C'est une dépêche AFP qui n'a sans doute pas eu la célébrité qu'elle aurait mérité: Nicolas Sarkozy préfèrerait que Ségolène Royal soit désignée comme candidate à l'élection présidentielle par le PS. On objectera peut-être que le président de l'UMP joue au billard: dire du bien de Ségo pour l'affaiblir, et par-là même regonfler un de ses "compétiteurs"... Trop subtil pour être vrai. Si, comme la même dépêche puisée dans les confidences du ministre de l'Intérieur l'indique, Sarkozy est tout à fait conscient du risque présenté, pour lui, par une candidate affublée des stigmates de la modernité, il a encore mieux repéré les faiblesses de son adversaire potentielle.
Il faut être aveugle - ou d'une complaisance indexée sur une lecture superficielle des enquêtes d'opinion - pour ne pas voir que la précampagne interne au PS a révélé le manque de consistance de Royal. De l'Iran au porte-avion intérimaire, la candidate a manifesté une légèreté qu'elle avait déjà révélé en étant incapable de défendre sa proposition initiale de "jurys populaires" pour juger les élus.
La vérité de Royal, héroïne d'une gauche vide, se trouve peut-être dans la vidéo où elle prétendait que la victoire du "non" au traité constitutionnel européen l'obligerait à privatiser les cantines scolaires de sa région. Fausse conviction et vraie démagogie. En oubliant charitablement l'étonnante et niaiseuse résurgence du culte de la personnalité de ses jeunes fans. Tout ceci l'empêchera-t-elle d'être désignée par le PS, peut-être même dés le premier tour ? Sans doute pas. Ses concurrents auront été tellement peu convaincants qu'elle bénéficie d'un effet de contraste. Pour la suite des événéments, c'est pourtant une autre affaire. Sarkozy n'aurait-il pas raison de se frotter les mains ?
Vous avez dit culte de la personnalité? L' expression est un peu forte tout de même.
Voire... http://rectudinesto.hautetfort.com/archive/2006/11/08/oo.html#comments
Rédigé par : Pentagramme | 15 novembre 2006 à 21h27
Dans le genre "vraie démagogie, Eric Dupin, on va réécouter une entrée de meeting où Mme Royal assaissonne à sa façon "ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort" en l'attribuant à l'icône François Mitterand... alors que certains disent Nietszche et d'autres Platon !
Rédigé par : edmondC. | 15 novembre 2006 à 21h41
Et vous avez écouté le chapitre économique lors du grand jury de dimanche 12/11 ?
"Si je suis élue, la croissance reviendra tout de suite"
Rédigé par : said | 15 novembre 2006 à 22h05
Je crois avoir entendu DSK anoncer la fin du chômage dans dix ans. Qui pourrait confirmer/infirmer ?
Rédigé par : edmond C. | 15 novembre 2006 à 22h12
Ainsi les socialistes vont probablement désigner leur candidat, ce sera Ségoléne Royale. Auront-ils-ils eu raison ? Auront-ils eu tort ? Pour ma part je penche pour la deuxième solution. Les Adhérents socialistes auront voté sur l’hypothèse que NS sera le représentant de la droite qu’ils veulent battre ce qui paraît logique. Il est alors vraisemblable que les sondages, la donnant seule gagnante à un hypothétique deuxième tour, ont joué à plein.
Après les 3 débats avec ses concurrents socialistes on est en droit de douter sur ces capacités de mener à bien une campagne électorale(elle avait déjà été malmenée lors de débat avec Philippe Douste Blasy, elle l’a de nouveau été sur les problèmes internationaux et économiques). De plus elle risque de ne pas être aidée par une bonne partie des socialistes car si en façade les débats pour sa désignation se sont relativement bien passés, on sait que en coulisse ils ont été sanglants, que cela laissera des traces et que par conséquent elle éprouvera des difficultés à rassembler. Nous savons également que ces débats ont été très travaillés par anticipation ( questions connues à l’avance etc…) .Face au candidat que la droite aura désigné il n’en sera pas de même.
Dans géographie socialiste vous dites je vous cite « La personnalité du candidat, son profil idéologique et ses choix stratégiques pèsent lourd. C'est encore plus vrai pour le courant socialiste, dont l'électorat est particulièrement élastique ». Vous avez très certainement raison, SR va donc devoir incarner le projet du Ps tout en donnant sa vision politique et faire part de ses choix car elle ne pourra plus dire « ma vision c’est celle des français, car c'est le peuple français qui doit se prononcer ». Pour le reste le candidat de droite fera vite tomber le masque en faisant ressortir qu’elle n’est pas nouvelle et qu’elle est en politique depuis un quart de siècle. De même le masque de la féminité tombera, d’ailleurs dans son propre camp on s’en est déjà chargé. N’est ce pas les 2 Catherine Trautmann et Tasca, anciennes ministres de la Culture qui ont dénoncé mardi le recours constant à « l'argument de la féminité malmenée ». Et lorsque NS dit que elle se trouve en total décalage par rapport à son électorat et qu’elle aura beaucoup de mal à rassembler toutes les voix de la gauche il rejoint en cela les propos tenus par Laurent Fabius.
Actuellement, ces raisons et bien d’autres encore me laissent à penser que SR à peu de chance de gagner et NS voit très certainement en face de lui une faible concurrence et il s’en frotte les mains vous avez raison . Mais les élections ne sont que dans 6 mois et d’ici là, la donne peut changer surtout à droite qui ne s’est pas déterminée et qui peut encore se déchirer car de ce côté aussi les cicatrices sont nombreuses et pas encore refermées. Je pense que ce cas de figure serait le seul qui permettrait à SR de gagner les élections.
Rédigé par : flamant rose | 15 novembre 2006 à 22h43
A tous,
Fin 2005, SR était une candidate sans soutien, pas improbable - elle y pensait, mais elle était la seule -, disons non souhaitée.
Début 2006, elle devait s’écrouler. Elle a éliminé Jospin de la course, et malgré des faiblesses patentes, il est vraisemblable qu’elle sera choisi par son parti demain. Dans le cas contraire, bonjour les dégâts dans l’électorat de gauche. Vous verrez.
Fin 2006-début 2007 ? Elle devrait de nouveau exploser en vol face à Sarkozy.
Bref, il me semble qu’il y a quelque chose qui cloche entre la perception qu’ont nos doctes observateurs et la réalité telle qu’elle est perçue par les Français. Que la gauche (toute la gauche, jusqu’à la gauche dite anti-libérale) soit incapable de répondre à la succession de séismes électoraux qu’ont été 2002 et 2005. C’est l’évidence. Or dans l’immédiat SR est comprise comme la seule réponse un tant soit peu audible. C’est très loin d’être parfait. C’est même au regard des problèmes très en deçà de ce qu’il faudrait faire. Mais il y a une dynamique non négligeable.
Précision, je ne suis pas au PS, et je ne voterai pas pour elle au 1er tour. Cependant, j’ai comme l’impression que l’on a pas toujours pris la mesure de cette candidature. Combien de temps faudra-t-il que cela dure. Jusqu’à son élection comme présidente ?
Rédigé par : Ajamais | 15 novembre 2006 à 23h12
"Ses concurrents auront été tellement peu convaincants" ( Eric D.)
Là vous y allez fort : si les médias les avaient soutenus aussi longtemps et avec la même faveur que Marie-Ségolène du marais, les sondages les auraient placés plus haut et dans la dernière ligne droite, par comparaison avec la pauvre poitevine, ils auraient fait figure de Sauveurs de la République.
Il est vrai que Fabius nous a quelque peu bassiné avec le projet socialiste et finalement peu "surpris"(j'ai apprécié cependant la méthode, la cohérence et le positionnement réfléchi). Mais je n'ai pas le souvenir que les 110 propositions de Dieu le père aient été plus glamour ni qu'il nous ait fait entrevoir le commencement du commencement de ce qu'il ferait au lendemain de l'élection.
On peut regretter que DSK de son côté ait parfois donné dans le boniment professoral.
Reste que l'intelligence et la compétence de ces deux-là vaut largement celle d'un Villepin ou d'un Chirac ou d'un quelconque Rocard. Et s'ils n'avaient pas été constamment entravés par l'appareil et gênés pas les controverses ubuesques initiées par la chaisière néo-villiériste leurs campagnes respectives auraient été sans doute d'une plus grande portée. C'est idiot ce que je dis car il aurait fallu faire taire la candidate et Hollande aurait eu des problèmes de couple...
Je ne suis pas extralucide mais si Ségo est désignée contre Sarko, Le Pen a de l'avenir car ces deux-là s'entendent comme larrons en foire pour lui mâcher le travail. Le pire est peut-être devant nous.
En tout cas vous voilà bien remonté contre la "Fraîcheur royale" !
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 16 novembre 2006 à 00h02
Etes vous si sur que M. Sarkozy et Mme Royal seront au deuxième tour? Le premier dit tout et son contraire, la seuxième n'importe quoi (voir le grand Jury et son explication sur l'économie).
Rédigé par : GED | 16 novembre 2006 à 08h02
si par quelque effet d'histoire on pouvait se debarrasser de la gauche hypocrite et ideologique (desole pour le redondance) qui a fait tant de mal a la France depuis sa naissance intempestive, etre delivre de ces clercs et chanoines prebendes...on pourrait croire que le bout du tunnel est enfin presque la...
Mais comme il faut s'attendre alors a une bataille au couteau a droite...
desole pour les accents mais j'ecris sur un clavier anglo saxon !
Alors Cesar Imperator ou es-tu, qui es-tu...pour rafler la mise? Quelque Iman belfortain?
Rédigé par : fradet (ex funambule pour vous complaire) | 16 novembre 2006 à 08h33
SR et NS, au-delà du fait qu' ils peuvent se rejoindre dans une certaine "modernité", ont une même conception du rôle d' un président. Cette conception transparait dans leur action pré-électorale : il s' agit de définir des pistes, des perspectives, des orientations. Le détail, c' est l' affaire du parti qui les soutiendra avec son programme que, une fois élu, l' un ou l' autre prendra en tout ou partie à son compte.
Mais c' est là que se situe toute la difficulté pour SR et l' ambiguité de sa position. Pour faire acte de "modernité", elle doit se départir du discours habituel du PS et manier des concepts sans doute difficiles à traduire en termes concrets.
D' autre part, puisqu' il y a compétition préalable à l' intérieur de parti et qu' il a été posé en principe que LE programme du PS est la bible des trois postulants, elle est obligée de quitter le niveau des généralités pour rentrer dans des détails ou elle doit aussi marquer sa différence tout en n' étant pas toujours suffisamment "pointue".
Toute cette ambiguité va l' obliger à marcher sur la corde raide, prise entre une grande partie de l' électorat PS qui pourrait ne pas tolérer beaucoup d' écarts par rapport à l' orthodoxie socialiste et Sarkozy qui apparaitra comme tout autant moderne, possédant un discours bien rodé et plus complet et qui pourra se permettre d' être libre par rapport au projet de l' UMP même s' il en est l' inspirateur pour une grande part.
Quant à ses qualités de débatteur (-trice ?), elle a encore le temps de se perfectionner (calmer son horreur des objections, mieux canaliser ses crises de diarrhée verbale et éviter l' auto-contradiction).
Rédigé par : Erick | 16 novembre 2006 à 09h18
Je tiens beaucoup à l'idée que SR est une candidate anti-élite. Elle est finalement comme ce peuple qui considère à droite comme à gauche que les donneurs de leçons, "ceux qui savent", doivent dégager le plancher. Plus nulle, des bêtises, des erreurs, des ratés, eh bien ce sera donc elle parce qu'elle est comme nous. Le rationnel, le pondéré, et la raison peuvent retourner au vestiaire.
A sa façon, NS représente cela aussi. Chirac veut la continuité (l'immobilisme) gaullien, il veut promouvoir son poulain Galouzin de Vile-peau, ou son ex-maîtresse, et bien le peuple de droite, rien que pour emmerder, casse la machine de la continuité et le dessein du "Président".
Je suis d'accord avec Trésor, ce n'est là qu'une opinion partagée, si SR est la candidate du PS à l'élection, c'est Le Pen qui a de l'avenir. Il en a déjà, il en aura encore plus.
NS, SR et Le Pen, c'est chacun dans son camp, des contestataires de l'ordre établi, des hiérarchies immuables, des filiations naturelles, et des passes-droits à l'ancienneté.
C'est fini les émissions de Martie et Gilbert Carpentier où Hallyday invitait Mitchell, qui invitait Distel, qui invitait Delpech qui invitait Hallyday. On aime plus les figures institutionnelles, on veut que la star "elle soit comme nous". Le loft ou la star ac ont consacré la fin des stars intouchables en milieu fermé, la star, comme le politique doit être "comme nous", voilà ce qui me semble contenu dans la réussite annoncée de candidats de droite et de gauche.
N'est-ce pas finalement le résultat d'une vie politique figée où le renouvellement n'est pas de mise, où même une sanction pénale ne suffit pas à éliminer de la politique le condamné ? L'émergence de NS comme de SR a quelque chose à voir avec le fait qu'à un personnel politique omni-présent depuis 25 ans ait correspondu une politique ayant abouti à une situation économique peu ou prou la même, dont la marque est une dégradation lente et progressive de nos principaux indicateurs économiques.
Moi, c'est décidé, je vote Loana !
Rédigé par : Matéo | 16 novembre 2006 à 09h34
Pour répondre à Edmond C sur la "disparition à dix ans" du chomâge évoquée par DSK :
Ca a commencé. Ce ne sont pas les politiques menées par nos gouvernements depuis 10 ou 15 ans qui auraient favorisé la création d'emplois marchands. Ce n'est pas à priori, quel que soit le camp qui l'emportera, un "meilleur" à venir qui permettra de voir le chomâge disparaître. C'est le simple jeu de la démographie.
Les petits reculs du chomâge enregistrés en 2006 ne sont pas le résultat d'une politiques économique favorisant la création d'emplois privés, ayant comme parti pris le dynamisme économique. Ce sont les périodes de croissance, internationale, surtout et la démographie qui font reculer modestement de plus le chomâge.
Si on considère qu'il fallait, il y a 10 ans encore 4 actifs pour un retraité, il faut savoir qu'à horizon 2020/2025, il n'y aura plus qu'un actif pour un retraité. Le chomâge devrait donc mécaniquement baisser, pour atteindre assez rapidement d'ailleurs, pour les emplois qualifiés surtout, et notamment en premier les cadres, son niveau incompressible (de l'ordre de 4 à 5 %) où l'on a tendance à dire que le marché (de l'emploi des cadres, par ex.) est en flux tendu.
Mais deux choses. D'abord, à une pénurie relative de cadres supérieurs et moyens, à laquelle correspondra de bien meilleures configurations de négociation du salaire, et des mobilités plus fortes, correspondra aussi un accroissement des charges patronales et salariales au chapitre de la contribution aux caisses de retraite, déjà au "rouge". L'emploi sera donc potentiellement cher, l'embauche risque donc d'être très sévèrement arbitrée et pesée. Cette situation ne sera pas favorable aux emplois moins qualifiés, et je ne vous dis pas pour les emplois non qualifiés du tout.
Deuxième chose, avis perso. Quels que soient les politiques en place, nous ne sommes pas à l'abri d'avoir des taux de chomâge encore élevés, et moins d'embauches qu'ailleurs, tant en situation de croissance internationale, qu'en situation démographique à priori "favorable". De ce point de vue, les propositions mirobolantes de Fabius, comme celle de la gauche extrême, à vocation généreuse, comme celles consistant à booster le niveau du SMIC, sont de nature à mettre un tour de clé supplémentaire dans l'accès à l'emploi. Je sais c'est trivial, mais plus l'emploi coûte cher, plus les employeurs y regardent à deux fois avant d'embaucher. Ajoutons que si le droit du travail ne s'assouplit pas, et si nous restons dans l'hyperprotection de l'emploi, c'est-à-dire sans aucune flexibilité, le marché du travail restera durablement "fermé" avec beaucoup de monde à sa porte. Comme aujourd'hui, ce seront en priorité les jeunes et les plus de 50 ans qui continueront d'en faire les frais.
Mais pour faire comprendre cela, faut se lever de bon matin, et de toutes façons ça ne suffit pas...
Rédigé par : Matéo | 16 novembre 2006 à 09h58
Ce n'est pas pour ses capacités à maîtriser les mécanismes économiques que Mitterrand a été élu en 1981, mais pour "changer la vie".
En 1998, son programme était encore plus minimaliste. Il lui a suffit d'afficher sa "force tranquille" pour battre l'agité.
Rédigé par : bégé | 16 novembre 2006 à 10h19
Je vois personnellement deux explications au propos du petit Nicolas
- Il n'est pas franc (à mon avis le plus probable), donc c'est une intox
- Il est franc et montre par conséquent une sous estimation de SR, comme cela a été le cas de DSK et LF durant toute cette campagne.
Rédigé par : Vince | 16 novembre 2006 à 11h03
quel que soit le vainqueur du PS, ne vous en faites pas, les autres 2 candidats auront leur place (ministère) en cas de victoire. C'est la stratégie des fanons de baleine: ratisser large en trois groupes cibles. Le vrai chef d'orchestre, c'est hollande.
Rédigé par : Salade | 16 novembre 2006 à 11h30
Salade, avez-vous écouté attentivement DSK ? Ce dernier a déclaré qu'il ne voulaitr plus de poste de ministre... il veut un pouvoir présidentiel renforcé, comme Sarkozy ou iren du tout...
Quant à l'analyse d'Eric Dupin... une analyse anti-royal classique dirais-je qui ne me donne pas envie de commenter plus avant...
Ah si qunat même j'ai particulièrement go^té la phrase "Si, comme la même dépêche puisée dans les confidences du ministre de l'Intérieur (...) " Comme si Sarkozy avait fait des "confidences"... Sarkozy distille ses infos sous le sceau de la connivence avec les journaliste... Connivence pas confidence, la nuance est très bien expliquée dans la BD "La face karchée de Sarkozy"
Eric Dupin serait-il naîf , je n'ose le croire...
Rédigé par : Jacques Adam | 16 novembre 2006 à 11h51
Ah, GED, que n'ayez raison! On rigolerait (jaune ?) plus de cinq minutes de tout ce barnum politico-médiatique ! (déja fatigué de cette campagne...)
Rédigé par : gimik | 16 novembre 2006 à 13h41
à Gimik, allez sur http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/francparler/
écouter (ou podcaster) Emmanuel Todd, ça change de la bien pensance.
Rédigé par : GED | 16 novembre 2006 à 14h08
ouais, GED, merci de rappeler cette bouffée d'oxygène, j'ai eu la chance de le capter l'autre jour. (coup de bol, passque FranceInter, des fois c'est... mais bon... ça dépend des heures.) Un texte aussi sur le site de "Le Monde"
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-834319,0.html
Rédigé par : gimik | 16 novembre 2006 à 14h32
"Je sais c'est trivial, mais plus l'emploi coûte cher, plus les employeurs y regardent à deux fois avant d'embaucher."
Solution évidente : payer les gens moins cher. C'est ce qu'appliquent toutes les entreprises qui délocalisent. Et quand elles ont délocalisé en A, que les salariés de A commencent à réclamer des salaires plus élevés, ou mieux qu'elles voient qu'en B ils acceptent moins pour ne pas crever la dalle, elles partent en B. Ah les charmes inépuisables de la libre entreprise...
Tout ça pour arriver à ce merveilleux résultat qui fait tant rire aux lunchs du Medef : des gens qui crèvent la dalle... et qui travaillent ! C'est un truc inventé par les Anglais (sont toujours mieux que nous, ceux-là) et ça s'appelle les working poors.
Problème : aux dernières nouvelles, il semble qu'une des raisons de l'échec du camp Bush aux dernières élections vient de ce que le bas de l'escalier social américain (enfin, celui qui vote) commence à comprendre que le libéralisme ça ne marche que pour le haut du panier (lire Charlie de cette semaine, l'économiste Oncle Bernard, p 5).
Rédigé par : edmondC | 16 novembre 2006 à 14h36
Ne pas oublier que les Français
travaillent plus (36,3 h)
que les Américains (33,8 h),
les Allemands (33,6 h),
les Espagnols (33,2 h),
les Anglais (31,7 h),
les Hollandais (29,2 h)
et d'autres,
en faisant la moyenne de tous les emplois à temps plein ou partiel.
Voir http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm
un article bien documenté, avec statistiques officielles,
à lire ou à imprimer.
Rédigé par : Gladys | 16 novembre 2006 à 15h07
Finalement Edmond C, vous posiez une question faussement naïve, pour mieux repasser un xième couche de ripolin anticapitaliste ou antilibéral, en rabâchant ce qu'il nous est donné à entendre quotidiennement.
Cependant, il faut quand même vous dire que les délocalisations sont marginales, qu'elles touchent en priorité les emplois non qualifiés, et que toute activité n'est pas éligible à être transférer ailleurs. En revanche, de façon déjà plus générale, et pour reprendre les termes de votre "fausse" question, la démographie va mécaniquement faire diminuer le chomâge. Plus de gens à l'emploi, c'est plus de cotisations pour les caisses de solidarité, sauf que cela ne sera pas suffisant pour arrêter la spirale des déficits et des manques à gagner pour les caisses de retraite notamment à cause d'une diminution à long terme du nombre d'actifs. A moins de s'en tamponner, il ne restera plus qu'une solution, comme je vous le disais, qui consistera à augmenter le montant des cotisations des employeurs et des employés. C'est donc potentiellement moins de salaire net, et une charge financière de l'emploi plus importante. Si effectivement cela peut être dans certains secteurs, dans certaines activités un accélérateur des délocalisations, c'est aussi un frein plus lourd à l'embauche sur le territoire, et donc une plus grande fermeture du marché de l'emploi national, pour les emplois qui resteront ici.
Reste pour votre gouverne et votre hargne pour le medef, qu'il se sait que si deux millions (environ) de salariés travaillent dans des grands groupes industriels et financiers, cotés en bourse, tributaires de l'export, et donc condamnés à la compétitivité internationale, il y en a 15 millions (environ) qui travaillent dans des PME, non cotées, pas exportatrices, et qui verront donc leurs charges augmenter, sans possibilité (ce qui devrait vous exciter à mort) de se barrer. Pour les employeurs de PME, globalement pas syndiqués, et pas au medef en tous cas, la question d'un chomâge moins important dans les années qui viennent, sera synonyme de payer mieux (car la loi de l'offre et de la demande en matière d'emploi risque de s'inverser au profit des employés) et les charges liées aux salaires augmenter. Le risque est simplement lisible dans l'équation : "Si le nombre d'emploi et le montant des charges approchent le chiffres d'affaires, ou ne laissent qu'une marge résiduelle, menaçant la rentabilité de l'affaire, de l'investissement, alors les employeurs embaucheront pas ou peu (encore moins qu'aujourd'hui)voire licencieront. Parlez-en à votre boulanger, sauf s'il est au medef bien sûr.
Compte tenu de la pensée binaire qui est la votre, il y a une autre solution : nationaliser le secteur privé. On rigole, mais du coup plus de patrons, réintégration de la sécu dans le budget de l'état qui collectera et distribuera les pensions. Et plus de délocalisations.
On en salive d'avance dans les banquets de la LCR et du PCF.
PS : c'est sûr qu'en Fraaance, on n'a pas de "working poors" mais des travailleurs pauvres, ce qui est quand même vachement plus clean en français, et que chez nous les jeunes et les + de 50 ans ne sont même pas avant tout "travailleurs", ils sont chômeurs. Sacré différence conceptuelle.
Rédigé par : Matéo | 16 novembre 2006 à 16h44
"il faut quand même vous dire que les délocalisations sont marginales, qu'elles touchent en priorité les emplois non qualifiés"
- "Non qualifiés", ce n'est pas vraiment le cas des emplois que cherche à créer AXA au Maroc plutôt qu'en France.
- Etre chômeur ou travailleur pour ne pas gagner plus, expliquez-moi où est l'avantage.
Par ailleurs, je ne me permets pas de qualifier votre pensée, ni directement ni indirectement. Je ne me permets même pas de dire que vous bottez en touche quand vous réagisez à une question "faussement naïve" en éludant la partie "bushienne" de mon post, qui pourrait peut-être vous gêner. Ma foi, prouvez que je suis tendancieux en y répondant. J'ai l'habitude assez banale de respecter les posteurs qui ne pensent pas comme moi et réciproquement. Quand ils sont corrects. Merci.
Rédigé par : edmondC | 16 novembre 2006 à 16h57
Matéo
Vous dites « Si on considère qu'il fallait, il y a 10 ans encore 4 actifs pour un retraité, il faut savoir qu'à horizon 2020/2025, il n'y aura plus qu'un actif pour un retraité ». Vous avez raison. Mais nous avons connu une époque de plein emploi qui a tout de même duré plusieurs décennies. Ce qui veut dire que depuis l’après guerre jusqu’à la période que vous citez soit pendant 40 bonnes années il y a beaucoup d’argent qui est entré dans les caisses de retraites et peu qui en est sorti. Si cet argent n’avait servi qu’à financer les retraites non seulement il ne devrait pas encore avoir de déficit mais il devrait s'écouler plusieurs années avant de connaître des problèmes de trésorerie. Or depuis quelques années déjà on nous dit que non seulement n’y a plus d’argent dans les caisses de retraites, mais qu’en plus elles présentent un déficit considérable. Où est passé l’argent amassé durant ces 40 années ? qu’avons nous financé avec l’argent des retraités ? Il est probable qu'il a été utilisé à des fins non avouables ou tout au moins n’a pas été vers la destination qui aurait du être la sienne à savoir les retraites. Curieux que la question n’est jamais été abordée !
Rédigé par : flamant rose | 16 novembre 2006 à 17h45
EdmondC: le "liberalisme" qui ne marche que pour le haut du panier. Pensez-vous vraiment que les situations soient comparables ?
Rédigé par : Kasper | 16 novembre 2006 à 18h50
Kasper, pourriez-vous développer ?
Rédigé par : edmondC | 16 novembre 2006 à 18h54
j'ai dit ici il ya quelque temps que ni Fabius ni DSK ne pouvaient etre candidats Evident...et voila. SR et son Jules ont fait un raisonnement si simple...
Rédigé par : fradet | 17 novembre 2006 à 02h38
Salut les bobos parisiens !
Alors, on a la gueule de bois ce matin ?
Rédigé par : veni vidi vici | 17 novembre 2006 à 08h11
(Heu, cher Vévévé, êtes-vous sûr que le boboparisien soit particulièrment abondant sur ce blogue ?)
La seule bonne nouvelle pour moi est la défaite de Lolo Custom. Si même les électeurs du PS ne l'aiment pas... Assez de ces opportunistes.
DSK ? Quelqu'un de brillant, oui oui. Mais aussi quelqu'un qui ne sait pas où il range ses cassettes et qui se lève chaque matin en se demandant ce qu'il peut faire pour Israël (pas d'antisémitimse, non, merci).
La victoire de la maldonne de la drauche ne me réjouit pas, j'ai déjà dit pourquoi.
Si elle réjouit NS le futur empereur de France, il a tort. "On ne se méfie jamais assez des bonnes femmes" (Bernie).
Rédigé par : PMB | 17 novembre 2006 à 08h22
Avez-vous vu "A vous de juger" hier soir ? A ma connaissance, c' est la première fois depuis longtemps que quatre candidats potentiels ou représentés étaient réunis sur un même plateau. J' ai le sentiment que, lorsqu' ils développeront leurs programmes, ils auront beaucoup à faire pour marquer leurs différences, ce qui permettra peut-être d' assister à une campagne "amusante" sinon intéressante.
Espérons que, cette fois-ci, on sortira des "arguments" habituels (cad se traiter de fascites, de socialo-communistes, d' hyper-libéraux, de centristes mous, ...) et qu' on verra de vrais projets ... et de la pédagogie.
Il est vrai que le thème du débat n' était pas propice et l' a accentué, mais les interventions du public ont fait ressortir un terrible décalage entre les politiques présents et le quotidien des gens. Projets et pédagogie ...
Rédigé par : Erick | 17 novembre 2006 à 08h48