La droite a remporté une victoire franche le 6 mai 2007, mais elle n’a pas envahi le territoire de la gauche. Les 46,9% des suffrages exprimés recueillis par Ségolène Royal témoignent de la résistance d’un camp qui s’est senti menacé par la dynamique électorale de Nicolas Sarkozy. C’est un vote identitaire et défensif qui a permis à la candidate de gauche d’échapper à une défaite trop cuisante.
Alors que 63% des électeurs de Sarkozy ont voulu manifester dimanche leur « adhésion à ce candidat », ce n’est le cas que pour 47% de ceux qui ont choisi Royal (1). La motivation du « refus de l’autre candidat » (50%) l’emporte dans l’électorat de cette dernière. Les employés et surtout les ouvriers, qui ont majoritairement voté à gauche, sont les catégories sociales qui ont le plus fréquemment émis un vote de refus et non d’adhésion.
Les reports de voix montrent que la polarisation droite-gauche a pleinement fonctionné dimanche. La traditionnelle échelle d’auto-positionnement droite-gauche garde toute sa pertinence : 91% des électeurs qui se situent « au centre gauche » ont voté Royal tandis que 92% de ceux qui se placent « au centre droit » choisissaient Sarkozy. C’est ainsi que l’électorat de François Bayrou s’est divisé en deux parties égales. Les uns ont rejoint la gauche et les autres la droite, chacun tombant du côté où il penchait. Le centre n’apparaît alors que comme un lieu instable soumis en dernière analyse à la bipolarisation.
Les extrêmes ne se sont pas plus évadés de la dialectique droite-gauche, n’en déplaise à Jean-Marie Pen. Dans une proportion équivalente de l’ordre des deux tiers, la grande majorité des électeurs d’extrême droite et d’extrême gauche a conforté le candidat de son camp.
Les frontières traditionnelles se retrouvent dans l’analyse sociologique du vote. En dépit de ses efforts pour conquérir l’électorat populaire, particulièrement courtisé au cours de cette compétition présidentielle, Sarkozy n’a guère réussi à déborder du territoire classique de la droite. Le profil sociologique du vote en sa faveur est même nettement plus étroit que celui de Jacques Chirac en 1995. L’homme de la « fracture sociale » avait alors séduit une majorité de jeunes électeurs. Son successeur, pour sa part, ne devient majoritaire qu’à partir de 50 ans. Avec seulement 40% des suffrages des 18-24 ans, Sarkozy obtient quinze points de moins que Chirac dans cette tranche d’âge. Le candidat de l’UMP renforce, à l’inverse, ses positions chez les électeurs les plus âgés pour culminer à 64% chez les plus 65 ans. On note que les électeurs de plus de 50 ans constituent 52% de son électorat contre seulement 37% de celui de Royal.
Sarkozy n’est majoritaire que chez les retraités et inactifs (58%) ainsi que dans la catégorie traditionnellement très marquée à droite des artisans, commerçants et chefs d’entreprises (82%). Royal domine dans l’ensemble des catégories salariées, des cadres aux ouvriers même si l’on remarque que la sous-catégorie des salariés du secteur privé à majoritairement voté à droite. Il n’empêche que Sarkozy a perdu du terrain, toujours par rapport à Chirac, chez les employés et les ouvriers où la gauche a respectivement recueilli 57% et 59% des suffrages. Royal est parvenue à garder le soutien des milieux populaires qui avaient massivement voté à gauche lors des régionales et des européennes de 2004.
Le candidat de l’UMP a néanmoins marqué des points dans une fraction de cet électorat populaire. La droite progresse par rapport à 1995 parmi les électeurs du niveau d’éducation le plus modeste. On remarque aussi que Sarkozy, s’il obtient son meilleur score dans la tranche des plus hauts revenus, a été majoritaire parmi les Français aux ressources les plus limitées.
Géographiquement, les territoires de chaque camp sont également respectés. Les zones de forces de Sarkozy ressemblent à celles de Chirac d’il y a douze ans, à l’exception des départements proches de la Corrèze où se situait le fief du président sortant. Le candidat de l’UMP obtient cependant des scores plus élevés que son prédécesseur dans le Nord-Est de la France où Le Pen avait enregistré ses meilleurs résultats le 22 avril. Ce sont généralement dans les départements où le FN reste le plus influent que Sarkozy progresse le plus d’un tour à l’autre.
La carte du vote Royal de second tour trahit également l’influence des reports de voix. La candidate du PS a progressé à la fois dans les départements où la « gauche non socialiste » avait été la plus présente, comme l’Allier ou le Cher, mais aussi dans les zones de forces de Bayrou comme l’Ouest breton.
Les événements des derniers jours de la campagne ont pesé sur le résultat final sans qu’ils aient profondément bousculé les rapports de forces. Le fameux débat du 2 mai semble avoir avantagé Sarkozy mais dans des proportions relativement équilibrées: il est cité comme un événement qui a compté dans le vote de 38% des électeurs de Sarkozy et dans 31% de ceux de Royal. De même, 15% de ceux qui ont voté pour le candidat de droite disent avoir fait leur choix « après le débat entre les deux candidats » contre 12% de ceux qui se sont prononcés en faveur de la candidate de gauche.
Si Sarkozy a réussi à créer une dynamique d’adhésion en sa faveur, une hostilité personnelle à son endroit a limité l’ampleur de son succès. Les électeurs de Royal qui ont d’abord voté pour s’opposer à lui ne citent son « programme » qu’en troisième raison après « certains propos qu’il a tenus » et « sa personnalité ». La stratégie du « tout sauf Sarkozy » était insuffisante pour assurer la victoire de la gauche mais le nouveau président de la République devra tenir compte des réticences d’une partie importante de la population envers lui. Son élection ne suscite d’ailleurs pas un large enthousiasme dans l’opinion : seulement 50% des électeurs se disent « satisfaits » de sa victoire contre 41% de « mécontents ».
Les limites du succès de Sarkozy se lisent encore au travers de son pourcentage par rapport aux votants. Les bulletins blancs et nuls ont représenté 4,2% des votants (soit à peu près autant qu’en 2002 et 1995). Le candidat victorieux a recueilli 50,8% des suffrages des électeurs qui se sont rendus aux urnes dimanche. C’est toutefois mieux que Chirac qui avait été élu, en 1995, sans obtenir la majorité absolue des votants...
Article publié dans Le Figaro du 8 mai 2007.
(1) Les chiffres cités dans cet article sont issus de l'enquête TNS-Sofres-Le Figaro-TF1 réalisée le6 mai 2007 auprès de 1200 électeurs. Les références concernant 1995 proviennent du sondage post-électoral Sofres effectué du 20 au 23 mai 1995.
Quels que soient les considérations et bémols que l' on peut émettre à l' analyse des résultats du vote, une chose pour moi est évidente. Il y a eu de la part de NS et de l' UMP un grand travail de préparation et d' élaboration d' un programme bâti sur une "Vision". Travail qui a également pris en compte les attentes bien comprises de la société française.
Et, tout à coup, évanouis les "arguments" tenant à la personnalité présumée du candidat élu. Les commentateurs et responsables politiques de gauche ont enfin "découvert" la réalité des choses.
Rédigé par : Erick | 08 mai 2007 à 10h24
PREMIERES FAUTES
Je lis avec attention la chronique d’Eric DUPIN de ce jour au sujet de l’élection de SARKOZY et je relève la phrase suivante :
« ……Son élection ne suscite d’ailleurs pas un large enthousiasme dans l’opinion : seulement 50% des électeurs se disent « satisfaits » de sa victoire contre 41% de « mécontents ».
Je songe aux mécontents et, aussi à beaucoup d’autres qui se disent satisfaits, voyant le nouvel élu s’engouffrer au FOUQUET’S. C’est une faute qui frise la provocation vis-à-vis du citoyen moyen (l’énorme majorité des français) pour qui ce lieu de « prestige » représente l’argent, la suffisance, la vanité, le « tout Paris chic ». Un établissement plus abordable, sans pour autant choisir une gargote, aurait été un choix plus judicieux, voire plus convenable. C’est une faute, même en « jean » !
La radio nous informe ce matin que le nouvel élu est parti se reposer à MALTE. La classe !Mais on nous dit aussi qu’il résiderait à bord d’un yacht….
Si cette information s’avérait être exacte, alors là, ce serait vraiment tomber dans l’excès. Ou bien le peuple admire (pourquoi pas…cela fait très « people ») ou bien il condamne et dans ce cas il gardera en mémoire ce que je considère être un défi.
Peut-être que le nouvel élu reprend « son projet » et lui donne un nouveau titre :
« Ensemble TOUT devient possible…pour MOI ».
Rédigé par : Louis de Saint-Aoüt | 08 mai 2007 à 11h56
Obsevations complémentaires : les deux premières raisons citées de l'anti-sarkozysme" - les propos - la personnalité - sont une pure création médiatique. La cause en est artificielle, mais les effets bien réels. Plus sérieux, sont cependant les réticences au "programme" et sur ce point on rejoint le sondage du Monde du 2 mai sur le cactère majoritairement "conservateur" du vote Royal. Ce qui est important, c'est que le vote NS ait été un vote "d'adhésion" à un "programme" qui n'a pas dissimulé son contenu et qui a majoritarement été perçu comme "réformateur", alors que le vote SR a été clairement identifié par partisans et adversaires comme un vote conservateur et négatif, ce qui a priori devait lui donner un avenir assez limité, à moins qu'il ne coagule toutes les résistances au changement de la société française.. car qui, dans la société française actuelle, ne contribue pas par exemple - électeurs de SR comme ceux de NS - au pillage de l'argent public, depuis les RMIStes jusqu'aux mdecins en passant par bien d'autres catégories...? et qui est prêt à revenir sur ses acquis ...?
Rédigé par : guzet | 08 mai 2007 à 12h00
Sur le billet précèdent de Eric Dupin on voit de nombreux intervenants refaire l’élection, cela ne sert à rien. La gauche doit analyser les raisons de son échec. Pour ma part j’analyse ainsi la victoire de Nicolas Sarkozy.
Beaucoup de ceux qui comme moi ont éprouvé une très grande aversion pour Mitterrand reconnaissent tout de même qu’il a été un grand stratège de la politique. Sarkozy a retenu la leçon.
La prise de pouvoir tout d’abord : Mitterrand s’est fait élire premier secrétaire du PS je jour de son adhésion. C’était le 13 juin 1971 à Epinay. Lors de sa prise de parole Mitterrand a émis l’idée d’un programme commun avec le PC dans le but de mobiliser l’électorat de gauche.
Sarkozy a pris en main l’UMP malgré l’opposition de son fondateur. Et pourtant c’était mal parti puisque d’après un sondage publié par le journal du dimanche 62 % des français sont en accord avec le principe de non cumul. A l’UMP le pourcentage est quasi identique 60%. Rien ne l’arrêtera et il se fera élira triomphalement président du parti.
Autre similitude cette prise de pouvoir s’est faire après ce qu’on appelle en politique « une traversée du désert » Mitterrand à la suite du scandale de l’observatoire en organisant un attentat contre lui-même. Peu d’hommes politiques se seraient relevés d’une telle ignominie vis-à-vis de la république.La traversée du désert de Sarkozy fait suite à sa soi disant traitrise en soutenant Edouard Balladur, alors que tous les initiés savent qu’il est allé personnellement voir Chirac pour lui annoncer qu’il allait se rallier à Balladur. Quelle franchise dans ce milieu de faux culs de la politique.
Troisième similitude. Mitterrand avec le programme commun et son alliance avec le PC avait clairement mis le PS à gauche. Sarkozy sans passer d’alliance avec le FN mais en s’adressant directement à ses électeurs a mis l’UMP clairement à droite. Les 2 hommes ont assumé sans aucun complexe leur positionnement et à voir le TSS c’était loin d’être évident et surtout pas gagné.
On voit que Sarkozy a suivi la trace de Mitterrand comme s’il s’agissait d’un moule. Ministre, traversée du désert, prise de contrôle d’un appareil politique, transformation de cet appareil en machine de guerre, positionnement clair et aucune gêne pour l’assumer.
Miterrand aura été le fossoyeur du PC et le créateur du FN. Sarkozy sera on peut le souhaiter le fossoyeur du FN mais sans aucune compromission. C’est la différence entre les 2 hommes, mais elle est de taille. Finalement et c’est le pragmatisme de Sarkozy, c’est que employant les mêmes méthodes que Mitterrand, en mettant les pieds dans ses pantoufles il est entrain de détruire tout ce qu’il avait bâti.
Rédigé par : flamant rose | 08 mai 2007 à 12h08
Les clivages ont la peau dure. Je connais autour de moi beaucoup de personnes ayant voté pour Ségolène Royal, plus parce qu'elle était "la gauche", que pour son programme ou sa personne. Ils ne voyaient pas dans Royal une personne rassurante. Même au contraire, les flottements et imprécisions perçues les inquiétaient. Mais leur vécu binaire et manichéen de la vie politique leur tient lieu de boussole. De gauche de génération en génération, une sorte de conservatisme, de "traditionalité" (oups), et de fidélité du positionnement politique. Je suis de gauche et je dois le rester. Où puis-je trouver les raisons lorsque le contenu et même la forme ne me disent rien ? Et bien dans la tradition familiale. Sinon je deviendrais un traitre...comme Besson.
La gauche joue et abuse je trouve de cet caractéristique, en se montrant régulièrement sous un jour sectaire et agressif.
Quant à Sarkozy, je trouve que son élection n'est pas si large que cela. Compte tenu des errements du "camp" d'en face. Cela aurait dû lui apporter une victoire plus large. Cela va j'espère lui rappeler qu'il doit se montrer sous un jour beaucoup plus rassembleur et ouvert qu'il ne l'a fait pendant la campagne, où il a creusé son sillon tel une paire de boeufs tétus et costauds, là où étude de marchés en main, il savait qu'il rencontrait l'assentiment d'une grande partie de ces concitoyens. Par exemple sur la sécurité.
La gauche n'a pas compris à quelle point les français de droite et de gauche ne trouve pas d'excuses aux casseurs des banlieues. La gauche en voulant instrumentaliser cela à son avantage fait une erreur, ne serait-ce que tactique, majeure. Elle n'affaiblit pas Sarkozy et se décridibilise sur un sujet qui reste important.
Rédigé par : noop | 08 mai 2007 à 12h40
Ce que vous dîtes n'est que partiellement juste : vous oubliez de dire par exemple que Sarkozy est arrivé premier chez les 25-34 ans. Mais il est plus facile de donner de lui l'image du président du 3° age...
Rédigé par : le gauchiste repenti | 08 mai 2007 à 13h00
Pourquoi la résistance à Sarkozy serait-elle un vote "identitaire" et "défensif"? Ne serait-elle pas plutôt la saine expression de la croyance en des valeurs humanistes universelles, donc progressives. Elles n'étaient juste pas majoritaires lors de ce scrutin.
Rédigé par : mariapia | 08 mai 2007 à 13h13
Ne nous y trompons pas Sarkozy est élu (comme le dit E.Dupin) largement mieux que son prédécesseur !
J'ai craint un moment que la gauche (enfin je parle de la seule vivante, c'est à dire le Ps) ne dénonce pas les violences qui sont sensées contester l'élection qui reste démocratique de Joe Dalton !
Par contre, je suis sidéré de la polarisation de la France : géographique (j'envisage depuis dimache m'établir en Ariège qui a apporté près de 60% des voix à Ségolène), rural/urbain (trouver une ville nouvelle en Ariège c'est pas gagné !), public / privé , actif/retraité etc.
A mon avis Sarkozy est élu dans un fauteuil, mais les murs de sa nouvelle maison sont un peu tordus et les fondations sont fragiles.
Et de polarisation à division, vu le talent du bonhomme ...
Rédigé par : fortino | 08 mai 2007 à 13h31
Joli billet d'Eolas et les réponses d'Eolas à certains commentaires sont aussi trés intéressants:
http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php
Rédigé par : Michel | 08 mai 2007 à 13h45
le bon lien est ici
http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/05/07/615-parce-qu-il-va-falloir-continuer-a-vivre-ensemble
Rédigé par : Michel | 08 mai 2007 à 13h46
Les commentaires de Louis de Saint-Aout ne son pas dénués de pertinence. Comment les strateges en communication de l'UMP peuvent ils avois laissé déjà s'écorner le capital de confiance acquis dimanche, en laissant NS parader au Fouquet's au milieu de cette cour de membres du show-bizz, comme s'il était nécessaire de faire contrepoids au show-bizz de gauche, alors que le refus de cette écume médiatique parisienne à certainement joué un rôle dans le vote "pour les valeurs" représenté par NS?. Faut-il donc qu'une droite-caviar succéde maintenant à une gauche-caviar? De même, alors que va sans doute se mettre en place une "politique de sacrifices", comment la faire accepter si on ne donne pas soi-même l'exemple, au moins symboliquement.... La droite française serait elle vraiment la droite la plus bête du monde?
Rédigé par : Lebay | 08 mai 2007 à 14h10
Le Gauchiste Repenti m'a coupé le sifflet en relevant avant moi l'omission d'Eric Dupin, surprenante chez un tel spécialiste de l'analyse des sondages.
La gauche, anxieuse maintenant de nous expliquer que, bon, c'est vrai, Sarkozy a gagné, mais que son élection n'est pas légitime, se répand sur les blogs avec un étonnant ensemble pour nous expliquer "qu'il n'y a que les vieux qui ont voté Sarkozy".
Il y a même une blogueuse de renom sur un blog de journaliste professionnel, Judith Bernard chez Daniel Schneidermann, qui a ajouté, avec une rare élégance: "Sarkozy a été élu par une très très vieille France, celle qui se lève tôt, mais pour aller pisser, avant de se recoucher dans des transats à télécommande".
Il n'étonnera personne d'apprendre que Judith Bernard est de gauche. De cette gauche qui n'a que les mots de respect, de tolérance et de vivre-ensemble à la bouche. Cette gauche qui ne veut surtout pas "dresser les Français les uns contre les autres". Cette gauche qui dit, au stade Charléty: "Aimez-vous les uns les autres".
Il n'étonnera personne, non plus, hélas, d'apprendre que Judith Bernard est professeur dans le secondaire. Et qu'elle passe son temps, sur son blog, à nous expliquer à quel point elle exerce son métier de professeur de façon dévouée, méritante et vertueuse. Quelle attention de tous les instants elle porte à éduquer ses élèves à la "citoyenneté".
Bel exemple de respect et de citoyenneté qu'elle donne à ses élèves, en vérité.
Outre la scélératesse sans fond que de tels propos révèlent chez des adultes prétendument responsables, ils sont bien entendu, faux, et relèvent de l'abyssale ignorance des Français en matière de statistiques et d'économie.
Car s'il est exact que, dans un certain nombre de tranches d'âge en dessous de cinquante ans, il y a plus de Français qui ont voté Royal que Sarkozy, il n'en reste pas moins qu'il ne s'agit, à chaque fois, que d'un excédent, d'un pourcentage légèrement supérieur. Il n'en reste pas moins qu'un très grand nombre de jeunes a voté pour Sarkozy.
Donc, cette image que tente d'imposer la gauche d'un Sarkozy très majoritairement élu par des très vieux n'a rien à voir avec la réalité.
Et puis, si la gauche veut jouer à ce petit jeu qui consiste à découper les suffrages en tranches et à distinguer ceux qui sont légitimes de ceux qui le seraient moins, allons-y.
Sarkozy est majoritaire (et de façon très nette: 57%, je crois), chez les 25-34 ans.
C'est bon, là, c'est assez jeune pour vous, ça? Ils ont le doit de vivre, les 25-34 ans, ils ont le droit à la parole? Les plus de 50 ans, je comprends bien, ils pissent sous eux et ils sont sarkozystes, il est donc urgent de les euthanasier, mais les 25-34 ans?
Ca doit bien être la tranche d'âge de Judith Bernard, ça, d'ailleurs. Comme quoi il y a des jeunes qui ont une autre conception de la citoyenneté que les professeurs de gauche qui passent à la télé.
Alors jouons un peu au jeu du "je suis plus légitime que toi", "je suis plus important que toi pour la collectivité", puisque les gauchistes nous y appellent. Vous voulez jouer au con? Y'a pas de problème, vous me dites les règles du jeu et on y va.
Les 25-34 ans, c'est l'élite de la nation. Ce sont les jeunes diplômés. Ce sont ceux qui commencent leur vie professionnelle, qui sont pleins de fougue et d'ambition, ce sont les chefs d'entreprise de demain, les créateurs d'emploi de demain, les grands savants de demain, les grands artistes de demain, les grands hommes politiques de demain.
Ce sont ceux qui constatent, après avoir franchi tous les obstacles de longues études, que l'avenir est bouché pour eux, qu'ils ont le plus grand mal à trouver un emploi, que leurs salaires ont trop faibles, que leurs perspectives de promotion sont bouchées, que les entreprises qui les emploient patinent trop dans la semoule des charges et des contraintes bureaucratiques pour leur offrir les évolutions qu'ils attendent.
Ce sont ceux qui sont tentés, de plus en plus nombreux, par l'expatriation. Qui se repassent les témoignages d'amis ayant trouvé en une semaine des boulots correspondant à leurs qualifications, à Londres ou ailleurs, après avoir ramé pendant six mois ou un an en France.
Enfin, je veux dire: quand ils n'ont pas l'insigne privilège, comme Judith Bernard, d'enseigner la "citoyenneté" à nos enfants, dans le cadre d'un emploi de fonctionnaire à vie.
Et puis, un autre truc rigolo, qui a été relevé par le New York Times (journal de gauche) mais que je n'ai pas vu mentionner en France: Sarkozy a été élu par les femmes.
Oui, les femmes ont voté en majorité pour Sarkozy.
Pourtant, les gauchistes nous avaient bien fait la leçon: si vous êtes opposé à la Présidente, c'est, sans nul doute, que vous êtes misogyne.
Après, on peut se pencher sur d'autres catégories rigolotes, parfaitement marginales et pas du tout légitimes: les Français qui gagnent le moins, par exemple. Sarkozystes, en majorité.
Tiens, ça non plus, ça rentre pas dans le cadre de la théorie gauchiste.
Ou alors, les salariés du secteur privé. Sarkozystes, eux aussi.
Pourtant, je croyais que c'était la gauche qui défendait les "travailleu-eu-eurs-travailleu-eu-euses"...
Comme le dit délicieusement Eric Dupin, par antiphrase: "Royal domine dans l’ensemble des catégories salariées, des cadres aux ouvriers même si l’on remarque que la sous-catégorie des salariés du secteur privé à majoritairement voté à droite."
J'adore le "même si l'on remarque" et la "sous-catégorie".
C'st vrai que les salariés du secteur privé ont beau être largement majoritaires parmi les salariés tout court, ils constituent tout juste une "sous-catégorie" aux yeux des élites anti-libérales qui ont fait la pluie et le beau temps jusqu'ici, en France. Des sous-hommes, un peu, voyez.
Pas comme les fonctionnaires, qui ne constituent que 25% (à la louche) de la population active, mais qui, eux, constituent l'aristocratie ouvrière, la noblesse de la France au travail, la référence implicite du salariat, eux qui conduisent et déterminent la politique de la nation, selon l'article 1 de la constitution française selon la CGT et FO.
Eux qui, sans surprise, ont voté massivement pour Ségolène Royal.
Note aux gauchistes: la République est une et indivisible. La démocratie ne se divise pas en tranches de saucisson, celles qui sont hallal d'un côté et les autres de l'autre. La démocratie, c'est: un homme, une voix. Et une fois que le vote a eu lieu, tout le monde s'y soumet.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 mai 2007 à 15h22
J'avais effectivement envie de noter la différence entre salariés du secteur public et du privé. De mémoire, 55% pour sarko dans le privé et 35% dans le public. L'eccart est considérable.
Rédigé par : Michel | 08 mai 2007 à 15h31
J'ai milité et voté Sarko par raison au second tour. Je me réjoui sans complexe de son élection.
Je suis néanmoins d'accord avec Lebay et en partie avec Louis de Saint-Aout.
En effet je trouve très très moyen cette "après élection" pourtant résultante d'une formidable campagne.
Je ressens sur mes épaules les sourires ironiques des gens que j'ai tenté de convaincre.
Dormir au Fouquet's quand on habite Neuilly sur Seine.... 15 mn en voiture... Immédiatement on pense : gaspillage... et qui gaspille ses deniers -je veux croire que c'est lui qui a réglé la facture- sera-t-il économe de ceux des autres, surtout public ? Et puis la boite de nuit ensuite ... des lieux moins "people" aurait fait moins cynique... Il existe des tas d'endroits convenables à Paris qui soient moins à même d'être considérés comme "provocateurs".
Je peux comprendre Malte ("ouverture européenne" s'il faut un argument) sans pouvoir m'empêcher de penser qu'il y a assez de place, même pour un Président de la République, surtout nouvellement élu, entre Brest et Strasbourg, Lille et Ajaccio + plus tous les DOM - TOM; disons que c'est mon coté "vieux patriote" ... mais encore une fois j'accepte (un peu douloureusement quand même) que certains le néglige.
Mais l'avion privé + le yacht du groupe Bolloré .. c'est vraiment trop !
Oh conseillers vetueux, ministres intègres sortez de vos bureaux, voitures aux vitres fumées, franchissez les barrages de vos conseillers et constatez.
Constatez l'effet désastreux après une campagne si bien menée, quasi sans faute.
Ne haussez pas les épaules...Ne faites pas les même erreur que la gauche... vous n'avez pas le monopole du bon sens.
Mon fils, 16 ans Sarko-convaincu - plus que moi - depuis longtemps et même renforcé dans ses conviction après avoir assisté aux deux meeting de Bercy et de Charlety, m'a dit ce matin "c'est carrément abuser"...
Ma femme, ardente supporter aussi, trouve que c'est "moyen"...
Une heure de discutions dans la rue m'en apporterais des dizaines d'autres.
C'est peut-être mon coté "encarté" à 20 ans au RPR en 1981 après la victoire de Mitterrand mais je dirais que le Général de Gaulle n'aurait pas fait ça...
Qui a pu laisser faire ça dans sa clique de conseiller ? Ou bien personne n'aurait-il /elle osé aller à l'encontre du nouvellement sacré ?
Rédigé par : Bernard W | 08 mai 2007 à 15h34
Sarkozy est en réflexion sur l'ile de Malte ! Il séjournerait à bord d'un yacht de soixante mètres immatriculé en France, amarré à côté d'un bateau appartenant au milliardaire russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de Chelsea. Va-t-il être oint des saintes huiles des chevaliers de l’Ordre de Malte. Ou recevoir le 33ième degré des francs-maçons ? Ou être sacré empereur de France ou d’Europe ? Ou rencontrer ses contrôleurs sionistes et britanniques ? Il serait temps de gratter et voir réellement ce que cache le phénomène Sarkozy...
Rédigé par : Thyl l'espiègle | 08 mai 2007 à 15h41
" Sarkozy n’est majoritaire que chez les retraités et inactifs (58%) ainsi que dans la catégorie traditionnellement très marquée à droite des artisans, commerçants et chefs d’entreprises (82%)."
Trés marqué a droite? C´est pire que les activitées trés marquée a gauche? Un autre point: 58% des retraités (inactifs?) et 82% des artisans,... font 53% des français? Quel pays la France.
On doit rien a la parcialitée, non?
Rédigé par : Fres | 08 mai 2007 à 15h43
Pourquoi dès hier les journalistes qui le descendaient trouvent-ils tous Sarko génial?
Est-ce que le président-roi ne trouve-t-il pas l'ensemble de l'aristocratie dans sa cour le lendemain de son élection, quelque soit l'étroitesse de sa base électorale? Contrairement aux USA où certains présidents élus très étroitement ont eu du mal à gouverner, en tous cas au début, les débuts de nos présidents ont (presque) toujours été très confortables. Presque? Oui, je pense à Chirac cuvée 95, car il n'avait pas de majorité à l'assemblée: cette dernière étant principalement balladurienne. Il a donc mené Juppé au casse-pipe, ne pouvant pas dissoudre l'assemblée de droite à cause d'une bête promesse de ne pas le faire pendant le débat de second tour face à Jospin. Il aurait du ne pas tenir cette promesse là, il n'a pas tenu les autres ;-))
Rédigé par : Karl Marx | 08 mai 2007 à 15h53
Robert Marchenoir : clap clap clap...
Rédigé par : Gogolène | 08 mai 2007 à 15h53
Au Canada la réduction des déficits et les réformes ont été menés à partir de 1993 par Jean Chrétien. Sa première décision, toute symbolique a été de bloquer le salaire des ministres.
A coté du Canada, nous faisons un peu république bananière. Espérons que l'entourage de sarko saura lui faire comprendre que le yacht de 60m fait tache.
Rédigé par : Michel | 08 mai 2007 à 15h55
Bravo R. Marchenoir !!!
Sous-catégorie les salariés du privé … Eric Dupin éprouve-t-il le besoin de se racheter après son article d’hier … ou tout simplement son formatage initial refait-il bien vite surface ?
En tout cas, merci de me classer dans une double sous-catégorie : salariée du privée et « vieille » de + de 50 ans …
Rédigé par : vienne | 08 mai 2007 à 16h27
L'homme de l'avenir à bien été élu par les électeurs du passé.
Mais les électeurs de l'avenir doivent bien reconnaître que dans leur camp pas très bien organisé ni très attreyant (et accumulant les erreurs de casting) était dirigé par des hommes du passé. La révolution sociale démocrate a déja eu lieue partout ailleurs depuis bien longtemps, la gauche Française est une antiquité !
Quand à Sarkozy au Fouquet's, je ne vois pas ce que cela a d'extraordinaire, ce n'est pas un endroit particulièrement dispendieux !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 08 mai 2007 à 16h52
A propos de formatage : si les jeunes de 18 – 24 ans ont voté majoritairement pour SR c’est la confirmation que notre EN procède en sous-main à un travail de formatage et de désinformation loin des réalités du monde sur des cervelles encore très influençables.
C’est seulement après, confrontés à ces réalités que les jeunes adultes de 25 – 34 ans se rendent compte d’avoir été bernés et comprennent les difficultés de notre économie et son immobilisme et son retard par rapport aux autres pays qui nous entourent.
Que les personnes de plus de 50 ans aient voté davantage pour NS peut aussi s’expliquer par le fait qu’ils ont vécu et se souviennent de l’avant 1981, ont assisté à la lente dégradation, le décrochage et les difficultés grandissantes après avoir cru pour certains aux chimères et autres belles paroles de l’utopie socialo-communiste.
Rédigé par : vienne | 08 mai 2007 à 16h56
"Que les personnes de plus de 50 ans aient voté davantage pour NS peut aussi s’expliquer parce" ... qu ils voient les difficultés qu ont leurs enfants de 25 a 34 ans ou que vont avoir leurs enfants de 18 a 24 ans.
Comme je l'ai déjà dit ici, dans la génération de mes enfants la plupart galèrent. La seule qui s'en sort à peu près est ma fille qui a 3 enfants et qui vit d'aides sociales. Elle dit a sa soeur, "Mais pourquoi tu travailles, il y a des aides ?".
Rédigé par : Michel | 08 mai 2007 à 17h03
Quant à la soirée au Fouquet’s, les Jeans et le Yacht de 60 m, j’adore tout simplement. Ahhh quel coup de pieds formidable et franche dans la fourmilière du misérabilisme fauchton, du conservatisme à tout crin, un pied de nez aux dévots et autres jansénistes de la pensée unique.
Rédigé par : vienne | 08 mai 2007 à 17h13
Premier ou second degré ?
Rédigé par : philbr | 08 mai 2007 à 17h18
La soirée de Sarkozy au fouquet’s n’a rien coûté aux contribuables que nous sommes. Idem pour l’avion privé et le yacht. Et s’il avait été au Mc do du coin on aurait hurlé à la démagogie.
Quand Mitterrand a mis à la disposition de sa fille un hélicoptère pour aller récupérer le chat qu’elle avait oublié, et quand Bernard Kouchner a utilisé un avion du GLAM pour aller chercher Christine Ockrent malade en Corse ça c’était avec l’argent du contribuable. Et quand…et quand….Avec ce genres d’arguments on peut passer la journée à jouer au ping-pong.
Et Ségolène vous croyez qu’elle achète ses tailleurs aux 3 suisses ou à la redoute et ses mocassins au super discount du coin. Faut arrêter, soyons sérieux.
Rédigé par : flamant rose | 08 mai 2007 à 17h46
Que Sarkozy soitn sur son yatch a-la-puffdaddy ca me fait ni chaud ni froid, il peut ou il veut, la ou il se sent le mieux, parce qu'il doit me dire comment il va payer son programme OG-gangsta et se mettre responsable des 5 annees de mitraillage dans nos medias !
Rédigé par : danny | 08 mai 2007 à 17h48
Ahhh quel coup de pieds formidable et franche dans la fourmilière du misérabilisme fauchton, du conservatisme à tout crin, un pied de nez aux dévots et autres jansénistes de la pensée unique. Quant à la soirée au Fouquet’s, les Jeans et le Yacht de 60 m, j’adore tout simplement.
Attention vienne, vous allez devoir changer votre couche-culotte, bientôt.
Rédigé par : Jean Misère | 08 mai 2007 à 18h22
"Judith Bernard est professeur dans le secondaire"
Moi qui pensait qu'elle etait appointee a temps plein par l'UMP pour jouer la potiche gauchiste, histoire de faire la pub de Sarko...
Rédigé par : Gargamel | 08 mai 2007 à 18h32
"Attention vienne, vous allez devoir changer votre couche-culotte, bientôt."
Salut et fraternité à la gauche humaniste, généreuse, fraternelle.
Celle qui ne s'abaissera jamais à dresser les Français les uns contre les autres. Celle qui dit, à Charléty, tentant de s'attribuer les mérites de quelqu'un sur qui elle a beaucoup craché: "Aimez-vous les uns les autres".
Mais ne songeant nullement, comme Lui, à se demander: "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?"
Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 mai 2007 à 18h35
Oh mais tiens j'y pense: les vieux de J. Bernard ne seraient-ils pas ces memes vieux decrits dans les colonnes d'un "grand quotidien" francais lors de la chute de Saigon ? A qui finalement les gens du Nord "rendaient service" en les achevant a coup de hache ? Car les pauvres auraient ete bien incapables de suivre la masse de la bourgeoisie urbains conduite en reeducation a la campagne...
Rédigé par : Gargamel | 08 mai 2007 à 18h38
Le gauchiste repenti et Robert Marchenoir,
Désolé, mais les chiffres sont les chiffres: l'enquête commentée dans cet article (les tableaux sont publiés dans le journal papier - qu'internet ne remplace pas !) montre que 54% des 25-34 ans ont voté Royal et 51% des 35-49 ans.
Je suis un peu attristé par la difficulté de beaucoup à reconnaître les faits qui ne vont pas dans le sens de leurs opinions. Hier, sur ce blog, plutôt de la part de gens qui considèrent Royal comme une idole, aujourd'hui plutôt de la part de ceux qui n'apprécient guère que l'on relativise la victoire de leur champion Sarkozy...
Rédigé par : Eric Dupin | 08 mai 2007 à 18h38
@Eric Dupin:
Dans le Monde date du 8 mai 2007 en p.8, on trouve une enquete IPSOS qui indique au contraire que 57% des 25-34 ans ont vote Sarkozy. Est-ce une erreur dans ce tableau ? Est-ce par ce que les enquetes en question ne sont pas fiables ? J'aimerais etre eclaire sur ce point...
Rédigé par : Gargamel | 08 mai 2007 à 18h44
@eric dupin
d'ailleurs c'est étrange, dans une autre enquête sarkozy est donné vainqueur largement chez les 25-34ans (57% de mémoire) j'essaie de retrouver le lien.
Rédigé par : o o | 08 mai 2007 à 18h44
@eric dupin
voilà dépêche reuters
ctrc / ctrl v
NICOLAS SARKOZY A RÉALISÉ SES MEILLEURS SCORES AUPRÈS DES SENIORS, SELON IPSOS
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réalisé ses meilleurs scores auprès des électeurs les plus âgés au second tour de l'élection présidentielle, selon un sondage Ipsos/Dell pour Le Point, Europe 1, France 2 et 20 Minutes.
D'après cette enquête réalisée dimanche, le candidat de l'UMP a obtenu 68% des suffrages des Français de 70 ans et rallié 61% des 60-69 ans.
A contrario, Ségolène Royal a réalisé son meilleur score auprès des 18-24 ans avec 58% des suffrages.
Chez les 35-44 ans, les deux finalistes recueillent chacun 50% des voix, Nicolas Sarkozy obtient 57% des suffrages des 25-34 ans et Ségolène Royal 55% des suffrages de 45-59 ans.
Selon Ipsos, 54% des hommes ont voté pour Nicolas Sarkozy et 52% des femmes.
Selon les résultats définitifs du second tour, le candidat de l'UMP a obtenu 53,06% des voix, soit près de 19 millions de votes.
Nicolas Sarkozy a réalisé ses meilleurs scores en milieu rural (57%) et dans les villes de 20.000 à 100.000 habitants (56%), tandis que Ségolène Royal obtient ses meilleurs résultats dans les villes de plus de 100.000 habitants (50%) et l'agglomération parisienne (50%).
Les artisans et commerçants ont voté à 82% pour Nicolas Sarkozy, les agriculteurs à 67%, les professions libérales et les cadres supérieurs à 52%.
Ségolène Royal arrive en tête chez les professions intermédiaires (51%), les employés (51%) et les ouvriers (54%).
Les électeurs issus d'un foyer à revenu élevé ont voté à 57% pour Nicolas Sarkozy et ceux issus d'un foyer à revenus modestes à 56% pour Ségolène Royal, leurs meilleurs scores sur ce critère.
Le sondage a été réalisé le 6 mai auprès de 3.609 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population inscrite sur les listes électorales.
Rédigé par : o o | 08 mai 2007 à 18h48
On peut aussi essayer:
www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8450.asp
pour la repartition sociologique du vote...
Rédigé par : Gargamel | 08 mai 2007 à 18h52
"Salut et fraternité à la gauche humaniste, généreuse, fraternelle."
Venant d'un humaniste généreux et fraternel, comme en témoigne son délicat portrait de Mme Bernard, ce salut me touche. Vraiment ;-)
Rédigé par : Jean Misère | 08 mai 2007 à 19h29
L'enquête Ipsos obtient, en effet, des chiffres différents de ceux de la Sofres avec une poussée brutale du vote Sarkozy qui passe de 42% chez les 18-24 ans à 57% chez les 25-34 ans pour revenir à 50% chez les 35-44 ans.
Je suis bien placé pour connaitre le sérieux de cet institut mais il ne faut jamais oublier que la variance statistique est toujours plus forte dans les ventilations. Quoi qu'il en soit, mon analyse ne pouvait qu'être fondée sur l'étude Sofres dont je disposais. Les chiffres ne sont pas à prendre au pied de la lettre, si je puis dire, mais l'impact global du facteur âge est incontestable et noté par toutes les enquêtes.
Rédigé par : Eric Dupin | 08 mai 2007 à 19h30
"la variance statistique est toujours plus forte dans les ventilations"
Tout de meme! Une fourchette de 43% a 54% chez les 25-34, ca fait une difference relative de l'ordre de 25%... ca ne fait pas tres serieux, non ?
Rédigé par : Gargamel | 08 mai 2007 à 20h36
Réponse technique sur les sondages. On ne dit JAMAIS que, stastiquement, la marge d'erreur N'EST PAS LA MEME pour un résultat global portant sur la totalité de l'échantillon et pour les résultats partiels ne concernant que certaines parties de l'échantillon (ex : les tranche d'age) à la marge d'erreur beaucoup plus large parce que le nombre d'unités est plus petit...
Rédigé par : guzet | 08 mai 2007 à 20h47
@ flamant rose | le 08 mai 2007 à 17h46
Bien sûr, on est d'accord sur le fond.
Mais la forme compte aussi.
Primo : Il ne m'est jamais arrivé de dormir à l'hôtel à quelques minutes de chez moi. J'aime pas gâcher. Et si d'aventure cela m'arrivait c'est que j'aurais un problème...
Secundo : J'ai adoré que Sarko dénonce les "patrons voyous" à Bercy de même que MAM lors d'une réunion locale ... et je voudrais ne pas avoir le moindre doute, si le groupe Bolloré obtient quelques juteux marché public, que ce soit bien parce qu'il propose le meilleur rapport qualité / service / prix et non les meilleurs services rendus au chef de l'état...
Désormais le doute existera longtemps.
Je ne vais bien sûr pas cesser de soutenir notre nouveau président pour une maladresse mais j'aimerais autant qu'il ne me complique pas la tâche...
Et puis un bulletin de vote n'est pas, en ce qui me concerne, un chèque en blanc !
Rédigé par : Bernard W | 08 mai 2007 à 21h03
Bernard W
Puisque vous n'êtes pas content, allez donc le dire à Alain Lambert. Il transmettra votre message à qui de droit. 5 lignes devraient vous suffire.
http://www.alain-lambert-blog.org/index.php?2007/05/06/1059-votre-message-a-nicolas-sarkozy
Rédigé par : Michel | 08 mai 2007 à 21h17
Il faut quand même bien se dire que 53 % ou pas, NS va pas nous les gonfler.
Il a gagné, ok, mais en fait ...il a perdu. Il a été élu par de vieux cacochymes sifflants, et des petits bourgeois empesés, aux cerveaux bien lisses, et peu habités.
Il a peut-être gagné, mais la gauche peut pérorer sur l'air du "oui, il a gagné, mais pas de beaucoup". Le contraire, et donc l'élection de la miss avec le même score, aurait engendré un déluge de dithyrambes et surtout un torrent de déclarations de toute part pour nous expliquer la "grande sagesse du peuple" et le "rejet de la figure de la discorde" renvoyé à son Neuilly dollarisé.
Il a gagné avec les "cheveux gris", les "analphabètes", les "bouffeurs de TF1", et les "beaufs en Marcel". Il aura pas fallu attendre 24h complètes, pour que le Fouquet's, ou le yacht "à Bolloré" soient désignés comme la manifestation de la morgue et de la désinvolture intarissable du bonhomme à l'égard des "petits", des "sans grades". Il était sensé aller dîner chez mémé, Cécilia arrivée en 4L, la famille se rendre à Satory, ou à Bièvres dans les locaux du 5ème R.I pour manger du Corned Beff. Moi qui beurrais les toasts de Mitterrand en 1985 au GLAM, quand tonton partait fêter le nouvel an à Louxor, au Dom Pérignon 64, j'en suis tout chamboulé.
Pour un peu, on rejoindrait le fer de lance de la "conscience populaire" (car nous sommes entrés en phase d'occupation) qui tentent depuis deux soirs de monter une nouvelle mayonnaise, après le TSS : 'la résistance du peuple", dont les gentils casseurs ne sont que les précurseurs d'un mouvement plus large. Je lisais incidémment une brève sur Yahoo, évoquant des mouvements dans les collèges et lycées. Peut bientôt rejoints par le primaire, les maternelles et les crèches.
Tout est bon dans le cochon ! Y'a plus qu'à attendre : tout geste, toute posture, toute déclaration, toute action donnera lieu à chaque fois de la part de "ceux qui ont perdu mais qui ont, en fait, gagné" :un "On vous l'avait bien dit, on vous avait prévenu...". L'interlocuteur étant sensé se mordre la lèvre inférieure, regarder ses pompes, et partir ventre-à-terre, se morfondre à jamais, sous l'oeil agacé mais bienveillant de ses amis de gauche.
Le PS lui va bien. Certes il a vécu une défaite, disons une "non victoire", bon ça a rué un peu dans les brancards, mais a y est, c'est redevenu calme. L'union est de mise, et le rassemblement (de saison)aussi. C'est parce qu'on est indumenet privé de la victoire qu'on peut pas rassembler quand même. Entendez par rassemblement, cette grande prouesse de faire copain avec les 1.5 % de Marie George, les 1.5 % de Dominique, et peut-être, peut-être, finalement aussi, les 4.08 % de Besancenot. Et pis tiens, pendant qu'on y est, les gars au Bayrou.
Ah si on avait écouté les plus jeunes, on n'en serait pas là. NS aurait été balayé, minabilisé, la gauche, l'espérance, la vie, seraient au pouvoir, on chanterait et danserait dans les rues, les gens s'embrasseraient et ce serait beau. Ca n'a pas la même gueule avec une colonne de cheveux mauves, c'est sûr !
Par contre, et pour arrêter de déconner, un truc vraiment oublié, c'est la "rée-soi" à son pépère. J'avais l'impression d'être revenu chez Guy Lux : Gilbert Montagné, et Mireille Mathieu. Le pauvre Faudel, avec son "c'est le pays où je suis né" n'arrivait même pas à pousser la foule à quelques déhanchés ou à quelques bras levés en rythme. Pour tout vous dire, c'était déjà beaucoup plus moderne, et "rock" en 1981 et 1988. Là, c'était assez pathétique, ça faisait "france d'avant".
Quand je dis pathétique, il convient d'ajouter comme son Gilbert "-iiique, -iiique !".
Rédigé par : matéo | 08 mai 2007 à 21h29
Mon portrait de Judith Bernard, qui semble très proche de vos préoccupations, ne prétend pas à la délicatesse, Monsieur Misère: il prétend à la dénonciation d'une imposture; il prétend à démasquer quelqu'un qui, comme nombre de ses collègues, abuse de la confiance du peuple français qui la paye en faisant de la propagande politique auprès de ses élèves; il prétend se scandaliser du vil exemple donné par quelqu'un qui est censé former la jeunesse; il prétend faire honte à quelqu'un qui, comme vous, se moque publiquement de l'âge et de la faiblesse physique supposée des gens pour discréditer, croient-ils, leurs opinions politiques.
Tout en se prétendant bruyamment opposés à toutes les discriminations, quand cela les arrange.
Ce n'est pas moi, Monsieur Misère, qui me revendique sans cesse de mon humanisme supposé, de ma générosité supposée, de ma tolérance supposée, pour mieux me livrer, dans la seconde d'après, aux attaques personnelles les plus basses, portant sur le physique et la maladie supposée des gens.
Je n'ai aucune leçon de délicatesse ni de morale à recevoir de quelqu'un qui, pour ridiculiser les opinions d'un commentateur de ce blog qu'il ne connaît pas, mais dont il sait qu'elle est une dame, et qu'elle a plus de cinquante ans, lui conseille, à l'abri de son anonymat, de "changer de couche-culotte".
"Misère", en effet.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 mai 2007 à 21h42
- J'ignorais qui était ce posteur.
- Quant à vos leçons de courage, quelques-uns ici savent à quoi s'en tenir.
- On vous laissera le dernier mot. Chez vous, c'est maladif.
Rédigé par : Jean Misère | 08 mai 2007 à 21h47
Matéo: s'il faut supporter Mireille Matthieu en échange de la basse du chômage, de la relance de l'économie et de la rénovation de l'éducation, eh ben je trouve que le prix à payer n'est franchement pas élevé.
Tiens, si c'était ça, je serais même prêt à me fader un concert de rap, s'il le fallait.
Je suis disposé à tous les sacrifices pour la France.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 mai 2007 à 21h56
Bonjour a tous,
ca doit faire 6 mois que je n'ai pas poste ici... J'etais curieux de lire du Robert Marchenoir de l'apres second tour !!
Bravo, RM, mais savourez donc, ce n'est plus la peine de vous enerver !!
J'ai tendance a voter a Gauche, mais force est de constater que la gauche francaise est archaique.
J'espere que Sarkosy va effectivement supprimer un fonctionnaire sur deux, histoire d'eliminer l'electorat du PS. Ce parti est invraisemblable de stupidite.
A quand une cure de jouvence telle que celle
que vient de connaitre l'UMP ?
J'ai vote Segolene au second tour, mais je voterai contre le PS quoiqu'il arrive aux legislatives. Je pense que tout electeur soucieux d'avoir une gauche moderne et renovee devrait faire de meme.
Le PS croule sous le poids de sa betise recurrente... C'est Incroyable. Incroyable. Invraisemblable.
Quant a moi, je suis un rat deja noye: je quitte le navire apres la defaite.
Ciao la gauche, j'espere pouvoir revoter par la dans peu de temps. En attendant je donnerai mon vote a Bayrou. Autant faire dans l'utile.
Rédigé par : Nimbus | 08 mai 2007 à 22h30
Vous avez de la chance Nimbus, RM est resté trés silencieux entre les deux tours.
Rédigé par : Michel | 08 mai 2007 à 22h45
@ Michel | le 08 mai 2007 à 21h17
merci du lien.
J'ai déjà exprimé mon sentiment auprès de l'UMP ... même si je doute que cela ait le moindre effet, ni même que mon message soit distingué ou simplement lu parmi les millions qu'ils doivent recevoir.
Peut-être recevrais-je au moins une lettre de remerciement standard à en-tête de la présidence d'ici un mois :-)
Ceci dit je ne pense ne pas être le seul à avoir milité pour Sarkozy et à être surpris par cette après élection.
Encore une fois je crois que le général de Gaulle n'aurait pas fait ça, mais je ne suis peut-être pas assez moderne.
Rédigé par : Bernard W | 08 mai 2007 à 23h02
Ahurissante, la chiraquisation accélérée de N. Sarkozy et déjà la surenchère à la repentance en compagnie de Chirac jeudi ...(cf.le site Le Monde). Aprés le cinéma du Fouquet's et le dérapage maltais, ça commence à faire beaucoup! Le pouvoir rend-il fou?
Un électeur de Sarkozy qui commence à se poser des questions...,
Rédigé par : Lebay | 08 mai 2007 à 23h17