ce qui a été relayé en France.
Rédigé par : Alain | 06 février 2009 à 12h01
"Il suffit d'avoir lu quelques journaux internationaux pour s'apercevoir que les résultats étaient bien plus mitigés que ce qui a été relayé en France." Ça dépend lesquels.
Extrat de Courrier international
Nous avons eu beaucoup de chance que de nombreuses questions complexes se posent au moment où la France présidait l’Union européenne, a confié un diplomate russe au quotidien Izvestia à l’occasion du sommet UE-Russie de Nice de novembre dernier. D’après le journal moscovite, personne au Kremlin ne sous-estime le rôle de l’Union, ou plus exactement le rôle personnel de Nicolas Sarkozy dans le règlement de la crise du mois d’août 2008 dans le Caucase. On apprécie également le fait que Sarkozy semble avoir consacré de gros efforts à raisonner les ‘nouveaux Européens. De ce point de vue, le sommet de Nice et le semestre où la France est restée à la tête de l’Union européenne vont sembler des moments particulièrement merveilleux, poursuit le journal.
Désolé.
Rédigé par : Flamant Rose | 06 février 2009 à 13h35
"Sarkozy est visiblement beaucoup plus à l’aise dans la réaction que dans la vision".
Et dans la réaction que dans l'action.
Demandez leur avis aux salariés de Grandrange.
Rédigé par : PMB | 06 février 2009 à 13h49
"Sarkozy est visiblement beaucoup plus à l’aise dans la réaction que dans la vision".
Et dans la réaction que dans l'action.
Demandez leur avis aux salariés de Grandrange.
Rédigé par : PMB | 06 février 2009 à 13h50
Sur Gandrange, vous avez eu hier soir une réponse anticipée à votre remarque ou je me trompe ?
Rédigé par : Erick | 06 février 2009 à 15h08
FR, j'apprécie vos références au courrier international, mais le CI montrait également très clairement que les journaux russes avaient plutôt tenté de faire croire que Sarkozy avait joué un grand rôle dans cette crise pour mieux faire passer leur victoire en Géorgie aux yeux de l'opinion occidentale.
Les Izvestia sont un journal très pro-gouvernemental russe.
désolé, ce n'était pas le bon argument.
Rédigé par : Karl Marx | 06 février 2009 à 22h21
Vous en voulez d'autres
L'invasion de la Géorgie puis l'effondrement boursier ont donné au président français l'occasion de se révéler dans un domaine où il excelle : la gestion de crise, faite d'énergie, de réflexes et de rapidité. Si l'activisme de Nicolas Sarkozy a pu agacer, beaucoup de responsables européens se demandent aujourd'hui comment l'Europe serait sortie de la double épreuve avec un président moins déterminé. La Frankfurter Allgemeine Zeitung et le Financial Times, quotidiens peu suspects de complaisance, saluent sa réussite.
Rédigé par : Flamant Rose | 07 février 2009 à 09h58
Je préfère ces références là. Les Izvestia, ce n'était vraiment pas la bonne pioche.
mais le bilan de la Géorgie n'est pas si extraordinaire: Sarkozy a pu briller parceque les USA étaient absents, il a certes permis d'éviter le pire, et c'est déjà beaucoup, mais les accords sont régulièrement violés par les russes, cela a aussi caché que la Géorgie est loin d'être une démocratie et que les problèmes des minorités abkhazes et ossètes est un vrai problème.
Rédigé par : Karl Marx | 07 février 2009 à 13h13
NS n’a plus de ligne politique. Il veut plus d’Europe mais il est opposé aux délocalisations à l’intérieur de l’Europe, l’Angleterre est un contre modèle alors que c’était jusqu’alors le modèle à copier, on peut trouver des milliards pour financer la relance alors qu’on nous avait dit que les caisses étaient vides, cette crise est la crise du siècle alors qu’on nous avait annoncé qu’elle ne nous concernait pas, on va relancer l’économie en finançant des routes et l’EPR alors que le Grenelle de l’environnement était censé initier une révolution écologique…
Rédigé par : chatel | 08 février 2009 à 10h32
Eric Dupin,
Vous qui les fréquentez ! dîtes leurs :
En tant que gestionnaire d'une affaire de restauration, j'ai fait les achats de nourriture et la comptabilité (factures sous le nez avec les colonnes à 5,5 et les colonnes à 19,6%) pendant plus de 20 ans et jusqu'en 2006.
A cette date, toute la nourriture était à 5,5% de TVA (à l'exception des alcools).
Je n'ai jamais entendu dire qu'une partie des denrées alimentaires avait échappée à cette règle depuis l'investiture de Nicolas Sarkozy.
Le président est donc entouré d'une bande d'économistes déconnecté des réalités, dont l'un (particulièrement dans les vapes) lui à soufflé : "Le chocolat au lait est à 19,6%, rendez vous compte, Monseigneur !"
Résultat, voilà notre clampin qui se pointe à la télévision. Tout fier de ses dernières connaissance, et vla t’y pas qui la ramène :
"Rendez vous compte.. Français ! La TVA sur le chocolat au lait est à 19,6% ! Ho! Là là, c’est débile !"
Biens sûr, comme pour le reste, les journalistes ignares ne pipent pas mot… le réel çà ne les concerne pas, ça leur fait même peur !
On peut leur raconter n'importe quoi !
Journaliste déconnectés, économistes virtuels, conseillers du président largués, politiques à cotés de leurs pompes !
Il est bien là, le problème Français n°1 ! LA COMPÉTENCE
Rédigé par : Gilbert | 09 février 2009 à 19h14
Non, Gilbert, votre belle indignation tombe un peu à plat car pour une fois c’est Sarko qui a raison.
A ma connaissance trois catégories de produits alimentaires ne bénéficient pas de la TVA à taux réduit :
- Les chocolats autres que le chocolat noir
- Les margarines
- Le caviar
En ce qui concerne le caviar, j’imagine avec délectation une manifestation devant chez Petrossian ou Fauchon pour exiger la TVA à 5.5% sur ce produit de première nécessité !!!
Rédigé par : GDL | 10 février 2009 à 07h56
GDL,
Vous devriez lire ceci :
http://dinersroom.free.fr/index.php?2009/02/06/1051-une-goutte-d-europe-dans-votre-chocolat
Sarkozy aime bien trouver des boucs-émissaires!
Rédigé par : bernard | 10 février 2009 à 11h30
Bernard,
Puisqu'il vous plait à citer un lieu communard
http://lieu-commun.org/index.php
à propos du chocolat, j'en citerai un autre, dont je vous recommande la lecture. Il traite de la gestion de la crise par notre présidence sur un plan plus général. Je vous recommande ce billet, comme les autres du même auteur.
http://verel.typepad.fr/verel/2009/02/sarkozy-sait-il-o%C3%B9-il-va.html
Rédigé par : Michel | 10 février 2009 à 15h38
Bien content GDS, on dirait ! lol
Contrairement à la majorité des bloggueurs, je sais le reconnaître quand je me trompe.
Pour ce qui est du caviar, vous avez raison ! Pour la margarine, le beurre des pauvres… N’en ayant JAMAIS utilisé, je vous laisse la responsabilité de vos déclarations ! lol
Dans le cas présent le pauvre Sarkozy, ne pouvait pas savoir que ses conseillers l‘avaient "enduit d‘erreur", car il me semble, d‘après la circulaire de la chambre syndicales, qu’il s‘agisse uniquement du cas spécifique de -bonbons de luxe- au chocolat au lait qui soit à 19,6%. : http://www.chocolats.org/pdf/documents_55_11_2005.pdf
ET JE CONFESSE QUE JE NE CONNAÎSSAIS PAS CET INVRAISEMBLABLE CAS D’ESPÈCE ! Ou alors, dans la réalité cette loi n'est pas appliquée, ce qui est CERTAIN, c’est que :
MA FACTURE D'INTERMARCHÉ DE CE MATIN COMPTE LA PLAQUE DE CHOCOLAT AU LAIT A 5,5% !!!
Et que j’ai acheté du chocolat au lait en plaque pour mes affaires de restauration pendant 21 ans et JAMAIS je n’ai payé 19,6% de TVA.
Encore une spécificité Française : Les lois idiotes ne sont heureusement pas toutes appliquée dans la vie réelle !
En France il ne suffit pas de savoir lire les circulaires pour savoir ce qui se passe vraiment.
Donc achetez des plaques de chocolat au lait et vous vérifierez par vous mêmes : elles figurent bien à 5,5% de TVA...
Mais çà, ce n'est que l'insignifiante réalité, un paramètre absolument hors de portée de la bullocratie, des intellectuels assis, et donc du président, de ses conseillers et de ses ministres !
Comme disait Esther DUFLO du MIT, au Collège de France : ‘’Messieurs les économistes français : Sortez un peu de chez vous !’’
Rédigé par : Gilbert | 10 février 2009 à 18h31
Albert Einstein :
"La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information."
... Mais voilà, le facétieux Albert n'était pas qu'un intellectuel assis !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 10 février 2009 à 19h28
Nouvelles révélations sur l'affaire Dominique Strauss-Kahn :
http://frenchcarcan.wordpress.com/2009/02/11/dsk-le-priape-fou/
Rédigé par : Arthur | 12 février 2009 à 03h09
Société Générale : états financiers consolidés au 31 décembre 2008.
Total dettes : 1 089 116 millions d’euros.
Total capitaux propres : 40 887 millions d’euros, soit seulement 3,75 % des dettes.
http://library.corporate-ir.net/library/21/217/217918/items/324870/87B0CCAB-9166-4D4A-84A1-D62197186AD3_etatsfinancier.pdf
BNP : états financiers consolidés au 31 décembre 2008.
Total dettes : 2 016 581 millions d’euros.
Total capitaux propres : 58 968 millions d’euros, soit seulement 2,92 % des dettes.
http://media-cms.bnpparibas.com/file/38/4/etats-financiers-4t2008.6384.pdf
Pronostic : Sarkozy va nationaliser la Société Générale et la BNP, qui sont déjà en situation de faillite.
Christine Lagarde a déjà commencé à préparer le terrain.
[ 20/02/09 - 17H10 - Reuters ]
Christine Lagarde en faveur de la nationalisation des banques en faillite.
« Il est tout à fait normal de nationaliser des établissement financiers qui ont fait faillite, même s'il n'est guère idéal que des banques soient gérées par des Etats », déclare Christine Lagarde.
S'exprimant à l'école de journalisme de l'université de Columbia, à New York, la ministre de l'Economie a également dit que les dirigeants de tous les pays étaient désormais résolus à ne pas se laisser se reproduire une faillite de type Lehman, dont la chute, en septembre dernier, est largement tenue pour responsable d'une accélération de la crise financière qui a plongé le monde développé dans la récession.
« Si des établissements financiers font faillite, alors il ne fait aucun doute que l'Etat doit intervenir », a dit Christine Lagarde.
http://www.lesechos.fr/info/finance/reuters_00122894-lagarde-en-faveur-de-la-nationalisation-des-banques-en-faillite.htm
Et en Allemagne ?
L'Allemagne veut sauver les banques en expropriant leurs actionnaires.
Face à la débâcle de ses banques, l'Allemagne a décidé mercredi 18 février de recourir aux grands moyens. Elle pourra si besoin les nationaliser en expropriant les actionnaires, une première depuis la Seconde Guerre mondiale.
Un projet de loi a été adopté en conseil des ministres par le gouvernement de la chancelière conservatrice Angela Merkel, et doit être présenté rapidement aux députés du Bundestag. Il prévoit de pouvoir lancer une « procédure d'expropriation » des actionnaires en échange d'indemnisations, une mesure qui court jusqu'au 30 juin 2009.
http://www.lepoint.fr/actualites-economie/l-allemagne-veut-sauver-les-banques-en-expropriant-leurs/916/0/318381
Rédigé par : BA | 21 février 2009 à 23h57
BNP : états financiers consolidés au 31 décembre 2008.
Total dettes : 2 016 581 millions d’euros.
Total capitaux propres : 58 968 millions d’euros, soit seulement 2,92 % des dettes.
http://media-cms.bnpparibas.com/file/38/4/etats-financiers-4t2008.6384.pdf
Conclusion : la BNP est en faillite. La BNP va être nationalisée.
La Société Générale a menti sur ses capitaux propres.
Je cite Jean-Pierre Chevallier sur son blog :
« En réalité la situation de la Société Générale est pire encore car un poste de la rubrique des capitaux propres, Instruments de capitaux propres et réserves liées, passe curieusement de 7,5 à 17,7 milliards d’euros de 2007 à 2008.
L’explication se trouve à la page 24 : " Les titres subordonnés à durée indéterminée émis par le Groupe et intégrant des clauses discrétionnaires relatives au paiement des intérêts sont qualifiés d’instruments de capitaux propres parmi les Instruments de capitaux propres et réserves liées.
Titres super subordonnés à durée indéterminée
Compte tenu du caractère discrétionnaire de la décision de versement de la rémunération des titres super subordonnés à durée indéterminée émis par le Groupe, ces titres ont été classés en capitaux propres parmi les Instruments de capitaux propres et réserves liées ".
… Ce qui signifie en clair et en français que les mécanos de la Générale considèrent que les 10 milliards d’euros apportés par les usines à gaz que sont la Société Française de Financement de l'Économie (SFFE) et la Société de Prise de Participation de l'État (SPPE) font partie de son capital, et que ces titres sont donc assimilés à des actions.
Or, après avoir bafouillé lamentablement en admettant que l’État allait siéger en tant qu’actionnaire au conseil d’administration de la Générale, Bécassine (Christine Lagarde) a bien précisé qu’il ne s’agissait pas d’actions et que l’État ne devait donc pas être considéré comme actionnaire, mais comme prêteur, ce qui a ensuite été confirmé par Sarko qui a même prétendu qu’il s’agissait là d’une bonne affaire pour les contribuables qui vont gagner de l’argent dans cette opération. »
J’ai refait les calculs de Jean-Pierre Chevallier. Je trouve les résultats suivants :
Société Générale : états financiers consolidés au 31 décembre 2008.
Total dettes : 1 099 329 millions d’euros.
Total capitaux propres : 30 674 millions d’euros, soit seulement 2,79 % des dettes.
http://library.corporate-ir.net/library/21/217/217918/items/324870/87B0CCAB-9166-4D4A-84A1-D62197186AD3_etatsfinancier.pdf
Jean-Pierre Chevallier, lui, calcule que les capitaux propres de la Société Générale sont de 2,80 % des dettes.
2,79 ou 2,8 %, la conclusion est la même : la Société Générale est en faillite. La Société Générale va être nationalisée.
http://www.jpchevallier.com/article-28235583.html
Rédigé par : BA | 23 février 2009 à 10h15
Résultats annuels 2008 de la Caisse d’Epargne, page 38 :
Caisse d’Epargne :
Total dettes : 633,156 milliards d’euros.
Total capitaux propres : 16,564 milliards d’euros, soit seulement 2,61 % de ses dettes.
http://www.groupe.caisse-epargne.com/cpp/101/fra/blob/pdf_diapo_090226_resultats_ci_090226133848.pdf
Conclusion : la Caisse d’Epargne est en faillite.
Sarkozy le sait. Sarkozy est donc en train de nationaliser en catastrophe la Caisse d’Epargne.
A lire absolument :
http://www.jpchevallier.com/article-28423335.html
Rédigé par : BA | 27 février 2009 à 15h48