Les émissaires des « petits candidats » sillonnent la France en quête des parrainages d’élus indispensables pour participer à la compétition présidentielle. Les maires ruraux sont les premières cibles de ce démarchage. Et les militants tentent de les convaincre en brandissant l’argument de l’équité démocratique. Chaque courant politique aurait un droit moral à être représenté dans la course à l’Elysée. Disons-le clairement : même s’il est répandu, ce raisonnement constitue un dévoiement de l’élection présidentielle.
Celle-ci a pour raison d’être le choix, par les Français, du chef de l’Etat. Le premier tour a pour objet de sélectionner les deux finalistes. Il remplace en partie le système des primaires qui existe aux Etats-Unis. En France, c’est le premier tour du scrutin élyséen qui permet d’arbitrer les rivalités internes à chaque camp. C’est ainsi que l’électorat de droite a dû partager Raymond Barre et Jacques Chirac en 1988 ou encore Edouard Balladur et le même Chirac en 1995.
En principe, le premier tour n’est pas une tribune destinée à renforcer la notoriété d’une personnalité ou l’occasion de prouver l’audience d’un courant politique. On constate néanmoins ce type de détournement de sens au fil des scrutins. Les deux premières élections (1965 et 1969) n’ont pas posé problème. Seulement six candidats participèrent au premier tour. Le doublement du nombre des candidats, à l’élection de 1974, conduisit à un durcissement des conditions de participation au scrutin : depuis la loi organique du 18 juin 1976, le nombre d’élus parrainant une candidature a été porté de 100 à 500.
La nouvelle règle du jeu a contenu le nombre de postulants lors des trois scrutins ultérieurs (1981, 1988 et 1995) avec 9 ou 10 candidats. Mais le premier tour joue de moins en moins son rôle supposé : une majorité de candidats n’ayant aucune chance d’être élus à la tête du pays détournent entre un bon quart et un gros tiers des bulletins de vote. Le système explose même en 2002. Ce fameux 21 avril, les Français avaient le choix entre seize candidats ! On peut raisonnablement estimer que douze d’entre eux – candidats de forces marginales ou extrémistes – ne pouvaient sérieusement prétendre conquérir l’Elysée. Or ces vrais-faux candidats ont recueilli une petite majorité de suffrages. La fonction de sélection des finalistes s’est grippée. Et Jean-Marie Le Pen s’est qualifié au second tour.
On ne saurait mieux toucher du doigt le danger de faire jouer à la compétition présidentielle un rôle qui n’est pas le sien. Le problème ne vient plus des candidatures fantaisistes contre lesquelles la législation actuelle est efficace. Il tient à l’utilisation du scrutin présidentiel à des fins partisanes. Le cas le plus caricatural est celui de Lutte Ouvrière. Arlette Laguiller va vraisemblablement se présenter pour la sixième fois consécutive en 2007. Son but n’est sans doute pas de décrocher, à l’usure, le fauteuil présidentiel. LO utilise plutôt le scrutin élyséen comme une formidable opportunité de propagande.
Le PCF porte également une responsabilité historique dans l’installation de cette idée qu’une force politique ne compte que si elle est présente dans les batailles présidentielles. Les communistes se sont amèrement reprochés d’avoir laissé le champ libre à François Mitterrand en 1965 et 1974. Depuis 1981, ils ont présenté systématiquement leur propre candidat avec l’insuccès croissant que l’on sait. Et c’est le Front national qui a su, dans les dernières décennies, exploiter au mieux le tremplin présidentiel. Depuis 1988, Jean-Marie Le Pen réussit régulièrement à transformer ce scrutin en test d’audience pour ce qui lui tient lieu d’idées. D’autres forces rêvent de pareilles performances. Il n’est que de voir la bousculade pour porter les couleurs d’une hypothétique « gauche antilibérale ». Clémentine Autain, Marie-George Buffet, José Bové, Patrick Braouezec ou encore Yves Salesse sont sur les rangs.
Serait-il scandaleux que Le Pen ne puisse participer au scrutin du printemps prochain ? On sait que le leader du FN n’est pas certain de disposer des 500 parrainages nécessaires. Son absence ne lui porterait pas préjudice au regard de l’objet du scrutin. En 2002, Le Pen a administré la preuve irréfutable qu’il ne pouvait pas être élu président de la République. Demeure l’argument du respect de son influence. On peut toutefois y répondre positivement sans dévoyer l’élection présidentielle. Il suffirait d’instaurer la représentation proportionnelle aux élections législatives. Les courants minoritaires seraient enfin présents au Parlement. Ils y gagneraient une reconnaissance démocratique sans avoir besoin de parasiter le scrutin élyséen. Et chaque élection retrouverait peut-être son sens premier.
Article publié dans Enjeux-Les Echos de novembre 2006.
D' accord pour dire que la multiplication des candidatures est un phénomène abusif et assez lamentable du point de vue de "l' image". Je me demande même si une des raisons n' en est pas l' occasion de gratter quelques financements de campagne publics qui vont ensuite dans des caisses ou des poches de façon plus ou moins transparente.
La conclusion qui serait de favoriser une représentation étendue par le biais de la proportionnelle aux législatives n' est pas neuve. Mais ou mettre le curseur entre la bi-polarisation stricte et l' émiettement "ingouvernable" ? Veut-on avoir toutes les nuances de l' extrême gauche, de l' extrême droite, du centre, des écologistes, etc ... ? Est-ce que les français seront heureux d'être représentés par trente-six groupes politiques à l' Assemblée Nationale ?
L' instillation de proportionnelle style élections municipales qui permet à une majorité de se dégager est une bonne solution mais il faut être conscient qu' elle ne permet pas à tous d' être représentés. Outre qu' elle pose un problème technique qui est loin d' être anodin : scrutin d' arrondissement ? départemental ? régional ? ...
A moins aussi qu' on n' élise plus personne et qu' on colle partout des jurys populaires. Il parait que que ça irait dans le sens du progrés.
Rédigé par : Erick | 06 novembre 2006 à 11h46
Oui mais, la proportionnelle, elle n'en veut pas la classe politique ; trop contente de se partager le gâteau. Avec ce scrutin majoritaire à deux tours, l’UMP qui fait au premier tour des législatives 33,30 % des suffrages exprimés (en comptant l'abstention on descend autour de 25% du corps électoral) obtient une majorité écrasante au parlement. Alors tant que ces voleurs continueront à monopoliser la démocratie à seul leur profit les « petits » devront se battre pour exister. Je rappelle utilement que l’extrême-gauche a obtenu en totalité autour de 10 % des voix à la dernière présidentielle. Ce qui n’est pas rien.
Rédigé par : Ajamais | 06 novembre 2006 à 12h21
Bonjour,
Soit !! : faisont partager la démocratie à toutes les forces représentatives en instaurant de la proportionnelle...mais pourquoi les partis UM-PS ne le propose pas.
Pourquoi 40% de l'electorat n'est donc pas représenté à l'Assemblée ???
Je suis un électeur du Front depuis 15 ans et sachez que je ne suis pas un déçu ni un protestataire, je vote pour JMLP pour ses idées qui sont les plus proches des miennes !
Bonne journée et vivement 2007.
Rédigé par : Rouge | 06 novembre 2006 à 12h46
Ajamais,
Oui. Mais même avec une proportionnelle, il faudra que l' extrême gauche fasse 10% d' un seul ensemble et non en ajoutant les voix LO, LCR, PT et je ne sais quels autres assimilés. Même si vous ne l' aimez peut-être pas, pensez au FN qui, à lui tout seul, a fait dans les 15% (sauf erreur de ma part), ce qui pèse tout de même un peu plus.
La proportionnelle intégrale et le foutoir au Parlement, non merci.
Rédigé par : Erick | 06 novembre 2006 à 12h51
Et bien soit, Erick, surtout ne changeons rien ; continuons à croire qu’élire un président avec plus de 80 % des voix c’est très bien, surtout quant ce même président persiste à faire la politique voulue seulement par 25 % des Français, et surtout, surtout, ne nous étonnons de rien.
Pour le FN, effectivement. Soit on l’interdit, soit on lui permet d’entrer au parlement. Et pour l’extrême-gauche, même avec 5 à 6 % des voix (par formation), elle devrait avoir autant le droit au chapitre que d’autres formations comme les Verts (ou les Radicaux) par exemple qui n’ont d’élus au parlement que grâce à leur alliance avec le PS.
Rédigé par : Ajamais | 06 novembre 2006 à 14h12
La 4éme république a en 12 ans connu 2 présidents de la république élus au suffrage universel indirect. La caractéristique essentielle de cette république a été son instabilité. La cause en était l’élection à la proportionnelle des députés à l’assemblée nationale. Cette république a connu 18 chefs de gouvernements en 12 ans. Les petits partis faisaient la loi selon que les quelques députés dont ils disposaient votaient d’un côté ou de l’autre.
Le général De Gaulle a fait réformer les institutions en mettant en place des structures de nature à assurer la stabilité et la séparation des pouvoirs. La constitution sous laquelle nous vivons actuellement a été votée par 79,25% de « oui » Elle a créé l’élection du président de la république au suffrage universel direct et l’élection des députés par circonscriptions. Cette constitution a fait ses preuves. Le régime a tenu en mai 1968 malgré le fameux discours de Mitterrand à Charlety. Nous avons connu 2 cohabitations et dans chacune d’elle les chefs de gouvernements ont pu gouverner.
Il ne s’agit pas de faire plaisir aux partis mais de la stabilité du pays. Veut-on que le FN avec une trentaine de députés fasse ou défasse les lois, fasse ou défasse les majorités selon le bon vouloir de son chef qui déciderait de voter avec le PS ou l’UMP, veut-on des alliances de circonstance entre le FN et l’extrême gauche pour obtenir la même chose, veut-on créer à nouveau l’instabilité. Si oui alors effectivement recréons la proportionnelle intégrale.
En ce qui concerne l’élection présidentielle je reste dans l’esprit du Général, je ne me situe pas dans le régime des partis. Cela reste un homme ou une femme face à des électeurs, c’est pourquoi je pense que cette élection est l’occasion pour les divers courants de pensée de s’exprimer aussi ai je été scandalisé que le PS interdisse à ses élus de donner leurs signatures à d’autres courants de pensée de gauche. Si la droite à le même comportement vis à vis du FN, Jean Marie Le PEN ne pourra pas se présenter ce qui éliminera un autre courant de pensée qui même s’il n’est pas le mien et loin s’en faut à le droit de s’exprimer, de plus ce serait une grave erreur stratégique car si NS était élu président de la république il risquerait de le payer très cher aux élections législatives suivantes par le maintien systématique des candidats FN au second tour ( voir 1997). Nous vivrons alors dans une nouvelle cohabitation avec une chambre rose ce qui n’est évidemment pas le but du quinquennat.
Rédigé par : flamant rose | 06 novembre 2006 à 14h56
ok avec Flamant Rose. Excellent!
Où l'on voit aussi que NS utilisant le langage Lepennien a reussi à le légitimer encore plus plutot qu'à entamer son électorat. Pour 2002, il me semble que le résultat de ce fameux premier tour est autant du a l'abstention malgré le large choix de candidats ; autant donc au déficit de crédibilité des politiques -plus grave à mes yeux- qu'a la multiplicité des candidatures.
Rédigé par : gimik | 06 novembre 2006 à 18h39
Instaurons le parti unique et on aura encore plus de stabilité!
La proportionnelle fonctionne dans toute l'Europe sans que cela fasse de drames et je ne suis pas sûr que ce mode de scrutin soit la seule cause de l'instabillité de la 4ème république.
Enfin un système représentatif doit représenter tous les courants politiques que cela plaise ou non ; la stabilité n'est pas une fin en soi.
Si un référendum avait lieu aujourd'hui sur ce sujet il n'y aurait pas 79% de oui.
Rédigé par : bernard | 07 novembre 2006 à 07h34
Bernard,
Je ne connais pas par coeur les systèmes électoraux de chaque pays européen.
Je n' ai en tête que l' exemple de la Grande Bretagne et de l' Allemagne : scrutin uniniminal à un tour en GB, combinaison de scrutin uninominal à un tour et de proportionnele en Allemagne.
Cela fait que dans ces pays, outre une certaine tradition politique, on obtient essentiellement une bipolarisation de la représentation qui n' empêche pas cependant l' existence d' une troisième force : le parti libéral.
Comme cette structure existe, sauf erreur, dans la quasi totalité des pays européens, je doute que la proportionnelle intégrale soit trés répandue.
La stabilité n' est pas une fin en soi mais un moyen, lequel a manqué aux gouvernements de la IVeme.
Rédigé par : Erick | 07 novembre 2006 à 08h13
Je trouve cet article hallucinant!
Certains des candidats à la présidentielle n'ont pas envie de devenir président (ou n'ont aucune chance de l'être, mais l'article fait joyeusement l'assimilation)
Manifestement les français n'ont rien compris à l'objectif de la présidentielle . Ils ont eu tort de voter pour des candidats qui n'avaient rien à faire dans le srutin "Or ces vrais-faux candidats ont recueilli une petite majorité de suffrages."
Et il y a eu un taux d'abstention record
Et il y a eu près d'un million de votes blancs, un milion de citoyens qui ont pris la peine de se déplacer pour dire qu'aucun des 16 cndidats en présence, reflétant pourtant tout l'arc en ciel politique, ne leur convenait
Ce vote a montré que notre démocratie est malade, et vous proposez de casser le thermomètre!
Avec en plus une solution peu convaincante : de la même manière que vous dites qu'Arlette ne veut pas être élu, vous pourriez dire que le comportement des élus d'extrème gauche quand il y en a prouve qu'ils ne veulent pas participer aux choix législatifs
Notre pays est malade de l'immobilisme de sa classe dirigeante, qui a préféré acheter la paix sociale et ses réélections plutôt que s'attaquer courageusement aux réformes et trouver des solutions aux problèmes de notre pays.
Le changement de génération en cours au PS et à l'UMP semble prouver un petit mouvement, à mon avis extrèmement insuffisant, si l'on en juge par le renouvellement des candidats de l'UMP par exemple.
Ce sont les français qui payent cette mauvaise gestion, mais ce n'est pas en refusant de voir leur mécontentement qu'on traitera le problème
Vouloir empêcher JMLP (dont je ne suis absolument pas proche, faut il le préciser?) d'être présent à ces présidentielles, est non seulement un mépris de ses électeurs et de la démocratie, c'est de la folie furieuse. Veut on des émeutiers en plus?
Rédigé par : verel | 07 novembre 2006 à 08h33
Si on veut éviter la multiplication des candidats, il faudrait peut-être d'abord que l'assemblée nationale ne représente que 40 % des inscrits. Tans qu'un dose de proportionnelle conséquente ne sera pas instillée pour les élections législatives, il y aura toujours multiplicité des candidats. Mais il faudrait peut-être aussi que l'on supprime l'élection du président de la République au suffrage universel direct, dernier archaïsme subsistant de la monarchie.
Rédigé par : 2007 sans Sarko | 07 novembre 2006 à 09h51
2007 sans Sarko.
"Si on veut éviter la multiplication des candidats, il faudrait peut-être d'abord que l'assemblée nationale ne représente que 40 % des inscrits."
Pouvez-vous élaborer SVP ? Il y a à la fois une logique et un mécanisme qui m' échappent.
"Tans qu'un dose de proportionnelle conséquente ne sera pas instillée pour les élections législatives, il y aura toujours multiplicité des candidats."
Ah bon ? Je croyais que la proportionnelle produisait l' effet inverse ...
"Mais il faudrait peut-être aussi que l'on supprime l'élection du président de la République au suffrage universel direct, dernier archaïsme subsistant de la monarchie."
Tout au moins en France, la monarchie était héréditaire, pas élective. Par quoi remplaceriez-vous le suffrage universel ?
Mais je marche, je marche ... Vous plaisantez, n' est-ce pas ?
Rédigé par : Erick | 07 novembre 2006 à 10h13
Effectivement, penser le premier tour comme une plateforme de l'expression de toutes les sensibilités citoyennes a quelque chose de crétin et de potentiellement dangereux. Cela condamne les candidats, même si ceux-ci n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux mêmes, à leur parti, et à leur pratique calamiteuse de la gouvernance depuis 25 ans, à obtenir de mauvais scores au premier tour. Une situation où même un fois élu, on n'en finit pas dans le débat public de tergiverser sur la "légitimité" du vainqueur. Bref le village gaulois par excellence.
On reste en effet sidéré que chacun y aille du pointage de museau pour se frotter au scrutin populaire, comme pour exister et être au monde, sans avoir d'ailleurs esquissé le moindre programme de gouvernement détaillé. Mais là c'est les votants, libres bien sûr, à qui on renverra la patate chaude, sur lesquels on peut s'interroger quant à leur "compréhension" des institutions républicaines. Mais chacun sa route, chacun son chemin.
En revanche, on se demande pourquoi ici sur le fil de la discussion, comme ailleurs, une dose de proportionnelle ne pourrait être instillée, comme le suggère Eric Dupin. Une "dose" ne signifie pas renouer avec la pétaudière de la IVème république, mais dégager des majorités stables, tout en assurant la représentation des opinions citoyennes. C'est donner la majorité au PS ou à l'UMP, soyons clair, mais c'est permettre aussi aux députés frontistes, écologistes, et pourquoi pas si la spirale du déclin s'arrête, des communistes de faire entendre les voix qu'ils représentent. S'arcbouter sur un système purement majoritaire, c'est prendre le risque d'accentuer plus avant, le ressentiment et le rejet d'un jeu républicain, vécu comme tronqué et inique.
Au delà des éditoriaux ambiants fixés sur les candidats, et les candidatures, probablement guidés par l'actualité socialiste du moment, on s'étonnera que projets et programmes ne soient pas sur le devant de la scène, car le fond devrait être la principale préoccupation du monde citoyen. En fait un peu comme ça se passe chez nos voisins.
Gardons espoir une fois le candidat PS désigné et le projet UMP démoulé que cela devienne LE sujet jusqu'en avril 2007. Pour l'instant, cela tient plutôt du loft et la star ac mélangé. Soit de la daube !
Rédigé par : Matéo | 07 novembre 2006 à 12h57
Sans doute Matéo n’avons nous pas eu la même lecture de l’article de Eric Dupin qui dit je le cite « Il suffirait d’instaurer la représentation proportionnelle aux élections législatives « et que vous traduisez par « une dose de proportionnelle ne pourrait être instillée, comme le suggère Eric Dupin « A moins de n’avoir pas bien compris qu’il y avait une suggestion de sous entendue auquel cas je fais mon méa culpa Eric Dupin ne parle pas de dose mais bien de représentation proportionnelle donc intégrale c’est pourquoi j’ai écrit « veut-on créer à nouveau l’instabilité. Si oui alors effectivement recréons la proportionnelle intégrale. ».
Rédigé par : flamant rose | 07 novembre 2006 à 19h27
Exact Flamant Rose, dont acte.
Rédigé par : Matéo | 08 novembre 2006 à 12h35
"En 2002, Le Pen a administré la preuve irréfutable qu’il ne pouvait pas être élu président de la République."
Cette evaluation est-elle "irrevocable" ? En tout cas, je ne la partage pas et je pense en ce qui me concerne qu'un nouveau second tour du type 2002 pourrait avoir une toute autre issue que le precedent. En revanche, si preuve irrefutable il y a, c'est celle de l'incapacité de la classe politique francaise, et donc par la meme des partis dominants et de leurs leaders, a gerer ce pays de facon satisfaisante depuis deux decennies.
Rédigé par : DavidG | 09 novembre 2006 à 20h12
un debat sur le fond...
mais n est ce pas ce que l on souhaite eviter, dans un pays qui cache l information a ses citoyens car ils risqueraient de mal voter??
les petits partis feraient et deferaient les alliances...
en gros on leur reprocherait de representer la diversite d opinion des francais, de voter en fonction de l ordre du jour plutot que des consignes de vote... pensez vous, ils risqueraient meme peut etre de voter selon leurs... idees?
une alliance entre les extrems:
si cela devaient arriver(et ca arrivera) ce seraint la plus belle preuve que les partis de la majorite son t totalement coupes de la realite pour qu ils se mettent a dos des gens qui n ont rien en commun.
vos opinions, messieurs, ne font que peu de cas des electeurs. en effet il ne faut pas oublier que les candidats ne sont petits que si personne ne vote pour eux, y compris au premier tour. et si les gens ne votent pour eux que pour prouver leur desaccord avec la politique des grands partis, personne ne s inquiete donc de la legitimite de ces "grands" partis?
voyons messieurs. si on y va par la...
si la france va mal, autant la changer.
si les francais votent mal, autant les changer.
comprenne qui voudra.
Rédigé par : thibault | 21 novembre 2006 à 21h43
precisions
si les "grands" partis sont denommes ainsi, c est qu ils recoltent une grande proportion des voix au second tour. forcement...
mais qu en est il? au premiers tour des elections ou peuvent se presenter de nombreux courants d opinions, les francais peuvent ainsi se laisser aller a leurs envies. on les accusera de papilonner parce qu ils savent que les candidats ne passeront pas au second tour.
quand bien meme: ils n'ont pas envie non plus de ces "grands" candidats. ceux ci ne recoltent tout au plus que 20-30% des suffrages. soit a peu pres autant que les "petits" partis a gauche et a droite. mais leurs "petits" electeurs sont bien obliges de voter parfois contre leurs idees au second tour, qui affirmerait que l on est elu avec le soutien inconditionnel de la majorite des voix du peuple quand on a la majorite relative au second tour d une election legislative?? ou que chirac est soutenu par 80% des francais suite a son election???
si les grands recoltent autant a la fin, n est ce pas a cause d un effritement des suffrages? tout le monde sait qu entre les inscrits et les votants, il y a un gouffre. va t on forcer les gens a voter pour des gens qui ne leur plaisent pas? sans compter qu entre les votes blancs et nuls, les exprimes se voient ainsi encore bien amputes de nombreux refractaires au systeme des partis. on arrive a une situation ou les partis sont elus avec dans le meilleur des cas la moitie des voix qu ils croient rellement avoir. peut on encore dire qu il sont en place par la volonte du peuple?
lorsque les modes de scrutin designent un pourcentage des inscrits et non des exprimes pour atteindre un quelconque seuil dont le chiffre ne parait pas ahurissant, celui ci n est quasiment jamais atteint. lorsque il faut 10 % des suffrages exprimes ou 10% des inscrits pour etre au second tour, ce n est vraiment, vraiment pas la meme chose. c est la reconnaissance implicite par les grands partis(qui font les lois electorales a leur convenance, et dans leur inrteret) que l on est grand que par les suffrages des inscrits... cela leur ote d autant plus leur propre legitimite.
les francais se desinterresse de la politique, et quel qu en soit la cause, sur laquelle on peut gloser a l envie, le fait est que les elus ne sont pas representatifs d 'autre chose que leurs electeurs, point barre. et encore, ils ne representent en tout point que leurs electeurs du premier tour.
comment s etonner que les majorites elues subissent un vote sanction de la part d electeurs decus, et ce... a quasiment chaque scrutin??
n oublions pas qu il existe des moyens de faire pression sur les candidats trop peu representatif: entre autre, le non remboursement de la campagne par l etat si le resultat final est de moins de 5%. c est beaucoup plus dissuasif que les 500 parrainages que l on ne perd rien a aller chercher (ou un peu d essence des militants).
comment expliquerait on qu on arrive a obtenir des parrainages pour des gens qui vont se ruiner dans une campagne non remboursee, alors que certains qui sont quasiment sur de passer au second tour risquent de se voir barrer la porte du premier? pour eux (enfin, lui) le risque financier est de ne pas avoir les 500 signatures, et en aucun cas les 5%, assures.
les frais ne lui seraient alors, forcement, pas rembourses, mais ils seraient portant bien reels a 3 semaines des elections, au summum de la campagne.
on met le doigt sur un autre probleme: ces parrainages ne seront reellement connus que juste avant la campagne. les autorites(conseil constitutionnel) ont tres peu de temps pour les valider. d autant plus que des allers retours dans les mairies peuvent etre utiles, les imprimes etant souvent imprecisement renseigne par des maires qui n ont, forcement, pas l habitude de ce document administratif.
ce traitement de derniere minute evite que les maires ayant donner leur approbation 6 mois plus tot ne soient plus en accord avec leur petit protege, mais cela introduit une incertitude enorme, et ne permet de debuter la campagne officielle que tres tardivement.
d autant plus en decalage d avec la realite quand on sait que certains sont en campgne toute l annee, voir toutes les annees depuis leur arrivee au ministere... ou celui d avant...
Rédigé par : thibault | 22 novembre 2006 à 05h46
enfin on nous parle d instabilite, de IVeme...
mais alors tous nos voisins sont des quatrieme republique en puissance! la IV eme a pris place dans une epoque trouble, ou seuls les regimes autoritaires fonctionnaient. c est bien ce qu a essaye de faire de gaulle avec la veme , un regime semi-autoritaire.
nos chers voisins arriveraient a gouverner a trois partis, et nous en seriont incapables? ils ont pour la plupart des elections legislatives en proportionnelle partielle, d une maniere ou d une autre.
ils forment meme, heresie en france, des gouvernements "multipartites". peut etre que les ideologies y sont moins ancrees qu en france, ou alors... peut etre les partis acceptent ils de parler d une seule voix lorsqu ils sont d accord, au lieu de preferer l opposition systemeatique?
l ideologie n explique pas tout. les ideologies sont mortes depuis bien longtemps. ne prend on pas le pouvoir desormais pour une fin en soi, n est on pas pret a toutes les compromissions pour le garder? plutot que de voter pour ses idees(qui oseraient en avoir,aujourd hui, cela risquerait de choquer ses adversaires), on vote pour... faire comme les autres. comment imaginer apres tout que des ideaux puissent etre soutenus par des gens elus, au second tour, par des gens n ayant pas les memes qu eux?
n oublions pas qu en france, on elit pas des partis, mais des hommes. ne peuvent ils avoir une opinion par eux memes? ce ne sont pas des listes pour lesquelles on vote, alors pourquoi les partis auraient ils une importance superieure aux individus apres tout? doivent ils etre une fin en soi, ou doivent ils federer des gens ayant des idees proches?
est il normal que des consignes de votent soient donnees pour positivement n importe quoi, uniquement dans le but de detruire les projets de l adversaire, y compris si l on est d accord avec lui? et que se passe t il si des dissidents osent voter un texte avec lequel tout le monde est d accord, mais qu il est interdit de voter car on est dans l opposition? il se font rappeler vertement a l ordre.
comment ne pas comprendre alors qu il y ait un absenteisme delirant dans les assemblees, ou les individus ne peuvent voter selon leurs desirs? pourquoi des lois sont vote en presence d une trentaine de deputes, et qu elles nous sont presentees comme emises par les reprensentants du peuple(qui, on l a vu, sont deja elus de maniere bien peu representative)
comment imaginer dans ce contexte qu une loi proposee par un parti extreme, avec laquelle le peuple est d accord, puisse etre ratifiee par une assemblee, quand bien meme les partis la constituant etaient eux memes sur le point d en presenter une similaire? non , il faut que la posterite retienne que cette loi est estampillee par son propre parti, et nul autre.
les parlementaire de nos voisins doivent donc bien souffrir, eux qui sont obliges, a leur corps defendant, de voter leur approbation a leur gouvernement de coalition. le dechirement interieur doit etre intense,il est meme etonnant dse ne pas constater plus de suicides chez eux qui sonr pourtant elus... sur des listes.
dans l hexagone on en arrive a une etape suivante de la limitation de la representativite de l executif: le gouvernement n est pas choisis pour representer le parlement, mais uniquement dans les amis (politiques, ou amis tout court...)du chef du gouvernement, lui meme designe par... (roulemt de tambour) le president. qui a une importance demesuree pour une democratie parlementaire moderne. et apres, on s etonne que les politiques ne briguent preferentiellement ce poste.
n oublions pas l inutilite quasi totale du president de la republique chez nos voisins. c est une sorte de ministre des affaires etrangeres bis, dans le meilleur des cas. comment s etonner apres que l election presidentielle francaise soit une exception, alors que le poste lui meme en est une.
et sur l argument qui veut que certains candidats ne veulent ou ne peuvent etre elus, cela est un deni de la democratie. si c etait vrai (et ca l est peut etre partiellement) cela illustrerait comme la possibilite d acces aux responsabilites n est pas egalitaire. cela signifierait que la resignation face a l adversite est devenu une reaction logique dans nos societes de moin sen moins democratiques.
comment imaginer qu un seul de ces candidats refuseraient le fauteuil qui leur serait donne? oui c est improbable qu ils le soient, mais non, ce n est pas une raison pour refuser de l envisager. les oeilleres sont ce qui detruit notre societe, en cette epoque ou les pensees nous sont imposees plus que proposees. peut etre comme chaque epoque me direz vous.
ce qui est reproche a ces petits, c est de se focaliser sur une partie de la societe. de n avoir un programme que limite a certains aspects des responsabilites qui seraient les leurs s il setaient elus, et de manquer d opinion sur les reste, voire de ne representer qu un corps de la population , un lobby. certes.
mais ceci appele deux reflexions: tout d abord des opinions, ils en ont autant que les autres francais, elles ne sont cependant pas gravees dans le marbre comme celle des grands partis (qui en changent pourtant regulierement).il sgouverneraient sans ides preconcues... peut etre penseraient ils meme comme le peuple, les heretiques! quel populisme demagogue de penser comme cette masse crasseuse qui forme le selecteurs apres tout.
deuxiemement ces partis qui representent un groupe d opinion ne font que ressentir que ce groupe d opinion n a plus pour possibilite que de se presenter contre les partis pour etre represente. ces tla preuve qu une partie de la population ne se sent pas ecoutee par les partis sense la representer.
car qui croira que les lobbys genant sont ceux ci? ne serait ce pas plutot ceux qui sont sur represente dans les partis classiques, ou dont on nentend pas parler? les concessions extremes qui sont faites a certains autres pour eviter une scission ne sont elles pas une preuve que ces candidatures sont justifiees, voire une marque de la bonne sante de notre democratie?
la peur des candidats dissidents pousse certains a ceder des circonscriptions aux differentes composantes de leur mouvement, comme un simulacre de proportionnelle. circonscriptions qui donneront des deputes qui, une fois elus, seront totalement infeodes aux partis qui les auront adoubes. comment s etonner que certains se pretendent au centre, et pret a s allier avec ceux qui leur offriront les plus importantes concessions, et ne voter plus que dans ce sens, pour etre sur de perdre ce dernier semblant de liberte que leur non alignement leur procurait, et en lequel les electeurs auront pu croire.
si un candidat perd les elections, il n a pas montre l impossibilite d etre elu. il a amontre l improbabilite d etre elu, nuance. une demonstration d impossibilite requiert une bien plus grande notion d absolu que celle-ci.
si cette election ne fesait pas de doute, pourquoi alors aurait on parle de seisme dans certains milieux(les seuls a etre perdants)? et si un candidat ne prouve seulement que sa capacite de nuisance, comme disent certains, c est que de son point de vue il avait avantage a montrer sa capacite a creer un contre pouvoir. tout est affaire de mots. ne serait ce pas occulter l avis des electeurs que de nier la realite du resultat de la tribune qui l eur etait offerte?
quand a la mobilistation au second tour, on en revient au phenomene d opposition des formations politiques entre elles. qui pourrait croire qu on a mobilise plus pour un candidat.. que contre un autre? ce fesant en validant la realite de la capacite de ce candidat a emouvoir les foules, car lorsque l on mobilise autant, cela n est que le reflet de l importance du debat suscite par ses opinions.
oui, opinion, le mot fait peur. c est la grande absente des debats. plus aucun electeur ne vote pour ses idees, ou si peu. on vote pour la represnetation fantasmee du graoupe politique ou de l homme. toute tentative de recentrer les debats sur le fond est noyee dans l oeuf par des campagnes, positives ou negatives, sur la forme. encore une difference d avec nos voisins. le francais est il plus supericiel, plus endoctrine, l a ton detourne sciemment de la politique?
quoi donc, au final, fait peur aux grands? la montee de l extremisme? qu un candidat sans reel programme soit portees aux nues? ceci ne s appliquent pas aux extremes, puisque des programmes, ils en ont, et a loisir. on leur reprocherait meme d en avoir trop, d idees.
non, ce qui pousse les grands a militer pour la restriction des candidatures est tout simplement la peur de perdre leur place artificielle, si jamais les electeurs avaient l outrecuidance de voter pour leur candidat prefere. ne savent ils pas, les boeufs, qu au second tour on ne leur laissera pas le choix? pourquoi s obstinent ils a voter plus pour un candidat auquel ils croient, au lieu de voter pour un candidat qui a le droit d etre elu au second tour? ce qui est relatif, ce droit peut etre retire par les medias d un instant a l autre a tout candidat n ayant pas prouve qu il allait dans le sens que l on cherche a lui imposer.
Rédigé par : thibault | 22 novembre 2006 à 07h44
Moi j'en connais deux de faux candidat, sauf que eux, ils sont un peu plus sérieux (dans leurs domaines, cela va sans dire):
www.desirdhenri.fr et brunocandida.com
je les verrais bien s'affrontant au 2ème tour, moi!
Rédigé par : Joe | 27 février 2007 à 16h31