Les socialistes sont un peu comme les "jeunes des cités". On dirait qu'ils habitent une autre planète que le reste des Français. Eux aussi sont prisonniers de leur singularité sociologique, de leurs rituels et de leur langage particuliers.
Etrangère aux angoisses hexagonales, la planète PS poursuit imperturbablement sa propre orbite. Le 21 avril 2002, Lionel Jospin est éliminé de la compétition présidentielle dans d'humiliantes conditions. Un an plus tard, au congrès de Dijon, l'homme choisi par le même Jospin pour lui succéder à la tête du parti, François Hollande, est reconduit. Le 29 mai 2005, une France désespérée vote "non" au traité constitutionnel européen défendu par la direction du PS. Six mois plus tard, les militants socialistes approuvent cette dernière à une nette majorité.
Il est vrai que les enjeux de fond de la période n'ont guère structuré les débats préparatoires au prochain congrès du Mans. Au-delà des "positionnements" - quel mot affreux ! - des uns et des autres, les principales motions en concurrence ne se distinguaient qu'à la marge. Il est significatif que les différents courants ne se soient pas opposés sur la grave crise qui agite les banlieues. Après un tant d'hésitation, François Hollande et Laurent Fabius se sont retrouvés sur une orientation attentiste tandis que certains de leurs camarades se montraient plus virulents à l'égard du gouvernement.
Congrès de la continuité ambiguë, le congrès de Mans sera tout sauf celui de la clarification. Hollande va continuer à naviguer à vue avec l'espoir, même pas secret, de décrocher un jour ou l'autre la timbale élyséenne. Imitant la légendaire ténacité mitterrandienne, Fabius persistera dans son être de candidat potentiel. La génération montante de NPS se sentira confortée dans l'idée que son heure approche. Sans oublier Lionel Jospin qui rode dans un savant clair-obscur.
Fabius ? Sûrement pas. Lorsqu'on voit le sort qu'il a réservé au projet de Constitution européenne, désinformant les foules en évoquant un "plan B" qui n'a jamais existé, on comprend mieux les vues égoïstes du candidat jouant sur les peurs de ses concitoyens plutôt que sur le réalisme politique fondé sur des arguments clairs.
Si la France paraît, aux yeux de vos voisins que nous sommes, un pays à côté de la plaque, c'est en grande partie à cause d'individus comme lui.
Pensez-y...
Rédigé par : Ludovic | 10 novembre 2005 à 13h26
bonjour Ludovic.
Ne vous en faite pas, nous nous rendons bien compte que nous sommes à côté de la plaque !! En ce qui concerne la constitution européenne, ne pas s'apercevoir qu'elle a servi defaire valoir personnel pour bon nombre de nos politiciens (pour ou contre d'ailleurs) c'est faire preuve d'un aveuglement alarmant.
Rédigé par : Imothep | 10 novembre 2005 à 14h04
" Il est vrai que les enjeux de fond de la période n'ont guère structuré les débats préparatoires au prochain congrès du Mans"
Qui au PS a des idées?
Qui veut bien faire des propositions économiquement réalistes s'inscrivant dans un projet porteur d'une vision?
Chercher à se placer, à pactiser avec les uns ou les autres me semble être une stratégie dangereuse.
Car s'il n'est pas improbable que 2007 soit une nouvelle occasion de vote-sanction, rien ne permet, me semble-t-il de dire que le report de voix se fasse comme pour les régionales!
Et il se pourrait bien que le présidentiable retenu se retrouve roi du parti vidé au 1er tour pour absence de programme.
Que nos ENArques de gauches se triturent un peu les méninges pour construire un projet, et là il y aura une chance de fédérer, en interne et au delà.
Je me demande si les présidentiables ne prennent pas le problème à l'envers?
Rédigé par : Séverin | 10 novembre 2005 à 15h51
Malheureusement Séverin, je ne sais pas si c'est parce que je deviens défaitiste, mais il me semble que leur seul projet soit le pouvoir. Et qu'ils basent leur campagne sur les alliances et les faiblesses des autres camps...gauche comme droite ce n'est plus qu'un champ de bataille d'influence.
Des votes sanctions dont ils se moquent, des évènements concernant le peuple qu'ils sont censés représentés dont ils se foutent éperdument.
La classe politique est effectivement, comme la souligné Eric, repliée sur elle-même comme les jeunes de banlieues. Sauf qu'ils se sont exclus tout seul, pour mieux continuer leur lutte de pouvoir. J'ai beau écouter et écouter encore nos élus, je n'entends aucun projet, aucune ligne directrice, aucune réflexion sur le devenir de notre pays. Quels grands chantiers avons nous en perspective ?? nada !Et pourtant que de choses à faire !Finalement on souhaite punir les gosses qui brûlent des voitures pour qu'ils prennent conscience de la notion de responsabilité, ce qui est légitime. Mais que dire de nos politiciens qui semblent complètement omettre leur responsabilité d'hommes d'états et de leur devoir !
Rédigé par : Imothep | 10 novembre 2005 à 16h09
Imothep,
"Mais que dire de nos politiciens qui semblent complètement omettre leur responsabilité d'hommes d'états et de leur devoir !"
je ne peux qu'être inquiet de cet état de fait.
Une anecdote (non, deux), que je me rappelle, vous intéressera peut être.
L'un de mes professeurs, conseiller de cabinet au ministère de la culture, débattait avec nous de la crise de représentation au sommet, après le rejet de la Constitution.
Il nous a parlé de la reception qu'il a reçu du temps ou il suivait Mme Trautmann dans ses déplacements.
A l'époque, même sans la ministre, l'on refusait qu'il paye sa note de restaurant, et l'on se faisait un plaisir de lui offrir le repas, "cadeau de la maison".
Il nous a parlé de son étonnement lors de ses 1ers mois, puis de la difficulté de rester intègre quand tout fonctionne sur le même mode. Il nous a dit qu'alors qu'il était très bien rémunéré, il ne payait quasiment rien car c'était offert, qu'en plus, on lui versait l'équivalent de 6000 francs de l'époque par mois en moyenne, en liquide, pour les faux frais, tandis qu'il était payé plus de 40000fcs/ mois.
L'on peut comprendre que même pour quelqu'un d'honnete, cela reste difficile de ne rien accepter. Se pose alors la question du discernement entre celui qui va offrir pour générer une dette morale, et celui qui le fait de bon coeur et dont il est impoli de refuser le cadeau.
La 2eme anecdote concerne Mme Trautmann (je l'ai déduit car il parlait de la ministre de la culture, dans ces 15 dernières années).
Pour sa première réception, elle a reçue, à sa grande surprise, l'appelle d'un couturier de la place de Paris se proposant de lui offrir la robe pour la soirée.
Le prix n'était pas abordable (elle préférait l'acheter pour être sûre de ne rien devoir à personne), elle refusa d'abord le cadeau. Face à l'incompréhension du couturier au vue de ce comportement inhabituel, ils ont trouvé un compromis:
elle porterait la robe, puis la rendrait.
Il s'agissait au demeurant d'une soirée anodine.
Alors je ne tiens vraiment pas à diluer la responsabilité d'un homme politique dans la masse des solicitations.
Mais comprenons également ce que peut être le "pouvoir", pour les gens honnetes et à fortiori pour les voyous en 3 pièces-cravate.
Comme pour les brûleurs de voiture, je comprends, mais je n'excuse rien.
Rédigé par : Séverin | 10 novembre 2005 à 17h21
"Eux aussi sont prisonniers de leur singularité sociologique"...
...dont l'un des aspects est de ne pas connaître le chômage qui frappe 10% de la population active depuis 20 ans.
Rédigé par : Séverin | 10 novembre 2005 à 17h53
Séverin,
je comprends tout à fait ce que vous voulez montrer dans ces deux exemples précis...Mais, je ne sais pas si ma comparaison sera à bon escient, prenait un artificier. Dans son métier de tous les jours il doit suivre les procédures rigoureusement sous peine que ça lui saute au visage. Dans un sens, c'est le même principe un homme qui décide de se lancer dans la politique doit en connaitre les pièges et être rigoureux.
Celà dit mon post se portait plus sur leur manière de faire de la politique. Voir un Fabius utiliser un évènement aussi important que la constitution européenne pour servir ses intérêts personnels et sa petite ascension au sein du PS me révolte. C'est justement ce dont nous parlions la dernière fois, si eux, censés nous gouverner, font preuve d'autant d'invidualisme nous ne pouvons attendre aucun changement profond de notre société. Voir un Villepin passer outre l'Assemblée, sous prétexte de l'urgence, pour faire passer des lois, c'est se moquer de notre République. Nos politiciens ne sont plus dans le politique mais dans la communication flagrante. Je me répète mais je crains le pire pour 2007, d'autant que les derniers évènements vont amener des munitions à des le pen, de villiers et consort...
Afin que les gens se sentent à nouveau concernés par la politique et le civisme, il faudrait que les élites soient les premiers à le faire.
Rédigé par : Imothep | 10 novembre 2005 à 18h06
Je prendrais ici le contrepied du pessimisme ambiant. Fabius a perdu, le cynisme ne paie pas. C'est sain.
La droite a entamé des réformes impopulaires, que chacun sait nécessaire. Elle a perdu toutes les élections intermédiaires, mais elle est seule crédible pour 2007. Les chiens aboient mais la caravane passe. Le courage politique paie. C'est sain.
Les syndicats qui defendent les intérêts corporatistes ont perdu. La réforme des retraite est passée. Avec la reforme Fillon, les syndicats enseignant se sont décrédibilisés auprès des parents, et auprès des professeurs (car les jours de grèves n'ont pas été payés). La FSU n'est plus qu'un tigre papier (au passage, il faut rendre homage à F. Fillon qui est l'artisant de ces deux victoires). C'est sain.
Le FN plombait la droite qui a eu le courage de ne pas vendre son âme. Ou plutot, ceux qui dans ses rangs l'ont fait on perdu. C'est sain.
Il reste à la gauche à se réformer. Elle peut le faire et va le faire, car les français savent bien que l'alliance avec l'extème gauche n'est pas crédible. A la gauche de jouer. Le courage politique paie.
Rédigé par : Michel | 10 novembre 2005 à 18h56
"Le FN plombait la droite qui a eu le courage de ne pas vendre son âme. Ou plutot, ceux qui dans ses rangs l'ont fait on perdu"
Ce qui est amusant en un sens, c'est que la droite, en occupant le terrain sécuritaire, oblige la gauche à aller plus loin dans la générosité sans discernement, qui n'est plus de mise (et ne rencontre pas d'écho dans l'opinion).
La droite utilise donc le FN (pour son discours sécuritaire dont notre demi-nistre se fait le héraut)pour obliger la gauche à se décridiliser si elle veut se différencier de la droite...alors que le FN doit beaucoup à la gauche Mitterandienne!
Pour le reste, je ne suis pas pessimiste. Je pense que la gauche doit se réformer et abandonner l'anti-capitalisme primaire et démagogique, pour consacrer son énergie à contrebalancer intelligemment les dégats de l'économie de marché et de son idéologie individualiste, sans trop brider les énergies motrices de l'économie (car il n'y a redistribution que grace à l'impot, lui meme dépendant de l'assiette fiscale, donc du travail et de la richesse produite).
C'est une épineuse équation, mais la solution ne se trouve probablement pas chez Mrs Fabius, Mélanchon et consors, et encore moins au PCF ou à la LCR...
Rédigé par : Séverin | 10 novembre 2005 à 19h29
"Voir un Villepin passer outre l'Assemblée, sous prétexte de l'urgence, pour faire passer des lois, c'est se moquer de notre République." A quoi faites vous allusion Imothep ?
"les derniers évènements vont amener des munitions à des le pen, de villiers". Mais non ! De Villiers ne fait pas le poids et le Pen est gâteux. De plus 80% des français ont déjà dit qu'ils ne veulent pas de lui. Non, les derniers évènement vont ammener la gauche à abandonner l'angélisme, et à être plus réaliste. Et c'est tout bon pour le chéri d'EricY a t il eu des voitures brulée à Sarcelle ?
Rédigé par : Michel | 10 novembre 2005 à 23h42
Zut, c'est parti tout seul alors que j'écrivais la dernière phrase.
Rédigé par : Michel | 10 novembre 2005 à 23h44
Heu, je n'ai pas de "chéri" !
Rédigé par : Eric Dupin | 10 novembre 2005 à 23h59
C'est pourtant ce que j'avais cru comprendre en lisant "étonnement" qui resemblait beaucoup à de la déception:
http://ericdupin.blogs.com/murmures/2005/10/dsk_et_les_sans.html
Rédigé par : Michel | 11 novembre 2005 à 00h14
"la gauche à abandonner l'angélisme, et à être plus réaliste"
à l'instar d'un Valls que j'ai trouvé interessant et réaliste sur la 2.
Michel,
Pourquoi tu t'attaques à DSK?
Rédigé par : Séverin | 11 novembre 2005 à 00h50
Eric,
La motion Hollande mettra-t-elle un coup de volant au centre, après sa victoire, pour bien se démarquer de Fabius et de son discours gaucho-démago?
En d'autre termes, pensez vous que Fabius puisse, malgré lui, conduire le PS sur la voie souhaitée par les Français, au delà des militants?
Rédigé par : Séverin | 11 novembre 2005 à 05h37
Je ne m'attaque pas à DSK. Suivant Eric, il n'y a que 2 candidats crédibles au PS (qui ont eu des ministères importants) Fabius et DSK. La dame des 35 heures ne compte pas, elle est out, because les 35 heures et les 7 smics.
Fabius est out, qui reste-il ? S'il y a un renouveau au PS, j'espère que Valls, qui se démarque notablement du consensus sur le problème de la laicite, y participera activement, mais il peut être ministre, pas président.
Rédigé par : Michel | 11 novembre 2005 à 08h14
Fabius out : ouf. Un démagogue méprisant de moins. Va apprendre à faire de la vraie moto, Lolo Custom.
Mais il en reste.
Qui pourrait être le nouveau Mendès ?
PS. Exccellent édito de Denis Sieffert dans Politis.
Rédigé par : PMB | 11 novembre 2005 à 09h53
Le PS se sera conformé au scénario des "révolutions de couleur", orange, mauve.. en l'occurence rose (très) fané. Le peuple vote, dans des conditions de rigueur incertaines. Les apparatchiks l'emportent nettement, mais des irrégularités étaient dénoncées dès avant le scrutin. Portés par cette contestation dont le caractère irrésistible peut intriguer, les "minoritaires" obtiennent une rectification du résultat sur des bases elles aussi incertaines (cas du PS), ou bien un nouveau scrutin (Ukraine), ou carrément le départ des apparatchiks (Géorgie). Trop tôt pour statuer sur le cas du Libéria et de l'Azerbaïdjan.
Concernant le PS, on a assisté à une forme inédite de "synthèse". Le résultat de Fabius était ignominieux, contraire aux traditions du parti, gros d'une guerre impitoyable inopportune maintenant. Le décompte aura donc subi le sort des chiffres bruts des sondages : négocié dans le sens qui satisfasse l'intérêt bien compris du client, en l'occurence le parti.
Il fallait qu'un moment encore Fabius puisse espérer ! Humilié, il eût été contraint à un combat à mort prématuré, incapable qu'il est d'admettre son échec. La guerre totale aura lieu, n'en doutons pas, mais en temps opportun.
Rédigé par : Basta | 12 novembre 2005 à 19h12
Hé, hé, Basta a l'air de suivre d'assez près l'actualité du PS. Il est vrai que ce qui s'est passé ces derniers jours est sans précédent dans l'histoire de ce parti. On avait l'habitude de résultats arrangés dans certaines fédérations, comme les Bouches-du-Rhône ou le Pas-de-Calais, mais pas de négociations au niveau national ! La correction des résultats est le résultat d'une épreuve de forces entre la direction et les fabiusiens. Ceux-ci ont réussi à persuader Hollande qu'il valait mieux leur accorder quelques points plutôt que de risquer de les voir pourrir le congrès du Mans. Comme disait Joseph Staline, dans une élection, ce qui est important, ce ne sont pas ceux qui votent mais ceux qui comptent les votes.
Rédigé par : Eric Dupin | 12 novembre 2005 à 19h31
Voici un aveu dont j'ai honte : j'ai fait peu de choses bien dans ma vie.
Mais quand même, j'ai réussi ceci : mes enfants et d'arrêter de fumer. Et une autre chose dont je suis encore plus fier : ne pas m'être inscrit au PS lors de la fameuse vague rose de 1981.
Parce que j'aurais passé toutes les années d'après à me demander pourquoi être venu servir de marchepied à tous les éléphants petits, moyens et gros en chasse du trophée élyséen.
Si un militant du PS peut m'expliquer comment il fait pour servir à autre chose, je suis preneur.
Rédigé par : PMB | 12 novembre 2005 à 19h53
Aux dernières nouvelles, une grande et ubuesque synthèse -à gauche, très à gauche forcément- se prépare. Hollande, Peillon, Bartolone sont pour ! Tout est bien qui est sur le point de bien finir - provisoirement - au Mans. J'admire la manière dont Fabius réussit à survivre à des échecs cinglants successifs, encaissant des humiliations avec une froide placidité. A l'inverse, Hollande rosit encore de plaisir en savourant un nouveau triomphe qui n'en fait toujours pas un grand leader.
On peut prévoir le prochain épisode : la désignation du candidat du PS aux présidentielles. Fabius sera battu, et trouvera le moyen d'être candidat quand même, mais là, l'affrontement à mort sera inévitable. Au pire, il pourrait avoir lieu au 1er tour de la présidentielle. A moins qu'on assiste à une réédition de l'affaire Lipietz-Mamère en 2002, les sondages - qui peuvent eux-aussi donner lieu à toutes sortes de manipulations- étant le juge ultime !
Pas de doûte, si j'étais socialiste, je crierais "Jospin, reviens!"
Rédigé par : Basta | 13 novembre 2005 à 22h33
Hollande l'a pas tuer !
Et c'est donc Fabius le vainqueur du congrès, puisque, inclus dans la synthèse, il a définitivement évité la marginalisation et l'exclusion de fait du grand jeu. C'est d'autant plus éclatant que le NPS bougonne de son côté, jouant le long terme. Pour Fafa, c'est du court-terme : la candidature à la candidature. Même s'il devait être encore battu, il trouvera un moyen (candidature libre, stratégie Mamère) de s'en sortir.
Quant à Hollande, il fera un excellent ministre des transports.
Rédigé par : Basta | 20 novembre 2005 à 10h08
Finalement, qui à part les militants socialistes s'intéresse vraiment à ce parti ? Qui en attend qu'ils puissent aider à "changer la vie" ? La vie, c'est SuperSarko le roi des sondages qui va la changer.
On voit que ces émeutes, maintenant qu'on commence à voir du recul, étaient, sont, celles de la misère. Matérielle, morale, sociale, psychologique, éducative, tout ce que vous voulez mais misère.
Personne n'a de solution, personne ne veut en avoir, elles coûteraient trop cher à tous les nantis, tous.
Vous voulez vous remonter le moral ? Lisez Baudrillard dans Libé. Histoire de seulement garder les yeux ouverts.
Rédigé par : PMB | 20 novembre 2005 à 13h35
@PMB
L'évolution du PS est décisive pour la France. Je ne leur reprocherai pas de ne plus ambitionner de "changer la vie", slogan totalitaire selon moi.
Actuellement, c'est tout le système politique et social français qui est tenu sous la contrainte de l'extrême-gauche au nom de la légitimité révolutionnaire. Le PS est le maillon critique, le maillon faible de cette chaîne. J'attends qu'il cède un jour, jour qui sera historique. On n'y est pas encore. Au point où on en est (DSK à gauche, toute !), il ne reste à espérer qu'une bonne dérouillée en 2007.
Rédigé par : Basta | 20 novembre 2005 à 17h35
Entre l'angélisme totalitaire* et la droite, qu'y a-t-il ?
Le libéralisme tempéré, "à visage humain", est-ce que ça existe ?
Et si l'extrème-gauche perdait son pouvoir de nuisance, en quoi cela donnerait-il aux autres une compétence et surtout un poids sur le cours des choses ?
Vraiment, sincèrement, je ne vois plus.
* "Changer la vie", slogan totalitaire ? Slogan, surtout, aussi vide d'effet que "la fracture sociale", "terroriser les terroristes", on en trouve partout au point que je suis de ceux (et pas plus fier pour ça) qui zappe dès qu'un homme politique cause dans le poste.
Rédigé par : PMB | 20 novembre 2005 à 17h57
"L'évolution du PS est décisive pour la France." Je suis pleinement d'accord avec votre analyse Basta. Actuellement, les idées neuves viennent de la droite, voire de Sarko. Sarko n'est pas l'homme providentiel, il peut aussi se tromper (et il revendique ce droit). La France à besoin de se remettre en cause et de se réformer. Ce serait tout de même mieux si tout cela se faisait dans la réflexion et le débat.
Rédigé par : Michel | 20 novembre 2005 à 18h24
Question à Basta :
Que devrait faire la gauche pour exercer le pouvoir d'une façon réellement différente de la droite ?
(Ce n'est pas un piège, mais une vraie question.)
Rédigé par : PMB | 20 novembre 2005 à 18h48
@PMB
La gauche et d'abord le PS, devrait chercher à faire au pouvoir la bonne politique pour la France et les français, dans une optique social-démocrate (pas "socialiste"). Admettre que le débat libéralisme/antilibéralisme c'est pour les conversations de bistrot; que l'Histoire a tranché; que le libéralisme ça marche, contrairement au socialisme. La social-démocratie repose sur la solidarité, non sur le vertige de la destruction du mal. Concrètement : personne ne doit rester en arrière, sans avoir sa chance de participer activement au développement de la société libérale.
Il ne s'agit donc pas de penser d'abord à se distinguer à tout prix et sur tous les sujets de la droite. Ras-le-bol de ces parties de bras-de-fer permanentes et souvent factices qui nous prennent pour des spectateurs de combats de catch. Penser d'abord à la France et aux français, TOUS les français.
Rédigé par : Basta | 20 novembre 2005 à 20h46
"Concrètement : personne ne doit rester en arrière, sans avoir sa chance de participer activement au développement de la société libérale."
Vu comme ça, je marche.
Attendons les détails concrets, demandons-les à ceux qui demandent nos voix.
Rédigé par : PMB | 20 novembre 2005 à 20h51
@PMB
"Changer la vie" comme slogan politique, reflète l'ivresse du tout-politique, la croyance que l'action politique est toute puissante et ne saurait composer avec des contraintes diverses. La vie change de beaucoup de façons (rencontres, ruptures, paternité, deuil, découverte d'une vocation, succès ou échec professionnel..), mais c'est plutôt du domaine personnel. Quand la politique change manifestement la vie, implicitement pour des peuples entiers, c'est souvent le fait de dictatures ou de régimes totalitaires, leur disparition dans les cas positifs (Franco, Espagne, 1975). Dire "Changer la vie" en 1981 avait le sens d'une velléité totalitaire qui a heureusements tourné court, malgré certains accents (congrès de Valence).
Rédigé par : Basta | 20 novembre 2005 à 21h05
@Michel
Je ne suis pas encore convaincu que Sarko a une cohérence dans ses idées. Il a le mérite de secouer le cocotier. Il en prend plein la poire, et révèle quelques faiblesses dans la tourmente, alors qu'en 2002-2003, il jouait au Superman.
Il incarne donc la remise en cause nationale sur presque toute la ligne, ce qui l'amène à se heurter frontalement à Villepin qui voudrait représenter la France éternelle, celle qui n'existe plus.
Rédigé par : Basta | 20 novembre 2005 à 21h20
Basta,
complètement OK sur votre post de 20h46.
Michel, pas d'accord sur le caractère neuf des idées de la droite et celle de Sarko.
Elles viennent d'ailleurs où on les pratique déjà.
Et au niveau de ce que pourrait proposer la gauche de neuf dans le débat, hormis faire comme Sarko (c à d aller chercher les idées ailleurs, chez ceux qui ont opté pour une version sociale-libérale), je ne vois pas non plus.
Les gauchistes devraient se dépécher de réétudier Marx, car la mort du capitalisme, c'est son écroulement sur lui même.
La concentration (ex:Microsoft)et l'enrichissement suffisant de chacun (dans TOUT le monde) assècheront petit à petit la frénésie de progrès et atténueront la concurrence (qui est le moteur).
Le facteur devrait donc se mettre à jouer avec les autres, libérant ainsi les socialos de leurs obligations électoralistes envers sa gauche et lui permettant ainsi d'aller piquer les idées des autres! lol
Rédigé par : Séverin | 20 novembre 2005 à 22h22
Ça va, j'ai compris. Celui qui va nous "changer la vie", le nouveau messie, c'est SuperSarko. Ce n'est plus l'action politique qui sera toute puissante (politique : de polis, la cité, ce qui fait que nous avons une communauté de destin qui nous demande de ne pas nous bouffer les uns les autres. Enfin, c'est ce que disent ceux qui n'ont pas envie de se faire bouffer. Les autres, eux, ils mangent, et on entend bien claquer leurs mâchoires), mais l'action de ceux qui ont le vrai pouvoir : l'argent.
Basta (non, je ne vous parle pas, je me parle à moi-même), retirons-nous sous notre tente, fini les solidarités, que les faibles crèvent, ils n'ont que ce qu'ils méritent.
J'ai la chance d'avoir un âge qui me met à l'abri, tant pis pour la racaille (ou les jeunes, chai pus).
Vais me coucher, moi. Je quitte ce blogue. Restez entre vous, dans le triomphe et le cynisme.
(Dernière leçon du donneur de leçons, quel soulagement, hein Bob ?)
Rédigé par : PMB | 20 novembre 2005 à 22h25