Les difficultés commencent enfin pour Barack Obama. Soigner une très violente crise économique, terminer honorablement la guerre en Irak, trouver l'étroit chemin de la paix au Moyen-Orient: c'est peu dire que le 44ème président des Etats-Unis sera immédiatement confronté à de lourds défis. Les Américains l'attendent d'abord sur le terrain du "changement" qu'il leur a promis pendant sa brillante campagne électorale avec autant de ferveur que de flou.
Le paradoxe de la situation actuelle tient à ce que l'espoir placé dans le président Obama reste aussi élevé que la montagne des problèmes qu'il aura à résoudre. Selon Gallup, pas moins de 83% des Américains approuvent la manière dont il a géré la délicate période de transition présidentielle. De même, pour l'institut Rasmussen, les deux tiers des Américains approuvent l'action du président élu, 41% manifestant même "fortement" leur accord. C'est avec un niveau de confiance qui n'a guère de précédent qu'Obama entre à la Maison Blanche.
Cet atout pourrait néanmoins se retourner en handicap. Des attentes aussi pressantes ne risquent-elles pas d'être forcément déçues ? Comment un candidat qui a réussi la prouesse d'être soutenu à la fois par Michael Moore et les activistes de gauche de Moveone.org mais aussi par la bible du libéralisme économique The Economist et par le quotidien des milieux d'affaires The Financial Times ne pourrait-il pas mécontenter in fine certains de ses partisans ?
La plupart des Américains n'attentent toutefois pas de miracle de la part d'Obama. Ils lui demandent surtout d'agir vite quitte à tâtonner un peu. Son plan de relance économique a ainsi été plutôt bien accueilli en raison de son ambition même si son volant de réduction d'impôts fait légitimement débat. Henry Louis Gates Jr., spécialiste d'Abraham Lincoln, rapproche le pragmatisme de ce président de celui de son illustre prédécesseur. Mais, en des temps aussi troublés, le pragmatisme lui-même commande d'être audacieux. Il n'est pas impossible que le très politique Obama mette ses choix d'une tactique prudemment bipartisane et d'une équipe plutôt expérimentée au service de changements profonds.
L'humour de la chose est qu'après avoir porté tant d'espoirs on se dit qu'il va décevoir, et que maintenant qu'on dit et répète, avec quelques raisons, qu'il va décevoir, il va finir par surprendre agréablement...
Rédigé par : Paulot | 19 janvier 2009 à 15h31
On dirait surtout que ce sont les français, grands spécialistes du peuple "amerloque" comme chacun sait, qui craignent la déception. Il est vrai que faire de l' obamania à tout crin sur la base de considérations bien de chez nous, ça ne porte pas à la constance.
Plus sérieusement, faut-il reprocher aux journalistes de sortir de la-dite obamania et de montrer un pau plus de raison et de lucidité ?
Rédigé par : Erick | 20 janvier 2009 à 09h11
Chers frères et sœurs !
En cette Journée Sainte s’accomplit l’antique promesse , En ce jour, le temps s’ouvre à l’éternel, parce que Toi, ô Barack, tu es venu parmi nous. Tu es né du sein d’une Amérique bénie entre toutes, Toi, le "Fils de Martin Luther King": le temps de l’attente est terminé, et l'Amérique met au monde le Messie. Barack naît pour l’humanité, qui est à la recherche de liberté et de paix ; il naît pour tout homme, qui est opprimé par le péché, qui a besoin du salut et qui est assoiffé d’espérance. Dans les cathédrales, dans les temples, dans les synagogues comme dans les moquées les plus petites et les plus reculées de toute la terre, s’élève avec émotion le chant de la Barack obamania: "Aujourd’hui un Sauveur nous est né "
Rédigé par : Flamant Rose | 20 janvier 2009 à 10h46
Inch'Allah ! ;-)
Rédigé par : Bastien | 20 janvier 2009 à 16h07
Quel poête ce FR!
Rédigé par : claude | 21 janvier 2009 à 08h26
En période de crise, quelqu'un qui donne au peuple une bonne image de lui-même, lui promet "du sang et des larmes, mais la victoire", donc lui donne de l'espoir, est plutôt sur la bonne voie. Le timing sera aussi important: s'il alterne réforme douloureuse avec qqch de positif, ça pourra passer. Et les réformes dans les deux sens ne manquent pas. Il peut en profiter pour lancer (relancer) une grande coopération continentale américaine, renouer avce les pays sociaux-démocrates d'amérique du sud, calmer Chavez et Raùl Castro ou trouver un modus vivendi avec eux...
Allez, au boulot, pour aider un peu notre super-président à sauver le monde ;-))
Rédigé par : Karl Marx | 21 janvier 2009 à 21h05
Un peu facile de dire qu'un président qui promet beaucoup, va décevoir ses électeurs, puisqu'un président qui ne promet pas grand chose n'a aucune chance d'être élu ?
Qui disait qu'une élection consistait pour des citoyens libres, à se choisissir un maître ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 22 janvier 2009 à 17h59
@Bastien : Inch'allah Hussein !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 22 janvier 2009 à 18h00
En vrac: fermeture de Guantanamo, ouverture envers Cuba, autorisation de l'avortement, nomination d'envoyés spéciaux de l'ère Clinton en Afghanistan et au Moyen-Orient, modération salariale des cadres de la Maison Blanche.
C'est effectivement un certain nombre de mesures attendues qu'il fallait qu'Obama prenne. Ce ne sont pas les plus difficiles, mais certaines auront des conséquences importantes.
Rédigé par : Karl Marx | 24 janvier 2009 à 06h58
Reste à savoir si Obama défendra vraiment les valeurs dont ses discours et ses premières décisions nous enchantent.
Je crains, personnellement, qu'il n'ait été sélectionné par sa "firme" que pour son aptitude à présenter une mise en scène plus sexy du même scénario.
Je crains aussi que, précisément parce qu'il est noir et que son deuxième prénom est Hussein, il ne soit conduit, en fonction des circonstances, à prouver son patriotisme par des décisions d'une extrême dureté.
J'espère évidemment me tromper.
Rédigé par : Trésor de Bienfaits | 24 janvier 2009 à 14h24
J'ai également la même crainte que TDB. La période à venir va être très difficile, et des mesures dures seront prises, voilà pourquoi il doit commencer par des mesures phares. C'est toujours un problème de gestion du timing. Bon, à quand la constitutionnalisation au niveau fédéral du mariage gay, de l'interdiction du port d'armes, de l'abrogation de la peine de mort? Ne rêvez pas! Rien ne sera fait pour diviser ce pays, quitte à faire des concessions aux plus conservateurs. La religion sera également toujours présente.
Rédigé par : Karl Marx | 25 janvier 2009 à 09h16
Pour 2009, voici mes voeux : je souhaite régler un petit problème du genre détail avec cette grosse tache de si peu président de la république Française, en lui envoyant un avocat. Et toi, cher blogueur ?
voila. Sinon ça, c’est une tentative de gros scandale public, ça peut toujours servir à calmer du monde. Merci pour l'espace d'expression.
Rédigé par : nina | 26 janvier 2009 à 00h54
Info ou intox: L'administration Obama aurait pris des contacts directs avec Téhéran, au niveau du conseil des sages et du guide suprême. Eric, avez-vous des infos à ce sujet? Ou qqn d'autre?
Rédigé par : Karl Marx | 28 janvier 2009 à 22h20
Excellent mais trop bref compte-rendu de conférence sur l'actuelle crise financière, à lire sur marianne2.fr d'aujourd'hui.
Où Marcel Gauchet nous dit ce qu'il pense des espoirs placés dans la "régulation du capitalisme", dans le "retour du politique", et de l'occasion historique que serait pour la gauche la situation actuelle.
Avec en prime, l'hypothèse qu'il ne s'agit encore que d'un coup de semonce, auquel tout le monde restera sourd; de telle sorte qu'il s'autorise à qualifier la situation, de manière très inquiétante, de "situation initiale".
Rédigé par : D.H. | 29 janvier 2009 à 14h35