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08 novembre 2005

Commentaires

PMB

Il y a une symbolique très lourde, pour ne pas dire plus, dans l'exhumation de cette loi du temps de la Guerre d'Algérie. Parce 1955, ça me rappelle 1961, le 17 octobre précisément. Combien de morts algériens dans la Seine, jetés là par la police* du délicieux Papon ? Les morts, cette fois-ci, seront-ils jetés par a/ des policiers b/ des miliciens c/des militaires ?

* J'avais d'abord tapé "la polie" ! (Nuançons : même si des débordements sont l'oeuvre de flics aussi jeunes que leurs ennemis émeutiers, les patrons de la police font preuve d'une responsabilité et d'une retenue que n'a pas leur sinistre ministre !)

Le cousin de Marseilles

En effet, la question de la symbolique perverse a l'oeuvre dans la classe politique française meriterait d'etre creusee. En autres choses, j'aimerais connaitre l'opinion du Maitre de ce Blog sur l'attitude d'un certain François Hollande, qui l'autre jour qualifiait les propos de Sarkozy d'"intolerables". N'est-il pas frappant d'entendre cette personne se declarer si soucieuse de la semantique ministerielle alors qu'elle même, (premier secretaire du PS, mais peut-etre n'est-ce rien ...) se permet de visiter en prison des membres d'action directe, terroristes notoires et assumes. Sans parler du soutien a Battisti, autre ange de vertu. La demagogie connait-elle des limites ?

Basta

Eric vous dénoncez justement l’amour des symboles comme une des maladies de la vie politique française. Et puis vous y succombez vous-même juste après, et JM.Colombani aussi, mais alors lui, d’une manière caricaturale! Prise en vertu d’une loi de 1955, la décision de couvre-feu ne peut que rappeler l’Algérie, et donc les émeutiers sont placés dans la situation des insurgés de la Toussaint 1954, et, bien sûr, à nous la culpabilité coloniale. Et si, pour une fois, le pragmatisme, le simple esprit pratique l’emportait en France ? Un vieux pays doit-il être traumatisé par sa longue histoire - où chaque épisode actuel peut trouver un écho apparent - au point d’être paralysé devant toute décision, jugée par avance selon le passé. Villepin n’est pas critiqué pour sa décision, qui s’imposait à mon avis, mais pour ses connotations historiques et symboliques. Trop intello-tourmenté tout ça, par les temps qui courent.

Séverin

Eric,

"En vieux français, ce terme décrit un "ustensile qui sert à couvrir le feu et à prévenir les dangers d'incendie, tout en conservant des braises"..."

il me semble que le gouvernement ne s'est pas contenté de permettre l'usage du couvre-feu mais s'efforce de trouver des idées (et des sous) pour éteindre les "braises" dont les intervenants de votre blog font état au fil des échanges.
Même si les propositions faites sont minimes (apprentissage à 14 ans, tissu associatif...) elles ont au moins le mérite d'exister et de refléter une entame de reflexion (dont on ne trouve pas trace à gauche...).

"Le couvre-feu général est-il la mesure la plus appropriée ? Il aurait peut-être été préférable de décider d'un couvre-feu pour les mineurs dans certaines zones".

Il me semble que ce sont les préfets qui décideront des zones visées par le couvre-feu et des modalités d'application.
Nous n'en sommes pas à un couvre-feu général.

En attendant, ce sont toujours les mêmes qui risquent l'injustice du couvre-feu: ceux qui habitent ces quartiers, dont on a peut être brulé la voiture, qui prennent des transports qui puent, sont sales et sont perturbés par les agressions sur les lignes et dont on va restreindre la liberté de mouvement pour les conneries des autres!

Michel

Symbolique lourde ou pas, il est, dans la pratique, nécessaire d'instaurer un état d'urgence afin d'établir un couvre feu là ou cela est utile. En décrétant, de cette manière l'état d'urgence, les préfets pourront instaurer le couvre feu dans les quartiers. Villepin fait ici, de manière temporaire, ce que fait Blair tout le temps: http://www.liberation.fr/page.php?Article=336865

Cette décision était nécessaire, même Fabius le reconnait. Les habitants des quartiers concernés, dont je suis, se demandent simplement pourquoi avoir attendu tant. Pour ma ville, les dégats correspondent au impots locaux annuels.

Le couvre feu existe déjà pour les honnètes gens. Chacun rentre tôt, ne sort pas ne soir et reste chez soi. Sauf les plus courageux, qui parcourent les cités en grands frères, pour demandant poliment aux gamins incendiaires de rentrer chez eux.

Avec un couvre feu, il sera facile de faire le tri entre les honnètes gens et le gamins qui s'amusent à incendier la voiture du voisin, qui n'ont rien à faire dehors cagoulé. Quelques bon arrosages au canon et eau et l'on verra nos chers rappeurs révoltés renter chez leur parents, trempés et la queue basse, avec une bonne crève. Et si un honnète travailleur, obligé de rentrer tard, se fait contrôler par la police, ou arroser par erreur, il considèrera que sa voiture et des biens sont saufs et que c'est un désagrément mineur.

Il nous aura fallu un peu de temps et quelques voitures brulée pour comprendre que l'on ne peut gouverner un pays avec des soixante huitards qui sont persuadés que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", "qu'il est interdit d'interdire", qu'on ne peut plus tolérer que les petits caids fassent la pluie et le beau temps dans des zônes de non-droit (oh le bel euphémisme), que bruler la voiture de son voisin de palier cela n'est ni festif ni bien, et qu'un père peut donner une bonne fessée à son gamin de 14 ans sans faire 2 mois de prison, ni être emmerdé par une assistante sociale.

Exit Mamère, l'écolo qui roule de 4x4, Buffet qui se fait taper sur les doigts par les maires coco qui sont sur le terrain, et les bobos, qui sont mals placés pour comprendre les ouvriers.

La France a besoin de se réformer. Elle ne sais pas le faire dans le débat, le consensus et la réflexion. Pour changer, elle a besoin de se faire peur.

JIB

Il n'y avait pas eut un seul mort en 68 si ma mémoire et bonne. Ni d'handicapée brulée dans un bus, ni denfant de 15 mois blessé, y avait il eu caillassage de pompiers ? ou tir à balle réelle sur la police ?
La comparaison tient elle la route ?
Il me semble que la France n'a en effet plus jms eu besoin d'utiliser l'art 16 ...
Aujourd'hui peut-être ... Je suis pas sûr encore.

blabla

C'est vrai qu'il vaut mieux éteindre le feu que le couvrir. Le résultat est plus sûr.

Michel

Petit sondage express en rentrant dans ma belle banlieue. 3 personnes interogées + moi => couvre feu 4, pas couvre feu 0, abstention 0. Mais je n'ai pas osé interoger les rappeurs incendiaires.

PMB

Michel,

Désaccord avec la totalité de votre post de 17 h 34 (à part le 4x4 de Mamère, si ce n'est pas une rumeur internette).
Et arrêtez avec les soixante-huitards qui etc. Ca tourne au cliché éculé. Je suis un soixante-huitard, je n'en tire ni fierté ni honte, pourtant croyez bien que je suis le maître dans ma classe. Mais sans taloches. Je m'occupe d'humains, pas de bêtes (de toutes façons, j'ai peur de Brigitte Bardot).

Ah si, quand même : "La France a besoin de se réformer". Tiens, si on commençait par réformer Chirac ? Si, pour donner un modèle d'obéissance aux jeunes qui, je suis bien d'accord avec vous, en ont tant besoin, il commençait par obéir aux juges qui aimeraient lui poser quelques questions ? Si la caillera De Villepin obéissait aux gendarmes plutôt que d'appeller papa sur son portable ?

Réformer la France ? J'entends ce refrain dans la bouche (la vôtre ?) de ceux qui veulent effectivement que ça change : moins de focntionnaires (donc moins d'infirmières, de policiers, de profs) moins d'impôts (donc moins d'hôpitaux, de routes, d'écoles) ; plus de liberté pour le renard dans le poulailler : plus de chômage, plus d'argent pour les grands patrons*, plus de précarité pour tous sauf pour ceux qui la décident**.

* Ah je stigmatise les riches ! Et alors, on stigmatise bien les pauvres ! "Salauds de pauvres", qui éduquent mal leur enfants !
**(Allez donc dire à votre banque que, si vous devez accepter un salaire moins élevé, elle doit accepter des remboursements moins élevés !)

mat

mais vous n'avez pas tort PMB , il est possible que chichi agisse lui aussi en soixantehuitard, refusant les contraintes et les sanctions ; lui aussi, retablir les heures de colle lui ferait du bien !!
ardon de stigmatiser à mon tour ;-)

Robert Marchenoir

Peut-on en finir avec cette manie bien française de déclarer une loi scélérate en fonction de l'époque à laquelle elle a été votée?

La loi sur l'état d'urgence date de la guerre d'Algérie, donc, il ne faut jamais, dans aucune circonstance, décréter l'état d'urgence.

Tel loi ou règlement date de 1942 (celle-là, qu'est-ce qu'on l'entend...), donc c'est un texte nazi.

Mais que faisaient donc les socialistes quand ils étaient au pouvoir? Ils ont osé laisser en vigueur des lois nazies, colonialistes, etc? Honte sur eux!

C'est sans doute pour cela qu'ils dissertent gravement, aujourd'hui, pour savoir quelles lois ils abrogeraient une fois arrivés au pouvoir. Bravo, les gars, voilà de la vraie action ou je ne m'y connais pas: il n'y a même pas besoin de voter une loi (ce qui est déjà le degré zéro de l'action en politique), il suffit de mettre à la poubelle les précédentes!

Que d'innombrables citoyens, entreprises, administrations, se soient péniblement organisés pour obéir à ces lois n'entre pas en ligne de compte. Ils s'organiseront autrement. A eux de s'adapter.

Michel

PMB, quand je parle de réformer la France je pense ici à la révolution des rappeurs incendiaires et uniquement à cela. On peut aussi réformer la France sur le plan économique, moins d'état, économie plus libérale etc, mais, passons, c'est un autre débat, un autre jour.

Nous avons affaire ici à nos enfants. Comme Séverin, qui les connaît bien, l'a magnifiquement expliqué, ces "petits" (15 à 25 ans) sont de l'aveu des grands (25 ans 35 ans) beaucoup plus fous que les "grands" ne l'étaient au même age. Ce sont des "sauvages", des prédateurs égoiste sans aucune conscience morale et aucune conscience de la gravité de leurs actes. Ils sont capable d’incendier la voiture de leur pote, parce que pour exister sur CNN il faut incendier une voiture. L’incendie du gymnase de Clichy sous Bois fait évidemment penser au film « la haine ». Bêtes et méchants donc.

Que faire, car se sont nos enfants. On peut battre sa coulpe, expliquer que c’est le capitalisme etc mais cela ne résout pas le problème. Ces enfants ont simplement besoin d'être corrigés, et de recevoir une bonne « rouste ». Ils ont besoin qu’on leur impose une limite à ne pas dépasser. Et comme l’a très bien expliqué Séverin pour lui même, s’il arrive que l’enfant ne puisse pas comprendre la gravité de la faute, il est néanmoins capable de se souvenir de la gravité de la sanction. Il faut donc une « rouste ». Mais le père, qui est le mieux placé pour la donner, ne la donne pas, soit parce qu’il a démissionné, soit parce qu’il pense, à tord ou à raison, qu’en France ils n’a pas le droit de frapper son enfant, car cela le conduirait devant la police ou l’assistante sociale. Un père magrébin a dit à un ami « Mes deux premier garçons, j’ai pu les tenir, mais pour le troisième je lui ai donné une rouste à 14 ans. Alors l’assistante sociale est passée et je n’ai rien pu faire après ». L’histoire du père qui va chercher son fils au commissariat, qui donne une rouste son fils et qui fait deux mois de prison est un autre exemple. C’est peut être une fable. En tout cas, c’est une histoire qui m’a été racontée par des gens qui la tenait pour vraie.

Le problème est que si les parents ne donnent pas la « rouste » salutaire, la collectivité ne se donne pas le droit de la donner par idéologie compassionnelle et soixante huitarde. Pour un vol ou une tentative de vol, si les enfants sont mineurs, ils passent au commissariat et ressortent libres. Il en est de même à l’école les punitions corporelles sont interdites.

Et l’on tourne en rond. Et parce que la société s’est interdite d’agir, les actes commis sont de plus en plus graves. Cette vision des chose est confirmée par Monnerat qui fait une très belle analyse de la musique hip hop. Il y lit la violence, mais aussi le manque de repère, le manque du père et donc le manque de la « rouste » salutaire.

« Aux côtés des hymnes à la haine, leurs textes (des rapeurs) comptent aussi des cris évidents de souffrance, les marques de blessures jamais cicatrisées. L'une d'entre elles est notamment l'absence ou la distance du père, et donc ce vide dans l'autorité, qui est le thème choisi par NTM avec "Laisse pas traîner ton fils" en 1998 et par Sniper en 2003 avec "Sans [re]pères" ».
http://www.ludovicmonnerat.com/

Voilà pourquoi je me suis permis de brocarder l’idéologie de 68, dont le caractère nuisible m’a été confirmé par la tête de liste PS de ma ville qui a travaillé longtemps dans les milieux sociaux.

L'autre réforme à laquelle je pensait (parce qu'elle a un rapport avec le problème des rapeurs incendiaires), c'est la réforme de l'école que le gouvernement Villepin (qui comme vous avez dût le remarquer, n'est en général ma tasse de thé) a entamé en abaissant à 14ans l'age de l'apprentissage. Ce point a été développé, vous n'êtes pas d'accord, je le sais.

Michel

Pour rebondir sur les propos du "cousin de Marseilles", j'ajouterais que l'avocat des victimes de de la cabine EDF est, semble-t-il, un proche de F. Hollande. Fabius qui est resté assez discret jusqu'ici, s'est déclaré favorable au couvre feu, comme 73% de français, et comme j'imagine l'immence majorité des habitants des banlieues.

Dommage pour F. Hollande que tous ces évènemenents se produisent au moment du choix des motions au congrès PS. C'est l'arroseur arrosé, ou plutôt l'incendiaire incendié.

J'ajoute, à titre personnel, que je n'ai toujours pas avalé la remarque de Ségolène Ministre mettant sur le même pied, "les violences au collège", et la "pédophilie de certains professeurs". Mais je ne vote pas au congrès PS.

Vince

Le couvre feu est une arme médiatique du gouvernment mais rien n'assure qu'il aura les moyens de l'appliquer.
Hier soir sur France 3 une émission qui déjà commence à confondre victimes et agresseurs et une volonté de politiquement correct qui rend le débat d'une platitude extrême.

C'est bien Sarkozy et la société française qui sont les uniques responsables de ce gachis, même l. thuram renforce cette opinion bien démagogique.
Renvoyons Sarkozy le maldroit qui met les pieds dans le plat et donnons de nouvelles subventions pour reconstruire ce qui vient d'être détruit en attendant la prochaine flambée...
Au moins un point de satisfaction, mettre les moyens pour ces jeunes qui veulent s'en sortir, ceux-là pourraient donner un autre exemple de reussite que ceux qui font déjà la loi chez eux et dans la cité à 14 ans.

fred

Si vraiment il y a nécessité d'un couvre-feu alors qu'il s'applique à tous les enfants de France et de Navare. Des enfants dans la rue après 20 heures sans leur parents ou un adulte les accompagnant, c'est pas normal ! Je pense que c'est une valeur que nous pouvons tous partager pour l'éducation de nos enfants.

fradet

bien d'accord avec vous.
Hier le "glorieux" Villepîn m'a paru un gamain âgé muni d'une férule et ergotant une longue, ennuyeuse, pathétique litanie . Qu'on était loin du Cri de la Gargouille ou des 100 jours! Tel maître tel valet!
mais hélas de l'autre côté de notre division nationale qui nous détruit qu'avait-on...il suffisait de voir ces faces à la Daumier!
le seul qui avait un air de dignité était Strauss Kahn

Michel

Le couvre-feu est décrété par le maire là ou cela est utile. Les habitants des zônes concernées applaudissent le couvre-feu. Fradet et fred, vous n'êtes pas concernés. Qu'avez vous donc à redire ?

Lorsque nous cesserons de débattre des grands principes pour nous atteler à la résolution des problèmes concrets, tels qu'ils se posent sur le terrain, les choses iront mieux.

JIB

Il semblerait de plus que l'art 16 ait été utilisé en Nvelle Caledonie dans les années 80 (sous Mitterand donc).
Ce rappel à la guerre d'Algérie me semble de plus en plus malsain. Sachant que les propos de Sarko semblent avoir été bien montés en épingle, voudrait on mettre de l'huile sur le feu ?

Imothep

Michel, je vous trouve de plus en plus agressif et c'est bien dommage..

PMB

L'apprentissage à 14 ans est l'exemple même de la fausse bonne idée. Et ce n'est pas un prof qui le dit le premier, alors que cet intello soixante-huitard n'y connaît rien à l'apprentissage, ce sont les représentants de professions artisanales*, qui eux :
- ne sont pas vraiment des gauchistes,
- savent de quoi ils parlent.

Quel inconscience des vrais problèmes, quel mépris pour les enfants et pour les artisans dans cett mesure préconisée par une Excellence dont les enfants, eux, font leur apprentissage dans les rallyes chicos, les défilés de mode et les castings de TF1.

* USA (Union Professionnelle des Artisans)

Séverin

Vince

"Le couvre feu est une arme médiatique du gouvernment mais rien n'assure qu'il aura les moyens de l'appliquer"

qu'en est il de mettre le feu?
Dans un conflit il y a:
-les causes profondes d'un mal,
-le conflit tangible (manifs, barricades, grève etc...)
-la guerre médiatique et le mode de propagande.

Je signalerais aussi que lorsque l'on brûle et on s'attaque au bien commun (à la Res Publica), et bien la République doit être réaffirmée par un symbole (à l'instar de ce qu'étaient les écoles ou le gymnase de Clichy).

Le couvre-feu me semble préférable à l'armée et s'il est appliqué avec discernement (au Raincy cela ne sert à rien, Mr Raoult), on limitera le nombre de "dégats collatéraux" (les gens vivant là honnetement et risquant de patir de ces mesures en cas de retour tardif à la maison).

Voyons les options offertes à nos dirigeants au lieu de critiquer et choisissons le moindre mal...
En même temps, j'en ai aussi ras le bol de faire parti des dommages collatéraux des politiques de sécurité qui ne marchent pas et empirent tous les ans...Mais bon, il y a l'intérêt de la majorité...

Séverin

"L'amour des symboles est une des maladies de la vie politique française"

Monsieur Dupin,

êtes vous dans ce cas favorable à l'abandon de l'ISF? ;)

Séverin

Robert Marchenoir,

même si je suis d'accord avec vous sur le fait que lister les lois à abroger n'est pas un programme électoral, vous me permettrer de réagir à ceci:

"Que d'innombrables citoyens, entreprises, administrations, se soient péniblement organisés pour obéir à ces lois n'entre pas en ligne de compte. Ils s'organiseront autrement. A eux de s'adapter."

C'est peut être difficile à admettre, mais la non-adaptation, c'est le statu quo, dans un monde qui change...Alors c'est peut être malheureux, mais ne reprochons pas cela à ceux qui tentent de mettre en mouvement.

On peut quand même s'interroger comme vous l'avez fait, sur la dynamique que peut insuffler la démarche socialiste ! ;)

Séverin

A PMB et Michel, dont les échanges sont riches et vifs, peut être puis je vous proposer une synthèse.

Michel execre visiblement la mentalité de 68, notament pour les dérives que cela a donné (dont des gamins sans éducation et parfois sans valeurs).

Je pense que l'excès n'est pas bon et peut être est-on allé trop loin dans le libertarisme angéliste.
Néanmoins, ce courant de pensé venait rompre avec un carcan (ou perçu comme tel) pour les libertés individuelles, un autre excès.

Lorsqu'une idéologie gouverne, il est difficile de ne pas tomber dans l'excès.

Et le pragmatisme froid et désenchanté semble être le thème à la mode.
Outre la perte des valeurs fédératrices, il nous rapproche de plus en plus du super ordinateur, déshumanisant le rapport à la foule, raisonnant en statistiques.

Peut être est il nécessaire de réinjecter plus de contrainte et de fermeté à présent?
Je ne souhaite pas voir mes libertés contrôlées d'une quelconque manière mais l'on gouverne des masses en lésant toujours un peu une part de la population.

Et interdire au géner l'action du père dans sa famille (alors que le père qui bat les enfants les battra quand même), cela me semble également dangereux.

PMB et Imothep, votre appel à l'exemplarité de nos hommes politiques et vos critiques (souvent) éclairées vous honorent.
Michel, on se détend!;)

Eric Dupin

"Cousin de Marseilles",
Je fais partie de ceux que la visite de Hollande a Battisti a scandalisée et qui reprochent à l'actuel premier secrétaire du PS de souvent céder à la démagogie. Mais reconnaissons que, sur ce problème du cessez-le-feu, pardon du couvre-feu, il a fait preuve de plus de retenue que bon nombre de ses camarades socialistes.
Séverin,
L'imposition des grandes fortunes me semble tout à fait fondée. Cela étant, l'ISF actuel est critiquable en ce qu'il comporte des exonérations qui favorisent la grande bourgeoisie (possession de "l'outil de travail", oeuvres d'arts) tandis qu'il frappe de plus en plus la moyenne en raison de l'envol des prix de l'immobilier.

1/g

Les limites d'une mesure de couvre-feu sont évidentes : limite temporelle (pourquoi 12 jours, pas moins pas plus ?), limite géographique (telles rues "interdites" et non celles adjacentes) et limite sur les population visées (16 ans ? pourquoi pas 14 ou 18 ?). Sans parler de la restriction d'une liberté individuelle fondamentale (celle de se déplacer) alors que nous baignons dans un océan d'injonctions au laisser faire / laisser aller. La main invisible, censée fonctionner partout ailleurs, devrait être modérée pour une fois, et l'Etat devrait reprendre la main.

Cette mesure de couvre-feu, également, pose une question plus générale (il semble que l'on passe aux questions générales et non plus aux décomptes des carcasses incendiées) : celle de l'occupation de l'espace public dans notre société. Les bandes d'enfants dans les rues illustrent les photo de Doisneau, et le temps n'est pas si loin où il y avait en quelque sorte un contrôle de l'ensemble des enfants par l'ensemble des adultes, sur un modèle "villageois".
désormais, chacun pour soi / chacun chez soi. La rue est devenue anxiogène, et ce n'est pas qu'une question de quartiers difficiles (d'accès ?).

Bref : plutôt que d'interdire la rue à quiconque, il faudrait - sur le long terme - encourager une réappropriation des espaces publiques, jour et nuit, par l'ensemble des habitants et citoyens.

C'est beau une ville, la nuit.

Séverin

Eric,

il me semble que l'ISF provoque une évasion fiscale voisine de 10 milliards d'euros en assiette d'imposition, soit 11 millions de perte annuels pour moins d'1 millions d'impots de retour des délocalisés (déficit marginal de 10 millions).

C'est une mesure qui a un coût fiscal mais fait plaisir au petit peuple (auquel je m'associe).Et là il s'agit selon moi d'un symbole de solidarité plus que d'une mesure efficace.

Vous évoquez justement le probleme que pose la flambée de l'immobilier et je ne connais pas en détail les modalités techniques de l'évaluation du patrimoine dans la détermination de l'assiette.

Si une réforme est nécessaire, qu'en est il de son existence même?
Le coût fiscal et de la dissuasion dans la compétition mondiale valent ils le poids du symbole?

Michel

Au risque de paraitre agressif, je me trouve toujours géné lorsque l'on débat des grands principes en oubliant les réalités concrètes et les conséquences pratiques des décisions ou des non décisions. Sur le terrain y a le feu, il faut agir pour protéger les individus et les biens d'incendiaires fous et irresponsables.

Séverin

"Mais il est difficile de masquer son inquiétude si une "logique de guerre" devait l'emporter."

"Sur le terrain y a le feu, il faut agir pour protéger les individus et les biens d'incendiaires fous et irresponsables."

Le couvre feu "segmentant", OK, pourquoi pas.

Ne faudrait il pas retirer les flics de la situation stérile de la bataille rangée?
Ressentis comme une provocation (Michel, tu veux du concret s'en est), ne vaudrait il mieux pas ne pas les envoyer à l'affrontement?

Car, comme le disait Brassens, "dès qu'il s'agit de rosser les cognes tout le monde se réconcilie"...

Michel

Mais il ne s'agit pas de terroristes, il s'agit de nos enfants.

Avec le couvre feu, le père pourra dire a son fils, "tu ne sort pas, tu n'a rien à faire dehors". En sortant l'enfant transgresse la loi et la police n'a pas besoin d'attendre qu'il lance une pierre ou un coktail molotov pour l'interpeler. Il y a faute de l'enfant, mais elle est vénielle. La faute mérite sanction, mais la sanction est légère. L'enfant rencontre ainsi une limite sans qu'il y ait ni faute grave, ni dégât.

Et si les choses s'enveniment, s'il y a bataille rangée, la police peut agir avec des moyens moins individualisés comme des canons à eau. L'enfant n'a pas à se plaindre, il est par définition en faute. Il se retrouvera soit au poste, soit à la maison, trempé.

Michel

Dans la nuit de dimanche à lundi, on a tenté d'incendier la maison de madame le maire de ma commune. Son épou est intervenu et les dégats sont mineurs.

Séverin

PMB,

"L'apprentissage à 14 ans est l'exemple même de la fausse bonne idée",

Ne pensez vous pas que l'artisan, par le nécessaire respect qu'il instaure avec son apprenti, puisse donner un soupçon de limites, d'image du père ou au moins représenter une autorité pour des gamins qui y sont peu ou injustement confrontés?

On peut aussi se poser la question de savoir s'il incombe à un artisan occupé à faire tourner sa boutique d'éduquer, et si cela n'appartient pas à la communauté si les parents ont failli.

On peut aussi réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour que les parents faillissent moins...

L'apprentissage à 14 n'est pas LA solution, mais pourquoi ne pas l'intégrer à un ensemble de mesures pour essayer?

Reste à s'assurer, me semble-t-il, que cela ne soit pas une sortie définitive vers un métier unique, sans passerelles de retour, à l'heure où la qualification est si importante et où l'on change au moins 4 fois de métier dans sa vie (fonctionnaires mis à part).

PMB

"Sur le terrain y a le feu, il faut agir pour protéger les individus et les biens d'incendiaires fous et irresponsables."

On a vu à la Télévision comment, dans certains bâtiments, des adultes viennent passer la nuit, sans armes (pas de milice, bravo, car les extrémsites des deux bords n'attendent que ça), mais pour marquer une présence.
Et je ne peux m'empêcher de remarquer que c'est de ces présences-là que les banlieues ont besoin : présence de la police, dont celle de proximité, présence d'animateurs de rue et d'aides-éducateurs dans les collèges quand Gallouzeau aura remis ceux que Raffarin a virés, présence de contrôleurs dans les bus et les gares, présence des pères foutus le camp pour cause de chomdu, et donc présence de jobs. La seule présence indésitable, c'est celle de l'agitateur Sarko !

PMB

Séverin,

Sur ce problème de l'apprentissage, il faut demander aux spécialistes du concret, profs de LEP et professionnels des métiers concernés, de se prononcer.
Ma petite idée : des passages en entreprise suffisamment longs pour que l'ado ait le temps de voir concrètement ce que demande un métier, et de bien mesurer la somme des connaissances théoriques qu'il devra conjuguer avec ses acquis pratiques, ce qui lui permettra de continuer en même temps des études dont il saura la raison.
Et une poursuite de l'enseignement général comme moyen d'acquérir des connaissances aptes à lui faire éviter les pièges des manipulations d'où qu'elles viennent.

Parce que de la main d'oeuvre ignare, tout juste bonne à faire les gestes de son métier, certains n'attendent que ça !

Séverin

"des passages en entreprise suffisamment longs pour que l'ado ait le temps de voir concrètement ce que demande un métier"

Votre petite idée est interessante car il y a effectivement un problème de rapport d'utilité à l'enseignement actuel.

La semaine que l'on passe actuellement en entreprise en 2nde, dans le but de faire découvrir la vie active et ce que cela suppose,est un gag:
- en une semaine on ne voit pas grand chose
- les stages sont souvent bidonnés/ pistonés et l'on ne fait rien, ne se sentant souvent pas concerné ("une semaine, c'est un mauvais moment à passer").

Et vous avez raison sur la transmission d'un savoir général suffisant pour développer l'esprit critique et une culture commune, nécessaires pour faire un citoyen, au delà de leur rôle économique.

Séverin

"La semaine que l'on passe actuellement en entreprise en 2nde"

cela me rappelle qu'à 15 ans, je voulais être policier, pour lutter contre le racisme de l'interieur et rétablir la légiitimité de l'ordre (un peu idéaliste quand même...), mais qu'apres cefameux stage au commissariat de Villepinte, j'ai changé d'avis.

Comment lutter quand le central des communications de police parle banalement de "cul de chaudron" ou de "chameaux" pour désigner un suspect ou un individu noir ou maghrebin?
Et comment comprendre que le standardiste de ce service interne soit noir et utilise ces mots là?

Je m'étais dit que je ne pouvais prendre le risque de me laisser corrompre par le groupe et j'ai changé d'orientation.

Si nos hommes politiques nous doivent la droiture, l'intelligence et l'intégrité (plutot que les propos généralisateurs et insultants), je pense qu'il serait bon que les représentants armés de la République s'en inspire...

Imothep

PMB je suis totalement d'accord avec vous sur le principe !!
Et ceci soulève immédiatement un problème, est-ce un effet d'annonce ou un réel objectif d'avenir? En substance cela demande un investissement énorme et un volte-face radical du gouvernement qui depuis quelques années ne cessent de réduire le budget de l'éducation.
D'autre part, pour revenir sur les stages et la manifestation de stagiaires la semaine dernière, cela implique aussi de réfléchir sur le statut du stagiaire.
Tout simplement parce qu'à l'heure actuelle, les stagiaires ne sont que de la main d'oeuvre bon marché, la majeure partie du temps non rémunérés un comble pour ce qui est d'apprendre les fruits du travail.
Pour finir, n'en déplaise à PMB, il s'agit aussi de revoir l'ensemble du fonctionnement de notre système éducatif. Je suis d'accord pour l'enseignement général qui permet de se construire une identité civique, mais je pense aussi profondément que l'école doit interagir de manière concrète avec le monde du travail. Il ne faut pas oublier que l'on donne une éducation mais qu'on oriente les enfants vers un métier au final.
Que voit on depuis des années ?? On produit des diplômés d'études supérieures qui au final ne trouvent pas leur place dans la société (je sais parfaitement de quoi je parle !!). Tout simplement parce que la majorité ne peuvent pas faire d'école d'ingénieur, plus ancrée dans le monde du travail, et se retrouve en fac où on leur donne un enseignement pour devenir prof....
Arrêtons, comme ce fut longtemps le cas, de dénigrer, marginaliser les filières dite techniques qui paradoxalement préparent le mieux les jeunes à exercer un métier. Les compléter par un enseignement plus général pour leur permettre d'affronter sereinement l'avenir me semble effectivement une bonnc chose.

Imothep

Michel,
tout à fait d'accord avec vous sur le principe de punir pour déjà donner une dimension de leurs actes

PMB

Imhotep : "Je suis d'accord pour l'enseignement général qui permet de se construire une identité civique, mais je pense aussi profondément que l'école doit interagir de manière concrète avec le monde du travail."
Vous allez voir que moi aussi je suis d'accord. Si on me dit sans langue de bois que :
- Le monde du travail a besoin de gens qui savent déjà ce qu'est l'effort, la qualité, la compétence pratique à partir d'une acquisition théorique (en gros : on m'explique, et j'applique). Et ça, malgré que je n'enseigne que des 6° et des 5°, je sais l'exiger. Venez-y voir !
- Et non que le monde du travail cherche de bons larbins prêts à tout accepter sans comprendre pourquoi et comment on les manipule.

PS. Sur votre ps à Michel. Punir, oui, et je le fais ; frapper, non, même si c'est culturel comme le sont le voile ou, en plus grave, l'excision et les crimes d'honneur. On punit des humains, on frappe des bêtes. Aucune concession là-dessus. JAMAIS ! (Et même pour les bêtes, c'est non.)

Michel

Sarko a clairement amélioré la sécurité... sur les routes. Le nombre de morts a baisé, le chiffre est sûr. Un autre indice sûr serait le nombre de voitures incendiées. Avant les évènements récents, c'était 30 000 par an, près de 100 par jour. Soyons attentifs et voyons si, sur le moyen terme, cela baisse.

Michel

C'est pourtant ce que j'avais cru comprendre en lisant "étonnement" qui resemblait beaucoup à de la déception:

http://ericdupin.blogs.com/murmures/2005/10/dsk_et_les_sans.html

PMB

A Michel et à tous, cet extrait d’un article de Thomas Ferenczi. (Petit plaisir : mon opinion était semblable, sans que j’aie lu son rapport, à celle du Conseil de l’Europe, qui est comme chacun sait un repaire de profs gauchistes, incompétents et idéalistes, où j’ai mes entrées !)
« Le Conseil de l'Europe, organisation distincte de l'UE et spécialisée dans la défense des droits de l'homme (a publié) en octobre 2004 un long rapport sur les "réponses à la violence dans une société démocratique".
Son analyse est impitoyable. Un nombre croissant d'individus, note-t-il, s'est retrouvé "pris au piège dans une espèce de no man's land social qui risque de devenir un ghetto social. L'exclusion, ajoute-t-il, n'est pas le produit de défaillances individuelles ou encore d'une inadaptation sociale, mais le résultat d'un processus de refoulement hors de la sphère productive d'une partie de la population ". Face à cette "désintégration sociale", la seule méthode est d'établir une "relation réciproque" d'échange et de négociation avec les jeunes des quartiers défavorisés. "Travailler avec ces jeunes, c'est rechercher continuellement la médiation", souligne le rapport, qui met en garde contre la "fuite en avant du discours sécuritaire".Ces recommandations, qui ne sont pas particulièrement originales, s'adressent à tous les pays d'Europe. Ce qui distingue aujourd'hui la France de ses partenaires européens, c'est son incapacité à les mettre en pratique. »

Séverin

"L'exclusion, ajoute-t-il, n'est pas le produit de défaillances individuelles ou encore d'une inadaptation sociale, mais le résultat d'un processus de refoulement"

ok, mais faisons quand même gaffe à ne pas déresponsabiliser les individus exclus (qui ont aussi souvent préféré le terrain de foot aux leçons de grammaires et d'orthographe parce que c'est plus sympa...), ni ceux qui individuellement ont participé au processus (parents, profs, DRH flics, marché foncier etc...).


"Travailler avec ces jeunes, c'est rechercher continuellement la médiation"

et ca c'est épuisant parce qu'on passe son temps à négocier pour avancer dans le calme, que l'équilibre est souvent précaire.
Se repose alors la question des limites, du respect de l'autorité et de sa légitimité.
Parce que le probleme, c'est qu'en entreprise, tu ne maitrise pas souvent le rapport de force et que le patron ne vas pas s'ennuyer à faire des compromis sur tout et rien...

Séverin

Michel,

Yves Cardo député et maire UMP des Yvelines a fait une remarque, sur le plateau de FR3 en début de semaine, dont je suis convaincu:

"on s'étonne de la violence des jeunes, mais le monde de leur parents est très violent".

Qu'il s'agisse des conflits syndicaux/agricoles ou d'une procédure de licenciement ("Mr vous êtes licencié"- "mais j'ai une femme 2 enfants et le crédit de ma maison, cela ne compte pas?" -"malheureusement, je ne peux rien faire..."), la violence est partout.

Le communisme avait au moins le mérite de structurer cette violence, de la faire s'exprimer en "lutte des classes", alors que mainetenant il faut traiter avec chaque individu.

Quant au message donné au père de famille qu'on met à la porte, il s'agit bien de dire que sa vie ni celle des siens ne comptent, que dans une logique économique l'homme est quantité négligeable (ce qui va à l'encontre de ce que défendait par ailleurs Adam Smith, le père du libéralisme).

La vie humaine est avant tout fondée sur le rapport de force (plus que sur la coopération), la coopération intervenant quand:
-le rapport de force est trop uniforme pour que l'un sorte du lot
-que les coups que se porteraient physiquement ou économiquement deux entités les conduiraient tout deux à la mort ou compromettraient leur pérénité.
-quand des valeurs supérieures restreignent les instincts.

Force est de constater qu'on manque de valeurs généralement partagées.
Et le darwinisme naturel ("l'homme est un loup pour l'homme", d'où la création d'un "léviathan") a été remplacé par un darwinisme économique, le rapport de force et l'exercice de la violence ayant juste changé de forme.

L'argent remplace le muscle, mais l'individu est en guerre économique contre tout le monde : ses collègues-concurrents, l'entreprise concurrente de la sienne, le pays concurrent...
Qu'en était il avant? On allait voler de force le voisin, les seigneries etaient fréquement en lutte et les rois menaient des guerres militaires pour l'expansion économique.

La violence physique (illégitime) est utilisée quand on a pas d'autre moyen de pression ou d'opposition dans un rapport de force (légitime).

Séverin

Michel, j'ajouterai ceci:

en tant qu'auditeur, le jour ou je mène une restructuration en entreprise (pour cause de surcoût ou pour les actionnaires), il y a de fortes chances que ceux que je renvoie soit les plus fragiles socialement.

Je m'explique:

A/je reçois tous les employés pour les profiler avant de déterminer qui part et qui reste, qui est adaptable et qui ne l'est pas (ou moins).

B/je dois supprimer une part des postes de production que l'on mécanise. Par conséquent les emplois maintenus tels quels doivent pouvoir constituer une réserve de force de production adaptable au carnet de commande.

-une mère de famille célibataire ne pourra pas changer ses horaires facilement selon les besoins de la production (elle doit voir et garder/ faire garder ses enfants).

-un ouvrier peu polyvalent/ peu qualifié (donc difficile à reclasser)n'acceptant pas de redéfinition de poste assortie d'une baisse de salaire ( de toute façon on supprime son poste actuel).

-un employé atteint d'un pépin de santé nécéssitant des soins hebdomadaires réguliers (pourra t il répondre présent en cas de besoin imprévu?).

Ce sont les plus fragiles que l'on met, en toute logique, à la porte, les contraintes de leur vie personnelle impactant leur disponibilité.

Tu me répondras que l'on sauve grace à cet audit les autres emplois, plutot que d'attendre une faillite simple et définitive. Je m'accorde à dire que c'est un moindre mal.

Mais ceux qui sont en marge de la société humaine le sont facilement dans le monde du travail et inversement.

Michel

JP Chevenement, qui s'est tu jusqu'ici, marque clairement son approbation au couvre feu l'utilisant à Belfort. Voila un geste fort de la part d'un maire de gauche, ancien ministre de l'intérieur dont l'épouse est musulmane. Nous sommes loin de libé:
http://ericdupin.blogs.com/murmures/2005/11/voiles_et_meuti.html

PMB

L'ami Séverin écrit : "Tu me répondras que l'on sauve grace à cet audit les autres emplois, plutot que d'attendre une faillite simple et définitive. Je m'accorde à dire que c'est un moindre mal."

C'est bien ça l'absolue saloperie de ce système, où celui qui le dirige ne prend aucun risque et fait se battre entre eux les chiens, bien au chaud dans son golden parachute. Et l'auditeur, quand arrive son tour de disparaître dans les poubelles du système, il dit quoi ? Merci le système ? Merci Big Brother ?
Si j'avais leur âge, je me demande si je ne serais pas de ceux qui brûlent tout. Tout, non, j'aurais assez de conscience politique pour aller "brûler" Sarko. Et je finirais comme les gens d'AD : quand on s'en prend aux obscurs, ça passe ; quand on s'en prend aux puissants, ça casse...

Maxou

Juste pour savoir, combien d'entre tous ceux qui sont favorables au couvre-feu et qui tapent à bras raccourcis sur les émeutiers ont déjà été victimes de discrimination raciale? parce que je lis les messages et les posts originels, et à part le fait de se plaindre "les voitures sont brûlées, bla bla", je ne vois rien sur les raisons de la colère des jeunes de banlieue. J'ai même lu ici et là des propos franchement racistes.
Je crois que la France n'est pas prêt de régler ses problèmes avec ses minorités visibles, vu comme certains refusent de reconnaître l'influence de la colonisation dans ce qui se passe. Après ça, on s'étonne que le parlement vote une loi demandant à dire tout le bien possible de cette douce période qu'était pour les africains noirs et maghrébins la colonisation.
En tout cas, avec des réflexions de café de commerce (les arabes, les noirs, pas beau, brûlent tout, faut les parquer), on n'est pas sorti de l'auberge.
J'ai envie de vomir!

Maxou

Est-ce que je me trompe en supposant le Michel qui vit dans une telle terreur de se faire voler son portable (chose qui n'arriverait jamais dans un quartier à majorité blanche) est blanc?

Séverin

"C'est bien ça l'absolue saloperie de ce système, où celui qui le dirige ne prend aucun risque et fait se battre entre eux les chiens, bien au chaud dans son golden parachute"

PMB,

PDG est un emploi précaire, avec, je vous l'accorde des conséquences toutes autres que pour un smicard.

Le montant des golden parachutes (au demeurant réservés aux grands patrons et pas à ceux des PME-PMI qui peuvent y perdre leur chemise, soyons justes) est effectivement difficilement acceptable.

Je propose ceci:

pourquoi ne pas appliquer aux golden parachutes la même loi que pour tous les emplois précaires?

En Interim, on perçoit une prime de précarité en fin de contrat de 10% (+ 10% de fin de mission).
Pourquoi peut-on toucher 20 millions de prime à la fin, quand on a dirigé 4 ans (avec insuccès sinon le PDG ne serait pas "démissionné" par le conseil d'administration) et que l'on gagnait 1,5M€ par an?

Si je compte bien, cela fait un droit à golden parachute de 600000€ (contre 20M pour J2M dont j'ai choisi l'exmple ici).

C'est concret et...juste!(même si l'on parle montants étrangers au commun des mortels...)

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