La crise d'Airbus ne bouleversera sans doute pas la donne électorale. Mais elle est révélatrice de la manière de faire de la politique de tous et de chacun. On aura noté la convergence des principaux candidats - à la notable exception de Jean-Marie Le Pen revenu à ses obsessions anti-immigrés - autour d'une réponse à connotation compassionnelle et interventionniste. Si la France penche à droite (trois des quatre candidats crédités de plus de 10% des intentions de vote appartiennent à une famille de ce camp), elle n'est nullement convertie au libéralisme.
Mais les trois principaux postulants à l'Elysée ont réagi à la lumière de leur propre tempérament politique. Ségolène Royal est celle qui a le plus tôt flairé l'inquiétude de l'opinion devant l'annonce d'une suppression massive d'emplois. Elle a aussi su avancer une réponse apparemment concrète et de nature à frapper les esprits: que les régions françaises prennent une participation au capital d'EADS pour aider cette entreprise. Une fois de plus, la candidate socialiste s'inspire superficiellement d'une expérience étrangère (les lander allemands sont actionnaires d'EADS). Et, une fois encore, elle manifeste son mépris des réalités. La France n'est pas un Etat fédéral et nos régions n'ont pas les moyens d'intervenir à ce niveau.
Royal a ensuite flouté son discours en parlant de plusieurs types de soutien de "l'Etat" à l'entreprise. Elle a aussi cessé de proposer un "moratoire" sur le plan Power 8. Et elle a fait semblant de croire qu'Angela Merkel n'avait pas "écarté" sa proposition de recapitalisation étatique d'Airbus...
Le parcours de Nicolas Sarkozy est fort différent. Le candidat de l'UMP commence par mettre en cause le comportement de tous les actionnaires d'EADS et le mode de gouvernance de l'entreprise. Il pointe aussi le rôle de la parité de l'euro dans ses difficultés. Mais l'impact de l'affaire dans l'opinion le conduit rapidement à changer de discours. Sarkozy affirme alors qu'un Etat dirigé par lui-même ne laisserait pas tomber EADS et qu'il procéderait à une augmentation du capital si nécessaire. Le candidat de droite retombe enfin sur ses pieds en précisant que l'essentiel est de trouver un "opérateur industriel" et des financements privés, la puissance publique ne jouant qu'un rôle d'accompagnement. On ne sait s'il faut admirer la plasticité du candidat ou s'inquiéter de ses variations...
Du côté de François Bayrou, enfin, c'est une impression d'ambiguïté qui domine. Dans un premier temps, le député UDF Charles de Courson, très proche du candidat, salue le plan Power 8. Mais, alerté par les réaction sociales, le leader centriste revendique vite une "renégociation" du plan de restructuration. Comme d'habitude, il excelle dans l'analyse de la situation en pointant les effets délétères d'un "mélange perpétuel des enjeux politiques et industriels dans cette entreprise". Ses réponses, elles, restent plutôt vagues: négociations autour du plan, remise à plat du pacte d'actionnaires et "investissement de l'Etat et des actionnaires privés". Bayrou n'est pas vraiment l'homme des solutions tranchantes.
Le but de tout le monde est évidemment d'échapper à l'impression désastreuse d'impuissance et de résignation donnée par Lionel Jospin au sujet du dossier Moulinex en 2001. J'ai bien peur que le fond de cohérence des propositions des candidats n'échappe à une bonne partie du public. La position de Ségolène Royal a pour elle d'être la plus immédiatement compréhensible, mais aussi la plus propre à susciter les critiques sur sa faisabilité.
Rédigé par : Nikita Malliarakis | 07 mars 2007 à 10h49
Il faudrait ressortir tous les articles et les entretiens datant du référendum sur l'Europe, où politiques et journalistes chantaient en choeur les louanges d'Airbus comme modèle de réussite européenne. Ce serait marrant de retrouver quelques déclarations d'époque sur le sujet.
Bien sûr, tout le monde a déjà oublié ; c'était il y a presque 2 ans. C'est-à-dire, médiatiquement parlant, une éternité.
Rédigé par : Pierre-Henri | 07 mars 2007 à 11h19
Vous dites Eric Dupin « Mais les trois principaux postulants à l'Elysée ont réagi à la lumière de leur propre tempérament politique ». Pas sûr, je pense plutôt qu’ils ont réagi en fonction de l’air du temps de même qu’ils n’ont probablement pas pensé « qu’est ce qui faut faire pour Airbus » mais « qu’est ce que je dois dire qui ne fâche personne ». C’est à mon avis ce qui explique les revirements dont vous faîtes état. En fait ne sachant pas trop sur quel pied danser et se sentant malgré tout obligé de parler du dossier Airbus ils ont joué tous les rôles, actionnaire, candidat, chef d’entreprise ce qui les a amené à se prendre pour M Gallois. Ceci dit il est tout à fait normal et légitime que des candidats à l’élection présidentielle se préoccupent de ce dossier, le contraire serait mal perçu par l’opinion.
Rédigé par : flamant rose | 07 mars 2007 à 12h05
Les régions françaises n' ont pas la latitude des Länders allemands en matières économiques et politiques. Les Lânders, tous ensemble, possèdent 2% du capital d' EADS, c' est à dire rien, et , de toute façon, pas plus de pouvoirs que les états allemands ou français.
Que voulez-vous donc que nos régions fassent ? Elles sont plus prés de quoi ? Chacune d' une usine. La belle affaire !
Rédigé par : Erick | 07 mars 2007 à 12h33
Le festival de démagogie étatiste auquel a donné lieu cette affaire est vraiment consternant. On aurait pu en profiter, en pleine campagne électorale, pour faire un peu de pédagogie économique. Tu parles.
Tout le monde se précipite pour faire "participer au capital" l'Etat, les régions... alors qu'Airbus n'aura aucun problème de financement avant 2010.
Le coup des régions proposé par Ségolène est particulièrement tordant. Vu la dette abyssale du pays, l'ahurissant empilement bureaucratique auquel a donné lieu la décentralisation en France, la multiplication des fromages à quoi s'est résumée la création des régions, Dieu nous garde qu'elles mettent le nez dans la gestion d'Airbus!
Déjà que certaines régions (socialistes, naturellement) se mêlent de faire de la politique étrangerère, et donnent des subventions à des associations culturelles en Amérique du Sud... Ce qui n'empêche pas le PS de râler contre l'Etat qui ne fait pas assez pour les SDF...
Dans ce pays, chacun veut se mêler de ce qui ne le regarde pas, et personne n'assume les responsabilités qui sont les siennes là où il est.
Que les régions ne nous salopent pas Airbus, s'il vous plaît. Qu'elles restent dans leur niche et fassent ce pour quoi on les paye -- chèrement --, il ne manque pas de boulot pour elles.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 mars 2007 à 13h40
Que n’entend ‘on donc pas quand une entreprise qui gagne de l’argent distribue des dividendes à ses actionnaires, vous savez ces salopards qui injectent de l’argent frais pour aider au développement de ladite entreprise. Mais quand cette même entreprise perd des parts de marché on appelle au secours ces mêmes salauds qui non seulement perdent de l’argent si le capital boursier de l’entreprise baisse mais ça ils le savent mais doivent bien entendu en réinjecter pour que ceux qui les critiquent puissent continuer à avoir du travail. Et à ce jeu là certains politiques ne sont pas à la traîne. Pensez à toutes ces entreprises qui ne sont pas au CAC 40 mais qui vivent et créent des emplois grâce au second marché et pensez surtout à celles (les plus nombreuses) qui ont un actionnaire unique: le patron qui travaille 50 h par semaine et qui a pris des risques comme tout créateur d’entreprise. Je suis en phase avec RM « On aurait pu en profiter, en pleine campagne électorale, pour faire un peu de pédagogie économique ». Quelle occasion perdue.
Rédigé par : flamant rose | 07 mars 2007 à 14h31
Proposer des solutions de gestion d'une entreprise telle qu'EADS en fonction des sondages, de son électorat et des syndicats va mener Airbus au crash.
Boeing doit se frotter les mains. Plus besoin de lobbying, ils et elle le font pour les USA.
Quelle contre publicité pour une entreprise de cette taille et pour la France !
Les trois premiers sont les trois derniers économistes de France.
La faute à l'Euro,
La faute aux Allemands,
etc.....
Quelques pas de plus et nous serons dans le gouffre.
Le XXI ème siècle devient pour la France celui de l'obscurantisme stratégique.
PS
Parler espagnol, anglais ou allemand comme un touriste utilisant la fameuse méthode B.... frise le ridicule !
Rédigé par : JP Moratin | 07 mars 2007 à 14h58
Il ne s’agit plus de tergiverser pour savoir comment on en est arrivé là, ça on le sait ni de se renvoyer la balle « c’est pas nous, c’est eux » mais de proposer des solutions et ça c’est le rôle des dirigeants de l’entreprise.
François Bayrou d’abord, il nous dit réfléchir puis ajoute « de manière approfondie ». Je suis désolé pour tous les bayrou(istes), et il y en a on l’a vu sur ce blog et sur d’autres (en cette période il font leur travail), mais une fois de plus il ne se mouille pas. Pas de vague comme au ministère de l’EN. Vous le dites vous même « impression ambiguë » et « pas de solution tranchante » C’est tout le monsieur.
Ségolène Royal ensuite qui veut toujours être en avance sur les 2 autres propose un moratoire avant de se rétracter (mais le mal est fait) puis propose que les régions prennent une part dans le capital d’EADS (bienvenu aux contribuables). Outre le fait que ce serait symbolique, je ne suis pas certain que juridiquement ce soit possible. Peut être un juriste pourrait-il donner un avis là dessus. Elle démontre une fois de plus qu’elle méconnaît l’économie et comme vous le dites « elle manifeste son mépris des réalités » . Elle surfe à nouveau sur l’opinion.
Nicolas Sarkosy enfin a eu 2 positions contradictoires. Tout d’abord il ne veut pas d’augmentation de capital puis s’y montre favorable. Or cette solution n’est envisageable que si les allemands suivent ce qui ne semble pas l’hypothèse la plus probable compte tenu des déclarations hier à Berlin de Michaël Glos. Par contre je pense qu’il retrouve toute crédibilité lorsqu’il évoque et je vous cite « un opérateur industriel » à condition bien évidemment qu’il soit décidé et motivé mais l’investissement sera tel et le retour sur cet investissement long que ce ne pourra qu’être le cas.
Ce que vous dites Eric Dupin paraît tellement vrai qu’en ce qui me concerne je ne l’aurais pas écrit au début mais cela aurait été ma conclusion. Les français votent à droite mais le dossier Airbus montre en effet qu’ils ne sont pas prêts à se convertir au libéralisme. Certains vont dire tant mieux, moi je dis qu’il y encore du travail à faire mais là vous n’êtes peut être pas de mon avis.
Rédigé par : flamant rose | 07 mars 2007 à 16h08
Je voudrais attirer votre attention, sur ce dossier, sur le blog d'Alain Lipietz. Etonnant de voir en effet que personne ne remet en cause aujourd'hui le principe même d'une double chaine de montage pour l'A380, dont une à Toulouse, qui a nécessité des infrastructures routières démentielles...
Si on avait écouté Les Verts à l'époque, on en serait pas là aujourd'hui !
http://lipietz.net/?page=blog&id_breve=216
Rédigé par : franck, naturellement | 07 mars 2007 à 18h06
Non, mais là, je rêve !
Alors çà, moi qui croyais que les problêmes d'AIBUS découlaient d'une erreur dans les plans de cablages, d'une gestion désastreuse de Forgeard, des implications des financements "obscures" (voir l'affaire Gergorin/Clearstream) et d'une mauvaise organisation des sites !
J'ai dû rêver ?
Alors ce serait SARKOZY qui aurait mal déssiné les cablages, Ségolène ROYAL qui les auraient mal tressés et Bayrou mal installés sur l'AVION.............
Rédigé par : Eric Gillot | 07 mars 2007 à 18h24
L’actuelle crise d’Airbus est un excellent révélateur des travers de notre classe politique. Dans une belle unanimité, nos candidats à l’élection présidentielle rivalisent de statolâtrie pour résoudre le problème du constructeur aéronautique européen. MM. Sarkozy et Bayrou proposent une recapitalisation de l’entreprise afin d’augmenter la part dans le capital de l’Etat français. Sans se rendre compte (apparemment) que si l’on procède de même à chaque crise, on arrivera vite à une nationalisation d’Airbus (mais cela les contrarierait-il vraiment ?) Madame Royal elle, propose que ce soit les Régions qui mettent la main au portefeuille. Et pourquoi pas les communes ou les départements ? Dans ce chœur unanimement statophile, seul Jean-Marie Le Pen soutient une position libérale ! Quelle misère…
Le pire dans cette affaire, c’est que nos politiques se moquent comme de leur dernière chemise que leurs velléités interventionnistes nous fâchent avec nos partenaires européens, notamment allemands. Il est vrai que cela fait bien longtemps que notre pays se fiche de l’Europe et ne s’intéresse qu’à son nombril. J’ai même entendu ce matin à la radio un syndicaliste (qui a vraisemblablement voté non à la Constitution le 29 mai 2005…) nous expliquer que la direction franco-allemande d’Airbus n’était pas viable, et que cette direction devait naturellement revenir… à la France ! Certes ! L’idéal serait même qu’Airbus devienne une de nos chères entreprises de service public. Non pas une odieuse entreprise privée qui fasse des bénéfices, mais une belle administration qui financerait ses déficits avec l’argent du contribuable… On pourrait prendre aussi modèle sur la SNCM, où à chaque veille de vacances les syndicats se mettaient en grève pour mettre l’Etat au pied du mur et imposer des embauches dont l’entreprise n’avait nul besoin. Tous ça sous les applaudissements de tous les gogs partisans de la « sauvegarde du service public »…
Quand comprendra-t-on enfin en France que l’Etat est incapable de gérer efficacement une entreprise ? L’actuelle compétition de démagogie de notre classe politique en apporte pourtant une preuve irréfutable.
Rédigé par : le gauchiste repenti | 07 mars 2007 à 18h38
@ Franck,
Infrastructures démentielles qui ont conduit à saloper des routes et des villages uniques. Tout ça pour aller dans le sens d’un progrès bizarre : faire faire un max de km à tel ou tel produit, et bonjour la dépense*.
Tout ça pour, ici, fabriquer un « gros porteur », gros porteur qui dans sa configuration maximale, peut contenir 800 personnes, qui feront 800 morts le jour où, hélas, un de ces coucous se crashera (tiens, encore un Boeing en Indonésie). Beau progrès, hein. J’espère qu’on a gardé le bois des arbres abattus. Pour les cercueils.
* Ça me rappelle la blague que nous avait racontée notre prof de philo (début années 60, donc avant la mondialisation et son bonheur garanti) : un copain de chambrée, futur technocrate, qui lui avait expliqué sans rire qu’on pourrait très bien fabriquer les bouteilles dans trois usines : une pour le haut, une autre pour le bas, et une dernière pour l’assemblage !
Rédigé par : AlainD | 07 mars 2007 à 19h01
FR,
Je peux me tromper mais il me semble que la première réaction de Sarkozy n' était pas de rejeter toute idée de support financier de l' Etat mais de dire, qu' au titre d' une intervention, celui-ci était loin d' être le mieux placé en matière de politique et de gestion industrielle d' entreprise.
Le support financier qu' il suggère est limité dans le temps en attendant de trouver un opérateur industriel pour prendre le relai.
Frank,
Un petit détail : il n' y a pas 2 chaines de montage; l' assemblage et l' intégration se font à Toulouse, l' aménagement cabine à Hambourg. Il s' agit là de deux phases parfaitement distinctes.
Alain,
Vous devez savoir que statistiquement, l' avion est le moyen de transport moderne le plus sûr qui soit. Sachez aussi qu' avec 550 passagers, l' A380 consomme moins de 3 litres au 100 km par passager. Je comprends votre réticence mais faut-il, peut-on revenir à la voiture à cheval et au char à boeufs ?
Rédigé par : Erick | 08 mars 2007 à 08h17
Bayrou a demandé aux actionnaires privés de prendre leurs responsabilités. Que dire de plus ?
Rédigé par : Bayrou.de | 08 mars 2007 à 11h27
M. Dupin, chers amis blogueurs,
Permettez moi de quitter un instant le ciel assombri d'Airbus pour retrouver la grotte dans laquelle semble vouloir nous ramener Ségolène Royal.
Hier soir, en meeting à Dijon, Ségolène Royal s'est permise de travestir la devise de la République Française, la rebaptisant pour l'occasion "Liberté, Egalité, Sororité". Il s'agissait bien sûr pour elle de faire un clin d'oeil d'une subtilité peu évidente à la journée de la femme qui s'annonçait. Mais derrière le calembour apparent se cache une véritable faute, qui consiste en la mise au même plan des concepts de "fraternité" et "sororité" alors qu'ils sont opposés dans leur sens profond, ce qui permet une interprétation proche du sexisme dans la devise ainsi reformulée. Expliquons nous-en.
La fraternité, c'est le lien étroit d'amitié qui unit deux personnes qui ne sont ni frères ni sœurs. C'est donc un dépassement des clivages naturels, dans un mouvement de solidarité.
La sororité, c'est le rapport de similitude, de solidarité qui unit les femmes en tant que partageant pareillement la condition féminine. C'est donc un mouvement de repli, certes solidaire, mais quasi communautaire, puisqu'il se limite aux personnes partageant la même condition sexuelle. Il s'agit donc d'une application de la préférence sexiste.
Appeler à la sororité aujourd'hui, c'est ériger en solution aux problèmes de la France une solidarité fémininiste et exclusive. C'est croire que les femmes peuvent régler entre elles les problèmes liés à leur condition. Il s'agit donc tout d'abord d'une aberration rationelle, quand on sait qu'en France comme ailleurs, la plupart des discriminations sexistes viennent des hommes, qu'ils soient frères, pères, ou autres. Voir à ce sujet l'enquête récente menée en Seine St Denis.
Ségolène Royal entre ici dans un engrenage dangereux pour la démocratie, celui qui consisterait à mettre en avant son appartenance sexuelle comme un argument électoral. Elle l'avoue elle-même, dans une phrase qui pourrait être érigée en exemple d'antithèse, pour la contradiction qu'elle contient : "Je ne vous demande pas de voter pour moi, parce que je suis une femme mais... je suis une femme. Et avec moi, le vrai changement politique il est là." En d'autres termes, "ne votez pas pour moi parce que je suis une femme, mais parce que je suis une femme, alors votez pour moi."
De deux choses l'une. Ou bien Ségolène Royal ne maîtrise en rien le vocabulaire qu'elle emploie, et se permet quand même de l'utiliser pour travestir les symboles de la République. Ou bien elle approfondit une démarche de communautarisme à tendance féministe, censé nous convaincre d'adopter comme un dogme le vers dénaturé d'Aragon, "La Femme est l'avenir de la France". Des deux, je ne sais lequel est le plus grave.
Rédigé par : damocles | 08 mars 2007 à 12h11
Erick écrit : "statistiquement, l' avion est le moyen de transport moderne le plus sûr qui soit"...
-Je connais cette statistique, et ne la conteste pas. Je sais qand même que, à la différence d'une voiture, il ne peut guère y avoir d'accident d'avion léger.
...et "faut-il, peut-on revenir à la voiture à cheval et au char à boeufs ?"
- Bien sûr que non. Mais on a le droit de penser que, là comme ailleurs, un progrès continu est pervers. Il y a un "gisement d'économies" à faire sur le transport aérien.
Rédigé par : AlainD | 08 mars 2007 à 13h13
Pour réagir à Damoclès,
Que voulez-vous ? Quand on n'arrive pas à se démarquer par son projet et son programme, par les surpromesses "sociétales" et qu'on est rattrappé par celui "faisant office" de social-démocrate puisqu'on s'est refusé en endossé ce costume, que reste t-il ?
Eh bien comme en marketing lessiviel, pas grand chose d'autres que d'user d'arguments qui n'en sont pas :"je suis une femme", relevant, il faut quand même le dire, du sexisme le plus atterrant, de la discrimination la plus vile. D'où probablement, le demi déni immédiatement jeté en contrepoint par l'intéressée.
Mais nul doute, que cet argument spécieux aura fait mouche dans certaines têtes. "Mais bon dieu, c'est bien sûr, le changement est tangible puisqu'à la place d'un homme nous aurions une femme" et voilà un facteur de différenciation engrangé.
Et dire que c'est Sarko qui, soit-disant, "fait peur"...
Serait-ce le signe d'un désarroi abyssal ????
Rédigé par : mateo | 08 mars 2007 à 17h08
Réponse à Damoclès
Juste un élément de réponse à l'interrogation contenue dans le dernier paragraphe de cette excellente communication.
Il semble bien que Royal soit effectivement fâchée avec les mots. On se souvient notamment de l'usage du mot "spiritualité", pour désigner le fait d'avoir de l'esprit.
Mais surtout, une récente biographie de Royal (je ne me souviens plus de l'auteur), dont les extraits sont parus dans le Point ou l'Express, consacre tout un chapitre à ce sujet. Il semble donc que ce soit un grand classique chez Royal.
Bref, c'est un peu fâcheux, mais ce n'est peut-être pas la peine d'en faire tout un plat.
René Fiévet
Rédigé par : René Fiévet | 08 mars 2007 à 22h27