Ségolène Royal est sans doute irritante mais elle rafraîchit singulièrement le débat politique. Alors que ses camarades socialistes agitent leurs moulins à prière, elle force l'attention par des prises de parole qui respirent une insolente liberté de jugement. Après l'option d'une ferme rééducation pour les jeunes délinquants, la candidate en vue présente une analyse de la réalité sociale de la France qui vaut le détour.
Les médias en ont essentiellement retenu son jugement "mitigé" sur les 35 heures. Royal ose dire tout haut ce que les socialistes avaient découvert après le 21 avril 2002 avant de l'oublier: cette baisse du temps de travail s'est payée, surtout en bas de l'échelle sociale, d'une flexibilité et d'une intensité accrues sans parler des salaires comprimés. Ce simple diagnostic réaliste lui vaut les cris d'orfraie de cette gauche qui préfère se prosterner devant les symboles plutôt que de se frotter aux faits concrets.
Intitulé "Les désordres de l'emploi et du travail", la première mouture du deuxième chapitre du livre de Royal n'a rien d'un catalogue de propositions. Curieusement, sa manière de brosser le tableau de la situation actuelle, avec force exemples et références aux travaux les plus récents, n'en suggère pas moins une approche politique originale. Celle-ci mêle une tradition de gauche - une vive indignation face aux inégalités et aux privilèges - avec un pragmatisme régulateur - misant sur les marges de liberté des décideurs économiques et politiques. De quoi nourrir le débat.
En gros, agiter suffisamment d'air pour se faire remarquer, mais surtout ne pas faire de propositions veritables, qui par definition seraient trop choquantes. De la politique politicienne standard...
Rédigé par : Lazar | 05 juin 2006 à 20h13
Fraiche mais fragile...
Je la sens convaincue, décidée, mais un peu fragile face aux attaques. Ségolène Royal, me donne l'impression, peut-être à tort, d'être moins partisanne, et moins adepte du prêt à penser de ces supers militants que son devenus les ténors du Ps.
Mais cela crée une fragilité chez elle, qui pourrait lui nuire, en lui mettant une pression suplémentaire, car elle semble parfois sur la défensive, comme ce soir au jt sur France 3.
Rédigé par : noop | 05 juin 2006 à 20h45
Que ce soit Royal ou Tartempion ou Machintruc, le temps était long pour entendre quelqu'un du PS pour (oser) dire que les 35 heures (qui partaient d'une idée généreuse) ont fait plus de mal que de bien...il n'y a eu que les cadres sup qui ont fait vraiment profité (à avoir plein de RTT à ne pas savoir qu'en faire) et ils ne sont pas vraiment la clientèle du PS....
c'est beaucoup plus dur de se remettre en question mais on y vient petit à petit...mais en attendant, que de temps perdu et je le crains irratrapable pour 2007....bon, au PS, ils peuvent toujours rêver pour la présidentielle de 2012....
Rédigé par : n.eric31 | 05 juin 2006 à 21h00
(Désolé, ni fraîche ni fragile. Googlez "Bernard Hanse".)
Prenons une de ses propositions : un surveillant par classe. Ça va vous surprendre : je ne suis pas contre, quand je vois toute l'énergie que je mets à veiller à ce qu'on m'écoute, malgré mon autorité acquise et des élèves plutôt normaux, énergie que je prélève sur celle consacrée à l'acte d'enseigner proprement dit.
Mais attendez, il y a des dizaines et des dizaines de milliers d'enseignants en France. Multipliez par deux, et cherchez avec quel argent vous allez payer tout ce monde. Je ramasse les copies dans vingt minutes, deux points de moins pour fautes, ratures ou écriture illisible.
Rédigé par : PMB | 05 juin 2006 à 21h19
Ma parole, Eric, tu es devenu plus royaliste que la reine!
Rédigé par : P.R. | 05 juin 2006 à 21h44
Bon, mon cher Pascal, j'avoue un petit moment de faiblesse ségoléniste ;-) C'est vrai que j'ai du mal à stabiliser mon jugement concernant la dame comme le lecteur attentif de ce blog aura pu le constater ! Ségolène Royal incarne à merveille le triomphe d'une démocratie people et sondagière qui a tout pour me hérisser le poil. Sa stratégie marketing flirte avec la plus belle démagogie. Mais voilà, elle fait incontestablement bouger les lignes. Pour maladroites qu'elle soient, ses prises de positions me semblent utiles au débat. Et ce qu'elle raconte ces temps-ci contraste fort heureusement avec une prose de gauche rituelle et abstraite. Voilà...
Rédigé par : Eric Dupin | 05 juin 2006 à 21h54
- Bon, vérif faite, seules les classes dificiles seraient concernées. Eh ben je me décrète "classe difficile", et j'embauche d'autorité Marie-Ségolène comme surveillante, elle fera très bien l'affaire.
Et au moins, pendant ce temps-là elle embêtera pas les zéléphants roses qui font rien qu'à être très tristes. Le plus rose si pas le plus triste c'est Jack Lang-de-Blois : il faut lire (tenage de côtes assuré) son interview par Merchet sur libe.fr, où il dénonce "la fantasia des egos" au PS.
Et c'est lui qui le dit : lisez cette interview, et comptez le nombre de fois où il dit "je". Je ramasse les copies en 2007.
Rédigé par : PMB | 05 juin 2006 à 22h20
@ PMB:
en France, on n'a pas d'argent mais des idées...alors pour les surgés, on en trouvera...pas d'angoisse pour ça....vive le système D
J'ai une idéé:il suffit de demander aux protagonistes des fameuses frégates de Taïwan un peu d'argent planqué aux Iles Caïman...(Rmq: le nom des fameuses îles est un aveu)
Rédigé par : n.eric31 | 05 juin 2006 à 22h20
Je n'ai pu regardé ce soir l'interview de France 3 et surtout la question qui tue : "60%des français vous soutiennent, mais 50% considèrent que vous n'incarnez pas les valeurs de la gauche, qu'en pensez vous ?"
Est-ce qu'elle a lu ses fiches pour répondre?
Rédigé par : gerard | 05 juin 2006 à 22h28
Il est vraiment VRAIMENT temps d'arreter avec les idées recues...ou s'informer un minimum : les (neo)libéraux aussi s'indignent sur les inégalités sociales et les privilèges, la gauche n'a pas le monopole du coeur : "égalité des conditions de départ, inégalité des positions d'arrivées", c'est bien un poncif libéral, et en soi très juste. La solution pr eux est bien connue : la régulation par plus de marché, qui aboutit à un optimum de justice sociale. Flexibilité, intervention de l'Etat minimale etc. étant les moyens d'y parvenir, (sous entendu, pas ou peu de politiques économiques interventionnistes). Quant à la dette publique : c'est pas beau, c'est pas vertueux...bla bla bla
Que propose la gauche par rapport à ca ? Que propose S Royal ?
Un résumé sur désirs d'avenir (la flemme d'aller au delà du résumé) : eh bien non, non, pas de politiques macroéconomiques (au niveau national comme européen), mais des "réformes structurelles", qui consistent en la création d'entreprise, privilégier les services de proximité (c'est sympa, les services de proximité, ca fait social, mais c'est pas un thème très nouveau...) etc. Bref, pas d'interventionnisme, pas vraiment de rupture avec l'air du temps qui est au laisser faire...On reste bien dans le modèle libéral...rien sur la coordination des pol éco. Alors le "pragmatisme régulateur" ou ça ?
Ah oui, et pour lutter contre le chomage, réformer l'ANPE. Non mais quelle bonne blague, l'Anpe serait un outil d'action sur l'emploi...
Sur la croissance : rien. Sauf une phrase en contradiction avec ce qui a été énoncé plus haut :les pol macro éco, c'est moyen, mais bon on s'interroge quand meme sur leur leur opportunité, avec la méga contrainte de la dette publique.
Et du blabla...
Ségolène ne propose pas autre chose que de petites mesurettes micro éco, ou est la nouveauté ? Ségolène et les autres : une continuité certaine avec la politique éco des 30 dernières années. Bref, rien de vraiment nouveau.
Non mais vraiment, c'est sérieux ?? C'est ça la fraicheur "socialiste" et l'originalité ?
Rédigé par : mais | 05 juin 2006 à 22h30
- Bon, vérif’ faite, seules les classes difficiles seraient concernées. Eh ben je me décrète "classe difficile", et j'embauche d'autorité Marie-Ségolène comme surveillante, elle fera très bien l'affaire.
Et au moins, pendant ce temps-là elle embêtera pas les zéléphants roses qui font rien qu'à être très tristes. Le plus rose si pas le plus triste c'est Jack Lang-de-Blois : il faut lire (tenage de côtes assuré) son interview par Merchet sur libe.fr, où il dénonce "la fantasia des egos" au PS. Comptez dans cette interview le nombre de fois où il dit "je". Je ramasse les copies en 2007.
Rédigé par : PMB | 05 juin 2006 à 22h35
(Piégé par Typepad, qui a prétendu que mon message n'était pas parti. Le Meur au poteau ! Si même le libéralisme ça ne marche pas, ouvaton ?)
Rédigé par : PMB | 05 juin 2006 à 22h45
OK site de segolene (pdf) (chap 2, les désordres de l'emploi...) sur le court termisme des actionnaires...mais pas grand chose en face... cela ressemble tellement à de l'electoralisme de base, ou il s'agit de brasser des idées, et de rassembler quelques thèmes en vogue, sans vraiment s'engager sur des réformes claires !
Rédigé par : mais | 05 juin 2006 à 22h55
Ségolène Présidente, Strauss-khan Premier ministre. Pourquoi pas, comme le suggère Cohn-Bendit. Je suis assez d'accord avec Eric, dès lors que la probabilité de l'homme providentiel ayant tout compris et sortant les solutions miracle de son chapeau est reconnue comme étant ce qu'elle est : une douce illusion.
Ce ne sera pas parfait mais cela ressemble à une proposition de gauche, réformatrice et décomplexée.
A ce propos, lisez je recommande à tous cet article : http://www.liberation.fr/page.php?Article=387195
Rédigé par : blabla | 05 juin 2006 à 23h36
J ai vote non au tce et je penes que daniel cohn a encore de la rancune,
je votes fabius
Rédigé par : KAPELA LONSA | 05 juin 2006 à 23h44
suite au super lien sur super libé de gauche
c'est fatiguant de voir la gauche se découvrir si libérale et si moderne ! je croyais que la droite était plutot libérale,, la gauche plutot keynésienne... mais bon, on verra ce que les citoyens francais réserveront à la si moderne gauche libérale...
Rédigé par : mais | 06 juin 2006 à 00h30
Info du parisien 92: faits divers
-----------------------------
JULIEN, 19 ans, le deuxième enfant de Ségolène Royal et de François Hollande, a été interpellé par la police vers 3 heures, dans la nuit de vendredi à samedi. Les policiers de la BAC ont appréhendé avec lui trois jeunes, à hauteur du 4, rue Molitor dans le XVI e arrondissement de Paris. Les policiers avaient été appelés pour des bris de luminaires et dégradation de panneaux de signalisation.
Les contrôles d'alcoolémie se sont révélés positifs pour deux des jeunes. Ceux-ci ont été placés en cellule de dégrisement dans le cadre de la garde à vue. « Mon fils était négatif et a été entendu comme simple témoin », nous indique Segolène Royal. Julien, étudiant, a quitté le commissariat vers 4 heures. « Ce sont des trucs de gamins, mais c'est pour lui une expérience de la vie », a conclu sa mère
-----------------------
Vous en avez entendu parlé dans les journaux, à la télé, vous ? :)
Rédigé par : Maxtor | 06 juin 2006 à 05h11
le djeun: "hey, Captain, méga-fun ton red béret! Can I get the same?"
le capitaine: "supercool, Mon garçon! t'as juste à mettre un croix là!"
Après tout...(me contredisant un peu)
Ségo parle d'encadrer militairement quelques individus, et Fabius dénonce un putsch militaire. Faut qu'il arrète! Fabius, pour moi, n'a pas décollé des années 80. Je l'ai toujours perçu comme un vieux. Il est ridicule déguisé en Mitterrand. Il a cru pouvoir se servir du "non" au TCE pour relancer sa karrière et c'est le "non" qui s'est servi de lui. Qu'est-ce qu'il en reste un an après? Qu'est-ce qu'il nous propose? Rien! Et le voila qui ambitionne l'investiture du parti? Le "cavalier seul", la fronde de Ségolène Royal, il a tenté la même chose y a pas si longtemps, sans transformer l'essai. Fabius "ne passe pas"! la présidentielle, c'est avant tout voter pour quelqu'un. Et à la fin, comme tous les prétendants, il devrait enfiler un tutu pour produire un beau grand écart. ça sent le claquage!
Rédigé par : gimik | 06 juin 2006 à 07h29
C'est Jean-Marie Bockel qui doit rire...
Sa motion au congrès du Mans avait fait 1%, et voilà que Ségolène casse la baraque avec des idées très proches!
Rédigé par : Daryl | 06 juin 2006 à 09h54
Lu ce matin dans le Figaro: "À la gauche du parti, Jean-Luc Mélenchon accuse Ségolène Royal de partir à «la conquête du public des petits Blancs»."
Les petits Blancs. C'est quoi, un petit Blanc?
Le contraire d'un grand Blanc, comme l'est certainement Jean-Luc Mélanchon, c'est à dire quelqu'un qui n'a pas la chance d'avoir les fesses confortablement carrées dans un statut politique et médiatique, avec les avantages matériels et sociaux qui vont avec?
Le contraire d'un petit Noir, c'est à dire d'une clientèle électorale que le PS a courtisée il y a vingt ans avec le succès que l'on sait, et qui a compris depuis bien longtemps que la gauche s'est servie d'elle sans rien lui apporter en retour?
Qu'est-ce que c'est que ce racisme anti-Blanc? Qu'est-ce que c'est que cette culpabilisation de tout un peuple qui devrait expier le crime de n'être pas Noir ou maghrébin, au nom d'une politique de dolorisme, de victimisation et d'assistanat des immigrés, qui en fait des vaches sacrées en paroles, tout en les enfonçant, en réalité, dans l'exclusion et le mépris?
Petit Blanc?
Mais il y a combien de Noirs aux instances de décision du PS, monsieur Mélanchon? Combien de députés? Combien de ministres, quand vous avez été au pouvoir?
Petit Blanc?
Et moi qui pensais que "socialiste" voulait justement dire défenseurs des petits! Moi qui pensais que "de gauche" voulait justement dire défendre le droit des gens à une vie digne, quelle que soit leur couleur de peau, même s'ils sont Blancs!
Bravo Mélanchon! Réussir à insulter une bonne partie de son électorat et lui fournir une raison de plus de voter Le Pen, tout ça en quatre mots seulement, il faut sûrement être un très grand Blanc pour réussir cet exploit!
Finalement, l'irruption de Ségolène Royal dans la campagne présidentielle est une très bonne chose. Elle oblige les éléphants socialistes à sortir du bois et à exhiber leur archaïsme, leur ignorance volontaire des vrais problèmes, leur déconnexion avec le peuple, leurs lâchetés et leurs trahisons.
Avec Nicolas Sarkozy d'un côté et Ségolène Royal de l'autre, la France va peut-être avoir le débat politique qu'elle mérite. Elle va peut-être trouver enfin des dirigeants prêts à rompre avec les complaisances du passé et à s'attaquer aux vrais problèmes, sans ménager les nantis à tous les échelons de la société.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 06 juin 2006 à 12h15
@Maxtor,
"Vous en avez entendu parlé dans les journaux, à la télé, vous ? :)"
Une amie étudiante à l'EDHEC-Lille m'a fait part du cas de conscience qui frappe l'administration de l'école.
Le "petit Breton" (surnom donné au fils de Thierry Breton notre cher, très cher ministre) s'est fait attraper en train de tricher aux exams du 1er semestre ainsi qu'un autre camarade.
Ils risquent tous deux le renvoi. Que fera papa, le fossoyeur des finances publiques, le grand discounteur des actifs de la France? Permettra-t-il a son fils d'avoir un diplôme au rabais? Papa passe-droit ou passera pas?
La suite au prochain épisode, après une page de pub UMP sur la "France d'après" où l'on entend Sarko dire que les Français veulent trvailler plus pour gagner plus et réussir au mérite...
@ Daryl,
"C'est Jean-Marie Bockel qui doit rire...
Sa motion au congrès du Mans avait fait 1%, et voilà que Ségolène casse la baraque avec des idées très proches!"
Il y a de quoi avoir les boules, déjà que Sarko fait 30% des intentions de vote au 1er tour avec des idées approchantes depuis des mois...
Rédigé par : Séverin | 06 juin 2006 à 14h51
Fils de..., ça me rappelle l'épisode Arthur Galoupin de Villezeau, fils du PM, qui d'un coup de portable à papa avait fait bouffer son carnet à souche au keuf ayant eu l'audace de vouloir verbaliser les écarts de conduite de PMjunior.
Rédigé par : PMB | 06 juin 2006 à 15h05
Hop.....une signature de JC au bas de la page et une amnistie de plus....pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?...il suffit de demander gentiment à JC
Rédigé par : n.eric31 | 06 juin 2006 à 15h46
"il n'y a eu que les cadres sup qui ont fait vraiment profité (à avoir plein de RTT à ne pas savoir qu'en faire) et ils ne sont pas vraiment la clientèle du PS...."
Vous avez raison, mais n'oublions pas que les cadres sup travaillent en moyenne beaucoup plus que les autres salariés. Il est tout de même à noter que les études montrent que les cadres ont obtenu en moyenne une semaine de congé en plus par an.
L'autre inégalité flagrante, c'est la fonction publique. Les fonctionnaires travaillent en moyenne moins que dans le privé et c'est d'autant plus vrai depuis les 35h.
Mais pour moi, le problème majeur, il est idéologique. Bien sûr, ça partait de bons sentiments cette loi : partager le gâteau du travail.
Sauf que c'est un double aveu d'échec : la gauche a ainsi dévalorisé le travail, laissant penser qu'en travaillant moins on peut obtenir autant, et pire, laissé trahir qu'elle n'avait aucune solution pour créer de l'emploi.
"Le contraire d'un grand Blanc, comme l'est certainement Jean-Luc Mélanchon, c'est à dire quelqu'un qui n'a pas la chance d'avoir les fesses confortablement carrées dans un statut politique et médiatique, avec les avantages matériels et sociaux qui vont avec?"
Je ne cite qu'une partie de la diatribe, mais je suis d'accord à 100%. Marre d'entendre tous ces guignols, Emanuelli, Mélenchon, le Fabius nouveau & cie.
En bonus, quelques citations parfois limites du grand blanc :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_M%C3%A9lenchon
Rédigé par : croustibat | 06 juin 2006 à 16h37
n.eric31, j'aime bien JC. J'attends avec impatience l'après JC. L'antiquité c'est pas mon truc.
Robert :"Avec Nicolas Sarkozy d'un côté et Ségolène Royal de l'autre, la France va peut-être avoir le débat politique qu'elle mérite. "
Ben vouis, très exactement ce qu'Eric disait et je pense de plus en plus comme lui. Un peu de souffle frais qui permettent à chacun de se montrer vraiment. Ainsi Mélanchon, petit ou grand blanc, montre une fois de plus sa grande élégance de style et d'esprit. M'a l'air très en forme en ce moment. Vous en voulez d'autre ?
Voilà, lu sur l'excellent site (je recommande vivement) de Jean Quatremer: http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2006/05/mlenchon_et_le_.html#comments
Rédigé par : blabla | 06 juin 2006 à 17h06
J'aime bien cette citation de Mélanchon sur Wikipédia: "La France est un rêve qui danse sur l’horizon de l’espérance humaine".
Ben Monsieur le sénateur, il serait temps de descendre un peu en marche de votre rêve qui danse, de quitter le pays des merveilles où se complaît la gauche française depuis tant d'années, et de vous mettre à bosser un peu pour réparer la mécanique Shadok que vous avez contribué à mettre en place, et qui empêche ce pays d'avancer.
Au fait, sénateur, c'est sympa, comme job? Il y a une formation? Où est-ce qu'on s'inscrit pour passer le concours?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 06 juin 2006 à 17h41
Robert, pour être sénateur il faut être ancien quelque chose : Premier ministre, etc...
En Italie c'est mieux. Il y a des sénateurs à vie, qui croupissent en silence, et qu'on ressort de temps en temps à l'air libre.
A propos de Mélachon, ce qui émerge des quelques citations fort élégantes dont il est si friand, c'est un nationalisme crasse, un travers assez répandu à gauche comme à droite ces temps ci, et que le refus de la constiution a si bien mis en lumière en France. C'est quand même chouette de vivre au centre du centre du monde, non ?
Rédigé par : blabla | 06 juin 2006 à 17h50
Ségoléne Royale fait mine de découvrir ce que nous savons depuis longtemps. Les 35 heures faisaient partie d’un paquet cadeau et dans ce paquet il y avait le blocage des salaires pendant 3 ans . Le travail c’est avant tout pour gagner sa vie, à quoi bon donner plus de temps libre si les moyens pour en profiter ne suivent pas . Ce que veulent les salariés les moins bien payés c’est travailler plus pour gagner plus et ainsi profiter de leurs loisirs et de leurs congés. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on sait que ce sont les cadres supérieurs qui ont le plus profité de cette loi et cela tout simplement parce eux ont les moyens. Et puis la loi n’a pas été créatrice d’emplois, essayez d’aller dans les services publics le mercredi ou le vendredi après midi ! Ségoléne Royale s’en rend compte malheureusement un peu tard. et Noop à raison de dire que hier soir sur France 3 elle n’était pas franchement à l’aise. Il est vrai que cela doit être un exercice difficile de faire marche arrière sur un sujet que l’on a vigoureusement défendu en des temps pas si lointains et après avoir critiqué ceux qui préconisent la même chose.
Rédigé par : flamant rose | 06 juin 2006 à 18h13
Petite diapo sur Ségolène :
http://bboeton.wordpress.com/2006/04/02/petite-diapositive-sur-segolene-royal/
Rédigé par : lL'Abrincate | 06 juin 2006 à 18h16
Robert Marchenoir : « Les petits Blancs. C'est quoi, un petit Blanc? »
Jean-Luc Mélanchon pensait peut-être aux “yabs” des hauteurs de la Réunion, un électorat comme un autre...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Petits_Blancs_des_Hauts
Rédigé par : Siganus Sutor | 06 juin 2006 à 19h55
le jospiniste Claude Allègre: "lorsqu'on commence à faire sortir les militaires des casernes, c'est le début de la dérive".
ça fait quelques temps que le jospinisme dérive alors: http://minilien.com/?VYd3ps2XvS
Novembre dans les banlieues, c'était plus grave ou moins grave qu'une grève à Air France?
MAM: "l'armée n'est pas un substitut à la prison"
La prison n'est pas un substitut à un avenir. Surtout quand on connait la situation carcéral en france.
Rédigé par : gimik | 06 juin 2006 à 20h21
Severin: "Permettra-t-il a son fils d'avoir un diplôme au rabais?"
Faut dire que... lorsqu'on est a l'EDHEC-Lille, il n'y a de toute facon aucun moyen d'en sortir avec autre chose qu'un diplome au rabais.
Rédigé par : Bogdanovrome | 06 juin 2006 à 21h49
d'ailleurs je comprends pas trop Allègre (que j'aime bien écouter par ailleurs). Lui aussi en son temps souhaitait s'attaquer à la ligne du pachyderme.
Rédigé par : gimik | 06 juin 2006 à 21h54
Je suis sur la mailing list du mouvement des jeunes socialistes (MJS). Par ailleurs, ma fille, celle qui galère (et pas celle qui vit d'aides), va partir en Belgique. Elle juge avec beaucoup des ses amis qu'il n'y plus d'avenir pour elle en france. Ci-joint le texte intégral du communiqué du MJS.
"Le MJS décide de soutenir son candidat socialiste !
Trop ceci pour les uns et sans doute pas assez cela pour les autres ; non encore officiellement déclaré, ce candidat fait déjà l'objet de bien des critiques. Nous espérons pourtant qu'à l'issue de la bataille légitime qui les oppose, les candidats à la candidature se rangeront unanimement derrière lui. Bien entendu, et sans qu'il soit envisagé de leur imposer une discipline militaire, les candidats devront consentir à quelques renoncements personnels afin d'assurer le succès de l'entreprise collective.
Le Mouvement des jeunes socialistes, une fois n'est pas coutume, exprime donc clairement son soutien à un candidat socialiste. Si celui-ci doit encore affiner ses propositions en matière de logement et de politique salariale, il n'en demeure pas moins le meilleur candidat.
Ce candidat partage les préoccupations et les analyses du MJS : il s'est déclaré favorable à l'allocation autonomie, il s'est dit résolument ouvert à l'ouverture du mariage et de l'adoption pour les couples de même sexe, il s'engage pour une révolution pédagogique à l'école, il fait la part belle à la lutte contre les discriminations, il se dit pour le mandat unique des parlementaires, il projette de combattre la concentration des médias, il aspire à un traité social européen, il vise à en finir avec la Françafrique, il luttera contre la précarité en modulant l'IS en fonction du recours aux contrats précaires, ...
Ce candidat socialiste adhère aux valeurs que le MJS a sans relâche défendues. Nous reconnaissons qu'il a toujours eu notre préférence et à ceux qui s'en moquaient alors, nous les mettons en garde : ce candidat est redoutable. Ce candidat, notre candidat : c'est le projet ! "
Comme vous pouvez le constater le MJS est à la hauteur de la situation.
Rédigé par : Michel | 07 juin 2006 à 10h59
@Siganus. « Petit-Blanc »… Encore une expression du « prêt à penser »/ »prêt à écrire » médiatique. Tout comme pour la « France profonde » chère à Giscard prétendument d’Estaing, il faut selon moi y voir la paresse intellectuelle de certains, qui, par snobisme et négligence, calquent une réalité étatsunienne (bien souvent saisie de façon simpliste) sur une réalité française qu’ils connaissent mal. Le « Deep South » de Faulkner est perçu par les Yankees du Nord comme « deep » (profond)… avant tout parce qu’il se trouve en-bas sur la carte. Ajoutez-y un peu d’onirisme avec bayous avalant ceux qui s’y aventurent, ça amplifie le « profond ». Vous transposez tout ça (mal) dans le contexte français et vous vous retrouvez avec un concept de « France Profonde » qui sonne creux. Dans la même lignée, « Petit-Blanc » est une transposition du concept de « White Trash » -textuellement « débris blanc »- (employé quelquefois tel quel par Libé) francisé, Siganus a raison, en passant par un terme réunionnais. Ne pas s’étonner, en miroir, de rencontre des enfants d’immigrés africains qui intériorisent –à tort- un discours raciste « africaniste » anti-blanc en provenance directe des Etats-Unis. Quand va-t-on cesser d’analyser la réalité française avec des amusettes américaines ? Il y va de la pertinence de l’analyse.
Rédigé par : litoreus | 08 juin 2006 à 13h12
Derrière cette fraîcheur ne se cache t-il pas aussi un terrible mépris pour ses camarades socialistes ?
Rédigé par : alice | 11 juin 2006 à 21h02
@Maxtor : pourquoi auriez-vous voulu que la petite bêtise de fils de Marie-Ségolène fasse la "Une" ? Ca n'a guère d'importance, si ?
@Eric Dupin : je partage votra analyse sur le fait que le discours ségolien sur les 35 h est salubre. Sans pour autant le caricaturer, chanter sur l'air des lampions "Royal est de droite", parce qu'il s'agit bien d'une critique des 35 h de gauche. Mais je pense que ce genre de caricature (je ne parle pas de vous) la sert et qu'elle fait même en sorte de les provoquer. Elle prononce un discours, connaissant l'affection médiatique pour les petites phrases, elle est caricaturée, puis elle revient pour dire : "attendez, je n'ai pas dit ça, voilà exactement ce que j'ai dit". Sans doute effraie-t-elle moins ainsi l'électeur de droite. Mais le danger est de trop perdre sur sa gauche... J'en connais qui la surnomment "la Pimprenelle du Poitou (qui est méchante) - dédicace spéciale à l'excellent Sébastien Fontenelle, du blog Vive le feu : http://vivelefeu.blog.20minutes.fr/
Cordialement
Rédigé par : Olivier Bonnet | 12 juin 2006 à 16h36
@Robert Marchenoir : vous ne connaissiez pas l'expression "petit blanc"? Elle désigne un individu raciste (colonialiste), borné et poujadiste. Quoique l'on pense de Mélenchon, ce n'est pas l'usage de cette expression qui me semble poser problème.
Rédigé par : Olivier Bonnet | 12 juin 2006 à 16h54
@Robert Marchenoir : vous ne connaissiez pas l'expression "petit blanc"? Elle désigne un individu raciste (colonialiste), borné et poujadiste. Quoique l'on pense de Mélenchon, ce n'est pas l'usage de cette expression qui me semble poser problème.
Rédigé par : Olivier Bonnet | 12 juin 2006 à 16h56
Pardon pour le doublé !
Rédigé par : Olivier Bonnet | 12 juin 2006 à 16h57
Bien sûr que je connais l'expression "petit Blanc", Olivier. Ma question était une interrogation réthorique.
Toutefois, votre définition ne correspond pas à la réalité. Elle est trop vague. Celle de Siganus Sutor est plus précise. En dehors du contexte réunionnais, cette expression désigne un Blanc pauvre, résidant dans les colonies ou dans un pays esclavagiste, et d'autant plus raciste que sa pauvreté le rapproche du statut social des colonisés ou des esclaves.
Vous noterez donc qu'elle n'a de sens qu'en dehors du territoire métropolitain, et dans une époque révolue.
La scélératesse politique de Mélenchon n'en est que plus flagrante.
Chercher à discréditer que le discours d'ordre de Ségolène Royal en disant qu'il s'adresse aux petits Blancs, c'est affirmer:
1) Que vouloir la paix et la tranquillité dans les écoles, c'est être raciste;
2) Qu'être pauvre, c'est ridicule et méprisable;
3) Qu'être blanc, en 2006 en France, c'est avoir quelque chose à se faire pardonner;
4) Qu'être blanc, en 2006 en France, c'est être colonialiste.
La perversité et le cynisme d'une telle déclaration sont d'autant plus grands que Mélanchon est blanc, qu'il n'est pas pauvre et que son parti porte une lourde responsabilité dans le racisme institutionnel en France.
Et cela d'autant plus qu'une grande majorité de Français et de socialistes ont approuvé les déclarations de Ségolène Royal.
Par la voix de Mélanchon, le PS montre ainsi sa vraie nature: celle d'un parti arrogant, anti-pauvres, méprisant envers les petits, bref de droite, et qui pousse le cynisme jusqu'à donner des leçons de morale pro-pauvres à tout le monde.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 12 juin 2006 à 18h23
@marchenoir. Vous poussez peut-être le bouchon un peu loin… et vous dressez le portrait d’un Mélenchon plus retors (plus intelligent ?) qu’il ne me semble en vérité. Ce n’est pas la première fois –hélas- que Mélenchon embarrasse son propre camp par des propos outranciers et simplistes qui n’engagent que lui. Ne l’avez-vous pas vu sur la 5 il y a un an ? A l’occasion d’un reportage filmé –malheureusement pour lui- dans le RER, sur les nouveaux entrants dans l’Union européenne, un voyageur entame le débat : « vous prenez les nouveaux entrants de l’Est... » Mélenchon le coupe sur un ton excédé –et vulgaire- : « et ben qu’ils aillent se faire foutre ! Les Lituaniens, t’en connais un toi de Lituanien ? J’en ai jamais vu un moi ». Sympa pour le gars (ou la fille) de Vilnius qui n’a rien demandé à personne ! On a montré par la suite cet extrait à JLM (je ne sais plus sur quelle chaîne, mais je l’ai vu)… Ne s’y attendant pas, il avait l’air gamin pris en flagrant délit, la main dans le pot de confiture… Il n’a plus su quoi répondre… M. Mélenchon est, je me répète, l’exemple de certains hommes politiques –et de journalistes- qui vont répétant des formules toutes faites, dont ils ne connaissent ni l’origine, ni la portée… A « Petits-Blancs » ou « France profonde », on pourrait ajouter ces temps-ci « République bananière », qui fait florès sur les ondes, sur les écrans et dans meetings. Hélas.
Rédigé par : litoreus | 13 juin 2006 à 17h53
Litoreus, vous semblez mieux connaître Mélenchon que moi. Je ne me prononçais qu'à partir de la citation des "petits Blancs". Mais j'ai appris récemment le coup des Lituaniens qui pouvaient aller se faire foutre, en effet...
Je ne sais pas s'il y a une aile radicale et une aile socio-démocrate au PS, mais il y a certainement une aile gros con, magnifiquement illustrée par ces propos, par l'inénarrable Michel Charasse, par Georges Frêche, par les préoccupations puéricultrices de Fabius à l'égard de Royal, par la rebuffade mééprisante infligée par Mitterrand à des journalistes de télévision belges qui avaient l'incongruité de lui poser une vraie question, etc.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 13 juin 2006 à 18h59
A la fin de cette scène (jamais diffusée en France - je crois - du vivant de FM), le Roi avait peut-être méprisé, mais il était nu.
Rédigé par : PMB | 13 juin 2006 à 19h31
> Litoreus et Robert Marchenoir.
Lisant ce soir un passage du Guépard de Lampedusa, cela ne pouvait manquer de me faire songer à cette arrogance qui, d'après ce que vous dites, serait apparemment l'apanage de M. Mélenchon :
« Une classe difficile à supprimer [celle des nobles], car au fond elle se renouvelle continuellement ; [...]. Regardez la France : ils se sont fait massacrer avec élégance, et maintenant ils sont là comme avant, je dis bien comme avant, car ce ne sont pas les terres et les droits féodaux qui font le noble, mais sa différence de nature. [...]
« Et je vous dirai même, don Pietrino, que si cette classe devait disparaître, comme cela s'est plus d'une fois produit, il s'en créerait immédiatement une autre douée des mêmes qualités et défauts. »
Rédigé par : Siganus Sutor | 14 juin 2006 à 18h44
Très juste, Siganus. On sent en France des attitudes nobiliaires, directement héritées de l'Ancien régime, par-dessus la Révolution et la république.
Un homme politique, un avocat, un notaire, un commissaire-priseur, un fonctionnaire, auront souvent cette posture du type qui sait ce qui est bon pour vous, et qui est bien bon de s'occuper de votre cas. Exactement comme un seigneur vis-à-vis d'un de ses serfs, ou un intendant du roi vis-à-vis d'un manant.
Je pourrais vous citer des dizaines de cas concrets.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 14 juin 2006 à 22h52
"La France, pays républicain, égalitaire et progressiste, manifeste un attachement extrême à tout ce qui ressemble à l'aristocratie, au privilège, à la tradition."
C'est de Jacques Julliard, dans le Nouvel Observateur. Il écrit aussi: "La France est devenue ce pays où l'on ne recourt aux solutions raisonnables qu'après avoir essayé toutes les autres."
Rédigé par : Robert Marchenoir | 15 juin 2006 à 00h21
Dans le cas de Mélenchon, cela s'apparente plus à de la bêtise -chose du monde la mieux partagée- qu'à de l'arrogance de classe (classe politique ici). Par ailleurs, RM, attention, ne pas tirer à vue sur les fonctionnaires, il y en a de très bien. Fonctionnaire moi-même, il ne faut pas me chercher là-dessus (solidarité de classe?). Généraliser à partir de quelques expériences malheureuses n'est pas digne de vous! Bon, pour les notaires, vous avez peut-être raison. "Les meilleurs sont en enfer" disaient autrefois les paysans...
Rédigé par : litoreus | 15 juin 2006 à 00h27
Litoreus, il y a peut-être aussi des notaires qui lisent le blog d'Eric Dupin...
Côté fonctionnaires, je redis ce j'ai souvent écrit, mais que je me refuse par principe à pratiquer comme une précaution oratoire systématique: quand je parle des fonctionnaires, je parle du corps et du système. Je ne juge pas les mérites personnels des individus.
Mais je me refuse aussi à actionner le cliché il-y-a-des-brebis-galeuses-dans-toutes-les-professions, là-pas-plus-qu'ailleurs. Cliché bien commode pour évacuer les problèmes.
Tout être humain, même fonctionnaire, est libre, dans un pays malgré tout assez éloigné du totalitarisme, de résister au système dans lequel il se trouve enserré, et de ne pas se conduire comme un boeuf quand le système l'y incite. Le moins qu'on puisse dire est que tous ne résistent pas.
Et je persiste à généraliser -- car à moins de généraliser, toute pensée devient impossible -- et à dire: tous comptes faits, tout bien pesé, le système du fonctionnariat tel qu'il est aujourd'hui en France (chaque mot compte) est plus nuisible que favorable aux citoyens.
Il ne s'agit donc pas de "quelques expériences malheureuses". Il s'agit de phénomènes de masse. Par exemple, de la façon dont est rédigée la déclaration d'impôts sur le revenu.
Malgré les effectifs pléthoriques dont dispose Bercy, personne n'a pensé à la rédiger de façon à ce qu'elle soit facilement compréhensible. Pourquoi? Parce que c'est au citoyen de s'adapter à l'administration, pas l'inverse. C'est une attitude monarchique et seigneuriale typique.
Quoi de plus naturel, ensuite, qu'un agent des impôts refuse de vous confirmer par écrit la décision d'exemption qu'il vient de vous signifier oralement? La parole du seigneur devrait vous suffir; vous êtes bien outrecuidant d'oser demander une confirmation écrite de sa part. Une telle marque de défiance envers l'autorité constitue un crime de lèse-majesté.
D'ailleurs, l'administration fiscale, dans son immense bonté, a décidé de vous exempter; mais elle pourrait aussi, à l'avenir, changer d'avis, si tel est son bon plaisir; elle ne saurait donc s'abaisser à des engagements écrits, tout juste bons pour le secteur privé.
Les Anglais installés en France s'étonnent que les parents soient pratiquement interdits d'accès dans les écoles; qu'ils soient contraints, par exemple, d'attendre leurs enfants à l'extérieur, sur le trottoir; que des notices menaçantes soient affichées à l'entrée, rédigées en des termes qui font croire qu'on vient de découvrir par hasard le siège de la DST, plutôt qu'un lieu destiné à accueillir des enfants.
En Angleterre, les parents entrent et sortent librement des écoles. C'est voulu et encouragé. Les pédagogues anglais semblent penser que rapprocher les familles de l'école est un bonne chose et va de soi.
Pas en France. Ici, c'est l'école de la Ré-pu-blique. Une ligne invisible sépare le monde extérieur de l'école, et il ferait beau voir que les parents la franchissent sans autorisation -- pardon, sans convocation -- expresse. C'est un kibboutz, une garderie spartiate, un centre d'élevage collectiviste.
C'est l'Etat monarchique qui prend la main sur les enfants. Les parents doivent rester à distance respectueuse et dire merci.
On ne demandera pas aux dames de faire la révérence, parce que c'est bourgeois et suranné, mais c'est tout juste.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 15 juin 2006 à 01h34
Cher Robert,
- A part les pingouins et critiquer, qu'aimez-vous dans la vie ?
- Pourquoi n'allez-vous pas vivre en Angleterre ?
- Pourquoi, à défaut, ne candidatez-vous pas à la présidence de la Ré-pu-blique, histoire de sauver la France du désastre que vous décrivez à longueur de posts et de blogues ?
(Oui je sais, j'avais promis...)
Rédigé par : PMB | 15 juin 2006 à 10h30