Le 6 mai 2007 marque une rupture dans l’histoire électorale française. La large victoire de Nicolas Sarkozy clôt le cycle ouvert avec la conquête de l’Elysée par François Mitterrand le 10 mai 1981. Pour la première fois depuis une trentaine d’années, le camp sortant est renforcé à l’issue d’une élection dévolutrice du pouvoir national (scrutin présidentiel ou législatif, à l’exception de ceux qui se sont déroulés dans la foulée d’une compétition élyséenne). La France a changé de couleur politique en 1981, 1986, 1988, 1993, 1997 et 2002. Un coup à gauche, un coup à droite et ainsi de suite. La présidentielle de 1995 constitue la seule exception à cette loi des alternances systématiques. Mais elle n’en est pas vraiment une si l’on se rappelle que Jacques Chirac avait pris la posture de l’alternative sociale face au Premier ministre sortant Edouard Balladur.
Si le candidat de l’UMP a réussi à incarner le changement, en rupture avec l’héritage chiraquien, la signification politique de son succès est très différente. Non seulement la droite se maintient au pouvoir, mais elle a gagné sur une orientation plus à droite que jamais. La théorie de l’essuie-glace est obsolète. En qualifiant Jean-Marie Le Pen au second tour et en élisant ensuite Jacques Chirac, le pays avait déjà manifesté son désaveu de la gauche en 2002. Cinq ans plus tard, il confirme spectaculairement son rejet d’un camp qui a gouverné quinze ans au cours de la dernière période et qui espérait que son tour allait revenir automatiquement.
La défaite de Ségolène Royal était inscrite dans les chiffres du premier tour. Et sa stratégie de l’entre deux tours n’a pas été couronnée de succès. En dépit de toutes ses tentatives pour séduire l’électorat centriste, celui-ci s’est partagé de façon presque équitable. D’après l’enquête TNS-Sofres réalisée le jour du vote, 40% de ceux qui avaient voté pour François Bayrou au premier tour ont soutenu Sarkozy au second. Et une proportion égale a voté en faveur de Royal. Cette quête d’un appoint vers le centre n’a pas trop entamé le soutien des électeurs de la gauche non socialiste. Quelques 70% d’entre eux ont soutenu la candidate socialiste hier.
Sarkozy a réussi à gagner une majorité en ajoutant à son bon score de premier tour des suffrages venant du centre comme de l’extrême droite. Aidé par le soutien de la grande majorité des élus UDF, le candidat de l’UMP a profité du vote de près de la moitié des électeurs de François Bayrou alors même que celui-ci avait déclaré qu’il ne voterait pas pour lui. Il a encore bénéficié du report de 66% des électeurs de Le Pen du 22 avril. Seulement 19% d’entre eux se sont abstenus, conformément aux consignes du président du FN, soit un pourcentage presque équivalent à celui des électeurs du FN qui ont voté Royal hier (16%).
Avec environ 53% des suffrages exprimés, le candidat de l’UMP obtient le meilleur score d’un candidat opposé à la gauche sous la Vème République général après le général de Gaulle en 1965 (55,2%). La dynamique de fin de campagne a joué en sa faveur. Contrairement à ce qui s’était passé lors des précédentes batailles présidentielles, le duel télévisé de deux finalistes a fait bouger les lignes. Le candidat de droite avait alors brutalement gagné plusieurs points d’intentions de vote.
Les Français ont confirmé leur excellente mobilisation du premier tour. Le taux d’abstention (environ 15% des inscrits) est équivalent à celui du 22 avril (14,7% en métropole). Il se situe parmi les plus bas de l’histoire de la Vème République pour un deuxième tour de présidentielle. Jean-Marie Le Pen a été dimanche désavoué une seconde fois. Son appel à l’abstention massive n’a visiblement pas été entendu par les électeurs qui avaient continué à lui faire confiance il y a quinze jours.
Le maintien d’un taux équivalent de participation ne signifie pas que ce sont les mêmes électeurs qui ont voté hier et le 22 avril. Certains électeurs, de gauche, centristes ou lepénistes, se sont vraisemblablement abstenus. En sens inverse, des abstentionnistes du 22 avril ont pris le chemin des bureaux de vote. Sarkozy a sans doute profité de cette mobilisation. Mais de nombreux électeurs se sont aussi manifestés pour empêcher, au minimum, une trop nette victoire de la droite.
La sociologie des votes montre que la gauche a conservé ses positions de forces. Sarkozy n’est majoritaire qu’à partir de 50 ans. Le vote Royal est écrasant (65%) parmi les salariés du secteur public alors qu’il est minoritaire chez ceux du privé (46%). En dépit des efforts du candidat de l’UMP auprès des catégories populaires, il a été minoritaire à la fois chez les employés (44%) et chez les ouvriers (41%). Un certain « peuple de droite » a soutenu Sarkozy : 60% des Français sans diplôme et 54% de ceux qui disposent des revenus les plus bas. Mais il s’en faut de beaucoup que le candidat de l’UMP ait convaincu la majorité des milieux populaires. Une certaine résistance de l’électorat de gauche, inquiet face à la perspective d’une trop large victoire de Sarkozy, a profité à la candidate socialiste.
La gauche n’a pas disparu du paysage électoral malgré la défaite essuyée hier. Les élections législatives qui se déroulent dans la foulée des présidentielles n’ont pourtant jamais démenties le verdict de ces dernières. Au vu des résultats d’hier, les élections législatives des 10 et 17 juin s’annoncent sous les meilleures auspices pour la droite.
Article publié dans le Figaro du 7 mai 2007.
Beau discours de Ségolène Royal, le premier. Elle est très fair play. Mes voeux pour la Gauche : qu'elle sorte de ses ornières réactionnaires et terrorisantes, de ses anathèmes sur tout ce qui bouge dans un autre sens qu'elle et de son moralisme étroit et quasi religieux. Qu'elle se rappelle Blum, Jaurès... et les prenne pour modèles. Et nous retournerons vers elle.
Rédigé par : AnneR | 06 mai 2007 à 20h26
Accord avec la totalité de votre article.
Les couteaux sortent déjà à gauche. Prévisible.
Rédigé par : Mr | 06 mai 2007 à 20h31
Avec une participation d’environ 85,5% supérieure à celle du 22 avril et un score de l’ordre de 53% c’est une grande victoire pour Nicolas Sarkozy. Le référendum anti Sarko a fait plouf. Le résultat ne souffre d’aucune contestation.……Flash back
Lorsque Ségolène Royal a été élue pour représenter le PS on s’est vite rendu compte qu’elle n’aurait pas l’aile gauche du parti avec elle et qu’elle n’avait pas la carrure pour monter seule au créneau. Je pense que jusque fin janvier il n’était pas trop tard pour changer de candidat, mais les instances du PS ne l’ont pas voulu et cela n’a donc pas été fait. Les adhésions à 20 euros ont été des adhésions de circonstance et non de conviction.
Il me semble également que Nicolas Sarkozy n’était pas forcément le mieux placé pour représenter la droite républicaine. J’aurais préféré Dominique de Villepin ou Michelle Alliot Marie. Le premier traînait le CPE comme un boulet et la seconde n’a pesé bien lourd face à Sarkozy.
Les choses étant ce qu’elles sont les socialistes ont vite compris que leur représentante prenait quelques libertés avec le programme qu’ils avaient défini après une synthèse qui n’avait ce nom que pour les apparences. A la régulière c’est à dire programme contre programme et projet contre projet Ségolène Royal ne faisait pas le poids. Face à leurs propres difficultés et à l’impossibilité de les résoudre les socialistes ont essayé autre chose, faire croire aux français que Sarkozy était l’homme du bilan en omettant de dire qu’il n’était ni le président, ni le premier ministre. Cette stratégie n’a pas eu de prise sur l’électorat, ce qui a amené les socialistes à adopter une stratégie que l’on a connue dans le passé le tout sauf, c'est-à-dire diaboliser la personne. Il est évident que cela ce serait passé différemment si en face il y avait eu DDV ou MAM à droite ou DSK à gauche. Mais malgré tout cela aurait pu fonctionner s’ils n’avaient pas été aussi lourds et grotesques dans cette tactique.
Dans une campagne à la régulière je fais partie de ceux qui ne seraient pas montés au créneau, mais le PS et ses partisans en ont trop fait Il n’y a pas d’un côté les bons et de l’autre les méchants, un homme n’a pas tous les défauts de la terre et aucune qualité. On ne peut monter au filet lorsque Le Pen critique les immigrés et se taire quand il attaque un candidat sur ses origines étrangères. Les socialistes comme ils le font depuis 30 ans ont pratiqué l’indignation sélective. Quand un candidat fait un score supérieur à 31% au premier tour, ce qui est tout de même un score haut de gamme pour reprendre l’expression du « Midi libre » on ne doit pas l’accuser de ne représenter que le Medef, le CAC 40 et les puissances de l’argent sans faire injure à ses électeurs qui se sentent alors considérés comme des imbéciles heureux ou comme des manipulés incapables de penser par eux mêmes. Sur ce blog et sur d’autres beaucoup ont eu la même attitude à la fois négative, irresponsable et peu respectueuse envers des citoyens qui ont l’outrecuidance de penser différemment qu’eux qui détiennent évidemment la vérité. Cette façon de faire, ce sectarisme, ce dénigrement de la pensée des autres, cette naïveté que l’on prête électeurs de NS en les qualifiant de bon peuple et pourquoi pas de ravis de la crèche n’ont pas apporté les résultats escomptés et c’est heureux.
Ségoléne Royal était donnée battue dans tous les sondages, mais l’écart s’est creusé à partir de ce débat qu’elle a largement perdu. Sa fausse sainte colère basée sur le mensonge sur un sujet pourtant sérieux est un événement grave de manipulation de l’opinion. Son appel aux manifestations dans les banlieues si elle était battue, ses accusations de pouvoir brutal envers un candidat pas encore élu, sa phrase moi ou le chaos ont été plus qu’une maladresse, un déni de démocratie. Finalement qui a fait peur NS ou SR. Sa théorie du complot a été ridicule, ses 4 derniers jours ont été ravageurs pour elle. Elle a perdu toute crédibilité, une partie de l’électorat Bayrou a sans doute basculé vers Sarkozy: résultat : l’écart est là et son avenir politique qui pouvait l’amener chef de l’opposition devient incertain. Pour Sarkozy c’est un boulevard qui s’ouvre devant lui et ce boulevard c’est le TSS qui la créé.
De même des posteurs ont suivi la tactique du PS en tombant dans le même travers du TSS mais sans émettre véritablement d’idées personnelles qui auraient pu faire avancer le débat. On est resté du début à la fin dans une critique stérile sur la personnalité d’une personne, on retrouvait des commentaires identiques sur des sujets pourtant forts différents, ce fut du matraquage, un flot de critiques piquées dans Marianne ou autres hebdomadaires peu regardant sur les méthodes. Peu d’électeurs de Ségolène Royal ont défendu son programme, peut être parce qu’il n’étaient pas convaincus, cela a été à sens unique de l’anti Sarko avec même parfois des liens ignobles qui nous amenaient à l’Allemagne nazi et à son chef.
Quand on croit à des valeurs et en ceux qui les incarnent, on se doit de les défendre plutôt que d’attaquer celles d’autrui avec des arguments proches de la puanteur. Pour toutes ces raisons je suis heureux que la médisance, la calomnie, le mépris, l’ignominie, la haine n’aient pas eu raison de l’honneur d’un homme que je n’aurais pourtant pas choisi au départ.
Rédigé par : flamant rose | 06 mai 2007 à 20h39
La droite a gagné, la gauche a perdu.
Une droite dure et décomplexée a battu une gauche molle, complexée, divisée et ne sachant plus où elle habite depuis des années. Bon, pas envie de faire son procès, plus exactement pas ici : d’autres s’en sont chargé, s’en chargent et s’en chargeront.
Que nous reste-t-il donc à faire ?
Assister au spectacle donné par les gagnants, et essayer d’en rire.
Rire d’observer la course aux postes, la longue liste des auto-appelés voyant avec rage passer devant elle une troupe d’élus aussi maigre qu’enflée de contentement. Imaginer Douste-Blazy repartir avec le sous-secrétariat au Vide Intellectuel, Sevran avec celui de la Jeunesse et Séguéla avec un paquet d’affiches et un seau de colle.
Rire de regarder les ouvriers de la onzième heure prétendus-de-gauche débouler dès la première heure sur le paillasson de Matignon. Paillasson qui ira à leurs séants comme la chaussure au pied. Paillasson d’où ils repartiront (on ne saurait laisser entrer les blattes et les allègres) avec une sucette ou une promesse de sucette.
Rire d’imaginer tous ces geais ayant enfin obtenu leurs plumes de paon devenir la domesticité (de rang supérieur, quand même, hein !) de Nicolas 1er et être traités comme tels : j’exploite, j’engueule et je jette ! (Mais comme c’est glorieux et bien payé...)
Mais on ne rira pas des pauvres, des gens fragiles qui ont voté Sarkozy. Ils vont avoir cinq ans au moins pour comprendre leur douleur d’avoir élu le maire de la ville la plus riche et la plus égoïste de France, qui a pu se foutre de leur gueule à la télé avec un bic à 70 cts alors que Match nous a parlé de sa collection de stylos Mont-Blanc.
On ne rira pas de Louis Sarkozy. Puisse sa mère l’emmener loin de ça, qu’il n’apprenne pas dans la douleur que « la gloire est le deuil éclatant du bonheur ». Et puis, être le filleul d’un Bouygues qui ne peut lui apprendre que ce qu’il sait faire : lécher le cul des puissants, qu’ils s’appellent ou non Niazov, et botter le cul des faibles...
Et nous ? « Et nous, les sans-grade, les grognards voués au pire... » ;-)
Pas question de descendre dans la rue. Ce romantisme vieillot serait inefficace et surtout contre-productif : à droite certains (on en connaît sur ce blogue) n’attendent que ça pour désirer une belle et bonne répression qui briserait pour longtemps tout refus de la soumission.
Mais résister et dénoncer. Résister comme les parents qui abritent des enfants immigrés pourchassés, comme ceux qui abritent la famille Raba faute d’avoir pu protéger cet homme que l’Etat Français a chassé vers le Sri-Lanka où il a été massacré.
Dénoncer les atteintes aux libertés, les manipulations des médias soumis au grand patronat, les entraves au travail des juges (ah ce Van Ruymbeke, aussi détesté à droite qu’à gauche et inversement).
Et surtout, construire et reconstruire à la base, dans les villages, les quartiers, les rues, les cages d’escalier. Se parler, s’entraider, se soutenir. Gardes d’enfants. Soutien scolaire. Ateliers de partage de compétences. SEL. Réalisation de projets culturels. Recyclage et récupération (la poubelle est le plus grand brocanteur de France). Si MM Fabius, DSK et consorts ont du temps libre (et il va sembler que oui), on aura besoin de chauffeurs pour les camionnettes.
Et moi, ne serait-ce que pour consacrer plus de temps et des forces à ce que je viens d’énumérer, je vais quitter les blogues qui parlent de politique.
- Ce ne sont pas des lieux de débat, mais d’affrontement stérile. Critique qui vaut pour les deux camps (donc pour moi) mais, là encore, et ici, sur ces Murmures, avec une supériorité de la droite. Pour asséner et mépriser « ils » sont plus forts, plus adroits (scuse l’humour) que nous : caramba, encore raté ! Bon, j’arrête là-dessus, pour ne pas relancer une machine que de toutes façons je quitte.
- Ce sont surtout des lieux virtuels, avec toute la stérilité évoquée ci-dessus (je crois que les gens qui changent d’avis après avoir lu telle ou telle opinion d’un autre posteur sont peu nombreux) alors que c’est dans la vraie vie qu’il faut agir. Oui, lieux où on joue trop (et je ne m’exclus pas du lot des joueurs) les Ministres de la Parole Verbale.
Mais je ne partirai pas sans remercier notre hôte, qui fournit de bons départs et monte autant qu’il le peut une garde vigilante.
Et saluer Flamant Rose, un des rares posteurs de droite capable de donner clairement sa position sans mépriser ceux qui ne la partagent pas. Il est vrai que d’avoir le vent de l’histoire en poupe ne les pousse pas à la modestie : ma foi, on peut les comprendre. Mais un vent, même de l’histoire, par définition ça tourne : souvenons-nous des communistes, de leurs satellites et de leurs relais qui, dans les années 60, n’avaient pas de mots assez dédaigneux pour ces pauvres capitalistes qui, c’est sûr, n’avaient que les oubliettes pour destin.
Je garde précieusement deux ou trois adresses mail. Adresses qu’on ne peut plus avoir depuis quelques jours sur les rares blogues où elles étaient encore accessibles. Perte d’une liberté qui coïncide avec l’arrivée au pouvoir du Peron du pauvre (je n’ai pas dit : des pauvres). Bien sûr ce n’est qu’une coïncidence, mais quelle coïncidence !
Rédigé par : Mr | 06 mai 2007 à 20h41
Merci à tous ceux qui n'ont pas voté Bayrou au premier tour, de nous avoir donné Sarkozy -Merci encore-
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 06 mai 2007 à 21h44
Fillon a gaffé en direct à la télé:
Le 16 mai, je... le président de la république nommera le premier ministre qui...
Rédigé par : Michel | 06 mai 2007 à 21h52
Comment expliquer, comment comprendre, comment interpréter le peu de joie vraie, le peu d'enthousiasme , la retenue de tous les leaders de droite vainqueurs, présents sur les plateaux de télévision ce soir ?
En commençant par Mr Sarkozy lui-même ...
La modestie de la victoire ?
La prise de conscience d'une terrible responsabilité : celle de ne pas décevoir ?
Ou bien un sentiment de "petite mort" d'après coït : celle d'un désir satisfait qui n'est plus alors un désir ... ?
A la télé, les minutes qui ont précédé la découverte du vainqueur à 20 h, étaient réservées à Mme Royal et à son entourage enthousiaste , à tel point que j'ai cru, un moment, que c'était elle qui l'avait emporté !
Drôle de confusion des genres !
En attendant, Mr Sarkozy a choisi une bien modeste auberge pour se restaurer : le Fouquet's : tout un symbole de la France unie, qui se lève tôt pour travailler demain !
Rédigé par : Bonjour Tristesse | 06 mai 2007 à 22h18
Une fois de plus les sondages voyaient juste. Bien que n'ayant aucune chance de battre Sarkozy, la gauche a relevé le défi. Elle a préféré un répit de quinze jours fut-ce au prix d'au moins cinq années probablement difficiles pour certains de ceux qu'elle prétend défendre (en particulier les exclus que le candidat conservateur n'a cessé de stigmatiser de façon quasi obssessionnelle). Il fallait porter Bayrou au deuxième tour - mais ni les partis de gauche et moins surtout leurs électorats n'ont pas été capables de s'affranchir d'une optique d'abord corporatiste.
Rédigé par : Iproniazide | 07 mai 2007 à 00h03
Royal termine son discours en parlant "du rassemblement qui va nous rassembler pour d'autres victoires" (sic)
D'autres ? Mais, elle vient de perdre.
Sans doute pense-t-elle à la victoire qu'elle est en train de remporter au soir de sa défaite. Adoubé par la foule et portée par l'enthousiasme populaire elle devient incontournable.
Son agressivité lors du débat, et ses déclarations tonitruantes sur RTL vendredi, n'étaient pas destinée à gagner face à NS, mais à asseoir son pouvoir sur le parti.
Le PS n'est pas sorti de la nasse !
Rédigé par : Michel | 07 mai 2007 à 00h42
J'ai fait connaissance de votre blog il y a 8 jours aprés que Calvi en ai révélé l'existence ! Je trouve vos analyses trés pertinentes ! Vous venez de gagner un nouveau lecteur. Bravo !
Bravo aussi à Calvi dont l'émission a une "tenue" exceptionnelle et qui sait réunir des invités compétents.
Rédigé par : Frandent | 07 mai 2007 à 06h43
La gauche pouvait gagner, et fort de ce constat elle s'est contentée du minimum. Donc pour s'amuser le PS a intronisé la compagne du 1er secrétaire, pour faire pendant à la parité, le compagnon à la maison et la compagne à l'unisson avec des oraisons mystiques. Celà est très grave pour la gauche qui s'est moquée de son peuple. A côté Nicolas Sarkozy qui avait tout pour perdre s'est justement jeté dans la bataille, car il avait faim de victoire. Pour la Royal sa seule victoire était d'écraser les éléphants, sans comprendre qu'en les écrasant elle se tirait une balle dans le pieds. Mais de tout celà elle s'en fout, elle est encore passée à la télé, fallait la voir hier au soir vanter son parti Désirs d'avenir, s'intronisant chef de l'opposition. Là vraiment j'ai trop mal à la tête.
Rédigé par : lovely | 07 mai 2007 à 08h03
2007, ce n'est pas la "grande alternance" par rapport à 1981, mais peut-être la "trés grande alternance", c'est à dire, une rupture culturelle avant d'être une rupture politique. De ce fait, la grande vaincue de cette élection n'est pas la classe politique, comme en 2002, mais la classe médiatique - particulièrement parisienne - dont la mobilisation et les outrances ont failli provoquer in fine l'effondrement de SR; A cet égard la façon dont, de Libération à La Croix, cette classe médiatique s'est cabrée face au crime de lèse-1968 a été tout a fait significative...
Rédigé par : guzet | 07 mai 2007 à 08h46
Donc, la France vient d'élire le seul candidat depuis longtemps qui ait osé faire applaudir des slogans du FN ! Elle a fait ça à deux jours de l'anniversaire de la victoire de la France Résistante contre la France collaborationniste. On rafflera bientôt à Paris les plus pauvres des habitants de ce pays, entrés en France pour échapper à la misère. Il ne faudrait pas, bonnes gens, bons chrétiens & républicains, que ça vous empêcha de lever une coupe de champagne à la santé du MEDEF, qui vient, avec lucidité, d'apporter son soutien d'enthousiasme au "candidat des travailleurs et de ceux qui souffrent". Et en ce qui concerne, l'identité française, sa culture et son génie, grâce à TF1-Bouygue et Match-Lagardère, les deux échoppes médiatiques au service de Sarkoy, gageons que Johnny Halliday et Doc Gynéco, vont pouvoir dorénavant affermir dans les coeurs les "bonnes valeurs" de la France Eternelle, avec le soutien éventuel de Bernard Tapie. Vive la République. Vive la France. Vive la loi du fric !
Rédigé par : Balise | 07 mai 2007 à 09h03
Répartitions des votes
Sarko majoritaires chez :
- agriculteurs (67%)
- artisans et commerçants (82%)
- professions libérales et cadres supérieurs (52%)
Il arrive en tête chez les
- ruraux (57%)
Royal :
- professions intermédiaires (51%),
- employés (51%) ,
- ouvriers (54%)
- 75% des chômeurs.
Les 2 font jeu égal dans les villes de plus de 100.000 habitants et dans l'agglomération parisienne.
http://fr.news.yahoo.com/06052007/202/sarkozy-l-emporte-dans-l-est-et-le-nord-royal.html
Rédigé par : bernard | 07 mai 2007 à 09h22
Quand pourront-ils faire taire SR ?Elle est fondamentalement contre productive pour le PS.Merci à Eric Dupin pour ce blog et merci à C dans l'air.Faisons confiance à NS qui semble,malgrétout,un homme bien et arrétons les injures.Nous ne sommes pas 53% de débiles,alors un peu de tenu.
Rédigé par : thibaudeau | 07 mai 2007 à 09h33
Quand pourront-ils faire taire SR ?Elle est fondamentalement contre productive pour le PS.Merci à Eric Dupin pour ce blog et merci à C dans l'air.Faisons confiance à NS qui semble,malgrétout,un homme bien et arrétons les injures.Nous ne sommes pas 53% de débiles,alors un peu de tenu.
Rédigé par : thibaudeau | 07 mai 2007 à 09h33
Et pendant ce temps là, chez Fogiel, Taubira remettait en cause le résultat des urnes en expliquant que la presse était à la botte de NS qui était ami avec les propriétaires des journaux.
Rédigé par : Michel | 07 mai 2007 à 09h41
Eric Dupin sur "RUE 89"
http://rue89.com/2007/05/06/eric_dupin_une_victoire_pr_par_e_de_longue_date
Eric Dupin que je félicite à mon tour pour ce blog très éclairant, comme l'ensemble de ses interventions.
Je n'en veux pas aux Ségolènistes mais je suis persuadé qu'on est passé a coté de quelque chose en n'élisant pas Bayrou.
Je crois qu'il serait très utile de lui donner les moyens de peser sur la vie politique française. Rappelons-nous d'un certain type de discours de notre nouveau président. Qui appelle à rester vigilants.
« Le commandement des anciens despotismes était : 'Tu ne dois pas.' Le commandement des totalitaires était : 'Tu dois.' Notre commandement est : 'Tu es.' » (1984, George ORWELL, Folio p.360)
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-906026,0.html?xtor=RSS-3224
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-899116,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-905871,0.html
trop souvent, gimik aurait mieux fait de relire 7 fois les textes d'Eric Dupin avant de l'ouvrir. Et comme je ne veux laisser à personne d'autre le soin de le "reformater", c'est ce que je vais faire en cliquant sur "poster". ;)
PS : Salut aux sarkozistes que je continuerai d'apprécier (Flamant Rose, Eric, Mateo, et d'autres et même quelquefois Marchenoir... ;)
Rédigé par : gimik | 07 mai 2007 à 09h44
deux camps? y avait il vraiment 2 camps opposés lors de ce 2eme tour? j'ai entendu un(e) candidat qui voulait que la jeunesse de France retrouve le goût de l'entreprise; et l'autre candidat le gout et la valeur du travail; j'ai entendu un(e) candidate qui voulait passer "un pacte" secret avec les syndicats pour qu'ils laissent l'équipe gouvernementale travailler et j ai entendu un candidat voulant faire copérer les syndicats à l'application de la politique gouvernementale; j ai entendu un(e) candidat pronant les valeurs de la famille et de
l'encadrement de la jeunesse delinquante lors de la premiere incivilité, et -débat de fond- si il en est, l'autre candidat penser que le problème se situe lors de la récidive.... bref aucun choix de société, les mêmes politiques que la presse et les médias bien pensants veulent nous présenter comme 2 camps.. de ces 2 solutions très proches l'une de l'autre les francais n'ont pas choisi un camp ou l'autre , mais l homme ou la femme qui leur paraissait le plus efficace;
Si l'un des candidats avait été de gauche , les choses auraient changé:
Rédigé par : eric | 07 mai 2007 à 13h44
Vu hier à 19h30 sur le périphérique Parisien:
Superbe berline Allemande (40000 Euros au bas mot)avec dedans 4 jeunes (18-20 ans)immatriculé dans le 93 et un superbe autocollant sur la vitre arrière: AntiSarko.
Ces abrutis et leurs amis des halls d'immeuble, tabasseurs de policiers et pyromanes avérés sont les VRAIS RESPONSABLES de la déchéance de La Gauche.
La pauvreté ouvrière (que j'ai connue) était digne de respect et je me reconnaissai avec cette classe; mais la "fausse" misère liée aux délinquants de tout poils et aux intérêts ethniques est abjecte. Alors ne soyez pas surpris des résultats... J'avais il y a 15 ans tenu ces propos à un des adjoints de Mme Royal (député de l'Essonne) en lui disant que cela ferait le lit du FN: Réponse de ce "pro" de la politique? Le FN ne fera jamais plus de 5 %!! Avec de tels experts le PS est bien parti!!!
Rédigé par : domi | 07 mai 2007 à 14h07
"La théorie de l’essuie-glace est obsolète." (Eric Dupin)
Les Français viennent de prendre conscience qu'il ne suffit pas d'un essuie-glace pour avancer.
Maintenant, on va se mettre à construire la voiture.
Enfin.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 mai 2007 à 16h03
La fin de l'essuie-glace: ce n'est pas très étonnant, car tous les grands candidats (Sarko-Ségo-Bayrou)avaient fait campagne contre l'échec des 25-30 dernières années, donc des alternances à répétition qui ne fonctionnaient que sur le rejet du sortant et pas par une adhésion à un projet.
Sinon, je voulais préciser que la manière de gagner n'est pas nouvelle et ressemble à celles de Mitterrand et Chirac: il s'agissait de s'appuyer sur un parti fort et puissant, le petit doigt sur la couture du pantalon, en ordre de bataille. Ce parti doit être structuré depuis au moins une échéance (2002 pour Sarko, 1976 pour Chirac et 1971 pour Mitterrand). L'UMP est le parti qui compte le plus de militants, a un seul chef et les postes intermédiaires ont été confié à des hommes surs (et de femmes bien sûr).
Autre non changement: on reste dans une Vème république, au présidentialisme renforcé, rejet d'un rôle plus important du parlement, pas non plus de volonté de contre-pouvoirs. la France reste soumise à un chef tout puissant qui peut tout apporter ou tout retirer. Président-Thaumaturge? Si Sarko fait des miracles, ça va aussi faire baisser les dépenses de santé. Que demande le peuple? (du pain et des jeux).
Rédigé par : Karl Marx | 08 mai 2007 à 06h42
Juste un mot à flamand rose.
Votre analyse sur le contexte des candidats et de la campagne est peut-être un peu dur pour la gauche, mais néanmoins respectable.
Il ya juste deux points sur lesquels je suis vraiment en désaccord. Tout d'abord quand à l'indignation que le PS aurait "manquée" sur les propos de Le Pen anti-Sarkozy. Tout d'abord, il me semble que c'est faux et que des membres du PS et du PC ont réagi à l'encontre des déclarations de Le Pen. Ensuite, à ce sujet très précis, je pense personnellement que c'est un procédé très proche du chantage intellectuel que de toujours demander à autrui la confirmation qu'il est bien "scandalisé" de tel ou tel acte. Et cela affecte principalement la gauche et le PS plus encore, accentué par des réactions de ce genre. On dirait qu'on en finit jamais de devoir se "scandaliser" sur des propos qu'ont tenu des tierces personnes. Je note qu'on ne demande jamais, à droite, à Nicolas Sarkozy ou à qui que ce soit, de se scandaliser quand on assimile des musulmans à des "égorgeurs de moutons en baignoire". Je ne cite pas cet exemple pour contrer un exemple contre un contre-exemple, néanmoins, à droite, ils ont décidé de se décomplexer vis-à-vis de ce qu'il faudrait dire ou faire. C'est désolant d'en arriver à proférer des tels amalgames racistes, mais, l'idée qu'on ne soit plus absolument "obligé" par le politiquement correcet ferait mieux d'affleurer, à gauche. Donc, ce serait bien d'arrêter de faire un procès au PS pour leur "non-indignation" si une tierce personne en insulte une quatrième. Le débat politique vaut un peu mieux que cela.
Enfin, quand à Ségolène Royal et sa prétendue "fausse colère". Pour l'instant, je n'ai absolument aucun indice, personellement, pour venir étayer cette thèse qui me semble un procès d'intention, si ce ne sont les déclarations d'Allègre (qui n'en manque.... pas beaucoup !) et qui déteste personnellement Mme Royal tout comme Simone Veil déteste Bayrou. Si vous analysez le débat, c'est Sarkozy qui vient à faire ce discours pour faire pleurer dans les chaumières sur les handicapés, avec son projet de "droit opposable" qui n'est (Royal aurait pu argumenter dans ce sens) ni plus ni moins, qu'une garantie que l'état ne fera rien, mais qu'il s'engage à payer une amende à chaque fois que le "rien" aura été trop insupportable et qu'une famille aura eu la volonté d'aller au bout d'une procédure judiciaire.
Bref, Royal "rebondit" sur le sujet, avec certainement un peu de "gourmandise" car elle nous raconte son initiative déboutée par la droite, mais aussi avec colère. Je vois pas comment vous pouvez prétendre qu'elle est feinte. Disons qu'elle trouve l'occasion de se mettre en colère. Mais, si elle est sincère dans ses propos, et même si la mesure qu'elle avait mis en place n'a peut-être pas (voir Allègre) été suivie avec grande application dans les faits, c'est quand même un point sur lequel on voit ressortir de la rancune. Imaaginez, vous mettez quelque chose en place, le gouvernement suivant démolit tout, et Mr Sarkozy vient nous faire pleurer dans les chaumières !
Et justement, c'est cette colère, après l'accumulations d'idées et de propositions démagogiques de Sarko, qu'elle ne maîtrise pas et qui va définitivement la perdre. Le "je ne m'énerve pas, je suis en colère", ça va une fois. Mais là, elle s'enferre, lourdement, tant et si bien qu'on a l'impression que sans l'intervention de PPD, on y serait encore maintenant, dans le "non j'ai pas dit ça". Médiatiquement parlant, c'est là, le gros flop. Lui a-t-on dit de paraître un peu aggressive ? sûrement (malheureusement). Mais là, sa colère est de trop, on voit bien qu'elle se laisse envahir par cette colère. Elle est en rien feinte, si vous faites attention à son regard.
Ne la faisons pas plus machiavélique qu'elle est (un peu !)
Salutations à tous
Rédigé par : poisson | 08 mai 2007 à 23h11
Monsieur Dupin
Je supppose que vous avez examiné un sondage pour pouvoir décrire dans le détail la répartition des voix entre les deux candidats. Est ce que vous pourriez me donner les références de ce sondage (avec bien sur l'adresse e-mail que j'ai laissé sur le site). En vous remerciant de l'attention avec laquelle vous examinez ma demande, veuillez, Monsieur, agréer mes salutations distinguées.
Rédigé par : j2f | 10 mai 2007 à 13h27