Avec l’implication directe de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal, la campagne législative s’est intensifiée. Les toutes dernières enquêtes d’opinion indiquent que la droite reste, à cette nouvelle étape, portée par une puissante dynamique. Et que le centre de François Bayrou a de plus en plus de mal à se frayer un chemin dans un univers électoral fortement bipolarisé.
L’UMP et ses indissociables alliés du « nouveau centre » a toujours le vent en poupe. Crédités de 41 à 43,5% des intentions de vote dans les trois sondages les plus récents des instituts Ifop (1), Ipsos (2) et TNS-Sofres (3), les candidats de la majorité présidentielle affichent une assez nette progression dans la dernière période. En face, le PS peine à franchir la barre des 30% que François Hollande lui a fixé comme objectif. Les trois enquêtes précitées l’estiment dans une fourchette comprise entre 27 et 29,5% des suffrages potentiels. Et la tendance ne semble pas vraiment orientée à la hausse pour les socialistes.
Le rapport de forces entre la gauche et la droite apparaît fortement déséquilibré au profit de cette dernière. Le total des voix de gauche et écologiste ne dépasse pas les 37-39% au premier tour. Un tel niveau est sans précédent historique sous la Vème République. La gauche totalisait 40,5% des suffrages en 1968 et 42,1% en 1993, les années de ses deux plus cuisantes défaites. L’émergence d’un centre réellement indépendant de la droite brouille certes les cartes. Mais la mesure des intentions de vote de second tour en cas de duel UMP-PS confirme l’écrasante prédominance de la droite. Confronté au choix binaire qui sera présenté aux électeurs dans l’immense majorité des circonscriptions, 56% des sondés par Ipsos choisissent le candidat de la majorité présidentielle. Un rapport de force national rarement égalé dans les scrutins précédents.
L’implacable mécanique du scrutin majoritaire à deux tours promet à l’UMP une très large majorité à l’Assemblée nationale. Au stade actuel, le parti présidentiel est bien parti pour renforcer encore ses positions pourtant déjà très avantageuses (365 députés élus en 2002). Ipsos, qui distingue dans ses projections élus de l’UMP et du « nouveau centre », attribue de 380 à 417 sièges au premier et 21 à 25 au second. L’Ifop et TNS-Sofres s’accordent également pour estimer qu’au moins 400 députés seront élus sous l’étiquette de la majorité présidentielle.
Le futur groupe socialiste menace, lui, d’être encore rétréci. En 2002, il comptait 141 membres. Ce chiffre apparaît aujourd’hui comme la fourchette haute des projections réalisées par les instituts de sondage. L’Ifop estime à 90-130 le nombre de députés socialistes élus sur la base du rapport de forces actuel. Ces chiffres sont de 102-142 chez Ipsos et de 101-142 pour TNS-Sofres.
Le prochain groupe parlementaire du PS pourrait toutefois être élargi aux députés communistes qui seront, selon toute vraisemblance, privés de la possibilité de constituer leur propre groupe. Avec 3,5 à 4% des intentions de vote, le PCF s’oriente vers la confirmation de sa marginalisation. Grâce à l’implantation locale de ses sortants et à une géographie électorale concentrée, le parti de Marie-George Buffet pourrait toutefois conserver la moitié de ses élus. Les projections lui attribuent entre 4-6 et 10-12 députés dans le futur hémicycle. La barre des 20 élus nécessaire à la constitution d’un groupe paraît cependant hors d’atteinte. Les communiste se consoleront en observant le sort encore plus cruel réservé aux Verts. Leurs 3-4% d’intentions de vote ne se traduiront que par des très rares députés (0 à 3) en l’absence d’un accord avec le PS et de fiefs électoraux.
La dure loi du scrutin majoritaire s’imposera avec autant de rigueur au Mouvement démocrate. Le nouveau parti de François Bayrou est crédité de 7,5% à 12% des intentions de vote. Délesté de la grande majorité de ses élus sortants, le MoDem risque de ne recueillir qu’un score inférieur de moitié à celui de son candidat à l’élection présidentielle. Il apparaît en recul dans les dernières enquêtes. Le MoDem passe de 14 à 12% chez l’Ifop, de 15 à 10% pour TNS-Sofres et de 9,5 à 7,5% chez Ipsos. Le faible nombre de sortants alignés par le nouveau parti, la structure géographique de son audience et l’absence d’alliés se conjuguent pour promettre au parti de Bayrou une présence extrêmement modeste au Palais Bourbon. Les projections des instituts ne lui accordent que 0 à 6 députés…
L’Assemblée nationale qui émergera des urnes les 10 et 17 juin risque d’être très atypique. Non seulement cette nouvelle « chambre introuvable » serait dominée par un groupe UMP pléthorique mais elle n’abriterait plus que deux couleurs politiques. Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, le nombre de groupes parlementaires devrait tomber en-dessous de quatre. On a toutes les chances d’en compter trois à l’issue du scrutin : UMP, PS et « nouveau centre » des anciens UDF ralliés à Nicolas Sarkozy. Encore ce triangle est-il assez formel. Tous les députés du « nouveau centre » auront été élus avec le soutien, dés le premier tour, de l’UMP. Ce n’était pas le cas pour l’UDF antérieurement. La formation d’Hervé Morin est dépourvue d’autonomie électorale.
Tel est le paradoxe de ce printemps 2007. Le scrutin présidentiel a vu l’émergence d’un centre rompant avec la droite. Or la bataille législative se présente comme un affrontement binaire entre le PS et l’UMP. Mode de scrutin oblige, la palette de la future Assemblée nationale menace de ne comporter que du bleu et du rose.
(1) Sondage Ifop-Paris Match, 24-25 mai.
(2) Sondage Ipsos-SFR-Le Point, 28-30 mai.
(3) Sondage TNS-Sofres-RTL-Le Figaro-Lci, 28-29 mai.
Article publié dans Le Figaro du 1er juin 2007.
Eric Dupin,
Parfait commentaire, que peut-on dire de plus, sinon que la France a quitté le régime parlementaire depuis longtemps.
Que pour les cinq prochaines années, on ferait tout aussi bien de fermer l'assemblée nationale puisqu'on est assuré que toutes les lois et décrets proposés par le président seront automatiquement acceptées.
Pourquoi continuer ce simulacre avec un parlement godillot ?
La bullocratie est-elle aveugle, ou est-ce simplement son intérêt de continuer à nous faire prendre les vessies des partis pour les lanternes de la chambre ?
Une presse avec un minimum de déontologie devrait nous dire: «Tant qu’il n’y aura pas une bonne dose de proportionnelle: fermer l'Assemblée et le Sénat, quel gain de temps et d'argent » !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 01 juin 2007 à 09h19
Extrait du JMA de ce matin (qui ne dit pas grand chose que nous ne sachions déjà). A qui la faute, le Parlement godillot ?
"D'une certaine façon, les choix de Nicolas Sarkozy dans la composition de son gouvernement et dans la répartition des tâches à l'intérieur de cette équipe consacrent une défaite de la gauche. Le parti socialiste prétendait intégrer l'écologie dans son programme, tandis que les Verts assuraient, assurent toujours, que l'écologie est plutôt de droite que de gauche. Or, c'est la droite qui procure aujourd'hui à l'écologie l'espace qui lui est nécessaire pour espérer peser sur les choix de développement d'une société sophistiquée et polluante.
Ce constat s'ajoute à d'autres. La gauche se disait porteuse de la diversité sociale. Or, c'est la droite qui a ouvert le chemin des ministères à ce que l'on appelle les minorités visibles, la promotion de Rachida Dati, jeune femme issue de l'immigration, à un ministère régalien constituant le dernier exemple en date. La droite encore, que la gauche présente comme intolérante, qui a organisé les conditions d'exercice du culte musulman. La droite toujours qui, avec des projets de réforme du code du travail, pose les jalons de la flexisécurité, une idée issue de la social démocratie.
Il ne s'agit pas ici de tresser des louanges à un pouvoir qui s'installe et qui devra être jugé sur pièces. Il s'agit plutôt de pointer le déshabillage idéologique dont la gauche est victime et qui s'explique par son immobilisme intellectuel, fruit de son incapacité à produire des analyses qui prennent en compte à la fois les échecs de son passé et les réalités du monde contemporain. Le désarroi de la gauche française s'abreuve à cette source là et le sentiment de perdition qu'elle dégage a rarement aussi fort dans on histoire qu'il ne l'est en ces temps d'après élection présidentielle."
Rédigé par : Erick | 01 juin 2007 à 10h05
Gilbert,
Sans doute allez-vous me qualifier à nouveau d' optimiste béat et de sarkozyste fanatique. Les prérogatives du Parlement et de l' opposition en son sein ont fait l' objet d' engagements de NS; là aussi attendons de voir s' il les tient comme il paraît vouloir tenit les autres.
Rédigé par : Erick | 01 juin 2007 à 10h18
Erick,
Mon commentaire aurait été identique si Ségolène Royale de le PS s'étaient trouvés dans le même cas de figure que NS et l'UMP.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 01 juin 2007 à 10h58
Sur votre billet Eric Dupin vous énoncez des faits que l’on connaît tous. On sait que Nicolas Sarkozy va obtenir une majorité, je ne dirai pas introuvable car elle sera probablement inférieure à celle obtenue pas Jacques Chirac en 1993, mais plus que confortable est certainement supérieure à celle de 2002. Par contre vous n’analysez le pourquoi de ce probable raz de marée.
Il est de tradition que les électeurs confirment leur vote afin de permettre de gouverner à celui qu’ils ont élu. Mais il me semble que cela n’explique pas tout. Il faut tout d’abord souligner le fait que les socialistes avec Lionel Jospin ont voulu inverser le calendrier électoral, ils en paient aujourd’hui une partie du prix.
Le PS après avoir raté sa campagne présidentielle est entrain de passer à coté de celle des législatives. Ils ne parlent pas de leur programme, leur campagne est basée sur 2 fondements. Le premier : surtout ne donnez pas tous les pouvoirs à Sarkozy et le second : tout ce qu’entreprend le gouvernement est mauvais. Etant donné que dans leur très grande majorité ces mesures sont populaires ont fait passer les électeurs pour des demeurés qui ne comprennent rien à rien. Les mesures envisagées sont critiquées avant même que l’on en connaisse les modalités et ça cela s’appelle « procès d’intention », les français ne sont pas dupes.
Dans la logique de la gauche, ceux qui soutiennent Nicolas Sarkozy sont classés en 2 catégories. La première composée de nantis qui votent pour lui parce que c’est leur intérêt et la seconde composée d’imbéciles heureux, des ravis de la crèche qui ne comprennent rien et se laissent abuser. Dans un langage un peu plus cru, je dirais que pour la gauche l’électorat Sarkozyste se compose des riches et des cons.
Les français vont faire payer cette façon de penser à la gauche, d’autant plus que après 3 semaines on s’est rendu compte que Sarkozy n’est pas le fasciste décrit lors de la présidentielle, que au grand dam des socialistes c’est lui qui a pratiqué l’ouverture, c’est lui qui a créé un grand ministère de l’écologie et de l’environnement, il commence déjà à faire ce qu’il a dit et il continue son sans faute. La réception de Romano Prodi et sa visite au premier ministre espagnol sont des succès incontestables. La gauche désorientée ne sait plus que faire. Elle perd les pédales. On commence même à lire ça et là que si Ingrid Bettancourt était libérée avant les législatives ce serait un coup électoral. Pourquoi pas, laissons la croupir et dépérir dans la jungle. Mais que veut la gauche ? l’échec de la France sous prétexte que son dirigeant n’est pas un élu issu du PS, on en vient à se le demander. C’est tout cet ensemble d’erreurs, de mauvaise foi, de procès d’intention, de souhaits de la France qui perd, qu’elle va payer cher, très cher les 10 et 17 juin.
Pour ce qui est du Modem et de Bayrou il a pratiqué l’ouverture vers Djamel Bouras. Je ne vais pas faire du copier/coller. Glooglez Djamel Bouras puis wikipédia puis lisez la partie polémique. L’ouverture selon saint Bayrou c’est pas triste. Après une telle lecture l’identité française défendue par Sarkozy prend tout sons sens.
Rédigé par : flamant rose | 01 juin 2007 à 11h19
"Pourquoi continuer ce simulacre avec un parlement godillot ?" (Gilbert Sorbier)
Parce qu'il ne sera pas nécessaire d'attendre les prochaines élections pour que le parlement soit godillot. Parce que les députés, n'ayant rien à foutre à l'Assemblée depuis longtemps, ont trouvé une utile façon d'occuper leur temps: ce sont, en réalité, de super-assistantes sociales.
Elles sont juste beaucoup mieux payées que les autres, elles sont élues par les citoyens et elles ont une belle carte tricolore.
Les députés consacrent une part absolument ahurissante -- et scandaleuse -- de leur temps à des interventions individuelles en faveur de leurs électeurs auprès de l'administration. Et ils s'en vantent, en plus.
A gauche comme à droite, vous entendrez d'innombrables députés vous dire: moi monsieur, j'ai reçu x citoyens lors de mon dernier mandat, et j'ai traité x de leurs dossiers.
Comme le glorieux étatisme dont nous dote l'exception française fait que nous bénéficions d'une administration pléthorique, ingérable, incompréhensible, contradictoire et dictatoriale, il faut bien une chambre entière de dépanneurs professionnels pour en contrebalancer, un tout petit peu, les effets, donner aux citoyens l'impression qu'ils ne sont pas totalement impuissants face à une administration théoriquement à leur service, et éviter l'explosion sociale.
Encore une preuve que le vrai héros national français n'est ni de Gaulle ni Astérix, mais bien Gaston Lagaffe, qui, seul, aurait pu inventer une usine à gaz aussi compliquée, chère et inefficace.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 01 juin 2007 à 11h32
Flament rose, vous exprimez si bien ce que je ressent depuis qq mois, la gauche s'est effectivement discréditée vis a vis de son électorat en ne proférant qu'incantations de haine vis à vis du candidat de l'UMP et maintenant du président.
Elle ne fait que critiquer au lieu de proposer. Le défi de S. Royal au président de commencer tout de suite les réformes ne se comprend que pour aussitot les prendre pour cibles et les dénigrer: vieux réflexe de gauche : dénigrer, abaisser, il en restera toujours qq chose.
Rédigé par : Jean-Luc | 01 juin 2007 à 12h41
Je lis avec intérèt le billet d'Eric Dupin et le commentaire de Robert Marchenoir.
Je suis en parfait accord avec les deux !
Bien vu ,RM ,le rôle (petit) restant à tenir pour nos députés.Heureusement, en consolation , il y a la "paye" coquette! Ce qui explique qu'ils se représentent tous et, s'il le faut, en changeant d'étiquette.Je le redis ici: la politique est un métier qui rapporte un point c'est tout.
Certes, ils sont impuissants ; mais avec un bon salaire on s' en accommode aisément !!!
Rédigé par : Louis de Saint-Aoüt | 01 juin 2007 à 14h15
FR dixit :
"Les français vont faire payer cette façon de penser à la gauche,..."
Peut-être parlè-je trop à mes semblables mais en effet cette critique systématique avant que les choses ne soient définies et entérinées fait, au mieux, rigoler ceux que j' entends réagir.
La circonstance aggravante pour le PS est que le dangereux Sarkozy, non content de s' attaquer d' emblée aux réformes qu' il a annoncées (certaines étant, comme l' a relevé récemment E. Dupin, revendiquées par Ségolène !) utilise la sacro-sainte méthode mise en avant par la gauche et dont celle-ci le croyait incapable : la concertation.
Et ce qui frappe beaucoup de gens c' est, à l' opposé de ces critiques imbéciles, la satisfaction des interlocuteurs rencontrés jusqu' à maintenant par le gouvernement.
Rédigé par : Erick | 01 juin 2007 à 14h18
Mr Dupin,
Navré d' avoir à vous le dire, mais je crains qu' en matière de prévision électorale vous ne trouviez là votre maître :
http://www.astresnet.org/spip.php?article16
Rédigé par : Erick | 01 juin 2007 à 14h53
Je crois que le problème qui se pose est celui de la représentativité et du pouvoir du Parlement.
Quid de la proportionnelle, de la réforme du Sénat ?
Qui est le plus légitime entre le pdt et l'AN ?
Le problème va plus loin que le problème du salaire des députés, le problème c'est la réforme de nos institutions...
Rédigé par : Tefy | 01 juin 2007 à 15h12
Erick,
Ce n'est pas parce que vous êtes de droite qu'il faut vous abandonner aux charmes de l'irrationalisme ;-)
A part ça, je trouve cet "astrologue" Marc Cerbère encore plus long et ennuyeux à lire que moi. Avec, en plus, des pronostics pas toujours cristallins. Exemple (avant le premier tour de la présidentielle):
Quant à la " poussée nationaliste" (je l’assimile ici au FN), elle est bien présente et s’exacerbe dans la dissonance Jupiter-Uranus, tant au réel de l’impact du positionnement électoral, et du résultat, que dans sa variante, plus feutrée, de récupération par chaque camp (les candidats) avec slogans, symboles, gadgets.
Rédigé par : Eric Dupin | 01 juin 2007 à 15h45
Rassurez-vous, Eric, mon fanatisme ne va pas jusqu' à ce genre d' indigestion !
Souffrez qu' un homme de droite, par l' envoi de ce salmigondis, vous fasse une sorte d' hommage.
Rédigé par : Erick | 01 juin 2007 à 15h52
Robert Blackstep:
Your text is "Nothing but the best".
J'aurais aimé qu'Eric Dupin daigne nous expliquer pourquoi la presse semble tellement attachée à continuer de jouer le jeu d'une "assemblée Nationale" qui n'est là que pour permettre a la "chaîne parlementaire" de continuer à montrer à la télévision des simulacres de débats, alors que tout le monde sait parfaitement que tout est décidé d'avance.
La question que se pose les honnêtes gens qui assistent impuissant à cette comédie, Eric DUPIN, c'est:
LES JOURNALISTES FONT-ILS EXPRÈS PARCE QUE CELA LEUR PERMET DE CONTINUER A VENDRE DU VENT.... ou sont-ils tellement déconnectés des réalités qu'ils ne s'en rendent même plus compte.
Vous qui les fréquentez tous les jours, vous devriez pouvoir nous renseigner, ou bien ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 01 juin 2007 à 16h37
Gilbert Sorbier,
D'abord, inutile d'adopter un ton comminatoire et agressif !
Ensuite, on peut, comme je le fais, plaider pour l'instauration d'une bonne dose de proportionnelle à l'Assemblée qui lui permettrait de mieux jouer son rôle de contre-pouvoir sans sombrer dans la caricature sur ce qui existe aujourd'hui. Quand on examine le vote des lois, on se rend compte que les députés y apportent souvent leur patte. C'est paradoxalement souvent encore plus vrai quand une très large majorité domine l'hémicycle: elle se croit alors en rapport de forces favorable face au gouvernement...
Evidemment, les journaux se font rarement l'écho de ces débats parlementaires. Mais c'est une autre histoire !
Rédigé par : Eric Dupin | 01 juin 2007 à 16h45
... sans oublier le travail effectué en commissions avant que le projet de loi soit finalisé et/ou soumis au vote de l' Assemblée.
Je me répète (cf plus haut) : attendons la mise en oeuvre des promesses faites concernant le Parlement.
Rédigé par : Erick | 01 juin 2007 à 16h55
Quand à la place des débats parlementaires dans les médias, il me semble qu'elle se limite à LCP ou aux séances de questions au gouvernement sur France 3?. Mais bon un prime time sur le débat sur la réforme des droits de sucession, je suis pas sûr que ça fasse péter l'Audimat lol.
Plus sérieusement, je pense que si les débats parlementaires étaient surmédiatisés, cela aurait un effet pervers : la dramatisation des échanges, comme c'est déja le cas lors des questions au Gvt...
Le débat politique a besoin de publicité mais aussi de sérénité... le tout est de faire l'équilibre entre les deux... enfin c'est mon avis...
Rédigé par : Tefy | 01 juin 2007 à 17h28
Eric Dupin,
J'ai regardé dans le dictionnaire le sens du mot comminatoire, et découvert que c'était celui d'un injonction !
Je vous prie donc d'accepter mes excuses pour mon ton commitatoire qui ne se voulait pas agressif.
Il se trouve seulement que cela me fout en rogne de voir à quel point la presse prend ses lecteurs pour des billes !
Ce n'est pas un hazard si les papiers de Serge July et Colombani s'en prenant à leurs propres lecteurs, ont finit par faire dangereusement baisser les ventes de leurs organes de propagande.
Je sais très bien que VOUS et beaucoup d'autres journalistes plaidez en faveur de + de proportionnelle, mais ma question n'était pas là !
Ma question était comment les journalistes peuvent'ils continuer à informer sur la composition de l'assemblée nationale sans éclater de rire.... sachant qu'elle ne servira pratiquement plus à rien ?
Car entre nous, si le généreux budget de l'assemblée ne se justifie que pour y mettre de temps en temps la "patte" de tel ou tel député dans un texte de loi, c'est du délire !
Ne pourrait-elle pas être très avantageusement remplacée par de calmes discussions en commission ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 01 juin 2007 à 17h34
pathétique PS qui ne sait plus ( pas ?) faire de propositions alternatives.
leur programme ? critiquer et critiquer sans relâche la moindre action, la moindre annonce du gouvernement en appelant les français à ne pas donner tous les pouvoirs à la droite ....il va sans dire que bien sûr ils auraient appelé les français à voter pour la droite si SR avait été élue ( ouf non merci !) toujours dans le but d'équilibrer les pouvoirs !!
ils oublient que 62% des français aujourd'hui approuvent les 1° mesures prises, mais comme d'habitude dans ce pays où on prétend donner des leçons au monde entier, le PS nous la rejoue sur le théme : ils ( à droite) sont incompétents et malhonnêtes, votez pour nous , c'est nous qui avons raison !!
ils en oublient juste que leurs idées ont presque un demi siécle et qu'il serait temps pour eux de dépoussiérer leur vision du monde moderne .
Rédigé par : manapru | 01 juin 2007 à 23h28
Je partage les préoccupations des bloggeurs regrettant que les médias ne rendent pas plus compte des travaux parlementaires. OUtre les commissions, un des lieux importants du travail parlementaire (et des débats les plus intéressants) est la réunion de groupe parlementaire, dans laquelle les députés se lâchent et explorent bcp de choses. La réduction de l'hémicycle à 2 ou 3 groupes réduira d'autant plus la diversité des idées, car c'est un lieu de synthèse, déjà.
Sinon, c'est en suivant les travaux parlementaires depuis des années, en économie surtout, que j'avais pu me rendre compte de la qualité technique et professionnelle d'un député comme Eric Bessopn "que personne ne connait" ou presque. C'est dommage qu'il soit maintenant connu du plus grand nombre pour son Judasisme (c'est un néologisme, pardon!).
Les journalistes ne pourraient-ils pas d'avantage se former en économie ou inviter une plkus grande diversité d'économistes (on entend toujours les 2/3 mêmes) car les théories économiques sont quand même bien plus nombreuses et différentes que ce qu'on entend dans les médias (ou lit, voit...). Des émissions de vulgarisation économique et sociale seraient intéressantes, non? Eric, ne pouvez-vous pas proposer ce genre d'émissions?
Rédigé par : Karl Marx | 02 juin 2007 à 08h17
Eric Dupin,
Mieux que l'astrologue d'Erick, il y a moi-même qui avais pondu un commentaire à votre billet "Bad trip" le 09 mai dernier, sous mon pseudo de l'époque Gogolène (l'époque ayant changé j'ai repris un pseudo plus académique !) ici :
http://ericdupin.blogs.com/murmures/2007/05/bad_trip.html#comment-68955780
Dans ce commentaire j'écrivais :
On peut jouer les pronostics... :
- Le PC : pas assez de députés (- de 15) pour faire un groupe;
- Mouvement Démocrate : 1 dépité (Bayrou tout seul);
- Verts : 0 député;
- PS-MRC-Radicaux : 90 à 100 députés;
- UDF : 30 députés;
- UMP : 400 députés;
- Div-droite : 20 députés;
- Extrêmes gauche et droite : 0 députés;
(note: quand je disais UDF je faisais référence au nouveau parti du centre de Morin)
Bon, ben à 2 ou 3 près par ci par là, votre présent billet tend à rejoindre mon pronostic d'alors...
Engagez moi ! ;-)
Rédigé par : Olivier | 02 juin 2007 à 09h34
Gogolène, bonjour !
Votre décompte donne 460 députés pour la majorité contre 106 à l'opposition et cela risque même d'être pire.
Depuis 5 ans déjà les journalistes ratiocinent en rond au sujet d'un organisme virtuel. Virtuel puisque JAMAIS il ne pourra assumer son rôle de censeur ! Les journalistes politiques ne veulent t'ils tout simplement pas se priver d’un large sujet de discussion qui leur assure leur pitance ? Sujet parfaitement inutile à partir du moment où l’on est certain que la majorité absolue est acquise d’avance. Nous avons là, devant nos yeux, le type même de pantalonnade, qui sera décrite dans les livres d’histoire de nos enfants comme une période de «SIMULACRE DE DÉMOCRATIE AVEC LA COLLUSION DE LA PRESSE».
Cela est évidemment valable pour la gauche comme pour la droite. La France est un des rares pays industrialisé ayant, par habitude (lassitude), perdu de vue le sens du vocable "DEMOCRATIE PARLEMENTAIRE".
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 02 juin 2007 à 10h40
C'est bien gentil ces pronostics, mais a-t-on identifié des programmes politiques clairs? UMP-PSLE: tous derrière Sarko; PS: sauvons le soldat PS; PC: tout sauf le pc seul (et vive la gauche anti-libérale); verts:?; Modem:sauvons bayrou etc...
Ca doit etre un autre effet néfaste du quinquennat couplant présidentielles et législatives qui supprime tout programme législatif propre et focalise tout sur le scrutin plébiscitaire du président. On a tous les inconvénients dd'un régime présidentiel sans en avoir les avantages. Si la légitimité du parlement est affaiblie, où le désir de démocratie ira-t-il puiser ses forces? dans la rue? avec des syndicats affaiblis et des partis de gauche déstructurés, je n'y crois pas. Où donc, alors? Je crains que la situation globale de notre société politique ne soit propice à l'émergence de réflexes fascistes de toutes natures: nationaliste, religieux, identitaire, communautaire, social, autre...
Rédigé par : Karl Marx | 02 juin 2007 à 10h44
D'accord avec Karl sur l'imbécilité du couplage présidentielles-législatives...
Faut-il alors un pdt élu par le Parlement avec peu de pouvoirs ?
Rédigé par : tefy | 02 juin 2007 à 11h36
@ Karl Marx
Vous dites :"Je crains que la situation globale de notre société politique ne soit propice à l'émergence de réflexes fascistes de toutes natures: nationaliste, religieux, identitaire, communautaire, social, autre...
Mais n'est-ce pas déjà là? D'où le téléévangélisme plus ou moins vychiste de Ségo. D'où le succès de Sarko le plus décomplexé.
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 02 juin 2007 à 11h39
Allez sur Rue 89, où on apprend que Bolloré lui-même, le patron de Nicolas Sarkozy, a fait censurer un article défavorable à la police dans un de ses journaux.
Bienvenue au Sarkoland.
Rédigé par : DD | 02 juin 2007 à 11h47
Une majorité inutile puisqu'elle choisit de laisser tous les pouvoirs à un seul homme. Une opposition forte puisqu'elle bénéficie de l'effet "référendaire" contre le pouvoir personnel. Dans ce contexte, le centre n'aura effectivement pas un grand rôle à jouer dans un premier temps. Mais la décomposition du Parti Socialiste et l'épuisement naturel de la "Sarkomania" offrent aux centristes une occasion de reprendre l'initiative dans un avenir qui pourrait être plus proche qu'on ne le pense
Rédigé par : Aristide | 02 juin 2007 à 14h38
Lu ça sur le site du Nobs, à propos de DSK :
"Il a rapporté les propos d'un ouvrier rencontré récemment en Haute-Marne: "Si le Smic passe à 1.500 euros, le patron va délocaliser, mais moi, ce que je veux surtout, c'est garder mon boulot". Et le député du Val-d'Oise de conclure: "Il me donnait une leçon de réalisme, parce que le bien le plus précieux pour lui, c'était l'existence même de son emploi". Lors de la campagne présidentielle, le projet du PS prévoyait de porter le salaire minimum à "1.500 euros au moins" en cinq ans."
Je sais que ça va plaire aux droitiers du blog. Moi je trouve ça terrible de la part d'un prétendu socialiste : allez les petits gars travaillez pour des clopinettes, crevez la dalle et ne vous plaignez pas, surtout. Et triste, affreusement triste que l'ouvrier en soit réduit par la peur du chômage à fermer sa gueule, voire à adhérer au discours dominant. Entre ça, qui est ignoble, et les fanfaronnades de la Ségo, le PS est mal barré. Je ne sais pas si je vais voter.
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 02 juin 2007 à 20h11
Eh oui, TDB, cette "démonstration" de réalisme de DSK est tristement révélatrice du renoncement d'une gauche qui à force de courir après la modernité finit par se renier et par tomber dans l'impuissance...
Rédigé par : Eric Dupin | 02 juin 2007 à 21h19
Je ne connaissais pas cette anecdote de DSK, mais il s'agit bien de la même erreur que celle de Jospin avant 2002, avouant que le gouvernement était impuissant face aux délocalisations.
Rédigé par : Karl Marx | 02 juin 2007 à 21h25
@TDB et M.Dupin
Au contraire, je suis d'accord avec DSK (sur le fond même s'il est évident que sur la forme, il s'en sert comme argument pour sa promotion interne)...
On ne peut pas dire qu'il faille augmenter le SMIC à 1500 euros(et pourquoi pas 2000 ?) si on ne parle pas de l'augementation de l'ensemble des salaires (ou risque de tassement des grilles salariales) ou de la hausse de la productivité (risque d'inflation et problème de coût du travail si les salaires augmentent plus vite que le productivité)
De plus, parler du Smic, c'est bien mais on vit quand même moins bien avec 2000 euros et deux gosses à Paris, que seul avec 1500 euros, dans une petite ville de province...
Enfin c'est mon avis...
La gauche ferait du "renoncement" quand elle veut se moderniser ? Peut-être...
Mais évolution n'est pas renoncement.
Le clivage droite/gauche doit continuer à exister mais il doit se renouveler mais au lieu de se baser sur l'antique division capital/travail, marché/Etat il doit trouver une division plus "sociétale" entre émancipation et essentialisation...
Entre un Sarko qui racole les voix FN (sans se cacher d'ailleurs) et une ext-gauche monolithique, il y a un bel espace intellectuel pour une nouveau socialisme...
La société peut changer, le tout est de savoir comment le faire, ce n'est pas du renoncement mais de la maturité intellectuelle...
Sans vouloir faire du pub et pour être plus clair, j'avais écrit un article sur ce sujet
(cliquez sur mon pseudo ;-) )
Rédigé par : tefy | 02 juin 2007 à 21h37
En réalité, la productivité a déjà augmenté et augmente sans arrêt, par pression (ou autopression) sur les salariés, flexibilité etc. Malheureusement, les salaires n'augmentent pas en conséquence. ON nous dit (et les patrons français et européens les premiers) que si on vue des salaires plus hauts, il faut travailler encore plus, alors même que les entreprises souhaitent justement parfois que leurs salariés ne travaillent pas trop, et même moins à certaines périodes ou en fonction de leurs besoins.
Et sur le couplage smic à EUR1500 + augmentation de tous les salaires, Besancenot le proposait, cela (et Bové, Schivardi etc.).
Rédigé par : Karl Marx | 03 juin 2007 à 02h51
@TDB et Karl Marx,
Eric Dupin dit:
"Eh oui, TDB, cette "démonstration" de réalisme de DSK est tristement révélatrice du renoncement d'une gauche qui à force de courir après la modernité finit par se renier et par tomber dans l'impuissance..."
Et tant que "patron socialisant", je suis d'accord avec çà.
Mais, à la différence des dirigeants du PS qui en sont encore à la lutte des classes et à l'opposition Employés/employeurs, j'ai pu constater que seules des lois fiscales compliquées et rétrogrades créent cette opposition.
En effet depuis 30 ans et plus, l'état Français fait ce qu'aucun autre état n'est assez archaïque pour faire: il oblige les patrons (fiscalement) à préférer les bénéfices personnels au développement de l'entreprise et à l'embauche (Ségolène Royale s'est vue remettre une lettre dans ce sens, en mains propres, il y a 5 mois...) l'a t'elle lue ?
Visiblement la démocratie participative a ses limites, Hi! hi!
Si l'on n'intériorise pas ce facteur, on ne peut rien comprendre à ce qui paralyse le monde des PME/TPE. Évidement, je peux développer cet argument en détail.
Ce point est essentiel car il est la clef du blocage français. En effet il montre que le clivage droite/gauche est un argument fallacieux à l'usage exclusif du plan de carrière du facteur de luxe et de la LCR.
Dans mon métier j'ai connu des dizaines de patrons qui auraient préféré investir et développer leur entreprise plutôt que d'avoir à dégager des bénéfices chaque année, ne serait-ce que parce qu'à long terme la plus value dégagée par leur entreprise aurait largement compensé le manque à gagner à court terme... L’état français ne nous laisse pas le choix.
A noter qu’en 2005, mon personnel non qualifié touchait 1280 euros net, je suis mort de rire quand on parle d’un smic brut de 1500 euros dans 5 ans !
A noter que la notion « virtuelle » de Net et de Brut n’a aucun lieu d’être, ce n’est qu’un leurre inutile et source de complication.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 03 juin 2007 à 09h57
@ Gilbert Sorbier: Tout à fait d'accord avec le constat sur le traitement fiscal des entreprises qui paralyse les PME/TPE. Je le vois dans mon métier également.
Il y a aussi un autre effet pervers de la distribution des bénéfices issus de la productivité, qui est d'être obligé dans certains secteurs, à baisser ses prix quand on fait des gains de productivité.
Rédigé par : Karl Marx | 03 juin 2007 à 11h42
(D'Etienne Chouard)
François Ruffin met plus de vitriol sous sa plume quand il écrit pour le site FAKIR :
« C’est l’histoire d’un pillage financier, d’une incompétence industrielle, d’une faillite des élites, que va vous raconter Fakir.
Une histoire que vous ne lirez pas ailleurs. Et pourquoi ? Parce que derrière l’affaire Airbus, derrière l’inquiétude des salariés de Méaulte se cache un nom : Lagardère. Un nom qui détient des parts dans la moitié des médias français, qui « fraternise » avec Nicolas Sarkozy. D’où, malgré le scandale, le silence des uns et la complaisance des autres (...) »
Lire la suite, passionnante : http://www.fakirpresse.info/frontoffice/main.php ?rub=article.php&id=276...
Rédigé par : DD | 03 juin 2007 à 12h11
Un bon antidote à l'optimisme béat qui semble devenu de règle : la chronique du Fourbe
pangloss.blog.lemonde.fr
Rédigé par : PMB | 03 juin 2007 à 16h08
Gilbert Sorbier vous dites "l'état Français fait ce qu'aucun autre état n'est assez archaïque pour faire: il oblige les patrons (fiscalement) à préférer les bénéfices personnels au développement de l'entreprise et à l'embauche".
Expliquez-vous, argumentez et expliquez plus précisement le mécanisme que vous critiquez. Pour l'ignare de la fiscalité des entreprises que je suis (et je ne sois pas être le seul), ce que vous dites est de l'hébreux.
Soyez clair et précis, le blog d'Eric est lu, et s'il ne l'était pas un petit lien vers votre commentaire peut être mis chez Lambert ou Fillon.
http://www.blog-fillon.com/
http://www.alain-lambert-blog.org/
Rédigé par : Michel | 03 juin 2007 à 18h36
Il se peut qu'il y ait de l'improvisation dans les déclarations de Sarko s'opposant à son ministre, lequel n'a sans doute pas parlé d'abord sans son aval. Le Président change d'avis en fonction des sondages : si une mesure passe telle qu'elle est présentée on donne le feu vert sinon on rectifie d'urgence...Et il en sera ainsi jusqu'à une victoire écrasante aux Législatives.
Populisme quand tu nous tiens. Sur ce terrain du moins sa concurrente socialiste avait été bien choisie car elle s'y connaît en manipulation de l'opinion. Experte d'elle-même et de son vécu on peut donc la croire quand elle parle d'improvisation...Pour une fois qu'elle est experte en quelque chose, ne soyons pas misogynes!
Cette femme c'est Attila. On peut se demander si le pathétique François Hollande (qui s'est réfugié dans la bouffonnerie) et le non moins pathétique PS repousseront un jour avec ou sans elle. Pour l'heure ses barbares en sont à la danse du scalp autour des éléphants qui voudraient leur voler une si belle victoire!
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 03 juin 2007 à 22h36
Comme je réagissais à un commentaire qui a disparu, ce que je raconte paraît incongru car déconnecté des autres messages.
Ce commentaire pourtant n'avait rien de scandaleux, à mes yeux du moins. Un bug?
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 03 juin 2007 à 22h44
Gilbert, je me joins à Michel: je serais très intéressé par une explication du mécanisme fiscal par lequel, selon vous, un chef d'entreprise français est incité à préférer l'enrichissement personnel à l'investissement et à l'embauche.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 03 juin 2007 à 22h49
En fait il ne s'agit pas de la disparition d'un seul message mais d'au moins quatre d'un certain Delcourt. Sa participation semble toujours avérée dans la colonne de gauche, quand j'ouvre la page Dupin, mais on n'accède plus aux textes. Un processus d'autocombustion ?
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 03 juin 2007 à 22h54
Disons, TDB, que le Delcourt faisait long...
ED n'a fait, me semble-t-il, que lutter contre des métastases d'un blog.
Rédigé par : DD | 03 juin 2007 à 22h59
Ca, c' est pour Gilbert, en espérant que les godillots se muent en escarpins.
http://fr.news.yahoo.com/04062007/290/bernard-accoyer-propose-des-pistes-pour-moderniser-l-assemblee.html
Rédigé par : Erick | 04 juin 2007 à 08h19
TDB,
Ce "Delcourt" dont j'ai supprimé les "commentaires" a publié quatre fois le même texte, à quelques minutes d'intervalle, qui n'était que le copier-coller d'une note de son propre blog. Hors sujet publicitaire.
Rédigé par : Eric Dupin | 04 juin 2007 à 09h47
Mon cher Michel,
Quand une entreprise fonctionne bien, elle dégage des bénéfices.
Une entreprise bien gérée demande chaque année fiscale, à ses comptables, au moins un bilan provisionnel.
S'il se dessine des bénéfices substantiels, le chef d'entreprise doit alors prendre des décisions stratégiques pour l'affectation des sommes concernées.
J'en ai déjà parlé avec Robert Marchenoir:
Si aucune décision n'est prise ces bénéfices
dégagés seront imputés à l'ISS (33%).
Après investissements (hors stock) et après déduction des frais professionnels ces 33% se muent souvent en 20 ou 25% réels.
Un Patron qui désire profiter de ses bénéfices pour augmenter sa production, va acheter de matériel amortissable sur 5 ans (c'est trop) et embaucher.
Dans ce cas, les prélèvements de l'État ne seront plus de 25 % réels, mais de 49% sur la masse salariale.
Le calcul est vite fait si vous avez une prévision de 100.000 euros de bénéfices vous allez payer 33.000 euros d'ISS. (dans le pire des cas). Si vous investissez ces 100.000 euros dans la masse salariale, vous allez payer près de 50.000 euros de charges sur les salaires. Quel gestionnaire a envie, non seulement de prendre les risques inhérents à l'embauche mais en plus de faire un chèque à l'état de 30 à 50% supérieur... comme seul et unique remerciement ?
Au Danemark pour 100.000 euros de bénéfices investis dans l'embauche les charges sur les salaires sont nulles. L'État ne se payant que sur les bénéfices (donc pas de risques de faillite) et sur la TVA (donc de façon proportionnelle au chiffre d'affaire).
Pour résumer:
Comment peut-on à la fois taxer le travail (ce qui est anti-social) et dire vouloir réduire le NON emploi ?
Je dis volontairement le NON emploi puisqu'en France sur une seule catégorie sur huit de chômeurs est prise en compte dans les statistiques.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 04 juin 2007 à 10h19
Merci de votre réponse, Eric. Le sort infligé à Delcourt paraît bien mérité. Mon seul souci était de justifier le caractère apparemment décalé de ma contribution!
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 04 juin 2007 à 10h37
Gilbert
Les grandes entreprises françaises telles que Total et le secteur bancaire ont réalisé d’importants bénéfices. Pourtant elles n’ont pas procédé à de gros investissements ni embauché. Mais on en connaît la raison et elle n’est pas fiscale. Ces entreprises ont fait le choix de redistribuer une grande partie de ces bénéfices aux actionnaires.
Beaucoup de moyennes et petites entreprises dépendent de grands groupes en faisant de la sous traitance. Elles ne font guère de bénéfices et embauchent peu. On en connaît également la raison, c’est que les grands groupes imposent une réduction des coûts et une baisse des marges.
On a donc d’un côté des grands groupes qui privilégient l’actionnariat au détriment parfois de l’investissement et de l’embauche ce qui ne profite pas à la croissance économique et de l’autre côté des PME qui voudraient participer à cette croissance mais qui sont mis parfois dans l’impossibilité de le faire car leur faible marge leur interdit tout investissement ou embauche.
Tout cela à ma connaissance n’a donc rien de fiscal.
Venons en au coût du travail. C’est un problème récurrent que l’on ne va pas résoudre en 2 coups de cuillers à pot. Le problème est complexe.
Soit on diminue les salaires avec un premier effet dont je ne vous fais pas un dessin. Outre la démotivation des salariés qui s’ensuivrait cette diminution entraînerait une baisse de la consommation avec des conséquences prévisibles sur l’emploi
Soit on diminue les charges sociales et il faudrait alors trouver une compensation ailleurs c’est à dire augmenter les autres prélèvements ce qui entraînerait également une baisse de la consommation avec les mêmes conséquences sur l’emploi.
On peut tourner en rond si on veut abaisser le coût du travail il y aura un impact sur l’emploi. Cela ne doit pas empêcher les partenaires sociaux de se mettre autour d’une table et d’y réfléchir. Ne pas perdre de vue non plus que en France on est dans la moyenne. Comme vous le dites c’est 33% chez nous comme en Italie mais un peu plus en Espagne, en Belgique et ailleurs. Seule la Suisse, l’Irlande et le Luxembourg sont très nettement en dessous de la moyenne européenne et dans certains cas l’Angleterre.
Pour ce qui est des investissements, j’en fais un certain nombre et selon le coût certains sont amortis sur une période largement supérieure aux 5 ans que vous citez. Et puis l’investissement n’est pas forcément fait pour augmenter directement la productivité , il peut être utilisé pour l’amélioration des condition de travail des salariés ce qui pourra alors par la suite créer une augmentation de la productivité. Enfin l’investissement ne se fait pas que grâce aux bénéfices heureusement, on a souvent recours à l’emprunt et ce n’est pas la pire des solutions.
Rédigé par : flamant rose | 04 juin 2007 à 11h46
Cher Flamingo,
Vous avez raison, c'est pour cela que je n'ai pas parlé des "Majors" dans mon texte.
Relisez-moi !
Quand vous dîtes:
"Soit on diminue les charges sociales et il faudrait alors trouver une compensation ailleurs c’est à dire augmenter les autres prélèvements ce qui entraînerait également une baisse de la consommation avec les mêmes conséquences sur l’emploi."
Vous enfoncez des portes ouvertes et montrez simplement que vous n'avez pas compris ce que je disais... puisque, comme toute personne douée d'un minimum de bon sens je ne parle que: "TOUTES CHOSES EGALES PAR AILLEURS".
"TOUTES CHOSES EGALES PAR AILLEURS" est la condition sine qua none pour comparer deux solutions.
Je parlais donc, c'est évident à assiette de prélèvements égale, (WHAT ELSE) je pensais que tout le monde l'avait compris.
Tous les autre pays d'Europe (et probablement du Monde) ont des charges salariales très inférieures aux nôtres ils ont donc compris eux aussi... c'est pour cela que nous sommes à la traîne !
Je dis seulement que «à égalité d’assiette de prélèvements» si l'on vous encourage fiscalement à vous acheter une résidence secondaire plutôt qu'a embaucher....
Il faudrait être particulièrement borné, pur ne pas choisir la résidence secondaire !
Je n'essaie pas de promouvoir je ne sais quelle idéologie économique, ni d’avoir raison, je me contente de vous expliquer la réalité de la vie de l'entrepreneur !
Franchement, ce que je dis est simple à comprendre et assez clair... ou bien ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 04 juin 2007 à 18h09
G Sorbier :
« Pour un salarié au SMIC qui effectue 4 heures de plus par semaine, cela signifie un gain de 17 % sur la feuille de paie, soit près de 2.000 euros par an. » Cet exemple, Nicolas Sarkozy l'a souvent cité pendant la campagne électorale pour vanter l'exonération totale de charges (salariales et patronales) et la défiscalisation des heures supplémentaires. Il reste à mettre la mesure en pratique, ce qui n'est pas simple. L'Elysée cherche d'abord à limiter le risque d'inconstitutionnalité de l'exonération d'impôt sur le revenu (les salariés doivent être égaux devant l'impôt) en mettant en avant un motif d'intérêt général (augmenter la quantité de travail, par exemple). Mais l'incertitude demeure sur l'attitude future du Conseil constitutionnel.
Il faut aussi et surtout préciser le contour des exonérations de charges, qui ne devraient finalement pas être totales, en raison du coût très élevé du dispositif : la suppression des 65 % de cotisations (45 % employeur, 21 % salarié) sur les quelque 900 millions d'heures effectuées actuellement représenterait à elle seule plus de 5 milliards d'euros. Les arbitrages devraient être rendus cette semaine, après une concertation avec les partenaires sociaux menée par le ministre de l'Economie et de l'Emploi, Jean-Louis Borloo. Selon nos informations, la priorité doit aller à la suppression de l'intégralité des charges salariales, CSG comprise, soit environ 2 milliards d'euros, afin de donner de la crédibilité au slogan « Travailler plus pour gagner plus ». Les droits sociaux, comme la retraite, seront maintenus, l'Etat compensant à la Sécurité sociale les moins-values de cotisations. Cependant, le gouvernement réfléchit à plafonner cet avantage.
Il hésite ensuite sur l'ampleur des allégements à accorder aux employeurs, sachant que les entreprises ne supportent déjà quasiment plus de charges de Sécurité sociale au niveau du SMIC (les PME ne paieront même plus les 2,1 % restants à compter de cet été). Plus les exonérations patronales seront importantes sur les heures supplémentaires, plus les salaires supérieurs à 1,6 SMIC seront avantagés. Sauf à s'attaquer aux cotisations Unedic ou de retraite complémentaire, qui ne relèvent pas de l'Etat.
Un risque d'effet d'aubaine
Le gouvernement est tout de même obligé de faire un geste significatif, car pour les PME restées à 39 heures, les 4 heures supplémentaires au-delà de 35 heures, jusque-là majorées de 10 %, le seront désormais à hauteur de 25 %. Sans nouvel allégement, elles verraient le coût du travail augmenter. Argument inverse : ces heures étant effectuées de toute façon, le risque d'effet d'aubaine est maximal.
Trois autres difficultés restent à surmonter. Le gouvernement cherche le moyen de faire bénéficier de la mesure les salariés à temps partiel, qui font des heures « complémentaires » dont le régime est moins avantageux. Il souhaite également trouver une solution pour ceux en forfait jour. Enfin, dans un deuxième temps un dispositif spécifique sera négocié dans la fonction publique.
http://www.lesechos.fr/info/france/4580792.htm
Rédigé par : bernard | 04 juin 2007 à 20h22
G Sorbier :
« Pour un salarié au SMIC qui effectue 4 heures de plus par semaine, cela signifie un gain de 17 % sur la feuille de paie, soit près de 2.000 euros par an. » Cet exemple, Nicolas Sarkozy l'a souvent cité pendant la campagne électorale pour vanter l'exonération totale de charges (salariales et patronales) et la défiscalisation des heures supplémentaires. Il reste à mettre la mesure en pratique, ce qui n'est pas simple. L'Elysée cherche d'abord à limiter le risque d'inconstitutionnalité de l'exonération d'impôt sur le revenu (les salariés doivent être égaux devant l'impôt) en mettant en avant un motif d'intérêt général (augmenter la quantité de travail, par exemple). Mais l'incertitude demeure sur l'attitude future du Conseil constitutionnel.
Il faut aussi et surtout préciser le contour des exonérations de charges, qui ne devraient finalement pas être totales, en raison du coût très élevé du dispositif : la suppression des 65 % de cotisations (45 % employeur, 21 % salarié) sur les quelque 900 millions d'heures effectuées actuellement représenterait à elle seule plus de 5 milliards d'euros. Les arbitrages devraient être rendus cette semaine, après une concertation avec les partenaires sociaux menée par le ministre de l'Economie et de l'Emploi, Jean-Louis Borloo. Selon nos informations, la priorité doit aller à la suppression de l'intégralité des charges salariales, CSG comprise, soit environ 2 milliards d'euros, afin de donner de la crédibilité au slogan « Travailler plus pour gagner plus ». Les droits sociaux, comme la retraite, seront maintenus, l'Etat compensant à la Sécurité sociale les moins-values de cotisations. Cependant, le gouvernement réfléchit à plafonner cet avantage.
Il hésite ensuite sur l'ampleur des allégements à accorder aux employeurs, sachant que les entreprises ne supportent déjà quasiment plus de charges de Sécurité sociale au niveau du SMIC (les PME ne paieront même plus les 2,1 % restants à compter de cet été). Plus les exonérations patronales seront importantes sur les heures supplémentaires, plus les salaires supérieurs à 1,6 SMIC seront avantagés. Sauf à s'attaquer aux cotisations Unedic ou de retraite complémentaire, qui ne relèvent pas de l'Etat.
Un risque d'effet d'aubaine
Le gouvernement est tout de même obligé de faire un geste significatif, car pour les PME restées à 39 heures, les 4 heures supplémentaires au-delà de 35 heures, jusque-là majorées de 10 %, le seront désormais à hauteur de 25 %. Sans nouvel allégement, elles verraient le coût du travail augmenter. Argument inverse : ces heures étant effectuées de toute façon, le risque d'effet d'aubaine est maximal.
Trois autres difficultés restent à surmonter. Le gouvernement cherche le moyen de faire bénéficier de la mesure les salariés à temps partiel, qui font des heures « complémentaires » dont le régime est moins avantageux. Il souhaite également trouver une solution pour ceux en forfait jour. Enfin, dans un deuxième temps un dispositif spécifique sera négocié dans la fonction publique.
http://www.lesechos.fr/info/france/4580792.htm
Rédigé par : bernard | 04 juin 2007 à 20h22