Le double scrutin municipal et cantonal de 2008 se solde par une très nette défaite de la majorité. Moins d'un an après ses victoires présidentielle et législative, le pouvoir est confronté au vif mécontentement de l'électorat. La dimension nationale du vote des 9 et 16 mars est incontestable. Les contextes locaux rendent assurément compte de la variété des résultats enregistrés d'une commune à l'autre. Mais lorsque tant de villes basculent de droite à gauche, avec des scores souvent impressionnants, la composante politique du verdict municipal est patente. Marseille, lot de consolation bienvenu pour une droite fort mal en point dimanche soir, ne saurait être l'arbre qui cache la forêt de la poussée socialiste.
La défaite de Xavier Darcos à Périgueux est emblématique de cette dimension proprement politique. Le maire sortant jouissait d'une bonne réputation locale. Même président de conseil général, son adversaire ne bénéficiait pas de la même notoriété. Premier secrétaire de la fédération socialiste de Dordogne, Michel Moyrand pouvait même être caricaturé comme un homme d'appareil. Le ministre de l'Education a cependant choisi d'assumer la portée nationale du combat en invitant deux Premiers ministres (l'actuel, François Fillon, et l'ancien, Alain Juppé). A Périgueux, qui avait franchement voté Ségolène Royal en 2007, la sanction des urnes a été plus politique que locale.
Le renouvellement municipal de cette année ne peut pas plus être présenté comme un simple rééquilibrage qui compenserait les succès de la droite en 2001. Au total, la gauche a conquis sur la droite ou sur le Modem 45 villes de plus de 30.000 habitants. Le mouvement inverse n'a concerné que 7 villes. Le solde net, pour la gauche, est positif de 38 villes. L'effet de bascule est autrement plus fort qu'il y a sept ans, où le gain net de la droite ne s'était élevé qu'à 19 villes de cette taille. On retrouve plutôt l'ampleur de la défaite subie par la gauche aux municipales de 1983 (perte nette de 35 villes).
A l'issue du scrutin, l'opposition dirige désormais 183 villes de plus de 30.000 habitants (58,5 %). Jamais la gauche n'avait à ce point dominé le paysage communal depuis son triomphe historique de 1977. Elle écrase désormais la majorité dans les grandes cités : 25 mairies contre 12 dans les villes de plus de 100.000 habitants.
Les élections cantonales, sur lesquelles comptait la droite pour compenser les pertes municipales attendues, ont confirmé la poussée à gauche. Celle-ci a recueilli 51 % des voix (contre 44,4 % à la droite) au second tour. L'opposition est en passe de conquérir au moins huit nouveaux départements, tandis qu'elle devrait conserver tous ceux qui semblaient menacés. Fait sans précédent, la gauche dirige désormais une nette majorité de villes, de départements et de régions.
Le second tour a amplifié la dynamique de gauche enregistrée une semaine auparavant. Cette accentuation est d'abord à mettre au compte d'une meilleure mobilisation de l'électorat de gauche. Aux municipales, le taux d'abstention (environ 34 % des inscrits) est demeuré historiquement élevé, à peu près équivalent à ce qu'il était dans les mêmes communes au premier tour. Mais cette stabilité dissimule de fortes disparités. Là où la compétition était particulièrement serrée, un surcroît de participation a généralement été noté. Il semble avoir plutôt profité à l'opposition. Citons encore le cas de Périgueux. Le taux d'abstention a reculé de 5 points d'un tour à l'autre, tandis que la liste socialiste gagnait 5 points par rapport au score de la gauche du 9 mars. A Angers, la participation a bondi de 10 points et sans doute aidé le socialiste Jean-Claude Antonini à l'emporter de justesse malgré le refus de la LCR de le soutenir.
Avec le recul, le Modem risque d'apparaître comme un grand perdant de ce scrutin. La courte défaite de François Bayrou à Pau, où sa progression d'un tour à l'autre égale la régression de la liste de droite, fragilise personnellement son chef. Mais c'est l'impression de confusion donnée par le Modem qui devrait être la plus lourde de conséquences. Aucune cohérence globale n'a prévalu, et l'image du parti centriste en pâtira. Ses maires sortants ont tous été réélus avec l'aide de la droite. Or ses électeurs ont plutôt penché à gauche, là où il présentait des listes autonomes au premier tour. A Caen comme à Strasbourg, les franches victoires de la gauche semblent liées à de bons reports des électeurs du Modem. La bonne tenue de Philippe Meyer dans le 5e arrondissement de Paris prouve l'existence d'un électorat situé entre l'UMP et le Parti socialiste. Mais son hétérogénéité profonde obère l'avenir du parti centriste.
Stratégiquement, la droite s'est enfin libérée du Front national. L'extrême droite, qui aurait fait battre Jean-Claude Gaudin si elle avait pu se maintenir dans les secteurs clefs de Marseille, a perdu toute capacité de nuisance.
A gauche, l'équation est plus complexe. Dans la cité phocéenne, l'alliance PS-Modem n'a pas été la martingale gagnante imaginée par Ségolène Royal. Là-bas aussi, les « centristes » locaux étaient très divisés. Inversement, la stratégie d'union de la gauche élargie aux Verts a généralement bien marché, tandis que la division tend à être fatale à l'opposition, comme à Calais, perdu par le PCF. La vieille règle de « discipline républicaine » sort toutefois mal en point du scrutin. A Aubervilliers, le PS a ravi une municipalité communiste grâce à l'appui de l'électorat de droite. A Montreuil aussi, l'écologiste Dominique Voynet a battu le maire apparenté PCF avec l'aide décisive des suffrages conservateurs.
Droite et gauche risquent de mal interpréter ces élections. L'UMP est tentée de minimiser l'avertissement lancé par les Français, répétant l'erreur commise par les socialistes après les municipales de 2001. Et le PS pourrait croire que le balancier de l'alternance automatique s'est de nouveau remis en branle, réitérant son mauvais calcul après ses succès de 2004. « Errare humanum est, perseverare diabolicum ».
Article publié dans Les Echos du 18 mars 2008.
Les soldes électoraux de 1983, 2001 et 2008 sont très parlants. Je trouve personnellement cette chronique plus efficace que celle qui tempérait le vote-sanction il y a quelques jours. La distinction vote-sanction/vote de défiance que vous aviez avancé me paraît utile et fonctionelle.
D'accord sur tout mais un doute là-dessus : “Stratégiquement, la droite s'est enfin libérée du Front national.” Je demande à voir si c'est vrai partout, en particulier bien sûr dans le sud-est ailleurs qu'à Marseille (pas d'effet de halo). Stratégiquement peut-être mais pas électoralement : les mesures immigration/justice gardent beaucoup de bulletins FN-MNR sur le bulletin UMP.
Rédigé par : Fr. | 18 mars 2008 à 10h01
Tout à fait d’accord avec Fr. : « les mesures immigration/justice gardent beaucoup de bulletins FN-MNR sur le bulletin UMP ». La droite ne s’est libérée du Front national qu’en se rapprochant de ses idées. La remise en cause du principe de non-rétroactivité des lois - un des fondements de l’Etat de droit (désolé Annick)- a sûrement rapporté des voix à l’UMP. Inquiétant…
Rédigé par : chatel | 18 mars 2008 à 10h17
Le nombre de villes perdu par la droite est très important, en effet. Ne pas oublier que parmi ces villes, beaucoup avaient voté Royal l'an dernier. La gauche ne fait donc qu'y confirmer ces positions. Ne pas oublier non plus que beaucoup de ces villes ont basculé de peu. Il convient donc de relativiser, non pas de nier, mais de relativiser, le vote sanction qui vient d'avoir lieu.
S'agissant de l'appréciation que les Français portent sur le bilan Sarkozy, j'ai entendu une analyse assez fine et intéressante de Roland Cayrol hier soir sur France 2. Selon lui, les études montrent qu'il se trouve une majorité de Français pour approuver chacune des principales mesures prises par le gouvernement (paquet fiscal, régimes spéciaux, service minimum, franchises médicales, etc.). C'est quand même assez logique, quand on sait que la plupart de ces mesures avaient annoncées pendant la campagne.
Néanmoins, il se trouve aussi une majorité de Français pour estimer que ces mesures ne répondent pas à la question principale, au souci principal des Français, qu'est le pouvoir d'achat. A quoi s'ajoute la confusion sur les objectifs réels du gouvernement, le sens réel de sa politique.
D'où un appréciation générale plutôt négative sur son bilan. D'où également une addition de mécontentements entre d'une part, les plus libéraux de la majorité qui estiment que le gouvernement ne va pas assez loin et qui, pour certains d'entre eux, se sont abstenus hier, et d'autre part, une partie de l'électorat populaire qui avait été séduit par Sarkozy l'an dernier, qui ne voit rien venir en termes de pouvoir d'achat, et qui, soit s'est abstenue, soit a voté à gauche.
Cependant, ne pas oublier que le "style" Sarkozy, l'idée qu'il n'est pas à la hauteur de sa fonction, a pu également indisposer nombre d'électeurs et a pu peser sur le scrutin.
Rédigé par : johanono | 18 mars 2008 à 10h28
@ johanono
D’accord avec la fin de votre analyse, à une nuance près : l’électorat populaire ne se contente pas de ne rien voir venir en ce qui concerne le pouvoir d’achat. Il voit aussi venir de nouvelles mesures dont il ne veut pas (nouvelles franchises médicales, tour de vis fiscal, flexibilisation accrue du marché du travail, allongement de la durée de cotisation entraînant de facto une baisse du montant des retraites, affaiblissement des services publics…).
Rédigé par : chatel | 18 mars 2008 à 10h46
Effectivement la défaite est sévère, c'est pourquoi le président est obligé d'en tenir compte. Le gouvernement aurait de toutes les façons été remanié puisque Christian Estrosi a démissionné pour se consacrer à la mairie de Nice. Je constate néanmoins que les personnes concernées sont les proches du chef de l'état, ceux qui ne sont pas au gouvernement et cela signifie que Nicolas Sarkozy reconnaît que la défaite provient plus de son fait et de son entourage que du gouvernement et qu'il assume ce fait, c'est bien. Le diagnostic est bon et le remède également. Il a supprimé le poste de porte parole de l'Elysée. Je pense que à travers cette suppression il veut signifier qu'il a compris que ce sont les élus et les ministres qui doivent s'exprimer. Si tel est le cas, là encore le diagnostic est bon.
F Hollande réclame un remaniement du président lui-même et de sa politique. Sur le "lui même" il a été entendu. Pour ce qui est de sa politique j'ose espérer que cela ne sera pas le cas. Vous dites "Droite et gauche risquent de mal interpréter ces élections ". L'interprétation que peut en faire la gauche la regarde, par contre je me range du côté de JC Gaudin qui au contraire réclame une accélération des réformes, effectivement actuellement on perd du temps mais on ne nous entend pas. Au début des années 80 j'avais, sous la direction de J Toubon, été l'un des fondateurs des sections entreprises du RPR A ce titre j'étais sur le terrain et je me souviens en 1986 avoir senti le vent tourner. Je l'avais dit et écrit, je n'ai jamais eu de réponse, j'avais l'impression que l'on ne nous écoutait pas si bien que après les événements j'ai décidé de ne pas poursuivre cette mission et 3 ans après de ne pas renouveler mon adhésion. Un militant ce n'est pas seulement quelqu'un qui paie une cotisation, qui affiche, qui tient et anime des réunions, c'est quelqu'un qui doit être écouté. Ces erreurs perdurent et c'est ainsi que l'on voit un PS qui depuis 10 mois ne fait rien, ne dit rien, ne pense rien et qui gagne largement les élections municipales. Cela peut paraître injuste mais finalement cela ne l'est pas tant que cela. Je ne connais pas le PS de l'intérieur donc je ne me prononce pas mais j'ai l'impression que à l'UMP c'est comme au temps du RPR que j'ai connu on préfère écouter les énarques que les gens du terrain.
Je ne connais pas la situation des régions dans l'ensemble du pays mais par contre je crois bien connaître la région PACA. Ce qui s'est passé à Neuilly c'est également produit chez nous mais on en a peu parlé. Il y a eu de nombreuses dissidences aussi bien à droite que à gauche parce que les partis ont voulu imposer leurs candidats et c'est ainsi que parmi les maires élus il y a de nombreux divers droite et divers gauche. Je ne me souviens pas qu'il y en ait eu autant.
Les conséquences vont être lourdes non pas en terme du nombre de mairies perdues je m'en moque éperdument, mais il va être beaucoup plus difficile d'engager les réformes structurelles qui s'imposent après une défaite électorale même municipale qu'après la large victoire présidentielle car l'opposition et mêmes les organisations syndicales en sortent renforcées.
Alors oui je suis déçu parce que je pense que jamais l'UMP n'aurait du perdre autant de municipalités, parce que des villes comme Reims ou Metz auraient du être conservées et que leur perte n'est due qu'à des querelles de personnes, parce que les réformes vont être plus difficiles à mettre en œuvre, parce que cette défaite était prévisible et que l'on aurait pu et du corriger le tir plus tôt, parce que si on prenait plus en compte l'avis des gens du terrain représentés par leurs députés on n'en serait pas là aujourd'hui, parce que l'UMP est une descendante de mon courant de pensée et surtout parce que pendant ce temps la France n'avance pas ce qui n'est pas le cas de nos voisins européens et que par conséquent le jour ou l'on ne pourra pas faire autrement que de réformer la douleur sera encore plus rude.
Rédigé par : flamant rose | 18 mars 2008 à 12h06
Pour ma part je pense que Mr Sarkozy refuse de voir la vérité. Les électeurs qui ont voté pour lui grâce à sa promesse sur le pouvoir d'achat se sont retournés et ont voté à gauche.Il est consternant de voir que Mr Sarkozy n'en prenne pas note et continue à croire que ce lynchage vient du Ps ou de son entourage...
Rédigé par : Turpin Jacques | 18 mars 2008 à 12h36
Les élections municipales ET cantonales ont été perdues par Nicolas Sarkozy lui-même.
Alors qu'il était en chute libre dans les sondages, il a été présomptueux au point de les déclarer "test national", et d'annoncer qu'il allait s'y "impliquer à fond".
Ses interventions médiatisées à Périgueux et à Pau ont donné les résultats que l'on sait.
Les inévitables divisions locales et querelles de personnes n'ont pu qu'être exacerbées par le spectacle de la myopie et de la maladresse de Sarkozy.
Allez maintenant expliquer aux Français que des réformes sont nécessaires !
Rédigé par : Ulysse | 18 mars 2008 à 12h46
JC Gaudin dit n'importe quoi !
Si les français souhaitaient vraiment que les "réformes" s'accélèrent ils n'auraient jamais massivement voté à gauche à ces municipales.
La gauche est passée parce que beaucoup d'électeurs ayant voté NS se sont abstenus parce que déçus, dupés par celui là même qu'ils ont élu en 2007.
S'ils coyaient encore un tant soit peu à NS c'est à dire s'ils voulaient l'encourager à faire plus de "réformes" ils seraient mobilisés comme en mai 2007.
Or ils ne l'ont pas fait, voire même ils ont voté pour le camp adverse.
Donc on a bien une sanction de la politique menée.
Rédigé par : bernard | 18 mars 2008 à 13h09
Alors que l'UMP ne dispose que de Sarkozy, le PS dispose maintenant d'un formidable réseau, un maillage sur tous le territoire grâce sur lequel il va pouvoir s'appuyer pour évoluer.
J'espère que le PS saura en tirer parti plutôt que de se perdre en luttes fratricides.
Rédigé par : bernard | 18 mars 2008 à 13h17
Encore heureux que Darcos a l'autorisation de rester ds le gouvernement vu que son échec à Périgueux il le doit directement à Sarkozy.
Rédigé par : bernard | 18 mars 2008 à 13h40
@ Flamant rose
Votre référence à 1986 est très intéressante. En 1986, JC avait remporté les élections législatives et devint le premier premier ministre de cohabitation. Il avait été élu sur un programme résolument libéral. Une vague de privatisations eut lieu (dont celle dTF1), l’IGF (l’ISF de l’époque) fut supprimé. L’expérience a très rapidement mal tourné, le gouvernement devint impopulaire et JC perdit l’élection présidentielle suivante. Rappelons qu’il parvint à se faire élire 7 ans plus tard sur un thème qui n’avait, quant à lui, plus rien de libéral, mais qui demeure cruellement d’actualité : la fracture sociale.
L’expérience de 1986 a vacciné pour longtemps les français contre le libéralisme. En 2007, malheureusement, le vaccin avait sans doute un peu perdu de son efficacité d’autant plus que NS sut, très habilement, mettre de l’eau dans son vin en faisant appel à HG à qui il doit fort probablement sa victoire. Quoi qu’il en soit, il a été élu sur un programme, ambigu certes, mais d’inspiration malgré tout nettement libérale.
J’espère maintenant, et vous ne serez évidemment pas d’accord avec moi sur ce point, que la sévère défaite de la droite aux élections municipales et cantonales fera office de piqûre de rappel et que nous pourrons échapper à cette fièvre libérale qui, mondialisation oblige, a gagné de trop nombreux pays.
Rédigé par : chatel | 18 mars 2008 à 14h34
Cela dit, il reste une donnée, contrairement aux Régionales 2004, les municipales 2008 ont connu moins de participation que le scrutin précédent (2001)
Difficile donc de parler de vote sanction, effectivement, ni même de faire le parallèle entre 2004 et 2001. Le débat municipal me semble avoir plus d'emprise sur les électeurs que le débat régional.
Certains commentateurs sur certaines chaînes TV devraient faire gaffe....
Rédigé par : tefy | 18 mars 2008 à 15h13
@ tefy
Le "moins de participation" est une forme de sanction aussi. Les classes populaires ayant voté NS en 2007 décues aujourd'hui sont allées à la pêche dimanche dernier.
La sanction est tombée. Mais ils ne sont pas allés jusqu'à voter à gauche.
Rédigé par : bernard | 18 mars 2008 à 15h17
@bernard
Certes oui, c'était pour dire qu'il ne fallait pas faire le parallèle entre 2004 et 2008...
Rédigé par : tefy | 18 mars 2008 à 15h29
Bien sûr les motivations du vote sont principalement locales et probabalement que rien ne pouvait empêcher les victoires de Lyon, Paris, Nantes, Amiens etc... etc... de plus l'effet balancier aurait de tout façon fait basculer des villes à gauche. Mais les quelques % d'élécteurs UMP énervés et qui se sont abstenus ont transormé un rééquilibrage en défaite importante. Toulouse, Périgueux perdues de 0,5%, Angers pas conquise pour 0,5%. La stupidité des droites locales à Reims, Metz, Toul où les 2 listes de droites dépassent les 55% mais où au final la droite perd contre un PS à 40%... Alors oui les polémiques de janvier-février ont pesé lourd. Elles ont bien du faire basculer la moitié des villes passées à gauche, partout où c'était serré...
Rédigé par : Roum1 | 18 mars 2008 à 15h34
Benhamou viré pour incompétence, mésentente avec X, Y et Z... et consolé avec un des plus beaux cadeaux qui soient : la Villa Médicis ! Allez voir ce qu'en dit Olivier Poivre d'Arvor dans sa lettre ouverte à NS (nouvelobs.com)
Si on veut un signe que NS va gouverner autrement, là, on l'a.
Nouvel exemple de la considération de NS pour la culture. Et de son souci pour l'image de la France à l'étranger, où on va encore bien rire dans les chancelleries et dans les médias. Parce que Benhamou, c'est quand même un foutriquet majuscule.
Ps Angoisse : servira-t-on des ortolans à la cantoche médicinale ?
Rédigé par : DD | 18 mars 2008 à 16h05
Le manichéisme, encore le manichéisme, toujours le manichéisme:
Les français n’ont jamais dit qu’ils ne voulaient plus de réformes en votant !
Les français n’ont jamais dit non plus qu’ils voulaient moins de réformes !
Les français qui avaient voté OCCASIONNELLEMENT Sarkozy, ont simplement signifié leur mécontentement.
Les politiciens (EN L’OCCURANCE SARKOZY) leurs avaient fait miroiter qu’ils allaient transformer une économie lentement mais sûrement sur le déclin depuis des décennies, en reprise économique.
Les politiciens (EN L’OCCURANCE FABIUS) leur ont fait croire qu’en enlevant 1 € sur le prix de revient en libérant les salaires et en rajoutant 1 € sous forme d’impôts sur le chiffre d’affaire (tva), les prix de revient allaient changer et les prix allaient augmenter.
Les français ont donc voté pour un politicien (Sarko) qui voulait la relance tout approuvant un autre politicien (Lolo) qui ne voulait pas de la relance.
Résultat paradoxal: Sarko n’a pas pris les mesures de relance qui auraient débouchées sur une augmentation de niveau de vie, pour ne pas mécontenter ceux qui préconisaient de ne rien faire... Et a fini par déboucher sur une augmentation du coût de la vie.
La bêtise de Borloo qui a parlé d’augmenter l’horrible TVA (qui aurait augmenté surtout les Mercedes et les Rolex, au lieu de parler de taxe sociale sur le chiffre d’affaire), ajoutée a l’incapacité de comprendre les priorités de Sarkozy en matières économiques, ont généré cette non décision de relance.
Les Français sont coupables d’ignorance, Borloo de maladresse, Fabius de son inénarrable niaiserie et Sarkozy de manque de fermeté.
Les Français ont dit tout çà, et bien d’autres choses encore, comme la condamnation des frasques d’ados du petit Nicolas.
Mais on a les dirigeants qu’on mérite... Ou bien ?
Rédigé par : Ozenfant | 18 mars 2008 à 18h30
Concernant les 2 premiers commentaires laissés sur ce billet, je diffère sur l'analyse.
Il me semble en effet qu'effectivement l'UMP et Sarkozy ont fait campagne sur les thèmes du FN (la nation, le social, la protection dans tous les sens du terme). Mais dans les faits, aucune politique ne va dans ce sens depuis 10 mois : sécurité qui ne se rétablit pas vraiment, même politique d'immigration qu'avant, Europe fuite en avant avec l'adoption contre l'avis du peuple de la Constitution européenne, mondialisation débridée, etc.
Si le FN n'a pas encore totalement récupéré ses voix (mais déjà en partie, cf son score aux cantonales), c'est que les électeurs déçus sont plutôt pour l'heure restés chez eux.
Quant au PS, attention, il croit avoir gagné, mais la poussé à sa gauche démontre le ras le bol de l'électorat devant un PS allié idéologique de l'UMP et du Modem.
www.levraidebat.com
Rédigé par : Alex | 18 mars 2008 à 23h09
Un papier intéressant de Slama :
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/03/15/01006-20080315ARTFIG00643-quand-le-ps-devient-le-parti-de-la-peur.php
Rédigé par : Erick | 19 mars 2008 à 08h10
Eric Dupin,
34% d'abstention, Il serait bon d'avoir une étude sur ces abstentionnistes. Tefy nous dit les déçus qui ont votés NS en 2007,"les classes populaires", je pense qu'il n'y a pas qu'eux dans ces 34%.
Rédigé par : Claude | 19 mars 2008 à 08h38
Eric Dupin,
comment ne pas abonder dans votre sens quand vous dîtes: "Droite et gauche risquent de mal interpréter ces élections. L'UMP est tentée de minimiser l'avertissement lancé par les Français, répétant l'erreur commise par les socialistes après les municipales de 2001. Et le PS pourrait croire que le balancier de l'alternance automatique s'est de nouveau remis en branle, réitérant son mauvais calcul après ses succès de 2004. «Errare humanum est, perseverare diabolicum»."
Eric Conan disait justement cette semaine, dans Marianne:
"Le P.S. Reste donc noué par une contradiction mortelle: Ses chefs s‘unissent contre celle qui a rompu avec leur autisme. Lequel leur interdit de s‘interroger sur -L‘effet Royal à 65% d‘avis favorables-, dont ils n‘ont tiré aucune leçon politique. Ségolène Royal avait compris que le -rapport à la réalité- était le problème du PS, la petite tribu de la rue Solférino avait décroché de la vie des Français, notamment de celle des plus modestes ! "
Je ne suis pas sûr que Ségolène soit la solution, mais il est temps que le PS ose enfin regarder en face les idées qui lui avait valut sa popularité début 2006 !
Il faut dire que "regarder en face" n'est pas aisé avec notre presse en permanence "larguée".
Hollande va demander à Fillon de libérer le pouvoir d'achat que Lagarde avait emprisonné ! http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/03/hollande-va-dem.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 19 mars 2008 à 11h04
Un sondage publié sur le site de l’Express confirme le point de vue de ED : « L'opposition n'a pas seulement gagné autour d'une contestation du style du pouvoir mais aussi sur fond de contestation de la politique menée depuis le printemps 2007 ». Selon ce sondage, 63% des personnes interrogées jugent « mauvaise » la politique du gouvernement et 51% estiment que NS devrait adapter sa politique en matière sociale et de défense des services publics. ED avait donc tout à fait raison d’écrire : « prétendre ne rien changer à ses orientations, ou même les accentuer, n'est sans doute pas la manière la plus subtile de comprendre le message envoyé dimanche par les électeurs » (Leçons compliquées).
Rédigé par : chatel | 19 mars 2008 à 14h46
En remaniant le gouvernement mardi, Nicolas Sarkozy s'est replié sur son "clan" après la défaite de la droite aux municipales, déclare le socialiste François Rebsamen
Et s'il avait pris Allègre dans le gouvernement Rebsamen aurait dit qu'il continuait à débaucher. Et s'il n'avait rien fait ?
Hier j'écrivais que depuis 10 mois le PS ne fait rien, ne dit rien, ne pense rien. Finalement il a raison de ne rien dire parce que lorsqu'il parle c'est pour dire des inepties. Dans ce parti la critique est érigée au rang de culte.
Les français veulent des réformes mais ils ont peur des conséquences à court terme et nos bons socialistes, qui font fi de leurs intérêts personnels au bénéfice de celui de la France en bons citoyens qu'ils sont, les encourage. Et ça marche 40 villes gagnées . Nous allons être le contre pouvoir de ce gouvernement qui veut vous spolier, vous anéantir,
Bein voyons
Rédigé par : flamant rose | 19 mars 2008 à 14h53
Flamant rose,pourquoi n'ouvrez-vous pas votre blog?
Vous avez un réel talent d'analyse...
(ce n'est pas du second degré :je lis ED aussi et surtout pour vos commentaires...entièrement d'accord avec ce que vous écrivez sur Paca ,que je connais pour y habiter)
Rédigé par : hanse | 19 mars 2008 à 15h11
Encore une fois, les sondages sur les réformes, sans plus de précision sur leur nature, selon moi, c'est du pipi de chat pour construire un débat dessus...
Les Français sentent au fond d'eux qu'il va falloir des réformes, voire des sacrifices, mais ils veulent que ceux-ci soient partagés, et justes, et qu'on ne les mène pas en bateau...
Nicolas Sarkozy s'est agité sur le gouvernail, mais il faut maintenant qu'il montre le cap...
Tenez pour parler du plan gouvernemental à venir : rigueur ? réformes ? Disons, réformes rigoureuses, j'ai trouvé ça sur mediapart :
http://www.mediapart.fr/journal/france/160308/le-plan-choc-que-va-engager-nicolas-sarkozy
A vous de juger ! Suffisamment libéral ? Trop libéral ? Juste ? Injuste ?
Rédigé par : Loïc | 19 mars 2008 à 16h01
A propos de sondages, il y en a eu un avant le deuxiéme tour dont il ressortait que 53% (je cite de mémoire) des français souhaitaient que le gouvernement - et Sarkozy - maintienne le rythme des réformes ou l' accélère. A noter en passant que la presse mettait en exergue le chiffre de 47% pour une pause ou un ralentissement ...
A propos de libéralisme (hyper, bien entendu !) et à l' attention de ses contempteurs, juste un détail : plus d' 1 milliard d' euros de bénéfices pour la SNCF pour la première fois depuis soixante dix ans ! De quoi, soit dit en passant, soulager préventivement le budget de l' Etat. Ce résultat, croyez-vous qu' il a été atteint avec des méthodes et des politiques inspirées de l' économie dirigée ?
Rédigé par : Erick | 19 mars 2008 à 16h31
Je ne suis pas non plus d'accord pour parler de rééquilibrage. Ces excès d'un côté ou de l'autre à chaque élection ne sont-ils pas au contraire un signe de déséquilibre?
On parle plus facilement de l'incohérence du Modem que de celle des électeurs qui passent de la passion au désintérêt, comme d'un bulletin UMP à un bulletin PS (selon R. Cayrol ('Mots croisés'), ce ne sont pas seulement les électeurs déçus qui se sont abstenus, il y a aussi eu des transferts de vote entre 2007 et 2008) ?
Le Modem serait incohérent mais ses électeurs sont peut-être ceux qui sont le moins enclins à se laisser emporter par la passion du vote donc à assurer un équilibre qui fait défaut. L'incohérence serait dans l'absence de consignes et dans ses alliances, la cohérence reste dans la liberté de l'électeur d'avoir le dernier mot. Le Modem ne fait que rajouter un choix supplémentaire à l'alternative PS - UMP. Un drame?
Rédigé par : Annick | 19 mars 2008 à 17h20
Aujourd'hui 19 mars à 16h01 Loic nous donne un lien sur médiapart et il termine par je le cite "A vous de juger ! Suffisamment libéral ? Trop libéral ? Juste ? Injuste ?".
Je conseille vivement la lecture de cet article surtout que pour l'instant c'est encore gratuit. Il a été écrit par 2 journalistes Gérard Desportes et Laurent Maduit tous 2 anciens journalistes du monde, Mauduit étant un très proche collaborateur de Edwy Plenel directeur de médiapart et anti-Sarkozyste notoire et revendiqué.
En page 2 on parle de RGPP (révision générale des politiques publiques) et en page 3 de RGPO (révision générale des prélèvements obligatoires). Avant que la gauche unie ne se déchaîne sur le plan de rigueur promis par Laurent Fabius cela mérite quelques explications.
Lorsque je suis parti à la retraite j'ai fait un bilan médical complet (le foie, le cœur, les poumons, la prostate, une coloscopie) enfin bref des examens pas spécialement agréables. l'esprit de ces examens est que à un certain âge en l'occurrence celui de la retraire, il vaut mieux prévenir que guérir et cela coûte moins cher. Si je diffère ces examens et si j'ai des polypes ils pourront dégénérer en cancer . Ce que veut faire le gouvernement sous l'autorité du chef de l'état c'est un examen complet des politiques publiques et de ne pas les différer afin qu'il ne soit trop tard et avant que cela ne dégénère en cancer car on sait que tôt ou tard cela va se produire. Les précédents chirurgiens, chef de gouvernements n'ont pas voulu procéder à ces examens, après tout si le cancer se déclare ce sera le chirurgien suivant qui devra opérer. Le chirurgien Fillon, sous l'autorité du chef d' établissement Sarkozy, a décidé de procéder à cet examen et de soigner rapidement le pays France avant qu'il ne soit trop tard. C'est courageux et tout à son honneur. Il n'attend pas que ce soit le chirurgien qui lui succédera qui doive opérer.
Mais la traduction faite par les journalistes est tout autre; Vous la trouverez en page 1 je cite en autre " De la réforme du régime général des retraites, avec le passage aux 41 ans d’activité, jusqu’à une possible suppression pure et simple de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), l’augmentation de certaines taxes, en passant par la remise en cause de nombreuses aides sociales, la «banalisation» du Livret A ou encore la privatisation partielle, dans les tous prochains mois, d’Areva, le champion du nucléaire français, le plan de travail du gouvernement va être musclé. Puis en page 2 je cite à nouveau " Ne faut-il pas envisager une mise sous conditions de ressources des allocations familiales ? Ou supprimer demi-part supplémentaire pour l’impôt sur le revenu accordé à un parent ayant élevé seul son enfant ? Peut-on convier les assurés sociaux à participer davantage au financement de leur propre couverture maladie ? Comment procéder à une remise à plat des aides au logement.
Les chose sont présentées à la sauce gauchiste. En clair l'article est présenté comme la loi TEPA à savoir on va faire des cadeaux aux riches et faire payer les plus démunis et puis cerise sur le gâteau on va supprimer les services publics. Bien évidemment ce n'est pas le cas.
Le but de la RGPP et de la RGPO est d'étudier le fonctionnement de l'état, de l'améliorer et de faire ainsi des économies. Dans une entreprise cela porte un nom "étude de réorganisation". J'en ai fait quelques unes et le but n'est pas de supprimer des emplois mais d'améliorer la productivité et par suite la compétitivité de l'entreprise même si cela passe par des suppressions d'emploi, mais ce n'est pas la finalité. Alors bien sûr il y aura probablement des fusions ou des partenariats d'établissements hospitaliers, il y aura fusion de l'ANPE avec l'UNEDIC et d'autres encore mais le but premier est d'améliorer le fonctionnement de l'état et des services publics. Il y aura concertation avec les partenaires sociaux et dans certains cas il pourra y avoir conflit et dans d'autres une entente.
Alors oui ce plan existe et Laurent Fabius aura beau jeu de dire "je l'avais dit entre les 2 tours des municipales". Il n'a pas à le dire, on le sait, le gouvernement ne cache rien sur la RGPP et la RGPO.
Médiapart où l'art de certains journalistes de se mettre au service de la gauche pour désinformer. Cela porte un nom "la manipulation de l'opinion"où l'art de déformer les faits pour les rendre compréhensibles tels que l'on veut les faire comprendre".
Pour répondre à Loic cela me paraît ni libéral ni anti-libéral simplement logique mais présenté de façon militante. Il ne s'agit en aucun cas d'un plan de rigueur caché. J'ose espérer que le gouvernement saura bien communiquer la dessus sinon on aura droit à nouveau au thème des cadeaux aux riches et à celui de la destruction des services publics , 2 thèmes chers à la gauche.
Rédigé par : flamant rose | 19 mars 2008 à 19h51
Chatel,
Certes Sarko doit changer, et il va peut être le faire...
Mais, une fois de plus c’est "COMMENT" il doit le faire qui importe !
Hors le pire n’est pas la situation actuelle de la France ( et pourtant ! ).
Le pire est que ni l’UMP ni le PS ne semblent en état de prendre les décisions radicales dont le pays à besoin.
La presse vit dans sa bulle !
Le monde politique ne jure que par la bulle de la presse.
Résultat: Tout le microcosme médiatico-politique forme une "bullocratie" respirant une réalité virtuelle, parlant un langage théorique et prenant des décisions hallucinantes.
Toute personne un peu réaliste connaît ce phénomène très courrant de "la solitude du pouvoir".
Les bébés naïfs qui constituent le gros des bataillons des militants politiques croient tout ce qu’ils lisent, et pensent réfléchir en choisissant entre le droite et la gauche... Alors que généralement les presse de droite ET de gauche sont toutes deux dans leurs rêves.
Souvenez vous de 1936: Tout ce que la France comptait d’entrepreneurs qui voyageaient en Allemagne (ET CHURCHILL) SAVAIENT qu’Hitler se préparait à la guerre pendant que toute la presse et les intellectuels assis applaudissaient Daladier et sa "Paix de dupes".
Nous en sommes là !
Une fois de plus, une bande d’inconscients n’ayant généralement jamais travaillé, jamais "FAIT", jamais imaginé sont en position de décider de l’avenir de nos enfants, et depuis trente ans, DÈCIDENT DE NE RIEN DÈCIDER ! Ou pire font semblant avec de la poudre aux yeux appellées "Réformettes".
La déclaration d’intention de Sarkozi c’est bien, ("La semaine prochaine nous serons déjà à l'offensive"), mais une fois de plus c’est le "COMMENT" qui compte !
Je voyais bien, avant les élections que certaines des idées promises par Sarkozy étaient bonnes, d’un autre côté, en tant que ministre de l’intérieur, il n’avait presque jamais tenu ses promesses. Espérons que Fillon sera assez fort pour enfin tenir la promesse de desserrer la chape de plomb qui paralyse nos PME depuis 30 ans.
Les réformes de fiscalité que souhaitent J. Arthuis, Borloo, DSK, (Barre avant eux) et d‘innombrables entrepreneurs sont des réformes qui se contentent d’utiliser les maximums autorisés par Bruxelles. Bien sur que les patrons les plus cupides seront contre ! Les patrons (de PME) voyant l’intérêt à long terme (les plus compétents) seront pour ! C’est bien pour cela qu’elle doit être imposée par la fiscalité.
Je ne suis certain de rien, bien sur, mais tous les PDG, ceux qui sont plus intéressés par leur entreprise que par la Mercedes neuve à acheter tous les ans, sont certains que sans dépénalisation du travail NOUS NE POUVONS PAS NOUS EN SORTIR.
D’ailleurs pourquoi serions nous les seuls à pouvoir supporter de 2 à 10 fois plus de charges sur nos salaires, que nos concurrents directs ? Au nom de quel miracle ?
Car voilà bien le noeud du problème: nos experts télévisuels en économie croient au miracle ! La presse croit aux miracles et donc nos hommes politiques croient au miracle:
CELUI D’UNE F1 QUI GAGNE MALGRÉ UNE TARE DE 500 KGT !
Rédigé par : Ozenfant | 20 mars 2008 à 09h20
Les réformes libérales. Voilà le gros mot lâché. Devant les coups de boutoir d’un Chatel qui anone, post après post, son désir de n’en rien voir, tout fortifié par la victoire de la gauche aux municipales, il n’est pas inutile de rappeler sur quoi portent les fameuses réformes de structure. Sarkozy n’apporte aucun gage particulier qu’il sera à même de les conduire, dans la mesure où son programme comportait pas mal d’impasse sur le « menu » ci-dessous. Cependant...
Rappelons comme principe premier, et malgré une certaine propagande à la française, qu’elles ne sont spécifiquement libérales et qu’elles visent (normalement) à refonder l’état providence, ou plus prosaïquement l’équilibre entre le dynamisme économique, appelé par la mondialisation, et la régulation sociale nécessaire à la correction des désordres lié au simple jeu du marché. Elles sont appelées ailleurs fort logiquement « réformes d’adaptation », mais vous trouverez dans les meilleures officines altermondialistes et communistes franco-françaises des palanquées de papiers, d’édito expliquant aux apprentis bolchéviques que c’est là une arnaque sémantique des suceurs de moelle pour donner cours à leur bas instincts prédateurs du petit peuple.
Rappelons ici également que des pays européens, ou non européens, disons des démocraties occidentales, grandes ou petites, étaient jusqu’à, il y a 10 ans en arrière, parfois plus (1992 en Suède) dans une situation similaire à la France d’aujourd’hui (et d’hier, puisque le phénomène s’est amplifié chez nous sous la droite comme sous la gauche, par l’absence d’actions de fond). Le commun dénominateur des démocraties qui ont menées, souvent dans la difficulté, des réformes de structure tenait peu ou prou à un déficit budgétaire chronique de l’Etat, un poids (en effectif) du secteur public en tête de peloton, des caisses de solidarité (chômage, retraite, et maladie) déficitaires, « au rouge », un marché du travail rigide, un taux de chômage important, des entreprises peu compétitives et un endettement massif. Cela doit sûrement vous rappeler quelque chose.
Ayant stocké une abondante littérature sur le sujet, je tiendrai à disposition de qui le demandera autant d’exemples que nécessaires, que je pourrai router sur vos mails perso, d’articles (pas de Minute, de valeurs actuelles, ou de France Soir) rien que de la source fiable, factuelle, pas ou peu politisée. Pas comme certains qui démentent des informations convergentes, en vous citant Jacques Généreux ou les newsletters du NPS, comme des parangons d’objectivité ou de vérité.
D’une façon générale, ces pays ont, soit séquentiellement, soit concomitamment, drastiquement réformé leurs systèmes de solidarité. Contrairement aux appels à la peur, dont Chatel devient chaque jour un peu plus le spécialiste de ce blog, il ne s’agit pas, par je ne sais quel malignité, de détricoter-démanteler-éradiquer le principe de mécanismes de caisses de solidarité, mais d’assainir suffisamment leurs situations financières, pour qu’elles puissent continuer d’exister et de jouer leur rôle, sans pénaliser l’activité économique par un poids, notamment en terme de prélèvement, trop important. Le deuxième point a bien souvent consisté à faire l’inventaire des domaines qui ne pouvaient relever que de l’Etat, de ceux qui pouvaient être privatisés purement et simplement, et de ceux qui devaient rester sous contrôle de l’Etat mais qui pouvaient être confiés à des sociétés privées (comme chez nous la délégation de service public).
En matière de chômage, les pays qui ont entrepris d’assainir la situation financière de ces caisses, ont TOUS, raccourci les périodes d’indemnisation, ont TOUS diminué le montant des prestations, et ont TOUS assorti le versement des prestations au contrôle, et limité le nombre de refus possibles d’offres d’emploi aux chômeurs. La plupart des mécanismes de solidarité relatif à l’emploi (au chômage) ont bien évidemment une seule et unique entité pour verser les indemnisations aux chômeurs, et pour aider le chômeur à retourner vers l’emploi.
En matière de maladie, les pays réformateurs ont globalement peu ou prou dé-remboursés des médicaments, fermés des hôpitaux, regroupés des services, mis en place une gestion privée des établissements de santé.
En matière de retraite, la tendance générale a été et reste à l’allongement de la durée de cotisations, parfois assorti d’une augmentation des cotisations salariales et/ou patronales.
Ces réformes ont été menées pour tout ou partie au Royaume Uni, en Allemagne, en Suède, en Finlande, au Danemark, au Canada, en Australie. Pour les pays scandinaves, ces réformes se sont étalées sur plus de 10 ans, et ont permis à certains états de retrouver des finances saines, et même parfois des excédents budgétaires ayant permis de mener des politiques publiques plus ciblées. Le dernier mandat de Blair s’est traduit notamment par la création importante d’emplois publics, notamment dans le secteur de la santé, mais pas seulement.
Ces réformes ont également consisté à assouplir les conditions d’entrée / sortie du marché du travail, en y faisant correspondre de nouvelles garanties pour les salariés, de meilleures sécurités. Ces dispositions n’avaient pas pour but d’esclavagiser le prolétariat, mais de créer la flexibilité nécessaire aux entreprises tout en augmentant du coup la protection des travailleurs. Le poids important des syndicats (et des syndicats intelligents, ceux que l’on appelle en France « collaborateurs ») ont permis de négocier l’ensemble du système pour que l’ensemble de la société y gagne.
Le tout pour dire que ces pays ne sont pas des paradis et que nous serions en enfer, le tout pour dire que les maux qui nous affectent ne sont pas incurables, qu’il y a des solutions, qu’elles ne sont pas mises en œuvre dans la joie et l’allégresse, qu’elles ont souvent même fait chuter le bien-être des populations dans un premier temps, mais qu’elles sont positives à moyen terme. Elles existent, elles ont été menées par d’autres, il ne s’agit pas de faire du copier/coller, ni de la pure transposition, mais de s’en inspirer et de trouver notre voie. L’affrontement droite/gauche se limitant dans ce cas à la façon de mettre en œuvre ses réformes, d’exonérer ou pas certaines catégories ou couches de la population dans leur niveau de « participation » à l’effort, de jouer sur la progressivité ou au contraire d’attaquer par le haut.
On pourra faire tous les commentaires possibles sur Nicolas Sarkozy ou le PS, mais la politique de notre pays ne devrait pas s’attacher à autre chose que de faire sienne ces réformes qui, j’en conviens dans le contexte, participe plus de la « révolution culturelle » que d’autre chose. On peut douter de l’aptitude de Sarkozy à conduire de tels chantiers, on peut redouter d’une manière plus générale la lecture française qui serait faite des réformes, on peut penser que seule la gauche pourrait mener une telle entreprise, comme on peut douter de l’aptitude de Ségolène Royal à faire de même, mais il me semble que d’une façon ou d’une autre, c’est-à-dire de façon active en prenant à bras le corps le boulot ou de façon passive, poussée par la nécessité ou les contingences, nous ne ferons pas l’économie de ces réformes, nous ne le pourrons pas.
Rédigé par : matéo | 20 mars 2008 à 11h43
Personnellement, je trouve que la présentation par les journalistes de mediapart de ces plans est plus instructive que partisane...L'introduction met en évidence quelques saillies, mais cela, on le trouve souvent dans la communication politico-médiatique : on va préférer parler de la suppression de l'ISF que du rapport d'experts à mille colonnes qui fait le bilan des dépenses et recettes de fonctionnement de l'asministration fiscale...
Les questions posées ensuite au coeur de l'article sont à mon sens utiles... Et, elles ne pointent pas forcément du doigt les riches plus que les autres... On parle d'assurés sociaux en général, même si je sais que cela serait les plus pauvres qui seraient amenés à se poser la question d'aller se faire soigner ou pas quand ils ont quelque chose...
Mais, par exemple, la mise sous conditions de ressources des allocations familiales, cela va plutôt être les riches ou la classe moyenne supérieure qui va gueuler, via "Familles de France", etc...
Bref, je pense que pour faire les grandes réformes structurelles (qui sont sans doute d'inspiration plus libérales que Etat-Providence, mais qui, je vous l'accorde, sont avant tout de bon sens), il faut savoir expliquer leur but, leur mode d'emploi, et leurs conséquences positives comme négatives....
Les Français sont des patients raisonnables pour la plupart, mais il faut leur expliquer quelle sera la pilule amère qu'ils devront avaler pour avoir une chance de se guérir...
Sinon, puisqu'on parle des PME oubliées des politiques de l'Etat, qui ne bénéficient pas comme les grandes entreprises des réseaux et fréquentations dans la bullocratie évoquée plus haut, je voudrais savoir :
"En quoi l'ISF gêne-t-il les entrepreneurs ?"
Rédigé par : Loïc | 20 mars 2008 à 11h46
"En quoi l'ISF gêne-t-il les entrepreneurs ?"
Je ne prétends pas détenir la vérité mais je crois dux choses :
1/ Entreprendre, c' est créer et déveloper une entreprise.
2/ Un entrepreneur, outre la satisfaction d' atteindre ces objectifs, attend une rémunération à la hauteur de son engagement et de ses investissements.
Amputer ses revenus personnels par le biais de l' ISF, c' est le contraindre à restreindre ses ambitions entrepreneuriales et limiter la part de revenus qu' il pourrait consacrer au développement de son entreprise.
J' ai formulé ici l' hypothèse que la déduction des investissements du paiement de l' ISF avait pu contribuer à l' augmentation des investissements des entreprises qui a été décelée à la fin de l' année dernière.
Permettez-moi une comparaison. On a critiqué le fait que trop d' appartements ou d' immeubles sont vacants. Simplement, entre autres raisons, un nombre non négligeabls de propriétaires auto-limitent leurs revenus locatifs en raison du poids de l' impôt.
Rédigé par : Erick | 20 mars 2008 à 12h55
Ok, mais un entrepreneur, surtout dans une petite entreprise, n'est pas forcément riche, et asujetti à l'ISF...
La possession d'un bien immobilier ne devrait-t-il pas avoir le même rôle dans le compte de l'ISF, que ce bien immobilier soit occupé ou pas ?
Bref, je suis bien conscient que l'ISF n'est pas idéal, en particulier à cause du chapelet de niches qu'on lui a adossé, qui rend cet impôt assez peu égalitaire...
Mais, l'idée d'un impôt patrimonial, quitte à ce que cela soit une flat tax, doit être conservé selon moi...
Rédigé par : Loïc | 20 mars 2008 à 13h01
Pour faire le point au sujet de l'ISF en Europe, ce cours article :
http://www.lesechos.fr/patrimoine/impots/300156972.htm
La tendance semble être à la disparition de cet impôt "contreproductif" en Europe. Les autres Etats européens, sont-ils seulement pragmatiques ou au contraire de sordides libéraux dogmatiques ?
Nous les gaulois, on se fiche pas mal de la rentabilité ou pas de cet impôt, ou du solde de ses aspects positifs et négatifs, on aime le symbole !
J'oubliais ! On ne devrait pas tarder à nous ré-ré-ré expliquer que ce n'est pas parce que les autres font un truc, qu'on doit faire pareil. Entendez, ils font ce qu'ils veulent chez eux, par pragmatisme ou dogmatisme, mais nous on y tient, et que cela rapporte ou que cela nous coûte au final, ce sera une spécificité de plus du pays, on maintiendra le symbole.
Conservatisme ?
Rédigé par : matéo | 20 mars 2008 à 13h13
Matéo, il y a les grands principes de réforme, sur lesquels on ne peut que vous suivre, et les réalités. Allez donc voir la réalité de la réforme qui attend l'enseignement public.
http://www.rue89.com/2008/03/19/en-greve-pour-continuer-a-faire-de-nos-eleves-des-citoyens
http://www.rue89.com/lardoise/education-11-000-postes-en-moins-zep-peur
Rédigé par : DD | 20 mars 2008 à 13h18
Vous aurez donc compris que je me fous bien des symboles.
Même si la deuxième voiture de fonction qui attend cette grosse m... opportuniste de Benamou à la Villa Médicis (oui, deux voitures de focntion pour un directeur) est un symbole qu'on aimerait voir disparaître.
Rédigé par : DD | 20 mars 2008 à 13h22
Loic,
Vous parliez des "entrepreneurs et l' ISF". C' est bien le cadre de ma réponse. Maintenant, peut-être l' ISF dissuadera-t-il le petit entrepreneur qui veut devenir gros.
Oui, les biens immobiliers rentrent dans le calcul de l' ISF. Ce à quoi je voulais faire allusion, c' est l' attitude malthusienne que peut provoquer l' impôt, que ce soit IR ou ISF ou surtout les deux à la fois.
L' idée de flat tax est, je crois, dans l' air depuis quelques temps. Elle est à mon sens assez juste car elle concernerait un bien plus grand nombre que le système fiscal actuel. En revanche, étant donné la quantité de foyers peu ou pas assujettis à des titres divers, il est à prévoir quelques difficultés pour sa mise en oeuvre !
Rédigé par : Erick | 20 mars 2008 à 14h19
@Erick
Sur l'impôt et ses conséquences sur l'investissement, il y a quelquechose que vous semblez (ou ne voulez) pas voir.
Vous prétendez que "[des] propriétaires auto-limitent leurs revenus locatifs en raison du poids de l'impôt".
Si c'est vraiment le cas, il y a peu d'explications possibles :
1/ Ces propriétaires sont idiots. Pour que l'impôt rende plus pauvre les plus riches, il faudrait qu'il soit supérieur à 100%, ce n'est pas le cas. Tant que l'impôt est inférieur à 100%, le meilleur moyen de s'enrichir reste de gagner de l'argent... L'état ne peut rien contre les imbéciles.
2/ Il existe des effets de seuil tels que en gagnant un peu plus, on change de tranche et on paie beaucoup plus d'impôts, si bien qu'on s'appauvrit. C'est possible, mais à mon avis très rare, car le législateur fait toujours très attention à éviter ces situations. Si tel était le cas, tout le monde serait à peu près d'accord pour remédier au problème.
3/ Ces propriétaires ont trouvé une niche fiscale confortable, dont ils seraient contraints de sortir s'ils louaient leurs logements vacants. Solution : supprimons les niches fiscales!
Le cas des entrepreneurs est à peu près semblable. Contrairement à ce que vous dites, un entrepreneur aura toujours intérêt à développer son business s'il veut gagner plus. Ca reste vrai pour tout taux d'imposition compris entre 0% et 100%.
Rédigé par : Gatien | 20 mars 2008 à 15h30
La technique c' est une chose. La psychologie en est une autre. Entre les deux, il y a l' efficacité marginale, réelle ou ressentie, de l' effort (de travail ou financier) supplémentaire qui finit par tendre vers le nul.
Cela étant dit, vous avez raison en ce qui concerne l' attention du législateur. Vive le bouclier fiscal !
Rédigé par : Erick | 20 mars 2008 à 16h20
Effectivement, il y a toujours un effet psychologique avec l'impôt, qui fait qu'on a l'impression d'y perdre, alors que le bilan est forcément positif...
L'idée du prélèvement à la source (qui remplacerait une feuille d'impôt au montant peut-être astronomique qui arrive une fois l'an un peu comme un cheveu sur la soupe par des prélèvements réguliers) atténuerait déjà en partie cette mauvaise presse de l'impôt...
Oui, le bouclier fiscal en soi semble logique : ne pas payer plus de la moitié (ou de 60%) de ses revenus dans l'année...
Cela dit, il ne faut jamais oublier les deux faces de la richesse : ce qu'on gagne et ce qu'on possède - je parle en matière d'argent bien sûr, car n'oublions jamais que notre plus grande richesse, c'est ce qu'on est - et forcément la politique de taxes est différente entre ces deux types de pôle...
Par exemple, y a t-il un impôt sur l'immobilier, qui fait que quand on revend un bien immobilier plus cher que sa valeur d'achat (plus l'inflation), on donne une partie à l'Etat ?
Rédigé par : Loïc | 20 mars 2008 à 17h09
@Eric, vous dîtes:
"Je ne prétends pas détenir la vérité mais je crois dux choses :
1/ Entreprendre, c' est créer et déveloper une entreprise.
2/ Un entrepreneur, outre la satisfaction d' atteindre ces objectifs, attend une rémunération à la hauteur de son engagement et de ses investissements."
Un patron à déjà le formidable privilège (dont j'ai bien profité) d'être son propre maître.
Il a ensuite le privilège de se payer autant qu'il le désire, dans le cadre des bénéfices de sa socièté.
Il bénéficie des tous les "trucs" possible et imaginable pour ne payer ni transport, ni restaurants et se faire de "petits" cadeaux s'il le souhaite.
Il à finalement, s'il est actionnaire, la possibilité de vendre des actions qui auront considérablement augmentée, s'il a bien travaillé et qui sont dispensées de plus-value grâce à Mr Sarkozy (J'ai économisé 50.000 euros grace à Sarko, en vendant mon affaire.)
Je ne vois pas, Erick, ce qu'un patron pourrait demander de plus, il est doit trouver normal de payer des impôts à moins d'être un monstre de cupidité.
@Loïc,
1° Les vrais riches arrivent toujours à éviter l'impôt.
2° Le bouclier n'arrange que les sportifs, vedettes et profession libérale qui n'ont qu'il seule source de revenus.
3° L'ISF et un impôt qui touche surtout les propriétaires et non les vrais riches qui savent se payer les experts comptables pour planquer leurs biens où il faut !
Rédigé par : Ozenfant | 20 mars 2008 à 18h26
Je parlais d' entrepreneurs tels que j' en connais. Je reconnais qu' il y en a tout autant qui ressemblent au portrait de "patron" un tant soit peu caricatural que vous faites (je n' ose croire qu' il soit de vous-meme). Je ne crois pas cependant que les deux soient antinomiques.
Quant à votre développement sur le "vrai riche", malgré votre grande expérience, ne le trouvez-vous pas un peu sommaire ?
Loïc,
Sauf montage particulier que nous expliquera Oz, oui il existe un impôt sur les plus-values.
Rédigé par : Erick | 20 mars 2008 à 19h19
@ Gatien
« Pour que l'impôt rende plus pauvres les plus riches, il faudrait qu'il soit supérieur à 100% ». Effectivement. Il faut être prisonnier de ses préjugés pour ne pas le voir.
« Il existe des effets de seuil tels que, en gagnant un peu plus, on change de tranche et on paie beaucoup plus d'impôts, si bien qu'on s'appauvrit ». Non, on ne s’appauvrit pas ; on s’enrichit, mais moins que si on n’avait pas changé de tranche. L’impôt progressif est l’impôt le plus juste. C’est aussi celui que les riches aiment le moins.
« Supprimons les niches fiscales! ». Entièrement d’accord !
Relever l'IR et supprimer les niches fiscales; voilà un programme qui nous change du catéchisme libéral que ne cesse de réciter Matéo pour mieux se persuader lui-même.
Rédigé par : chatel | 20 mars 2008 à 20h50
"Un entrepreneur, outre la satisfaction d' atteindre ces objectifs, attend une rémunération à la hauteur de son engagement..." (Erick)
Puis-je vous suggérer de remplacer de temps en temps le mot "entrepreneur" par celui de "salarié "?
A moins d'être le seul employé de son entreprise un patron n'est rien sans l'effort des salariés, faut-il le rappeler ? Il y a de l'indécence dans les lamentations perpétuelles de certains ici. Ah! le terrible impôt sur la fortune qui conduirait presque à la soupe populaire...Oh! l'impôt sur les successions qui ruinerait des familles jusqu'à la millième génération...Le pire étant naturellement l'impact psychologique d'un changement de tranche.
Dites-moi si je me trompe, ce discours sur l'impôt, n'a-t-il pas été le fonds de commerce de Poujade puis celui de Le Pen ?
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 20 mars 2008 à 22h24
Il me semble que le scrutin de Paris est passé sous silence.
Delanoë a refusé le MODEM et n'a pas connu la victoire dans le Ve arrondissement, dont la conquête aurait donné un peu d'éclat à sa victoire globale terne en participation, nulle en conquêtes.
La stratégie Verts et Modem comme à Lille est plus payante.Il semble que ce soit l'inénarrable Jospin qui ait formellement déconseillé à Delanoë de prendre le Modem comme allié...
Rédigé par : bloy | 20 mars 2008 à 23h39
Ces résultats n'indiquent-ils pas le triomphe de la lâcheté ?
Dans l'émission du "Grain à moudre" sur France Culture, des jeunes expliquaient que d'ici 2020, il faudrait multiplier par les 2/3 les prélèvements sociaux pour financer les retraites. Ce qui est impossible sur le plan économique.
Autre solution : diviser par 2 le montant des retraites.
Ces mêmes jeunes demandaient un Grenelle des Jeunes pour éviter le conflit intergénérationnel.
Silence total de la Gauche sur le sujet...
Chez moi, un candidat de gauche a été élu avec plus de 60 % des exprimés mais plus de 52 % d'absention. Vous parlez d'une victoire !
Ces électeurs de gauche ne sont-ils pas ceux qui n'ont aucun intérêt au changement ? L'avenir du pays et des autres, ils n'en ont rien à foutre !
Les changements pourtant tellement timides, sur ce sujet et d'autres opérés par la droite, se voient tout de suite mis à bas par la gauche.
Cette dernière a visiblement raison : la stratégie paie...
Rédigé par : Quand | 21 mars 2008 à 14h12
A propos du remaniement. Avez vous remarqué que Boeckel - qui subissait un feu nourri de la part du syndicat des dictateurs françafricains, depuis qu'il avait déclaré vouloir en finir avec la francafrique - est mis au placard?
Kouchner, lui, n'a soulevé aucune protestation, et garde son poste.
Liens de causes à effets?
Rédigé par : Gatien | 21 mars 2008 à 15h19
La conclusion des municipales par Jospin:
Lionel Jospin vole t’il au secours de Sarkozy ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/03/lionel-jospin-v.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 21 mars 2008 à 19h35
@ Matéo
Comme vous, Matéo, je ne suis pas absolument sûr que NS pourra réaliser les réformes d’adaptation que vous appelez de vos vœux. Le moins qu’on puisse dire est que ses revers électoraux ne vont pas lui faciliter la tâche. Néanmoins, l’éventualité de ce que vous appelez à juste titre « une révolution culturelle » ne pouvant être totalement exclue, l’inquiétude me paraît devoir demeurer de mise. Ce que vous appelez ironiquement « mes appels à la peur » n’est que l’expression d’une crainte parfaitement fondée.
J’observe que votre argumentation est toujours la même (« les pays qui ont entrepris d’assainir la situation financière de ces caisses, ont TOUS, raccourci les périodes d’indemnisation, ont TOUS diminué le montant des prestations, et ont TOUS assorti le versement des prestations au contrôle »). Je ne crois pas utile de réfuter une nouvelle fois ce raisonnement dont vous admettez désormais vous-même l’indigence (« ce n'est pas parce que les autres font un truc, qu'on doit faire pareil »). Il ne me semble pas non plus nécessaire de relever combien la pensée rationnelle peut demeurer sous l’emprise d’un instinct aussi primitif que l’instinct grégaire.
Le propre de toutes les réformes libérales que vous souhaitez voir accomplies par NS est que le but qu’elles sont censées poursuivre et les moyens mis en œuvre pour l‘atteindre se contredisent : démanteler l’Etat-Providence pour en garantir la pérennité ; allonger la durée de cotisation (et donc réduire le montant des pensions des plus humbles) afin de sauver le régime de retraites par répartition ; accroître la précarité des salariés afin de favoriser le plein emploi et d’augmenter leur pouvoir d’achat ; dérembourser les médicaments et fermer les hôpitaux pour préserver notre système de santé etc.
Rédigé par : chatel | 21 mars 2008 à 22h19
Chatel
Désolé mais nous avons sûrement un problème avec le rationnel justement. Ce que vous persistez à appeler des réformes libérales, sont nécessitées par le coût et les déficits que génèrent la régulation sociale, pour faire court. Elle revient trop cher, elle est au dessus de nos moyens, elle pèse trop sur l'activité, et donc sur la croissance. Vous n'en serez pas d'accord, ça commence à se savoir vous concernant, ça n'en est pas moins un constat que nous pouvons mener sur notre société, comme d'autres pays ont pu le faire. Si c'est la voie de l'erreur, beaucoup l'ont cependant emprunté, et ont retrouvé des situations beaucoup plus saines .
Devant les déficits, l'attitude générale, des ménages, comme des entreprises et dans l'expérience européenne, des pays, ont fait le choix, de maintenir les systèmes de solidarité, mais d'en réduire les prestations pour faire des économies. Le propre de ces expériences est d'avoir été ici ou là mises en oeuvre par des gouvernements sociaux démocrates, sociaux-libéraux, conservateurs ou démocrate-chrétiens. Sûrement là tout ce que l'Europe peut contenir d'infâmes libéraux engoncés dans leurs dogmes.
Dans certaines de ces expériences, la diminution globale du "service", la réduction des prestations, a certes touché le plus grand nombre, la masse, car l'effet de levier se situe dans cet ordre de grandeur, mais certaines catégories de la population ont été dispensées de participer à "l'effort".
Pour ne prendre qu'un seul exemple, retenons la réforme de l'indemnisation du chômage entreprise par le gouvernement Gerhard Schröder. Les fameuses Lois Hartz ont globalement raccourci la période d'indemnisation et diminuer le montant des indemnités, mais les mères célibataires ont vues leurs indemnisations légérement augmentées, et la période d'indemnisation non modifiée.
Pour finir, évitez autant que faire se peut, de prendre un bout de phrase pour le ranger abusivement dans ce qui irait dans le sens de votre argumentation. En écrivant : "J'oubliais ! On ne devrait pas tarder à nous ré-ré-ré expliquer que ce n'est pas parce que les autres font un truc, qu'on doit faire pareil", j'évoquais là un contre-argument (pauvre)à toute entreprise française de faire tout ou partie des réformes citées. L'invocation de notre spécificité ou de notre exception à tout bout de champ me semblent surtout de biens mauvais prétextes pour ne rien faire ou pour rejeter les expériences diverses et variées qui ont été menées à nos portes, avec des succès relatifs, souvent réels.
Rédigé par : matéo | 22 mars 2008 à 13h30