C'est plus fort que lui. Jean-Marie Messier ne peut rien faire d'autre que de jouer au Monopoly de l'hypercapitalisme financier. L'ancien "maître du monde" autoproclamé replonge dans la drogue des fusions-acquisitions. L'homme qui a précipité Vivendi dans une quasi-banqueroute (14 milliards de dollars de pertes en 2001) en procédant à quelques 77 milliards de dollars d'acquisitions s'est reconverti - si l'on ose dire - dans le conseil aux entreprises qui veulent acheter et restructurer. Avec son culot proverbial, Messier assure que ses échecs passés garantissent le sérieux de ses avis. Il saurait désormais ce qu'il ne faut pas faire...
Apparemment, cela marche (lire l'article sur le site de l'International Herald Tribune). Il a déjà prodigué ses sages conseils à Lagardère, Schneider Electric et PPR et plusieurs grandes sociétés internationales de capital investissement comme Clayton, Dubilier & Rice. J2M prévoit de doubler les effectifs de sa petite entreprise new-yorkaise. Le business des fusions-acquisitions se porte, il est vrai, à merveille: 2,9 trillions de dollars par an. L'anthropophagie capitaliste a de l'avenir. Ses serviteurs sans scrupule aussi.
Messier aurait dû être condamné à 25 ans de prison comme l'un des anciens dirigeants d'Enron...
Rédigé par : Largo | 10 novembre 2006 à 12h31
En France quand on est dans le la bulle, c'est pour l'éternité.
Rédigé par : GED | 10 novembre 2006 à 13h09
Qu' est-ce qui est visé dans ce bulletin ? Le principe de la fusion-acquisition ? Le métier d' expert conseillant les entreprises concernées ? JM Messier en tant qu' individu ?
Technique de l' amalgame ?
Rédigé par : Erick | 10 novembre 2006 à 14h06
Il est quand même le seul a avoir prédit à l'époque la convergence numérique que l'on connaît aujourd'hui...Il était simplement en avance sur son temps.
Rédigé par : Ben | 10 novembre 2006 à 17h36
Eric,
A propos de l’affaire Vivendi, il convient de faire la précision suivante : entre la faillite et la quasi-faillite, il y a une différence qui n’est pas mince. C’est un fait, Vivendi était en difficulté, en raison d’une politique d’acquisitions coûteuse, et d’un endettement massif. Mais l’entreprise n’a jamais vraiment été au bord de la faillite. D’ailleurs, elle a obtenu assez facilement (je veux dire sans incitation de l’État) les soutiens bancaires nécessaires à son redressement. Tout simplement parce qu’en face de ses dettes elle avait de vrais actifs (seul problème: ils ne produisaient pas assez de “cash flow” par rapport aux frais financiers). En fin de compte, le redressement de l’entreprise a été assez rapide, après, il est vrai, une sérieuse crise d’amaigrissement. Quelles que soient les fautes de Messier, rien à voir donc avec les cas Alsthom en France, et Enron aux États-Unis. Cela n’a jamais été dit en France, où on préfère accabler les vaincus, après les avoir encensés.
Finalement, il y a une vraie humanité chez les Américains. Ils comprennent qu’on puisse faire des erreurs, et ils ont tendance à penser que quiconque a connu un échec cuisant en a tiré les leçons. As-tu quelque chose à redire à cela ? Et la leçon de l’affaire Vivendi, c’est que Messier est probablement meilleur dans l’activité de conseil en rapprochements capitalistiques (où son côté créatif peut faire merveille), que dans la gestion d’une grande entreprise (où sa folie des grandeurs le rend incontrôlable). C’est le sens de l’excellent article que tu nous a communiqué.
Bien amicalement.
René Fiévet
Rédigé par : René Fiévet | 10 novembre 2006 à 17h43
Mmm... Je crois qu'après l'excellent prêche de René Fievet, la sainte messe est dite et que le RP ED peut clore la note, non ?
(Bon, je dis ça je dis rien...)
Rédigé par : Soeur MST | 10 novembre 2006 à 18h20
Mmmm... Je ne pensais pas que mon post aurait autant d'efficacité qu'une rafale de chapelets ! Essayons de relancer la machine avec quelques gouttes d'acide sur le grand copain de l'hypercapitalisme : l'hyperlibéralisme.
En soulignant qu'il est à géométrie variable, car nos libéraux sont pour la liberté de délocaliser leurs usines chez les bougnoules* histoire de gagner plus, mais contre la liberté pour ces mêmes bougnoules de se délocaliser chez nous histoire de gagner plus.
* Précision : cette appellation méprisante est la leur, pas la mienne…
Rédigé par : Soeur MST | 12 novembre 2006 à 09h37
Ma Soeur,
Heureusement que les religieuses n' ont pas encore le pouvoir de célébrer tous les sacrements. En unissant capitalisme et libéralisme, j' ai peur que vous favorisiez une alliance dans l' ignorance de ce qui les différencie.
Je crains aussi que l' enflure verbale vous prive bientôt d' une expression compréhensible par tout un chacun. Alors qu' on est pas vraiment sorti du politiquement et socialement correct, vous collez déjà de "l' hyper" un peu partout. Qu' allez-vous trouver par la suite ?
Rédigé par : Erick | 13 novembre 2006 à 09h02
Monsieur Dupin
Et si vous vous limitiez à ce que vous savez?
Rédigé par : lefunambule | 13 novembre 2006 à 09h49
Erick,
Que vais-je trouver pour la suite ? Ceci :
- A ma souvenance et Dieu me chatouille, je ne vous ai jamais repris personnellement sur votre style, j'aimerais que vous ayiez la correction d'en user de même avec moi.
- Dans la série "je cafte", je vous rappelle que le mot "hypercapitalisme" a d'abord été employé par le maître de céans (et hop, une petite couche d'enflure verbale". Comme c'est ce pécheur qui m'a donné le mauvais exemple, je vous suggère d'aller le confesser en premier.
- De nature curieuse et ouverte, qualités que je vous souhaite, j'attends que vous nous expliquiez ce qui différencie libéralisme et capitalisme.
- Et comme l'opinion d'autrui m'intéresse, je désire la vôtre sur le paradoxe du "liberté pour les entreprises, oui, liberté pour les hommes, non".
Avec ma bénédiction anticipée.
Rédigé par : Soeur MST | 13 novembre 2006 à 10h28
Il me semble que capitalisme et libéralisme se différencient sur la nature de la réalité qu'ils recouvrent. On peut avoir capitalisme sans trop de libéralisme (la Chine ?) mais on ne peut avoir de libéralisme sans capitalisme. Le capitalisme recouvre plus le fait d'avoir des acteurs "privés" avec des statuts d'entreprises (SA, SARL) basée sur le capital justement, et dont la logique est le "profit maximal". Mais les relations entre ces acteurs privés peuvent être régulées ou pas par l'Etat. Le libéralisme est plus général, contextuel, c'est lié à l'ouverture ou pas des marchés, l'absence ou pas de régulation étatique, etc.
Mais je peux me tromper...
Rédigé par : eczistenz | 13 novembre 2006 à 10h53
"Le capitalisme recouvre plus le fait d'avoir des acteurs "privés" avec des statuts d'entreprises (SA, SARL) basée sur le capital justement, et dont la logique est le "profit maximal"
Disons dont la logique (aux termes du droit) est la réalisation de bénéfices. Petite modification terminologique.
Rédigé par : Matéo | 13 novembre 2006 à 11h41
Le libéralisme est une philosophie de la vie en société dont le but est la valorisation de la personne humaine et des libertés individuelles. Le capitalisme est un système ou un régime économique des entreprises et de production de richesse avec du capital. Faire la distinction entre les deux est essentiel puisque l’on a d’un côté une philosophie et de l’autre un système c’est à dire un fait de société ce qui n’a rien à voir même si chacun peut démontrer qu’un régime capitalisme peut être plus ou moins libéral. Mais sur un blog c’est une idée difficile à développer
Rédigé par : flamant rose | 13 novembre 2006 à 12h09
Et c' est au nom du libéralisme que se sont par exemple dévelopés aux Etats-Unis (nation de haute réputation capiliste) des instruments tels que les lois anti-trust ou la "Class Action".
Rédigé par : Erick | 13 novembre 2006 à 14h27
Pardon ! ""... réputation capitaliste", of course !
Rédigé par : Erick | 13 novembre 2006 à 15h56
Ci-aprés le lien pour le blog VLR qui semble assez peu fréquenté (normal, il est de droite). Il contient des articles intéressants (voir notamment « Libéralisme, Etat et Nation »).
http://vivelarepublik.blogspot.com/
Rédigé par : Erick | 13 novembre 2006 à 16h06
Merci aux Frères Eczistenz, Matéo et Flamant Rose d'avoir rempli mon bénitier. Je ne viens pas sur les blogues seulement pour déconner, je viens aussi pour m'instruire.
Dommage que Frère Erick, à qui j'avais posé la question, n'ait pas eu le temps de se joindre à leur pieux concile !
Rédigé par : Soeur MST | 13 novembre 2006 à 17h55
Et pour le paradoxe du "liberté pour les entreprises, oui, liberté pour les hommes, non", que disent mes bien chers frères ?
- Heu... pas le temps, ma Soeur, on a une paire de boeufs à essayer...
(Parabole du festin dans l'Evangile de Saint... - aidez-moi, Trésor de bienfaits, au lieu de ricaner.)
Rédigé par : Soeur MST | 13 novembre 2006 à 18h01
Erick
Les " class actions " n’existent pas seulement aux états unis, ce phénomène de masse se pratique depuis plusieurs années en Grande-Bretagne ou encore au Québec.
j’ignore comment ce terme peut se traduire en français mais chez nous les class actions ont leur pendant. Il y a eu récemment des actions mettant en cause la SEITA et je crois que c’est la CGT qui a entrepris des démarches auprès des tribunaux pour défendre ceux que l’on a surnommés « les recalculés des Assedic », on voit de plus en plus les associations de consommateurs défendre plusieurs centaines de dossiers, les familles de victimes créent des associations. Je crois que dans les années à venir il va être de plus en plus difficile d’échapper à ce phénomène car se défendre seul même lorsque l’on a raison coûte très cher.
Quant à la loi antitrust elle a été faite mais vous le savez pour éviter l’abus de position dominante. Par exemple microsoft avait une position déloyale envers ses concurrents en ayant instaurer un système dit de « marges arrières » qui faisait que les fabricants de PC n’installaient que le système window au détriment d’autres systèmes parfois plus performants et moins coûteux, je pense en particulier au système linux. Les marges arrières existent en France dans tous nos hypers marchés, d’ailleurs de temps en temps cela revient sur le devant de la scène car les marques qui ne pratiquent pas ou qui ne peuvent pas pratiquer ce système ne peuvent pas lutter.
Le lien ci dessous vous permettra d’avoir accès au magazine Reflets ESSEC n°59 consacré aux marges arrières.
http://www.esseclive.com/diplomes/reflets-essec-magazine/reflets-essec-magazine-n59/rem-59-marges-arrieres.htm
Rédigé par : flamant rose | 13 novembre 2006 à 18h18
Saint Emilion, ma soeur, excellent avec la côte de boeuf
Rédigé par : Trésor de bienfaits | 13 novembre 2006 à 19h49
La Class Action à la française ("Action juridique groupée" ?) n' existe pas encore et fait actuellement l' objet d' un projet de loi.
Son intérêt est de permettre à une association de consommateurs d' intenter une action en justice aux profits des consommateurs sans que ceux-ci aient à porter plainte individuellement (les associations, jusqu' à maintenant, n' intervenant que pour réunir l' ensemble des dossiers et en assurer la "logistique"). Il suffira aux personnes concernées, en cas de décision favorable des tribunaux de démontrer qu' elles sont dans la situation invoquée par la plainte.
Rédigé par : Erick | 14 novembre 2006 à 09h20