Ségolène Royal a incontestablement marqué des points lors du désastreux congrès de Reims. Elle a su donner l'impression de tendre la main à ses adversaires tout en ne cédant strictement rien de ses positions. La présidente de Poitou-Charentes est toujours favorable à une alliance au centre (qu'elle consent seulement à faire avaliser le moment venu par les militants) ou encore à une baisse des cotisations.
Avec l'audace qui fait son charme, elle s'est exprimée comme si sa prochaine victoire était acquise, appelant sans attendre à une réconciliation du parti avec le vocabulaire chrétien qui est sa marque de fabrique. La rock star du PS n'a pas craint non plus de prôner à nouveau un socialisme maternant à mille lieues des références du mouvement ouvrier.
Face à tant de détermination, portée par l'aspiration au changement qui secoue les socialistes, ses opposants ne pouvaient compter que sur leur entente. Les partisans de Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon sont certes on ne peut plus divers idéologiquement. Mais ils auraient pu se regrouper pour défendre une conception du parti qui leur est commune: un parti de militants, qui débat selon des règles précises, et ne se laisse pas emporter par les logiques couplées de l'opinion et de la présidentialisation.
Car une victoire ségoliste annoncerait inéluctablement un changement de la nature même du PS. L'ancienne candidate ne fait pas mystère de son désir de le transformer profondément pour forger une formation à la fois plus ouverte sur la société et plus soumise à sa propre ambition. Le but est bien d'accoucher d'une sorte de parti démocrate à la française pour qui le centre-droit serait un partenaire naturel de gouvernement. L'acidité de la critique du sarkozysme fonctionne ici comme le ciment nécessaire d'une telle convergence.
Mathématiquement, le camp anti-Royal était majoritaire à l'ouverture du congrès. Il a toutefois spectaculairement échoué à bâtir une majorité politique alternative. Le choc des égos anti-Ségo a égalé l'égotisme de Ségo. La palme du comportement le plus étrange revient à Bertrand Delanoë. Personnalité socialiste toujours la plus populaire, le maire de Paris avait tout intérêt à barrer la route à sa plus dangereuse concurrente. Il a préféré se replier piteusement dans sa tente.
Delanoë a-t-il été si meurtri par son piètre score et le refus de ses alliés potentiels de se rallier à son panache qu'il en a baissé les bras ? Ou a-t-il choisi la politique du pire en spéculant sur un échec cuisant de Royal à la tête du parti ? Si tel est le cas, le calcul est pour le moins risqué. L'ancienne candidate n'a sans doute pas les capacités de conquérir l'Elysée mais elle est suffisamment habile et démagogue pour remplir honorablement la fonction oppositionnelle.
Martine Aubry n'a guère été plus brillante. Ses hésitations ont compliqué la constitution du front anti-Royal. La tonalité gauchisante de ses discours ne sonne pas d'une authenticité absolue. L'absence d'accord avec Benoît Hamon défie enfin la logique. Le leader de l'aile gauche du PS a gagné en épaisseur à l'occasion de ce congrès. Mais il a plus le profil du futur opposant interne dans un parti ségolisé que celui du nouveau chef que les socialistes se cherchent.
AJOUT A 15H20.
Spectaculaire volte-face de Bertrand Delanoë à la mi-journée: après avoir refusé de se prononcer pendant le congrès et eu des mots durs pour Martine Aubry, le maire de Paris appelle ses partisans à "voter massivement" pour le maire de Lille. L'issue du scrutin s'annonce désormais très incertaine.
J'aimerais vous soulignez que si Segolène devient premier secrétaire elle aura les moyens d'accéder à la magistrature suprême.Les murmures continuent à la sous-estimer mais elle atteindra son objectif un jour.
Merci
Rédigé par : bafing | 17 novembre 2008 à 10h05
Une question se pose tout de même : bien que la situation actuelle soit négative pour le parti socialiste, l'est-elle intégralement et à long terme ? L'attention apporté par les médias à l'instabilité du PS et à la désignation de son futur leader permet au moins au parti... de faire parler de lui, et de prouver son importance en tant que figure de proue d'une éventuelle alternance. Cela n'est certes pas très rassurant sur la qualité du débat politique, mais d'un point de vue quantitatif, cela permet au PS d'occuper l'espace médiatique, ce qui n'est pas totalement négligeable. Si un leader un tant soit peu solide ou charismatique émerge, cela lui permettrait d'apparaître comme le vainqueur d'un long "suspense" dont le public français aurait été abreuvé par les médias. Cela n'est bien sûr qu'une hypothèse et il se peut que le public soit rebuté par la publicité faite à la situation actuelle, mais je n'en suis pas sûr tant le PS demeure incontournable (c'est peut-être même pour cela que ses dirigeants se permettent de se déchirer ?)
Rédigé par : Nikita Malliarakis | 17 novembre 2008 à 10h05
Je connais un peu Delanoë. Je pense qu'il a effectivement très mal pris à la fois le score honorable de Royal, sa faible audience et les attaques démagos de sa "soeur" en politique, Martine Aubry. Personnellement je pensais même (en juin dernier) qu'elle roulait pour lui... http://billy-tallec.typepad.fr/leblogpolitiquedebilly/2008/06/martine-aubry-l.html
Mais nan... http://billy-tallec.typepad.fr/leblogpolitiquedebilly/2008/10/non-martine-aub.html
Alors il se dit, en bon caractériel démocrate, "ah vous ne voulez pas de moi? Vous préférez la démagogie gauchiste et le péronisme? Ah bah je vous en prie, goûtez à votre ragout, vous me direz après comment vous le digérez, en attendant je me casse, c'est que j'ai la capitale à diriger moi!"
Alors on peut trouver ça puéril ou irresponsable, reste que les militants auront ce qu'ils méritent. On ne peut le blâmer de ne plus prétendre à un rôle que les électeurs du parti n'ont pas voulu lui confier.
Il ne joue pas pour autant la politique du pire, je pense qu'il sait que ce ne sert à rien de vouloir, à n'importe quel prix, faire un front antiroyal. Ce qui compte c'est la réaction des militants jeudi. En bon démocrate il doit attendre un sursaut de responsabilité qui mettrait Eva Royal à sa juste place de phénomène marginal et atypique de comportement politique au 21ème siècle.
Rédigé par : Billy | 17 novembre 2008 à 10h48
"Le choc des égos anti-Ségo a égalé l'égotisme de Ségo".
C'est beau comme "l'aboli bibelot d'inanité sonore" de Mallarmé! Et c'est vrai que ce Congrès apparaît à certains égards comme un vacarme dénué de sens.
Si Ségolène Royal l'emporte, et qu'elle arrive ensuite à "dompter" le parti, elle passera en effet, probablement, de la figure de sainte à celle de héros, capable de tous les exploits!
Rédigé par : D.H. | 17 novembre 2008 à 11h23
Il faut souhaiter que BH soit élu 1er secrétaire. Le PS s’ancrerait alors à gauche et renouerait avec les valeurs constitutives de l’identité socialiste que ce parti a hélas progressivement sacrifiées sur l'autel de la construction européenne. Une dynamique favorable à la (vraie) gauche pourrait dès lors s’enclencher, d’autant plus sûrement que la crise économique qui se prépare donne à l’évidence raison à tous ceux qui n’ont jamais cru aux solutions libérales inscrites dans le Traité de Lisbonne et prônées conjointement par la droite et le PS.
Rédigé par : chatel | 17 novembre 2008 à 11h43
Il faut souhaiter que BH devienne 1er secrétaire…mais l’élection de SR n’est pas pour autant à redouter. J’y vois en effet l’assurance de la défaite de NS en 2012. S’il devait en effet se confirmer, comme on peut raisonnablement le penser, que FB a plus de chances d’être élu au 2ème tour que SR, l’argument anti-démocratique du « vote utile » se retournerait contre ceux qui l’ont tant utilisé ces dernières années. Après tout, puisque SR avait proposé à FB le poste de premier ministre, pourquoi la répartition des rôles entre eux ne pourrait-elle pas être inversée si c’est le meilleur moyen de battre NS ? Parallèlement, un boulevard devrait s’ouvrir pour la gauche de gauche…à condition que celle-ci parvienne à s’unir.
Rédigé par : chatel | 17 novembre 2008 à 12h05
@Chatel,
bah si vous voulez que le PS finisse comme le PC et que le MoDem fasse 30% ....
Remarquez, je ne suis pas opposé par principe à un tel scénario.
Mais, tout en n'étant pas socialiste, je le trouve dangereux.
Rédigé par : Claudio Pirrone | 17 novembre 2008 à 13h22
@ Billy:
"phénomène marginal et atypique de comportement politique au 21ème siècle"
Des propos comme les vôtres refusant de prendre le phénomène Royal au sérieux parce qu'il ne correspond pas à vos codes servent presque in fine SR. Phénomène marginal et atypique dites-vous? Comme Obama et les références religieuses de ses discours? Comme notre époque marquée par un retour du religieux dans les sociétés occidentales? Comme Hillary Clinton qui répondait en vidéo aux questions "participatives" des internautes? Elle joue le lien direct avec le Peuple contre les élites? Les candidats de partis gaullistes ont toujours eu ce type de posture. Elle fait des discours sur des gros thèmes bien fédérateurs? Mais est-ce moins creux que bien des discours de candidats US à la présidentielle qui faisaient référence à de gros concepts fourre-tout (la Nouvelle Frontière chez Bill Clinton, le Retour de l'Amérique des pionniers chez Reagan)? Elle utilise une dose de Démocratie d'Opinion? Blair l'a fait. Elle joue la provocation verbale en pariant que ça choquera moins l'électorat populaire que les éditorialistes parisiens? Mais qu'a fait Sarkozy avec le Karcher et la Racaille? Elle joue sur une forme de starisation/peopleisation? Quid dans ce cas de Clinton, Blair, Sarkozy? SR est donc au contraire tout à fait emblématique de l'époque. Après, on peux tout à fait estimer que ce faisant elle épouserait ses travers mais c'est un autre débat (qui pourrait aussi s'appliquer aux autres leaders que j'ai cités) sur lequel je ne m'exprimerai pas.
Rédigé par : Vraiment? | 17 novembre 2008 à 13h23
Je m'étonne que vous affubliez Ségolène Royal du trait de démagogue. C'est la seule dans ce congrès qui a eu le courage de dire certaines vérités sur l'état du PS, et sur ce que le PS doit devenir provoquant d'ailleurs des sifflets. Monter à la tribune et dire des choses que les militants n'ont pas envie d'entendre, c'est le contraire de la démagogie, ça s'appelle plutôt du courage.
Pour moi les démagogues sont plutôt ses adversaires qui ont tenus des propos d'extrême-gauche pour se faire ovationner et qui ont fait huer le MODEM alors qu'ils se sont alliés dans leur ville avec ... le MODEM (n'est-ce pas Aubry ?).
Et si vous êtes capables de me citer un politique de 1er plan qui ne fasse pas preuve de démagogie, j'attends avec impatience, ce sera un scoop.
Et comparé à Sarkozy, la démagogie de Royal et des autres est toute relative
Rédigé par : Fabien | 17 novembre 2008 à 13h31
LA France est un pays formidable. On se prosterne devant les prêches d'Obama et ses références très générales à Dieu, à l'amour à la fraternité, au rassemblement du peuple américain. On se prosterne devant Obama qui finit tous ses prêches par une référence à Dieu (God bless you. God Bless united states of america) et on méprise les quelques références religieuses et divines qui ponctuent les discours de Ségolène Royal et qu'elle empruntele plus souvent à des figures de la Républiques teles que Jaures ou à Victor Hugo.
Je me dis que l'irrationnel est davantage chez les adversaires de Ségolène Royal que chez Ségolène Royal elle-même.
Rédigé par : Fabien | 17 novembre 2008 à 13h36
Si il doit y avoir une illustration du malaise PS c'est bien d'avoir peur du MODEM un parti crée il y a un an et qui en matiere de grand écart idéologique n'a aucun précédent que ce soit dans la ligne de son chef que dans les idées de ses militants.
J'ai rarement voté PS mais j'avoue que la victoire de Aubry jeudi serait un bel encouragement a ceux qui veulent du changement en 2012.
Rédigé par : Bobo | 17 novembre 2008 à 13h39
Penser. Il faut penser.
Il faut imaginer. Proposer un nouveau contrat social, fondé sur autre chose qu'une classe qui n'existe plus. Mais si on a un peu d'imagination, est-on inscrit dans un parti ?
Proposer par exemple une vraie démocratie : Une interdiction absolue de tout cumul des mandats, dans le nombre et dans le temps, y compris dans le parti. Cette seule interdiction produirait mécaniquement un appel d'air, et d'imagination.
Rédigé par : FM2429 | 17 novembre 2008 à 13h52
Mon cher Bobo, Martine Aubry malgré ses discours enflammés ne semble pas avoir peur du MODEM puisqu'elle est alliée avec ce parti à Lille. Si la politique consiste à faire l'inverse de ce que l'on dit, Martine Aubry est une grande politique.
Rédigé par : Fabien | 17 novembre 2008 à 13h53
Je m'émerveille devant ceux qui ont réussi à entendre un quelconque message concernant des mesures concrètes de la part de la Grue Lilloise, comme de la part de l'Ânesse Poitevine.
Ou alors si j'avais les oreilles bouchées, quels étaient-ils précisément ?
Benoît Hamon est absolument incompétent économiquement parlant, (comme les deux Pythies), mais il a au moins eu le mérite d’aborder un où deux sujets qui font mal : La pauvreté et la panne récurante de l’ascenseur social.
NON, CE N’EST PAS UN GAG : Le P.S., MON PARTI, ne sait pas s’il est socialiste ! Il ne sait pas non plus que quand on se balade avec deux valises très lourdes : Cela ne sert à rien de mettre plus de poids à droite ou plus de poids à gauche ! Ce qu'ont compris TOUS les partis socialistes d‘Europe, c'est que le sac à dos, permet à la fois un social moins élitiste et une économie plus pragmatique. Tous sauf un : le P.S., Parti Siphonné (Petit Robert : Siphonné … "Cerveau vidé de sa substance".) Mendés-France doit se retourner dans sa tombe de voir leur Pays devenir un pays d'idéologues déconnectés, alors que tant de décisions pratiques et techniques pourraient être prises immédiatement.
Rédigé par : Ozenfant | 17 novembre 2008 à 14h21
Delanoé demande à ses troupes de voter massivement pour Aubry.
Comme les 2 motions Aubry+Delanoé raflent la majorité je vois mal comment Royal pourrait s'en sortir.
Rédigé par : bernard | 17 novembre 2008 à 15h10
C'est mathématique :
lors de la consultation des militants du 6 novembre sur les motions, les motions Aubry (24,32 %) et Delanoë (25,24 %) avaient en effet recueilli près de 50 % à elles deux, celle de Ségolène Royal 29,08 % des voix, et celle de Benoît Hamon 18,52 %.
(voir lemonde.fr)
Rédigé par : bernard | 17 novembre 2008 à 15h15
Mr FM2429,
quand je parle de peur du Modem, je veux dire en fait qu'il est anormal d'en faire un acteur tellement vital qu'on est pret, alors qu'on est qualifié au 2e tour, à aller sonner a la porte de Mr Bayrou. Miss Aubry elle (comme d'autre socialiste) a accepté des Modem sur sa liste en conservant la position de force dans la négo c'est la toute la différence il me semble. Faire du modem un partenaire si important alors qu'il aura disparu de la circulation dans 10 ans c'est signe de faiblesse.
Rédigé par : Bobo | 17 novembre 2008 à 15h18
Ah! Bernard,vous croyez encore que les mathématiques,sciences exactes,peuvent s'appliquer en l'espèce! quel naïf que vous êtes!
Rédigé par : hanse | 17 novembre 2008 à 17h04
@ Hanse
Naif peut-être mais j'imagine mal un militant ayant voté Delanoé le 6 novembre se mettre à voter Royal ou Hamon alors que Delanoé himself appelle à voter Aubry.
L'incohérence a des limites non ?
Rédigé par : bernard | 17 novembre 2008 à 18h28
Je viens de regarder “C dans l’air”, avec la mère Raphaëlle Bacqué, qui voit Ségolène “très intelligente”, et Rolland Quayrol, le mec qui passe sa vie à annoncer des choses qui n’arrivent jamais.
Les deux autres (Grunberg et un gonze de Marianne) ont dit en gros ce que je crois, c’est à dire que les militants en sont restés à 1981 et refusent tout changement dans la dialectique socialiste.
Autrement dit, les dirigeants socialistes sont obligés, , d’adopter un langage double pour être élus : langage rétrograde (AUBRY) pour les militants et langage novateur (ROYAL) pour les électeurs socialisants (Molletisme).
Donc !
Celui qui est élu par les militants, [si c'est Martine Aubry et Laurent Fabius avec le soutient de DSK et de Delanoë qui a le soutient de Jospin, qui a le soutien de Guy Mollet... lol]
N’aura aucune chance d’être élu par les électeurs.
Conclusion :
ENTRE LE PARTI SOCIALISTE ET LE POUVOIR, IL Y A LES MILITANTS !
Les électeurs ne sont pas tous des moutons, et n'appartiennent pas à Delanoë. Les bobos parisiens voteront t'ils tous pour la sinistre mère 35 heures et son discours d'une autre époque ? Nous verrons bien !
Moi qui suis plutôt pour Hamon, malgré son incompétence économique, je serais obligé de voter ROYAL pour ne pas revoir les fantômes du PS du passé… et la statue du commandeur.
Rédigé par : Ozenfant | 17 novembre 2008 à 19h24
C dans l'air met beaucoup d'ardeur à défendre Ségolène d'une émission à l'autre avec des faux-semblants d'objectivité qui ne trompent que ceux qui veulent l'être.
La bonne soeur en maillot de bain ou en baba cool ça leur plaît faut croire. Elle se mettrait à poil en criant "Vive le front populaire avec Bayrou !" que les Grunberg et Dely y verraient encore un gage de modernité.
Moi, en fait de modernité elle me rappelle soeur Sourire : "Dominique nique nique..." Son histoire a mal fini, de staritude en timbritude.
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 17 novembre 2008 à 21h01
Moi j'ai vu sur le plateau de C dans l'air, parmi les 4 intervenants , 2 qui avaient écrits des livres extrêment sévères sur Royal. D'ailleurs Royal en a attaqué un des deux en justice. C'est dire s'ils sont pro-Royal.
Donc pour toi, un plateau de TV équilibré c'est un plateau où il y 100 % d'anti-Royal.
Je te donne un conseil : écoute les éditorialstes d'Europe 1, RTL ...et ton appétit anti-royal sera rassasié ! Bon appétit !
Rédigé par : Fabien | 17 novembre 2008 à 22h16
Delanoé a fait un score catastrophique à PAris. C'est dire son influence sur les militants. Son appel à voter Aubry va apporter beaucoup de voix à Royal. Il aura eu tout faut du début à la fin. Triste fin pour cet apparatchiks !
Rédigé par : Fabien | 17 novembre 2008 à 22h19
Fabien,
Tu parles du livre la Femme fatale. Etait-ce particulièrement un livre anti-Royal ? Je l'ai trouvé pour ma part assez objectif Mais soit.
Quel est l'autre livre hostile à Royal ?
Je t'accorde que mon hostilité à la manière de faire de la politique de Madame Royal a pu m'aveugler un peu. Reste qu'il a plus été question de Royal que de Aubry pendant une émission censée être consacrée à cette dernière ( "Aubry en pôle position") et qu'hormis une remarque positive sur son volontarisme et une autre négative sur son supposé archaïsme les commentateurs m'ont paru moins intéressés par l'éventuel succès de sa candidature que par leur objet médiatique préféré.
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 17 novembre 2008 à 23h13
Le choix est cornélien si l'on ne tient compte que de la personnalité des candidates (qui choisiriez-vous comme voisine de palier?) mais je ne vois pas comment le PS pourra échapper à la présidentialisation, que ce soit avec Royal ou sans elle. Ce parti devra s'adapter aux institutions de la Vème République et au quinquennat s'il veut encore gagner des élections nationales.
Sarko, Bayrou, Besancenot, ont compris la règle du jeu mais le PS renâcle car elle est contraire à sa culture. C'est vrai que Royal a peu de chances de battre Sarko au second tour mais la présidentialisation du parti lui survivra. Et j'ai encore moins confiance dans les Fabius,Cambadelis,Glavany et consorts pour remettre le PS à flot.
Quant aux militants, j'espère que quel que soit leur choix, ils sont capables de penser par eux-mêmes et n'ont pas besoin de gourous pour décider en leur lieu et place qui ils doivent choisir.
Rédigé par : marl | 17 novembre 2008 à 23h22
Je ne sais pas ce qu' est la présidentialisation d' un partie et son adaptation aux institutions de la Veme. En revanche, si l' on veut dire par là qu' un parti doit être dirigé par un futur candidat à la présidentielle et travailler pour lui, là je comprends.
Le PS n' a rien foutu pendant des années à l' inverse de l' UMP qui a construit un projet pour son candidat et y travaille encore quand le débat qui anime le premier est de savoir s' il doit être dirigé ou non par un "présidentiable", tout ça au milieu des remous créés par les "courants" ...
Rédigé par : Erick | 18 novembre 2008 à 09h02
Le PS se construira, Royal ne sera sans doute pas au 2d tour en 2012 et Sarkozy sera élu par défaut (qui d'autre ?). On se retapera 5 ans de grands moulinets, d'agitation en guise de volontarisme et de précipitation en guise de vitesse.
2017 devrait être le RdV pour tourner (enfin!) la page du sarkozisme.
Rédigé par : bernard | 18 novembre 2008 à 13h38
Je redoute un scénario dans lequel Hamon arriverait mieux placé qu'Aubry. Il ne se désisterait évidemment pas et Royal, récupérant l'essentiel des voix delanoïstes réfractaires à une gauche trop à gauche, l'emporterait. J'espère que les militants qui ont un désaccord fondamental avec Royal seront assez "politiques" pour anticiper les conséquences de leur vote.
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 18 novembre 2008 à 14h07
Ca me fait marrer ces histoires de Ségo contre les apparatchiks. Elle était ministre en 1992 (Aubry en 1991) chargée de mission à l'Eysée en 1982 (aubry dans un ministere en 1981) , Enarque et tout aussi peu intégrée aux instance PS que Aubry il me semble. Des soeurs d'appareil quoi ....
Rédigé par : Bobo | 18 novembre 2008 à 16h38
Le problème d’une schizophrénie non soignée, c’est qu’elle empire. Le PS continue donc de voir sa personnalité se fragmenter, se fragmenter encore.
Je ne dis pas que le scénario éternel des Congrès, caractérisé par de copieuses branlées avant l’union sacrée, ne se répétera pas, mais il ne fera illusion auprès de personne. Il faut être bien malade pour voir en passe de l’emporter la troisième motion alliée à la deuxième devant la première, celle arrivée en tête donc. Pour un parti politique, donc un réservoir à militant, voilà une bien singulière configuration donnant lieu de plus, comme dans tout cerveau malade, à l’alliance des contraires.
Les choses auraient été plus claires, Mélenchon ingéré par le NPA, Hamon intronisé au PCF, mais c’eut été le signe d’un malade en voie de guérison, revenant de loin. Sans traitement, c’est- à-dire sans redéfinition de la doctrine, sans mise en regard de celle-ci avec la crise actuelle, les multiples conflits de personnalité cloue le malade dans une série de dédoublement saisissant.
Même si je sais l’aversion de beaucoup pour Ségolène, que j’ai toujours peu goûtée, peut-être pour d’autres raisons, j’en viendrai presque à la trouver sympathique, tant ces slogans « tout sauf … » me font penser à la horde des loups qui hurlent. Je n’ai jamais cru la foule intelligente, je me méfie comme le serpent de tout unanimisme que ce soit pour crucifier comme pour encenser. Pour le côté catho assumé de la belle, je ne sais pas, ce n’est certes pas ma tasse de thé, mais je trouve perso suspect cette espèce d’union sacrée de bras cassés rassemblés dans le seul refus de bosser avec le Modem. Suspect.
Rédigé par : matéo | 18 novembre 2008 à 17h07
Ma petite cuisine : Quels que soient les commentaires, seule la petite cuisine les intéresse ...
Mais qu'est-ce que je suis venu faire ici ?
Bonjour tristesse ...
Rédigé par : FM2429 | 18 novembre 2008 à 17h29
Que Ségolène soit sympathique ou pas est-ce le problème? Il y a fort à parier que les autres ne le sont ni plus ni moins. Mais reconnaissez, Mateo, que, plus que les autres, elle se complaît dans un registre irrationnel cherchant en retour une réponse affective et non pas politique. La crucifixion ? Ne voyez-vous pas qu'elle en joue pour être la victime préférée. La fascination? Qu'elle l'exerce sans retenue comme une star ou un gourou...Est-ce un projet politique ?
Quant à Bayrou, ne l'oublions pas, il s'est nourri pour partie d'électeurs socialistes qu'elle n'a pas su représenter en 2007. C'est dans la panique la plus totale qu'elle est allée entre les deux tours lui proposer le poste de Premier Ministre. Elle en fait maintenant toute une théorie avec ce résultat délétère pour le Parti qu'elle donne au Modem plus d'importance qu'il n'en a. Et ne cherchez surtout pas une vision (catho ou autre) dans cette tentation "démocrate" car, nous dit-elle dans le même élan : "la social-démocratie est périmée".
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 18 novembre 2008 à 19h59
Le Ps
L'ascenceur social ?
Un truc a fabriquer des oppresseurs.
Les références catho ?
La religion, comme le foot, c'est l'opium du peuple.
Un leader ?
Personnage suspect de tentation tyrannique.
La diversité ?
Difficile a assumer au sein du parti lui-même...
Son électorat ?
Les bataillons de fonctionnaires, les banlieues "populaires" (comprendre à majorité d'origine immigrée) l'autre peuple ne l'intéresse plus.
Les plateaux de "Cdanslair" ?
Un back office de la gauche.
Les "éditoriaux" de France3 ?
Des analyses de la rue de Solférino.
La France ?
C'est quoi ce machin !
La sociale démocrratie ?
Toujours des traitres !
Les sociaux libéraux ?
Des fachos !
La démocratie ?
Quand elle est favorable au Ps c'est chouette, sinon la rue c'est mieux.
J'arrête.
Rédigé par : noop | 18 novembre 2008 à 20h32
La seule possibilité de rire de ce carnaval est ici :
http://www.rue89.com/blog-ps/2008/11/17/segolene-est-habitee-par-une-lumiere-interieure
Et c'est bien tout ce qu'on peut faire.
Rédigé par : PMB | 18 novembre 2008 à 23h01
Spectaculaire : je ne dirai pas cela. Plutôt navrant : les Français ne comprennent rien à ces manoeuvres et guerres intestines. Tout cela aurait du, je trouve, être réglé en interne et non exposé sur la place publique. Il n'y a aucun débat ni discussion : juste un combat de personnalité, une prise de pouvoir. A moins que cette orchestration soit aussi, quelque part, voulue. Afin de replacer le PS sous les feux de l'actualité. Mais ce serait alors jouer avec le feu...
Rédigé par : laurent | 19 novembre 2008 à 01h41
Me concernant, je n'apprécie pas Ségolène mais par contre je suis deux milliards de fois favorable à la présidentialisation du PS qu'elle propose afin de liquider un mode de fonctionnement du parti archaïque, bloqué en IVème République qui contribue mécaniquement à le discréditer aux yeux des Français. L'idéal aurait été qu'un autre leader socialiste ait eu la présence d'esprit de lui piquer l'idée afin que le seul choix pour présidentialiser le parti ne soit pas le choix Ségolène. Un parti n'est pas fait pour durer ce qu'a duré le PS. Il devient anachronique s'il reste immobile dans sa culture et son fonctionnement pendant que la société, le monde évoluent. Si le PS ne rapproche pas ses modes de fonctionnement d'un parti de masse type Parti Démocrate, c'est les électeurs qui se chargeront de fabriquer ce grand Parti Démocrate à la française en propulsant Bayrou au second tour en 2012. Et contrairement à d'autres je ne crois pas que ce danger existe uniquement avec Ségolène et ses défauts mille fois cités : qui peut sérieusement dire que Martine Aubry (les 35 Heures) ou Bertrand Delanoé (Bobo 1er, les couloirs de bus, Vélib') incarnent assez le changement pour mobiliser suffisamment l'électorat de Gauche au premier tour?
PS: J'ai lu ce matin dans le Figaro des commentaires pas tendres des socialistes européens vis à vis du PS. Ce n'est pas forcément faux sauf qu'on n'est plus il y a dix et que désormais les voisins socio-démocrates européens hors Zapatero sont aussi en grosse crise. Recevoir des leçons de manque de social-libéralisme de la part des Anglais est quand même fort de café vu l'état actuel du Labour. J'ai ceci dit bien ri en lisant les recommandations du PSOE: reprocher à Ségolène d'être trop floue soit mais... trop centriste? Ca ne manque pas de sel quand on sait ce qu'est le PSOE version Zapatero. Ceci dit, les socialistes français feraient bien de jeter un oeil aux recommandations du SPD (réglements de compte et ajustements faits en coulisse, accord faits avant le Congrès, deux pratiques germaniques à reprendre d'office).
Rédigé par : Scission | 19 novembre 2008 à 13h20
"L'idéal aurait été qu'un autre leader socialiste ait eu la présence d'esprit de lui piquer l'idée afin que le seul choix pour présidentialiser le parti ne soit pas le choix Ségolène"
Mais où çà, un leader ? Si aucun n'a émergé depuis 2002, évident et naturel, c'est qu'il n'y en a pas. C'est simple pourtant.
Et seul le fonctionnement du PS français est anachronique et archaïque ?
Rédigé par : Bastien | 19 novembre 2008 à 16h56
ce qui me chagrine, en ces temps de crise financière et de pseudo "changement de règles", c'est que notre scène politique est terriblement archaïque, côté Élysée comme du Côté du Poitou-Charentes.
Je ne vois pas de vision cohérente de remise en cause du système par des inventions déjà éprouvées sur le terrain, du type coopératif. L'état fédéral américain se mord les doigts de ne pas avoir pris de participations dans les banques auxquelles il a versé des liquidités importantes. Je ne vois de réflexion économique intéressante chez aucun des candidats à la chaire suprême solférinienne. Peut-être Hamon est-il celui qui voit un peu plus la remise en cause d'un système qui pourrait s'opérer. Mais pas de propositions.
Rédigé par : Karl Marx | 19 novembre 2008 à 21h36
@ Bastien:
Par leader, j'entendais "figure socialiste de premier plan", pas leader naturel. Pour m'expliquer, le mode de fonctionnement du PS ne me parait pas adapté à l'ère du tout médiatique: au nom du débat démocratique, le linge sale est étalé en public. C'est suicidaire en terme d'image du parti. L'autre anachronisme est l'attachement fétichiste à une culture parlementaire alors que le quinquennat -Jospin!- a représidentialisé la Vème. Enfin, la fixation sur le caractère collégial des décisions aboutit souvent au ridicule: chahuté parce qu'il souhaitait faire voter par ses députés le plan Sarkozy sur les banques, Hollande a réussi à aboutir à ce génial compromis qu'est l'abstension. De ce point de vue, l'organisation de l'UMP proche d'un grand parti américain, plus verticale -il y a un chef qui tranche vraiment!- et gardant le linge sale pour les coulisses est plus adaptée aux exigences de l'époque.
Rédigé par : Scission | 20 novembre 2008 à 00h17
Bonsoir, je ne suis pas socialiste pour être honnête (comme ça, c'est dit) mais Royal me semble avoir la meilleure stratégie. En effet, draguer la "gauche de la gauche" comme le proposent Aubry et Hamon c'est gentil mais le PCF c'est 2%, les verts c'est 2% et la LCR/NPA c'est 4% donc 8% en tout et encore les bonnes années. Le modem, de son côté, c'est 18% d'électeurs potentiels, je suis pas un expert en maths mais la messe me semble dite.
Rédigé par : laroche | 20 novembre 2008 à 05h39
Et disons que dans les soutiens d'Aubry, j'ai beaucoup de mal avec Fabius par rapport disons à une affaire jugée par une parodie de cour de justice qui me tiens à coeur...donc j'aurais tendance à soutenir n'importe qui contre lui.
Rédigé par : laroche | 20 novembre 2008 à 05h43
La télé semble avoir choisi sa favorite.
Rédigé par : noop | 20 novembre 2008 à 08h23
Il faut dire que la dynamique allumée christique est plus télé-évang..pardon, télégénique que la rescapée de l'époque Brejnev ! Quand on entend cette dernière parler aux ouvriers, on se revoit quarante ans en arrière, et çà fout les jetons.
Alors autant rire !
Rédigé par : Bastien | 20 novembre 2008 à 09h28
Le choix à présent pour le PS me semble être, entre d'une part Royal et Hamon, qui représentent tous deux une forme différente de rénovation réelle du parti, et de l'autre Martine Aubry, la solution "traditionnelle", pour ne pas dire traditionnaliste...
Le compromis n'est plus possible.
La rénovation est évidemment nécessaire; sous quelle forme? Humaniste, faisant un accueil (tout petit, de rien du tout!) aux références à la Transcendance?.. Ou humaniste, mais croyant encore efficace le recours aux formes, elles aussi traditionnelles il faut bien le dire, du "transcendantal" que sont le Parti, le Peuple, la Nation (j'emprunte cette distinction à Dany-Henri Dufour)?
Ces formes sont balayées par le Marché. Il me semble impossible de les restaurer.
En tous cas il ne faut pas se tromper d'ennemi. Malgré la crise, le néo-libéralisme n'a pas fini d'étendre son oeuvre de mort. Au contraire, dirais-je plutôt.
Quel est le moyen le plus efficace, électoralement parlant, pas dans la théorie, de le contrer?
Rédigé par : D.H. | 20 novembre 2008 à 09h50
A ceux qui moquent Royal pour ses penchants évangélistes, je conseille quand même de se repencher sur l'histoire de la Gauche. De par exemple relire L'Opium des Intellectuels dans lequel Aron décortiquait avec brio le caractère de Religion athée de l'utopie communiste et la dimension quasi-religieuse de l'engouement autour de ce dernier. Ou de se souvenir que Clémenceau moquait au début du siècle les envolées mystiques d'un Jaurès (si! si!). Ce que fait Royal est peut être risible mais il me semble faux de dire que ça n'a rien à voir avec l'histoire de la Gauche. De plus (malheureusement), si le Communisme est mort, le rêve du Paradis Terrestre séduit encore bien du monde parmi les sympathisants de Gauche...
Rédigé par : Scission | 20 novembre 2008 à 10h13
"De plus (malheureusement), si le Communisme est mort,"
Je ne vois pas comment un débat sérieux peut s'engager, si "le petit père des peuples", "le grand timonier" ou le "leader minimo" vous rendent nostalgique...
Mais en effet, ces charmants personnages ont conquis le pouvoir grâce à leur charisme et des envolées lyriques rappellant sEGOlène la Royale !
Et vous n'êtes pas troublé...Et sachant ce que l'on sait d'elle, vous croyez à ses promesses de "démocratie participative" ou de "tendons-nous la main" ??
Heureusement que 70% des militants semblaient avoir compris l'imposture à Reims.
Rédigé par : Bastien | 20 novembre 2008 à 10h48
Je le redis: je suis contre SR mais pour la présidentialisation du parti... avec quelqu'un d'autre à sa tête. Je n'ai pas parlé en mon nom. Je ne fais que rappeler certains faits et la persistence en France dans les esprits (en particulier chez une bonne partie des sympathisants de Gauche) d'éléments de la culture communiste en est un. Parmi eux, il y a le besoin (pas que chez les pro-Besancenot, pas que chez les pro-SR) d'une Utopie qui va aider à transformer le Réel en comparaison de laquelle la social-démocratie, la possibilité d'aménager l'économie de marché dans un sens plus social ont moins de pouvoir de séduction.
Blair, Schroder ou Zapatero sont par exemple loin d'être populaires auprès des sympathisants de Gauche en France. Enfin, Jaurès est plus populaire à Gauche qu'un Clémenceau qui avait pourtant vu les limites des utopies révolutionnaires. C'est triste mais c'est comme ça.
Par contre, la comparer au Lider Maximo, c'est un peu comme crier au fascisme face à Sarkozy: les deux n'ont certes pas peur de la démago pour obtenir des ralliements (et oui là encore c'est triste la démago fait partie des passages obligés d'une présidentielle) mais aucun des deux ne menace les libertés publiques.
Rédigé par : Scission | 20 novembre 2008 à 11h18
hanse :
>"Ah! Bernard,vous croyez encore que les mathématiques,sciences exactes,peuvent s'appliquer en l'espèce! quel naïf que vous êtes! "
Et en effet !
Rédigé par : bernard | 21 novembre 2008 à 10h22