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« L'UMP travaille | Accueil | Peurs et simplification »

23 février 2006

Commentaires

GlobLog

Je suis un peu pantois lorsque je lis des thèses s'écrire encore autour de références classiques que Bonald,Mestre,Tocqueville,De Jouvenel...
Je sais que cela fait bien de se référer à Jouvenel lorsqu'on est au conseil d'analyse stratégique (ex-Commissariat au Plan) et que l'on fréquente les petits déjeuners de Futuribles.C'est peut-être votre cas,Eric,puisque vous contribuez bien à Enjeux-Les Echos,aux côtés d'un Marc de Scitivaux ou d'un François Ewald?
Ne doit-on pas,d'autre part,relire René Rémond et son Histoire des droites (ou tout simplement Rosanvallon)avant de s'aventurer dans de nouvelles eaux?
C'est pour cela que j'en viens au point de mon intervention:lorsque vous nous présentez ce nouvel ouvrage-d'un philosophe dont je n'ai pour ma part jamais entendu parler-je ne peux que vous soupçonner (et j'ose espérer à tort) de promotion d'un ouvrage,notamment en raison de l'article que vous venez de commettre pour l'Express (j'ignorai d'ailleurs qu'en plus d'Enjeux-Les Echos vous collaboriez à l'Express).Et vous,en tant que sociologue spécialiste des gauches,n'avez-vous aucun scrupule à collaborer à l'Express,où se croisent de grandes plumes progressistes (enfin,plumes...)comme Bernard Guetta ou Christophe Barbier?
Cette intervention n'appelle pas nécessairement une réponse..

Eric Dupin

Oh que si, ce genre d'intervention appelle évidemment une réponse de ma part !
1/ Je ne participe pas aux "petits déjeuners de Futuribles" (?) et ceux qui me connaissent savent que je ne sacrifie guère aux mondanités.
2/ La lecture de Rémond ou Rosanvallon ne dispense pas d'être attentif à des auteurs moins connus.
3/ Je chronique dans "L'Express" des livres que je juge intéressants en totale liberté de jugement. C'est peut-être rare dans la presse française, mais c'est ainsi.
4/ Je ne suis pas un "sociologue spécialiste des gauches" mais un journaliste qui pour être de sensibilité de gauche est avant tout indépendant (avec la précarité du pigiste qui en découle).
5/ Je tente de pratiquer librement mon métier dans des titres d'orientations diverses. Et je mets quelque "scrupule" à n'écrire que ce que je pense...

Robert Marchenoir

"Lorsque vous nous présentez ce nouvel ouvrage - d'un philosophe dont je n'ai pour ma part jamais entendu parler - je ne peux que vous soupçonner de promotion d'un ouvrage." (GlobLog)

Peut-être pourriez-vous envisager également l'hypothèse qu'il existe, de par le monde, un ou deux auteurs dont vous n'avez jamais entendu parler, et qui présentent malgré tout quelque pertinence?

matéo

Notant au passage que le procès d'intention semble être une marque de fabrique de l'ami Globlog, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, mais je retiens la phrase : "Huguenin défriche les voies d'un mariage entre l'idée de «bien commun» et celle de la liberté des hommes."

Comme évoqué plus haut l'auteur, "n'en espère pas moins un dépassement afin que le conservatisme français se dégage de ces «postures modernes que sont le libéralisme et la réaction»".

Il me semble, mais peut-être me trompe-je que le mariage évoqué et "se dégager" des postures que sont libéralisme et réaction, ont été réussi (entre guillemets) ailleurs en Europe. Le pragmatisme des sociaux démocrates européens notamment semblent avoir "réussi" donc ce mariage, autrement évoqué par la préservation de systèmes performants de solidarité (bien commun) tout en assurant le dynamisme économique (liberté des hommes).

PS : Je devrais me joindre à une copine de l'obs pour un futuribles avec Eric le Boucher du jeudi 2 mars sur les économies qui s'envolent et la française qui stagne. Peut-être des pistes tenant moins aux obédiences politiques qu'à la variable "france", de plus en plus en cause, puisque transcendant les clivages politiques tradi .... à suivre

PMB

«Le peuple qui peut tout est aussi dangereux, plus dangereux qu'un tyran» (Benjamin Constant).

Voilà qui fait plaisamment écho à la « dictature du prolétariat », cette vieille lune du communisme, cette magnifique promesse de raser gratis faite au fameux peuple-que-personne-n’a-jamais-vu par des apparatchiks à leurs débuts.

Le « peuple » n’est jamais dangereux pour les Benjamin Constant que le temps court de révoltes vites réprimées dans une sauvagerie décuple de celle qu’elle réprime (la Commune, pour ne parler que de la France).

« Peuple » plaisamment endormi par les discours « anti-élites » (prière de ne pas rire) tenus par notre TF1, aux ordres précisément de membres de cette élite experts dans l’art du rideau de fumée.

Et TF1 n’est qu’un exemple...

BlobLog

Robert Marchenoir:ce que vous m'objectez est un peu facile.Evidemment que cet auteur n'est pas un inconnu.Mais j'ajouterais qu'Eric Dupin indique le prix en euros,ce qui fait publicitaire...D'où mon irritation.
Merci à Eric Dupin de sa réponse.J'aime être mis en cause et je pense que lui doit(au sens fort du verbe devoir)aussi aimer être mis en questions dans l'intérêt éditorial des "Murmures".Sinon,à quoi bon naviguer sur d'autres blogs que le sien?
Je ne doute pas de votre caractère de "pigiste",puisque vous tenez à l'utilisation de ce terme qui renvoie souvent tout de même souvent(dans l'inconscient des lecteurs) à des statuts très précaires

Basta

Tous ces mots sont bien usés et pas bien éclairants.
Conservatisme : il est aujourd'hui en France de gauche plus que de droite. Le discours de gauche est dominé par la lamentation de la nostalgie des trente glorieuses et la défense des "acquis sociaux".
La droite éclatée entre libéraux et réactionnaires irréconciliables : C'est exactement pareil à gauche entre les sociaux-libéraux et les social-nationalistes étatistes.

Le problème de la droite, c'est qu'elle est illégitime de naissance. L'enfant légitime de la Révolution, c'est la gauche. Or, la France politique actuelle se nourrit encore de la légende révolutionnaire.

Daryl

Cher BlobLog,

L'esprit humain à tendance à classifier, segmenter, séparer... et semble avoir parfois recours à l'amalgame et au syllogisme...

A la vue du parcours d'Eric Dupin (Libération, Télérama, Marianne,L'Express, Les Echos...) on ne saurait le soupçonner d'appartenir à une quelconque chapelle ou think-tank.

Et l'Express ne se réduit pas aux Bernard Guetta/Christophe Barbier/Denis Jeambar, on y trouve aussi Eric Conan...

Pour la question du prix, cet article est la reproduction fidèle de l'article "papier" dans lequel celui-ci est indiqué voilà tout.

En ce qui concerne François Huguenin, cet historien n'est pas inconnu et s'est déjà attaché à décrire la pensée de l'Action Française...

Quant à sa qualité d'Historien, je conçois que vous lui préfériez l'incontournable René Rémond ou même P.Rosanvallon, néanmoins le métier d'historien ne s'exerce pas seulement entre les 4 murs de Sciences-Po Paris ou de l'EHESS ...

L'article d'Eric est dans la droite (sic!) ligne de l'entrevue accordée par Zeev Sternhell au magazine l'Histoire (consacré aux Lumières) de ce mois: la pensée libérale semble incompatible à la réaction et au conservatisme car elle ne puise pas dans la même source.

Burke, De Maistre, Herder, Renan,Taine, Sorel, Barrès, Jouvenel, Maurras, Valois appartiennent à juste titre au camp des anti-lumières c'est à dire une conception ou le groupe homogène est préféré à l'individu.

Le libéralisme est le fils aîné des Lumières et de la Révolution c'est d'ailleurs dans ce sens que l'utilisent les américains ("Libéral").

Néanmoins comme l'affirment Z.Sternhell ou AG.Slama ou JF.Kahn la droite comme la gauche peuvent se rejoindre parfois dans le sens où ces dernières possèdent les germes de cet esprit des anti-lumières qui se caractérise par un certain défaitisme et une Haine de la France mais aussi par un rejet de l'émancipation de l'individu au profit des communautés.

Enfin, Huguenin paraît mettre en effet l'accent sur les diverses théories sur la liberté à l'instar de Isaiah Berlin, qui dans "Les deux concepts de liberté" distinguait la liberté négative celle du laisser-faire total et celle plus positive qui permet la réalisation et l'épanouissement de l'individu.

GlobLog

@Daryl,

Bien entendu:il n'y a pas de ma part d'attaques sur le choix de cette parution pour cette chronique-encore que "chroniquer" sur une parution d'ouvrage me semble être au journalisme politique ce que le Western est au 7ème Art:un genre mineur,dont la portée m'échappe.Admettons que l'on puisse éditorialiser à partir d'une critique de livres,rebondir sur la thèse principale...
Je vous réponds sur ce que vous percevez être les propensions de l'esprit humain au syllogisme,aux sophismes...Si cela vise à infirmer mes pronostics sur le résultat de l'élection présidentielle,je persiste et signe.Vous seriez mal inspiré de me contrer sur le terrain du raisonnement,d'expliquer que raisonner de manière logique sur le terrain de l'argumentation politique,c'est être sophiste...Les raisonnements politiques sont lourds,démonstratifs et ne laissent pas de place au flou artistique,à la perception,à l'impression...Vous parlez d'amalgame de façon très suggestive!
J'ajoute:Eric Dupin n'est d'aucun think-tank(j'en suis convaincu) mais il m'est donné de constater que ses conclusions sur l'état de la Gauche (par exemple dans l'émission c dans l'air,où,il est vrai,il est mal entouré)ne sont pas moins tendres que celles d'un Christophe Barbier,entretiennent l'idée(très majoritaire mais fausse) que les socialistes ont d'immenses divisions et faiblesses et sont mal partis.
Je ne le crois pas et,au risque de commettre des syllogismes,aurai l'occasion de montrer de nouveau que le candidat que l'Express(et d'autres)font mousser n'a aucune chance.Citer Eric Conan me fait sourire:l'écoutant au "Rendez-vous des politiques" d'Ali Baddou (sur France Culture),il ne se distingue pas de noms que j'ai cité...La ligne de cet hebdo va de Bayrou à Borloo(sur l'échiquier Gauche/Droite).

PMB

Réécouter une "La prochaine fois je vous le chanterai" consacrée à la chanson politique m'a rappelé le bon souvenir de notre Benji le plus constant, celui qui avait si peur de la dictature du peuple. On peut le comprendre un chouia vu qu'il a connu la Révolution Française ; mais aussi souligner que vu la date de sa mort (1830), le peuple en question n'a pas eu la possibilité de mettre sa tête au bout d'une pique, action je vous l'accorde un peu excessive. Action (ou toute action semblable) dont pourtant ne se sont pas privés les Versaillais de 1870, comme le rappelle cette terrible chanson d'Eugène Pottier, "Jean Misère". Extrait :

"Mais par mille, on nous coucha bas,
C’était sinistre au clair de lune,
Quand on m’a retiré du tas,
J’ai crié " vive la Commune ".

Adieu, martyrs de Satory !
Adieu, nos châteaux en Espagne !
Ah mourons, ce monde est pourri,
Quittons-le comme on quitte un bagne."

Nicolas

Matéo, votre réflexion intéressante sur le dépassement du dilemme entre libéralisme et réaction, réussi par les sociaux-démocrates pragmatiques de type 3ème voie, me conduit à me poser la question de l'appartenance de ces derniers à la famille idéologique du conservatisme.
C'est effectivement une idée à creuser. Ces pragmatiques se départent-ils (en France) de l'héritage de la révolution française?

De manière générale et sans pessimisme (je pense que la situation peut toujours être pire, donc je pense que je suis optimiste), j'ai l'impression que nous sommes à un moment critique auquel justement, 220 ans après , la menace de disparition de cet héritage révolutionnaire est bien réel.
Au-delà de la seule révolution, ne sont-ce pas les pensées des Lumières, qui ont façonné toute l'europe et été à l'origine des Etats-Unis, qui sonnt actuellement menacés? La primauté de la justice et de l'état de droit sur toute action politique et sociale, la confrontation des idées, l'indépendance des peuples et du temporel par rapport au spirituel en général et aux valeurs morales et religieuses en particulier, la liberté, l'idée même de contrat social (totalement oublié aujourd'hui par les héritiers de Schumann dans les fondements mêmes de leur construction européenne, qui se voulait être moderne et progessiste), toutes ces valeurs fondatrices de notre europe moderne ne sont-elles pas, en ce moment même, sévèrement menacées?
Etant né bien après guerre, on m'a appris que la conquète de ces valeurs appartenait au passé et que nous vivions dans une époque qui n'avait jamais été aussi libre, progressiste et démocratique. Cela donnait foi aux théories de l'histoire linéaire.
malheureusement, je crains que l'histoire ne soit plus cyclique que cela, et qu'en tous cas, la défense de ces valeurs ne soit un combat perpétuel.
Or, je constate que les coups de buttoir assénés à notre héritage des lumières (pourtant universel par nature, j'en suis convaincu), passent de mieux en mieux et suscitent de moins en moins de critiques et de réactions.

Aujourd'hui, le fait que justement, notre respect quotidien de ces valeurs aie tendance à pérécliter, donne prétexte à de nombreux réactionnaires pour fustiger ce qu'il appellent un "modèle" et déclarer la faillite des Lumières, afin de proposer comme "solution pragmatique", une vision du monde et des rapports sociaux, très conservatrice et liberticide. Ils appellent cela "la rupture"

Si, d'après l'auteur du livre chroniqué par notre hôte, le conservatisme vit une crise idéologique, je crains que dans la société, celui-ci ne gagne de plus en plus les esprits, tragiquement encouragé(a son corps défendant) par les sociaux-démocrates théoriciens de la troisième voie.

Nous en voyons déjà l'audience à travers les popularités de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca, Philippe de Villiers et Ségolène Royal. C'est peut être facile et idiot (je confirme), mais psychologiquement, ces trois noms ne donnent pas instinctivement une impression de progressisme ni même de rupture, mais plutôt de retour. Cet écart non rationnel trouve malheureusement un triste écho dans les programmes et les idées de ces trois personnages (sans quoi je ne l'aurais pas commis).

Un exemple de cet assaut conservateur est illustré par Edouard Balladur, qui fait dans la publication locale et municipale de l'UMP du 15ème arrondissement de Paris (dont il est député)un bilan des 10 ans de Chiraquisme, à travers celui de la fracture sociale, sur le thème: c'était un voeu pieux, mais on a cherché à la combler uniquement par des mesures redistributives dignes des pays scandinaves (qualifiées de "luxe ruineux" pour la France). La solution structurelle prônée par l'ancien 1er ministre est tout simplement: l'allégement substantiel du code du travail et la suppression des 35 heures.

Je vous laisse juges.

Robert Marchenoir

Nicolas, il me semble que vous confondez deux choses qui n'ont rien à voir.

L'héritage des Lumières est effectivement menacé par le retour de l'irrationnel, par la soumission de l'occident au chantage religieux des organisations islamiques mondiales, par le primat de l'émotion sur la raison, et aussi par le politiquement correct qui étouffe tout débat rationnel, toute réflexion sur l'intérêt commun, au nom du nouveau sens des convenances.

Cela n'a rien à voir avec l'allègement du code du travail et la suppression des 35 heures.

Par quel curieux raisonnement aboutissez-vous au fait que "la primauté de la justice et de l'état de droit sur toute action politique et sociale, la confrontation des idées, l'indépendance des peuples et du temporel par rapport au spirituel en général et aux valeurs morales et religieuses en particulier, la liberté, l'idée même de contrat social" imposent d'avoir un code du travail de x milliers de pages, ces milliers de pages-là précisement et pas d'autres, de n'y jamais rien changer (sinon par ajouts), et obligent à avoir une semaine de travail de 35 h et non 36, 38 ou 40?

Vous auriez beaucoup étonné les révolutionnaires de 1789 en disant cela.

La confrontation des idées, à laquelle vous tenez très justement, le débat rationnel, qui est l'un des héritages des Lumières, conduisent précisément une part importante des Français, en ce moment, à réclamer un allègement du code du travail, au nom de la liberté des chômeurs à retrouver un emploi. Et une part non moins significative à pester contre les 35 h, au nom de leur liberté à tirer davantage d'argent de leur travail.

A moins que vous ne considériez que la "confrontation des idées" ne soit que la confrontation des idées de gauche, et que l' "Etat de droit" ne soit que l'Etat de gauche -- enfin, de ce en quoi la gauche française prétend, en 2006, que consiste la gauche.

Nicolas

Robert, je vois bien de quel bord politique vous êtes.
Ce que je critiquais en prenant un exemple, était le processus intellectuel de Mr Balladur, qui propose des solutions anciennes et plutôt conservatrices libérales, comme une solution nouvelle et de rupture. Sur les 35 heures, j'ai toujours été personnellement contre cette mesure, qui avait été proposée (avec des modalités différentes) par Gilles de Robien, puis a été reprise et appliquée, plus contraignante, par le gouvernement de gauche plurielle. ca dépasse donc le clivage droite-gauche.
Mais encore une fois, la justification de Balladur est : + de liberté pour les enteprises pour pouvoir faire renaitre la croissance. force est de constater que ce remède n'est ni neuf , ni en quelconque "rupture".
Je pense que vous n'avez pas compris mon propos (peut-être n'étais-je pas clair, ce qui est possible), qui essayait d'analyser les conservatismes. Vous remarquerez que je précisais que des conservatismes peuvent être de droite ou de gauche.
J'espère avoir pu vous éclairer un peu plus (des Lumières? je n'aurais pas cette prétention ;-)).

Robert Marchenoir

Nicolas, merci de vos précisions. Je n'ai pas suivi les déclarations de Balladur.

En ce qui concerne la plus grande liberté qu'il réclame pour les entreprises, vous dites que ce n'est pas un remède neuf.

C'est juste, si l'on se réfère à la fréquence à laquelle il a été proposé. C'est faux, si l'on considère que personne n'a jamais osé l'appliquer. Oui, vous m'avez bien lu: malgré le CNE et le CPE, qui ne sont que de timides avancées dans cette direction.

En ce sens, beaucoup plus de liberté pour les entreprises, et, de façon générale, beaucoup moins d'intervention de l'Etat là où il n'a rien à faire, ce serait, effectivement, un remède de rupture tout à fait bienvenu pour l'intérêt général.

Quant à mon "bord politique", vous "voyez bien" lequel il est, mais vous n'allez pas jusqu'à partager votre supposé savoir avec les autres.

Je vous avoue que je suis un peu las de ce procédé, qui consiste à étiqueter son interlocuteur avec un label supposé infamant, sans se donner la peine de l'expliciter, afin, censément, de donner plus de poids à ses arguments.

Puisque mon "bord" vous intéresse, au-delà de la question que nous discutons, je vous dirai ceci: je suis persuadé que pour améliorer l'emploi, le bien-être du plus grand nombre et la justice sociale, il est indispensable de lutter contre le dirigisme, c'est à dire de diminuer de façon très importante l'intervention de l'Etat dans toute une série de domaines.

Le poids absurde des couches géologiques de réglementations accumulées au cours des décennies, la frénésie législative, l'envie de pénal (selon la belle formule de Philippe Muray) en font partie.

Et je suis également persuadé que, pour parvenir à ces mêmes buts, il est indispensable que l'Etat soit beaucoup plus actif dans toute une série d'autres domaines. Au hasard: le logement social, une politique de recherche européenne, le placement des chômeurs (je pense à un vrai service public fonctionnant sur le modèle du secteur privé, qui se bougerait vraiment le cul pour trouver du travail aux chômeurs, comme au Danemark, pas à une industrie du chômage comme celle que nous avons aujourd'hui, et dont le but est essentiellement de fournir du travail aux salariés de l'ANPE, de l'Assedic et de la myriade d'associations qui se nourrissent des subventions de ce fromage)...

Je pense donc que le problème n'est pas seulement de savoir où il faudrait mettre un curseur supposé: vers plus ou moins de libéralisme, plus ou moins de dirigisme.

Il est aussi de décider sur quels points l'action de l'Etat doit porter, et comment il doit agir.

Alors? Sur quel "bord" cela me place-t-il?

matéo

Je partage pleinement les réflexions de Robert et pour tenter une réponse sur son "bord", réel ou supposé, je dirais qu'à ce jour en France avec ce genre de propos, vous aurez du mal à faire penser à autre chose, qu'au bord "libéral" voir "ultra-libéral".

N'y voyez pas la turpitude de Matéo, mais la sanction potentielle qui vous pend au nez. Le simple fait d'énoncer des choses comme "diminuer(...) l'intervention de l'état" ou "beaucoup plus de liberté pour les entreprises (...) serait un remède" fait de vous un "ultra libéral".

Peu importe que vous parliez de "curseur", laissant à penser que vous ne seriez pas binaire (de l'état ou pas d'état du tout), ou encore votre formule "il est indispensable que l'Etat soit beaucoup plus actif dans toute une série d'autres domaines", tout cela sonne comme de vils stratagèmes pour mieux faire passer ou masquer vos intentions destructrices de l'état providence et des acquis chèrement obtenus depuis deux siècles par une classe ouvrière en lutte.

La simple évocation de réduire le périmètre l'état, de préférer l'amélioration qualitative à l'empilement quantitatif, vaut pour la gôôôôche française pour une orientation "ultra libérale". "Baisser" c'est vouloir supprimer, éradiquer, ou encore "casser". (Je ne sais si elle a changé de discours mais Ségolène Royal, d'un sectarisme assez rare, n'hésitait pas à jouer sur le caractère malintentionné de ses adversaires politiques, pour faire passe son contradicteur pour un "ennemi du peuple")

Vous vous amuserez à noter chez les hommes politiques de gauche, et souvent dans les médias, comme l'agitation de ses idées sont systématiquement brocardés comme "ultra-libérales". Faire précéder "libérale" par "ultra" est un moyen marketing pour décrédibiliser tout discours visant à une plus grande rationalisation des moyens collectifs, il s'agit de "dramatiser", de faire peur : "libéral", on sait déjà que c'est l'horreur, mais "ultra-libéral", c'est quoi ?. Pire que le mal lui-même ma bonne dame, un saut dans le vide et le chaos, bref tout ce dont on ne veut pas.

Détecter ces abus de langage du politique, du journaliste, ou du syndicaliste à la tv, la radio ou dans la presse, vous en dira long.

Robert Marchenoir

Bien d'accord avec vous, Matéo.

La gauche française a tellement l'habitude d'agiter le levier du quantitatif, qu'elle a oublié où se trouvait la manette du qualitatif. Il faut dire que cette dernière est bien plus délicate à manipuler: ça tient plus du joystick que du robinet, ça mobilise donc plus de neurones.

Quant à l'insulte de "libéral", j'y suis, hélas, habitué. Même Cornelius Castoriadis, lors d'une tentative de discussion, m'a un jour traité de "néo-libéral". Et Dieu sait si c'était un esprit pénétrant et libre.

eczistenz

Hé bien vous devriez former un club de libéraux mal aimés, puisque vous avez l’air persécutés…. Je me demande si on vit dans le même pays ! Mais à vous lire, on sent que vous assumez vos positions contre l’interventionnisme (c’est bien d’assumer !) mais vous n’assumez pas qu’on vous colle l’étiquette libéral. Mais si vous ne l’êtes pas, vous êtes quoi ? sans étiquette ? simplement plus malins que les autres ? Vous vous « marquez » vous mêmes avec vos positions, qui sont bien radicales malgré vos dénis. Positions radicales qui sont incompatibles (au même titre que la grève générale préconisées par Arlette) avec l’esprit de « rassemblement », de mobilisation des énergies…
C’est aussi une des caractéristiques de la « pensée unique » libérale, que d’avancer sous couvert de « réalisme », d’approche pragmatique, de valorisation de l’aspect « gestion »…
Vous n’aimez pas qu’on vous assimile à un bord mais en défendant les politiques actuelles, vous vous identifiez, que vous le vouliez ou non.
Vous vilipendez le dirigisme, mais la mise en place du CNE, sans aucune concertation, ni débat, c’est bien plus que du dirigisme, c’est de l’autoritarisme !
Je ne vois pas les français manifester pour réclamer un allègement du code du travail. Aucun sondage ne montre cette adhésion supposée. En outre, les résultats du référendum sur le TCE montrent qu’une majorité de français ne veux pas « moins de » mais « plus de ». Objectivement, vos idées sont minoritaires en France, même si beaucoup aspirent à un changement.
« …améliorer l'emploi, le bien-être du plus grand nombre et la justice sociale, il est indispensable de lutter contre le dirigisme c'est à dire de diminuer de façon très importante l'intervention de l'Etat dans toute une série de domaines.» Au-delà des discussions sur le modèle français, danois, suédois, ou birman (travail forcé grâce à l’intervention de l’Etat, on a pas fait mieux…), je vous invite à visiter quelques pays notamment d’Amérique du Sud, où grâce aux Chicago Boys, on a tout privatisé
Dans l’absolu, vous pourriez avoir raison bien sûr, dans la mesure où la situation actuelle demande la mobilisation des bonnes idées et énergies de tout le monde… Mais franchement la justice sociale grâce au marché dérégulé ! Le CNE, amélioration qualitative ? Ce ne serait pas un abus de langage ca… ?

Daryl

En regardant les réactions à ce billet, je me dis que l'on opére trop facilement une grille de lecture très XXe siècle.

La dichotomie réactionnaire/libéral n'est que très peu prégnante en France où ces deux termes sont synonymes pour de nombreux esprits(alors qu'ils sont éminemment opposés aux USA).

Pour Tocqueville, la liberté des citoyens était une donnée fondamentale car elle leur permettait de s'organiser et de défendre leurs intérêts et de faire vivre la démocratie, il voyait dans l'individualisme un danger pour la démocratie et l'égalité des conditions un des fondamentaux du bon fonctionnement de notre Agora.

Le libéralisme selon Tocqueville est donc avant tout un concept politique et il est bien différent du libéralisme économique issu de la pensée de Mandeville (la Fable des abeilles), Bentham ou Adam Smith qui insistaient sur le l'égoïsme calculateur ou les vices de chacun afin d'assurer le bien commun(théorie réfutées plus tard par un Karl Polanyi)et non sur la nécessité de cohésion sociale et d'égalité de conditions.

Eczistenz, vous vous sentez isolé du fait de nombreuses interventions de "néolibéraux" sur ce blog d'un journaliste dit de "gauche".

Robert Marchenoir, l'envie du pénal est fortement lié à l'évolution de ce qu'appelle Vicente Verdu "capitalisme de fiction", marché-roi/empire de bien/nouvel ordre moral font bon ménage.

Ash

"Les deux concepts de liberté" distinguait la liberté négative celle du laisser-faire total et celle plus positive qui permet la réalisation et l'épanouissement de l'individu.

Etant dans cette dernière depuis des décennies déjà, trouvez-vous que ce soit réellement le cas ? Marrant comme présentation, on sait d'avance quel camp choisir.

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France Identitaire

  • Je publie le 2 février 2012 "La France identitaire - enquête sur la réaction qui vient" aux éditions La Découverte. Un site est consacré à ce livre où vous trouverez la quatrième de couverture, la table des matières, l'introduction et une revue de presse qui sera mise à jour progressivement. Vous pouvez lire aussi des extraits du chapitre consacré à la gauche publiés sur Slate.fr.

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