Le vote des militants a accouché du pire des résultats que les socialistes pouvaient imaginer. Aucune réelle dynamique ne se dégage du choix des adhérents du PS entre les motions préparatoires au congrès de Reims. Le torpeur a prévalu avec un taux de participation qui ne s'élève qu'à 55% des membres du parti pour un congrès pourtant jugé décisif. Et, contrairement aux apparences, aucun véritable vainqueur n'émerge de ce combat.
Le principal perdant est sans conteste Bertrand Delanoë. Le maire de Paris avait imprudemment annoncé qu'il espérait que sa motion remporte la majorité absolue des suffrages militants. Elle n'en a recueilli qu'un quart ! La personnalité socialiste la plus populaire dans l'opinion paie sans doute son positionnement modéré à l'heure où la crise radicalise les positions à gauche. Mais la motion Delanoë a surtout été sanctionnée parce qu'elle incarnait la continuité à une période où, élection américaine oblige, le désir de changement est vif.
Martine Aubry et ses amis "reconstructeurs" n'ont guère de raisons de pavoiser. Avec environ 25% des vote, leur motion obtient un score plutôt décevant si l'on songe qu'elle était soutenue par les amis de Laurent Fabius et beaucoup de ceux de Dominique Strauss-Kahn sans oublier la fédération du Nord. Cet attelage baroque n'a visiblement guère convaincu les militants.
A première vue, Ségolène Royal est la gagnante de ce scrutin. Avec quelques 29% des suffrages, elle arrive en tête des motions. Mais ce succès doit être pour le moins relativisé si l'on songe que c'est Gérard Collomb qui était le premier signataire de ce texte, que l'ancienne candidate à l'élection présidentielle s'était prudemment mise en retrait, et que ce score doit beaucoup au renfort de grosses fédérations comme les Bouches-du-Rhône. Soulignons encore que la motion soutenue par Royal n'obtient que la moitié du pourcentage qu'elle avait enregistré lors du vote d'investiture en 2006.
Le succès de Benoît Hamon est également très relatif. Unie, la gauche du PS affirme certes sa présence avec environ 19% des votes. Mais c'est trop peu pour pouvoir passer une alliance majoritaire avec une autre motion. L'appoint de cette motion ne serait indispensable que dans le cadre d'une vaste coalition où elle se diluerait.
Le problème du vote émietté des militants socialistes est qu'il rend très problématique la construction d'une majorité solide pour diriger le parti à l'issue du prochain congrès. Une alliance Delanoë-Royal est inenvisageable pour des raisons d'évidente rivalité présidentielle. Une entente Aubry-Royal serait majoritaire de justesse mais elle aurait l'inconvénient de faire cohabiter les partisans de trois présidentiables potentiels (Fabius, Royal, Strauss-Kahn). Une grande coalition Aubry-Delanoë-Hamon isolerait Royal mais au prix d'une hétérogénéité idéologique qui augurerait mal de la nécessaire rénovation du PS. Or les chiffres n'autorisent pas d'autres configurations.
Dame Ségolène obtient 29%, Titine Aubry 25%, Hamon le gauchiste 19%, soit un total de 72% pour les motions rebelles. Avec 25% des voix, la motion officielle soutenue par Jospin et Hollande, subit une énième déconfiture puisque Delanoë, était soutenu par l'appareil du PS, les présidents des groupes parlementaires et une majorité de "grands élus", notamment des grandes villes. C’est une déculottée pour le maire de Paris et pour les éléphants sourds, une fois de plus dirigés vers le cimetière. "Nous prenons acte de ce résultat", a déclaré à la presse Harlem Désir, bras droit du seul Maire de la planète terre à avoir réussis à diviser par deux la circulation automobile dans sa ville en doublant les bouchons et la pollution. Confirmant qu’il ne s’étaient pas aperçus que le monde vivait un crise économique structurelle il a osé ajouter : "Notre détermination reste totale . Nous continuerons à défendre nos propositions d'une orientation qui est celle du réformisme assumé, européen, écologiste." Bobo je suis, bobo je resterais, voilà le credo du Parisianisme exacerbé ?
La presse régionale n'est pas du tout surprise, elle !
Rédigé par : Ozenfant | 07 novembre 2008 à 10h41
Le désastre que constitue ce vote semble avoir des conséquences vraiment dramatiques pour certains, puisque Jean-Luc Mélenchon vient d'annoncer son intention de quitter le PS pour fonder son propre parti. A voir s'il s'agira d'une aventure à la Jean-Pierre Chevènement, ou si cela augure d'une vraie scission au PS. On voudrait créer un boulevard pour Sarkozy en 2012 qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Rédigé par : Nikita Malliarakis | 07 novembre 2008 à 10h57
Une des conséquences de ce vote est le départ de Mélenchon qui va créer son propre parti. Cela ne fera jamais que un de plus.
Elle a beau être dans le "frigidaire" depuis cet été, elle n'est pas congelée pour autant puisque sa réaction a été rapide. Le vote des militants doit être respecté et c'est moi qui possède la légitimité. En clair les unions doivent se faire autour de ma motion. A contrario son ex déclare que son score ne lui permet pas d'être majoritaire dans le parti, ça promet.
Il semble finalement que ce résultat démontre que le parti socialiste n'apparaît pas porteur d'un projet alternatif à l'actuel majorité et au président de la république ce qui laisse l'opposition à Besancenot et à Bayrou. Ce résultat ne doit pas leur déplaire.
Ségolène Royale peut peut être espérer un petit coup de pouce des guignols pour l'aider..........
Rédigé par : Flamant rose | 07 novembre 2008 à 11h05
C'est surtout une défaite pour les Présidentiables : Fabius, hollande, Royal, aubry,...
en fait, les militants veulent du changement.
Je ne vois qu'une sortie vers une synthèse global : primaire ouverte, alliance avec le modem. Peillon/Mosco/Dray/Barto aux commandes.
Rédigé par : sangaku | 07 novembre 2008 à 11h18
C'est dramatique...
J'ai beau être de sensibilité plutôt de gauche, je ne supporte pas Ségolène.
Je ne pense pas que je revoterais un jour pour elle.
Place aux jeunes! (et au sens où on l'entend habituellement, pas celui des politiciens où un cinquantenaire est un "jeune"...).
Rédigé par : pat | 07 novembre 2008 à 12h01
Eric Dupin dit je cite "Le succès de Benoît Hamon est également très relatif. Unie, la gauche du PS affirme certes sa présence avec environ 19% des votes. Mais c'est trop peu pour pouvoir passer une alliance majoritaire avec une autre motion".
Je suis d'accord avec l'expression "très relatif". Dans l'esprit de Dupin ce succès est relatif parce que c'est un bon score mais que malgré tout il ne permet pas d'alliance. Je le trouve également relatif mais pour une autre raison. En effet on aurait pu penser que compte tenu de la situation économique la gauche du PS fasse faire un meilleur score et que par conséquent 19 % c'est pas terrible. On savait que les dirigeants du PS ne sont pas anti capitalistes, on les savait converti à l'économie de marché. Il semble maintenant que ce soit également le cas des militants.
Rédigé par : Flamant rose | 07 novembre 2008 à 12h02
Védrine, Richard (deux "hommes d'état").
Hamon, Valls, Peillon, Boutih (quatre "cerveaux").
Je remet sur le métier l'éternelle évidence apparemment invisible aux yeux des militants :
Un PS de gauche perd sa droite et un PS soc/dem perd sa gauche.
C’est n’est donc pas entre la gauche ou la droite que doit choisir le PS, mais entre des choix politiques cohérents ou incohérents.
Depuis 1981 ils sont tragiquement incohérents : associant le social le plus élitiste d’Europe avec l’économie la plus castratrice au monde. Pour préciser les choses, les PS combine une politique économique de gauche avec une politique sociale à petits planchers et hauts plafonds.
Les pays les plus riches d’Europe (qu’ils soient gouvernés à droite ou à gauche) font l’inverse:
Ils combinent une politique économique favorable à l’embauche et à l’entreprise et une politique sociale beaucoup moins élitiste.
Eric Dupin, vous qui les fréquentez (les dirigeants socialistes), vous ne pouvez pas leur écarter un peu une de leur œillères ?
Rédigé par : Ozenfant | 07 novembre 2008 à 12h16
L'attitude de Hollande, qui refusait ce matin sur RTL d'admettre la victoire de Royal, montre en tout cas qu'il joue plus qu'une simple passation de pouvoir dans cette affaire. Tout le monde voit Delanoë présidentiable, mais il serait fort possible que Hollande ait monnayé son soutien à sa motion contre... un boulevard pour 2012.
Rédigé par : Hum | 07 novembre 2008 à 14h09
Oz,
On pourrait aussi leur suggérer de s' écarter tout court. Mais (surprise de la génétique socialiste), les éléphants ont enfanté des lionceaux qui paraissent agir et se conduire exactement de la même façon qu' eux. Si le renouvellement des idées doit aussi passer par le renouvellement des hommes il est à craindre qu' il faille attendre la maturité des enfants et petits-enfants de Vals, Peillon, Montebourg, Hamon et autres ...
Rédigé par : Erick | 07 novembre 2008 à 14h13
Billet amusant de Koz (Eric, vous pourrez d' ailleurs constater que Koz vous li !)
http://www.koztoujours.fr/?p=1952#comments
Rédigé par : Erick | 07 novembre 2008 à 14h29
On dit que le pire n'est pas toujours sûr.
Pour le PS, si.
Rédigé par : DD | 07 novembre 2008 à 16h17
Erick,
Vous êtes méchant... pourtant vous n'êtes pas socialiste ?
Ce que je dis de la politique du PS, je pourrais le dire de celle de l'UMP, mais je vous en laisse l'honneur ! lol
Rédigé par : Ozenfant | 07 novembre 2008 à 19h27
Dans le billet d'Eric Dupin, transparaît l'idée que l'addition des pourcentages des regroupements doit faire plus de 50%...
Je ne connais pas totalement le fonctionnement du parti socialiste, mais est-ce vraiment nécessaire ?
Ce qui fonde cela c'est le respect du vote des militants...
Mais, compte-tenu de la grande dispersion aussi à l'intérieur des motions, ne peut-ton imaginer par exemple une alliance qui laisserait deux chefs de motion sur le carreau, tout en prenant quelques-uns des signataires de celles-ci ?
C'est vrai que l'idée du temps des lionceaux semble la plus pertinente...
Avec Vincent Peillon, premier secrétaire (c'est d'ailleurs probablement ce que souhaiterait Ségolène Royal)... L'homme a parfois été qualifié de dillettante... Mais, je trouve qu'il ne manque pas d'intelligence, et c'est ça qui pourrait être important pour animer le parti socialiste et le faire travailler sur un projet alternatif solide... De plus, en tant que député européen, compte-tenu des échéances : élections européennes qui se présentent, il me semble pouvoir mener la bataille...
Avec autour de lui un bureau associant, outre Ségolène Royal, Arnaud Montebourg (signataire de la motion Aubry), Manuel Valls (signataire de la motion Collomb-Royal), Pierre Moscovici (signataire de la motion Delanoë), Benoît Hamon, et d'autres signataires de la motion Collomb,-Royal, pas forcément lionceaux, comme François Rebsamen, Julien Dray et Aurélie Filipetti...
Avec une vraie réflexion sur le soutien aux entreprises innovantes et qui embauchent, à la recherche et développement, et à une redistribution des richesses, qui corrige un peu les inégalités les plus criantes, et les rentes à toutes les échelles de la société...
Je trouve aussi que la focalisation sur l'Alliance avec le MODEM est un faux problème.. On considére que c'est la raison principale qui fait que la motion de Gérard Collomb-Ségolène Royal est incompatible avec les autres...
Or, on sait que le MODEM, quoi qu'il en soit, présentera des candidats aux premiers tours des différentes échéances électorales, et que s'il n'est pas présent au second tour, il faudra récupérer une bonne partie de ses voix pour gagner...donc appeler à un rassemblement large...
Donc, l'important, c'est avant tout la clarté du projet...quitte à reconnaître les points communs et les différences avec le projet du MODEM, et le projet de l'extrême gauche
Rédigé par : Loïc | 08 novembre 2008 à 17h47
Dans le billet d'Eric Dupin, transparaît l'idée que l'addition des pourcentages des regroupements doit faire plus de 50%...
Je ne connais pas totalement le fonctionnement du parti socialiste, mais est-ce vraiment nécessaire ?
Ce qui fonde cela c'est le respect du vote des militants...
Mais, compte-tenu de la grande dispersion aussi à l'intérieur des motions, ne peut-ton imaginer par exemple une alliance qui laisserait deux chefs de motion sur le carreau, tout en prenant quelques-uns des signataires de celles-ci ?
C'est vrai que l'idée du temps des lionceaux semble la plus pertinente...
Avec Vincent Peillon, premier secrétaire (c'est d'ailleurs probablement ce que souhaiterait Ségolène Royal)... L'homme a parfois été qualifié de dillettante... Mais, je trouve qu'il ne manque pas d'intelligence, et c'est ça qui pourrait être important pour animer le parti socialiste et le faire travailler sur un projet alternatif solide... De plus, en tant que député européen, compte-tenu des échéances : élections européennes qui se présentent, il me semble pouvoir mener la bataille...
Avec autour de lui un bureau associant, outre Ségolène Royal, Arnaud Montebourg (signataire de la motion Aubry), Manuel Valls (signataire de la motion Collomb-Royal), Pierre Moscovici (signataire de la motion Delanoë), Benoît Hamon, et d'autres signataires de la motion Collomb,-Royal, pas forcément lionceaux, comme François Rebsamen, Julien Dray et Aurélie Filipetti...
Avec une vraie réflexion sur le soutien aux entreprises innovantes et qui embauchent, à la recherche et développement, et à une redistribution des richesses, qui corrige un peu les inégalités les plus criantes, et les rentes à toutes les échelles de la société...
Je trouve aussi que la focalisation sur l'Alliance avec le MODEM est un faux problème.. On considére que c'est la raison principale qui fait que la motion de Gérard Collomb-Ségolène Royal est incompatible avec les autres...
Or, on sait que le MODEM, quoi qu'il en soit, présentera des candidats aux premiers tours des différentes échéances électorales, et que s'il n'est pas présent au second tour, il faudra récupérer une bonne partie de ses voix pour gagner...donc appeler à un rassemblement large...
Donc, l'important, c'est avant tout la clarté du projet...quitte à reconnaître les points communs et les différences avec le projet du MODEM, et le projet de l'extrême gauche
Rédigé par : Loïc | 08 novembre 2008 à 18h20
Eric Dupin,
Le pire drame du PS, au delà des alliances et de la petite cuisine électorale… est que tous les courants sans exceptions continuent à débiter leurs idées reçues éculées, sans tenir compte des nouveaux défis financiers, ni des contradictions entres les nouveaux défis industriels et la sauvegarde de la planète.
Regis Debray dit que "Les idées d'une époque sont comme le mobilier ou les appartements de la classe dominante : ils datent de l'époque précédente".
Delanoë et sa bande de socio démocrates obsolètes, Aubry et Fabius qui n’ont compris ni l’un ni l’autre les priorités fiscales pour freiner la récession, Ségolène qui ne sait pas où elle va, mais qui veut y aller et Hamon qui en est resté aux jeunesse socialistes et à sa langue de bois… Tous veulent une chose : Le pouvoir !
Pourtant le seul à avoir une dimension internationale et une vision d’ensemble des défis mondiaux, c’est Hubert Védrine.
Mais voilà, en France on déteste l’intelligence et comme Guy Mollet qui détestait Mendès France, comme Michel Jobert détesté par Giscard, comme Mitterrand qui haïssait Rocard, comme Claude Cheysson, on à maintenant Hollande qui exècre Védrine.
Hé oui, "Une pensée réellement profonde a toujours quelque chose de paradoxal, qui apparaît aux esprits médiocrement doués comme obscur et contradictoire", comment se fait t’il alors que les USA aient laissé passer OBAMA… EUX ?
Rédigé par : Ozenfant | 09 novembre 2008 à 19h26
Mélenchon s'en va: bonne nouvelle. A la fois pour lui et ses amis et pour le PS. Soit on est socialiste de gauche, soit social-démocrate. Ca a au moins le mérite de la clarté. SUr le fond, les deux motions arrivant en tête sont assez cohérentes sur les grandes orientations. Malheureusement, les promoteurs sont concurrents pour la présidentielle. Une alliance des dexu motions Royal-delanoe, en placant des jeunes des deux camps - Mosco et Peillon?- à la tête du PS, n'est-ce pas la solution pour eux? Ils organiseront une primaire pour les présidentielles un peu plus tard.
Rédigé par : Karl Marx | 10 novembre 2008 à 08h42
Je suis d'accord avec Loïc au sujet de V. Peillon, et sur la question du Modem.
B. Delanoë dispute sa place au centre à F. Bayrou.
S. Royal, en se "recentrant" à gauche (légèrement), se ménage la possibilité d'une alliance avec le Modem, plus tard, chacun étant resté plus ou moins à sa place jusque là.
S. Royal semble avoir perçu à mon sens quelque chose d'important. Les gens qu'on licencie pour faire grimper les cours en bourse, les salariés dont les revenus ne permettent plus de se loger, n'analysent plus leur situation en termes d'exploitation, selon la phraséologie marxiste; ni davantage évidemment en terme d'oppression, de droits bafoués ou de contrats non respectés selon la phraséologie libérale, terrain bourbeux sur lequel Delanoë et Rocard voudraient les amener.
Ils se considèrent comme violentés, purement et simplement.
Il suffit d'ouvrir la télévision au hasard dans la journée pour constater que le langage dominant est celui de la victime, qu'il soit authentique ou galvaudé.
Entre le discours un peu roide de l'Egalité tenu par Hamon et la ritournelle abstraite de la Liberté jouée par Delanoë, S. Royal peut essayer d'incarner (une nouvelle fois) quelque chose de plus émotionnel ("fra-ter-ni-té!"). Elle semble hélas manquer toujours autant de consistance.
La droite avec son pôle conservateur (aux valeurs surjouées périodiquement par N. Sarkozy dans ses envolées autoritaristes et volontaristes), même si ce conservatisme rentre constamment en conflit avec son pôle libéral, peut continuer longtemps à donner l'illusion d'un cadre sécurisant, à des gens de plus en plus déboussolés par la mondialisation.
Rédigé par : D.H. | 10 novembre 2008 à 10h00
Le "succès" de Royal tient évidemment à son populisme - fatale régression par temps de crise économique, et ça ne va pas s'arranger. Son culot étant sans limites elle va en faire des tonnes et de son point de vue elle aurait tort de se géner puisque même le ridicule ne l'a pas tuée ( pas plus que le Sarko d'ailleurs ).
Mais sa première place elle la doit aussi, et peut-être surtout, au soutien des barons de la ligne claire et à la discipline de vote des militants dans leurs fédérations où elle a fait un tabac..
Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi les Guérini, Frêche et autres Collomb tiennent tant à cette égérie ? Comme, à ma connaissance, ce ne sont ni des bisounours ni des illuminés je me demande quel est leur intérêt : est-ce la seule hypothèse d'une alliance avec le centre-droit susceptible de leur garantir de futurs succès électoraux ?
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 10 novembre 2008 à 11h26
Après le vote de vendredi, il semble que cette vidéo vue plus d'un million 200 000 fois et cet article reviennent dans l'actualité :
je décide pour vous ... allez discuter dehors !
http://www.dailymotion.com/relevance/search/poitou+charente/video/x4kdbf_royal-fountaine_news
http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/les-indiscrets/550-le-clash-segolene-royal-jean-francois-fountaine
Rédigé par : bla-bla | 10 novembre 2008 à 14h17
Remarques en vrac :
1) A mon avis le petit Hamon est en train d'essayer de vendre son ralliement aux royalistes ( mais comment faire en sauvant les apparences ?). C'est un lionceau en chocolat que son "vrai" pote Peillon saura circonvenir et lécher tant et plus avant d'en faire son 4 heures. Si on ajoute les arrivistes de tout bord qui ne manquent jamais à l'appel de la soupe le camp Royal peut se retrouver réellement majoritaire.
2) Delanoë, au lieu de se monter la tête comme un fou aurait mieux fait d'écouter Jospin et Védrine. Ces deux-là, plus clairvoyants, souhaitaient de façon plus ou moins explicite un rapprochement avec la motion Aubry. Mais Hollande, dont l'intérêt personnel était de neutraliser à la fois Fabius et Delanoë, a dû, l'air de rien comme d'habitude, donner des conseils inverses et monnayer au prix de la division son soutien et celui de ses proches.
3) Les déclarations successives de Hollande à l'issue du scrutin ont été un chef- d'oeuvre d'ambiguité, au point que les désireux d'avenir, ces niais, les ont prises pour une manoeuvre hostile à Royal. Pour ce qui me concerne je n'en crois rien, même si je ne vois pas le coup d'avance que mijote ce joueur d'échecs. Mais s'il croit encore pouvoir être le mentor de son ex c'est qu'il lui manque une case.
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 10 novembre 2008 à 14h39
Eric Dupin,
Je sollicite vos excuses bienveillantes, mais les propos des militants habitués au langage du parti (le mien aussi) me forcent à écrire une fois encore la même chose:
Depuis 1981 le PS fait des pâtés !
Un coup le pâté est trop sucré (à gauche) et les amateurs de sels (les bobos) s'en vont (1983).
Un coup le pâté est trop salé (à droite) et les amateurs de sucre (les français d'en bas) se cassent (Jospin 2002).
Tout cerveau doué de réflexion aurait dû en déduire que le salut n’était pas dans le zig-zag perpétuel droite-gauche, mais dans des choix concrets de société.
Tout cerveau doué de réflexion, sait d’ailleurs que les chapelles, les dogmes et les étiquettes ne servent guère qu’aux politiciens incapables de discernement.
Ce qui est nouveau depuis 1983 c’est que les classes moyennes sont devenues majoritaires. Cette petite bourgeoisie de gauche s’est alliée à la bourgeoisie de droite pour constituer : "Les partis de gouvernement" (le PS.UMP). Nous avons donc actuellement un vaste conglomérat comprenant les artisans, les commerçants, les fonctionnaires, les enseignants, les professions libérales, les patrons, les intellectuels et les retraités aisés qui forment un bloc de citoyens plus ou moins privilégiés représentant plus de 50% de la population et dont le principale préoccupation semble de contenir la masse des employés, ouvriers, et autres emplois subalternes représentant moins de 50% à l’écart de ces privilèges, aussi modestes soient-ils.
Les dirigeants du PS n’arrivent pas à comprendre que les pays d’Europe qui ont les classes moyennes les plus nombreuse, aisées et actives sont plus à gauche socialement et plus pragmatiques économiquement.
Bien sûr, ils ne sont pas aidés en cela par une presse française au dessous du niveau de la mer, mais quand même, au PS, personne ne pense beaucoup.
Rédigé par : Oz | 10 novembre 2008 à 18h45
Le PS ? Parti d'échecs ou Partie d'échec ?
A quoi jouent-ils ?
Les temps sont dûrs, chacun cherche à survivre et à prendre LA place ...
J'en ai rien à foutre !!!
Rédigé par : Tino | 11 novembre 2008 à 00h34
Le problème des socialistes français est plutôt qu'ils ne sont à gauche ni socialement ni économiquement, ni politiquement, en ne faisant que "parler" de gauche et n'agissant plus jamais à gauche. Leur discours l'est encore parfois, mais pas leurs actes.
Jouer sur l'émotion, comme Royal, et comme notre président d'ailleurs, je ne pense pas que ce soit la meilleure solution car elle infantilise militants et électeurs.
Rédigé par : Karl Marx | 11 novembre 2008 à 08h18
Tu as raison, camarade Karl Marx !
Mais cela est AUSSI dû au fait que les militants socialistes sectaires (pléonasme), ne sont pas eux même de gauche, je le sais, je les ai fréquentés !
Hamon à fait le plein des militants socialistes de gauche : 18% des 55% ayant votés !
Les 77 % restant sont des militants issus de la petite bougeoisie fonctionnariale, qui constitue le gros des troupes du PS, mais ils n'ont de socialiste que l'étiquette et méprisent profondément le prolétariat.
Rédigé par : Oz | 11 novembre 2008 à 10h11
Cher magicien, je suis malheureusement d'accord sur le fait que beaucoup de militants PS ne sont pas de gauche. On le voit bien depuis plusieurs décennies, quand ils s'expriment sur les motions, les référendums européens, la candidate aux élections présidentielles etc...
Mais bon, si tu regardes l'histoire du socialisme, cela a toujours été le cas, rien de nouveau sous le soleil. De Guy Mollet et l'Algérie à Mitterrand.
Rédigé par : Karl Marx | 11 novembre 2008 à 13h31
Je vous trouve un peu gonflé M. Dupin de dire que le succès de S Royal (que je n'aime pas beaucoup par ailleurs) doit être relativisé : elle arrive en tête comme Sarkozy au 1er tour de 2008. C'est un succès et en plus inattendu. Il faut prendre la réalité telle qu'elle est.
Ensuite ce débat au PS arrive bien trop tard il aurait du avoir lieu il y a 1 an.
Pourquoi distinguer le poste de 1er secrétaire de celui du candidat du PS à la présidentielle : c'est le même dans tous les partis en Europe et c'était le cas avec Mitterrand.
Et pour finir, pour revenir au gouvernement il faut s'allier avec le centre, et l'assumer.
Rédigé par : JLC | 11 novembre 2008 à 17h25
Hier, il y avait débat sur le Parti Socialiste dans "Mots Croisés", et je me suis rendu compte combien il était difficile pour les responsables socialistes de faire comprendre aux autres que ce n'est pas la pétaudière chez eux...
Ils n'arrivaient pas à se débarrasser des questions qui fâchent, et comme on leur pose rarement des questions nouvelles et intéressantes, (comme en plus Jean-François Copé était là pour renforcer les questions pièges), bah il ne sort rien du gloubi-boulga...
Le problème aussi, c'est qu'on commente leurs positions toujours sous le prisme gauche-droite d'une mesure...
Quelqu'un qui se positionnera contre les 35 heures se positionnera à droite...
Si ce quelqu'un se positionne pour la nationalisation des banques, on dira qu'il se repositionne à gauche...
Alors qu'on peut être contre les 35 heures et pour la nationalisation des banques, et il faut juger le tout dans son ensemble... On en revient toujours au manque de système global de pensée... quitte à ce qu'il soit incarné que par des personnes, et pas par des partis...Mais, toujours la petite phrase sera isolée...
Sinon, si l'extrême gauche repose sans doute plus sur une base populaire que le parti socialiste (dont l'électorat est qualifié de petit bourgeois plus haut), l'extrême gauche a elle même une fraction de son électorat assez bobo...Et, il y a une partie des électeurs populaires qui se retrouvent à droite...
Et, au lieu de se poser la question de "faut-t-il se fermer aux alliances vers le centre ?", les responsables socialiste ferait mieux d'avoir un discours offensif disant qu'ils veulent récupérer une partie de l'électorat : et dans celui-là il y a les abstentionnistes, mais aussi les électeurs de Nicolas Sarkozy à la présidentielle...
C'est de cette incapacité à dire que parfois il faut aller chercher du côté de ce qui a été à droite que vient aussi les reproches de sectarisme communément faits à la gauche...
Rédigé par : Loïc | 11 novembre 2008 à 20h17
Loïc, bravo!
je suis assez d'accord sur l'analyse de base: la gauche doit aller rechercher ses électeurs qu'elle a laissés partir vers l'estrême droite puis l'UMP.
Rédigé par : Karl Marx | 12 novembre 2008 à 14h00
Le succès de Benoît Hamon est également très relatif. expliquez davantage
Rédigé par : Message | 13 décembre 2013 à 09h09
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Rédigé par : grossir | 22 janvier 2014 à 21h13