Jacques Chirac a évoqué hier soir une "crise de repères" et le "besoin de valeurs" des jeunes. L'actuel président de la République n'est pas le mieux placé pour critiquer l'affaissement moral de la société française, mais là n'est pas l'essentiel. La grave crise qui vient de secouer les banlieues n'a pas seulement des raisons sociales, économiques ou urbanistiques. Elle a effectivement aussi des dimensions morales et culturelles moins souvent évoquées.
Au-delà de la fameuse "démission des parents", c'est la transmission des valeurs de notre société qui est en cause. Tiraillés entre la culture de leurs origines et celle du pays dans lequel ils vivent, certains jeunes ont les repères brouillés. Leur intégration dans la communauté nationale est rendue plus difficile par le délitement de celle-ci. De tradition féodale, divisée en castes, masquant son conservatisme sous un progressisme de façade, la société française présente un visage peu attrayant. Adepte d'un autodénigrement fataliste, elle manque de sûreté quand elle n'a pas carrément honte d'elle-même.
La valeurs républicaines sont brandies d'autant plus haut qu'elles sont peu mises en pratique. Sous la pression d'un néocapitalisme conquérant, nos sociétés sont aussi de plus en plus soumises au seul règne de l'argent. La réussite facile est célébrée par la télévision. Un individualisme exacerbé mine les relations sociales. Le cynisme ambiant ronge ce qui subsiste de "valeurs traditionnelles" systématiquement brocardées. Quelles valeurs porte encore une société de religion cathodique où les vraies églises sont les supermarchés ? On comprend alors qu'une minorité de "jeunes des cités" en viennent à considérer qu'il est légitime de se "faire de la thune" par tous les moyens.
Eric ce dernier post me fait penser à cette phrase dont je ne me rappelle plus l'auteur "l'argent doit être un moyen et non un but".
Ceci dit, je pense personnellement que cette crise de transmission touche toute la population et pas seulement les jeunes de banlieues. En regardant autour de nous on peut se demander effectivement ce qu'il y a à transmettre...Dans une société où l'on pousse les jeunes vers de longues études, les mettant sur le marché du travail à presque 30 ans alors que l'on est déclaré comme un sénior à 40. Une carrière actuelle ressemble de plus en plus à celle que l'on rencontre dans le sport de haut niveau. La compétition en est accrue et forcément l'individualisme qui l'accompagne.
Rajoutons à cela une difficulté à se projeter dans l'avenir dans une entreprise, sachant que l'on peut être débarqué à tout moment et même si cette même entreprise se porte financièrement bien. On vit dans l'air de notre temps, qui est l'urgence, l'immédiat.
En ce qui concerne notre cher président, je l'ai aussi trouvé particulièrement tristounet :-). Comme s'il affichait sur son visage le bilan de 2 mandats.
Niveau politique intérieure, n'oublions pas que son cheval de bataille était à l'origine la fameuse "fracture sociale"...quand on regarde où elle en est, ça sent plus la gangrène qu'autre chose.
Quant à la politique extérieure si chère à Chirac, qui s'est toujours senti à l'aise dans le rôle du représentant du pays des droits de l'homme, on peut dire que c'est une catastrophe. Il représente à l'étranger le responsable du marasme européen et le dénie de la constitution initiée par son propre pays. Pour finir, sa fin de mandat vient de s'entacher du plus choquant des évènements pour les pays étrangers, l'autodafé du "Liberté, Egalité, Fraternité" qui ne veut plus rien dire actuellement.
Il sait qu'il sera jugé par ses dernières années de règne et l'image qu'il va laisser dans l'histoire le mine au plus haut point.
Rédigé par : Imothep | 15 novembre 2005 à 10h59
Et là, j'ai envie de citer Camus :
" Nos grandes vertus finissent pas nous lasser. L'intelligence nous donne honte et nous imaginons parfois quelque heureuse barbarie où la vérité serait sans effort. "
(Lettres à un ami allemand)
Suffit-il aujourd'hui de prononcer des poncifs devant une foule rassemblée devant l'écran pour restaurer la crédibilité dont la France a tant besoin ? Vilipendée, descendue en flèche par les grands médias internationaux, ne lui resterait-il que cette image de chef d'Etat voûté ?
Je ne réponds pas à cette question, et vous rappelle (mes interventions étant peu nombreuses, mon pseudo pas assez connu sur ce forum) que je suis Belge.
Rédigé par : Ludovic | 15 novembre 2005 à 11h34
Un dirigeant d'une grande chaîne de télévision française déclare ouvertement qu'il censure ses informations pour favoriser la gauche:
"France faces tough choices and, unlike Baghdad, in Paris you can't even talk about them honestly.
As Jean-Claude Dassier, director-general of the French news station LCI, told a broadcasters' conference in Amsterdam, he has been playing down the riots on the following grounds:
'Politics in France is heading to the right and I don't want right-wing politicians back in second or even first place because we showed burning cars on television.' "
http://www.6url.com/05W0
C'est de Mark Steyn, dans le Daily Telegraph de Londres. Il est inutile de se demander, je pense, si ces propos de Jean-Claude Dassier ont été rapportés en France.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 15 novembre 2005 à 12h42
Imothep, sévère mais juste!
Rédigé par : Séverin | 15 novembre 2005 à 23h30
Retour à la normale en France.
Le nombre des voitures brûlées en banlieue par des chômeurs à vie revient au niveau habituel. Les intermittents du spectacle manifestent à nouveau pour défendre leur droit d'être payés à ne rien faire.
Tout va bien.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 16 novembre 2005 à 09h15
Robert,
il est bon re reciter les médias sur le cas des intermittents....Mais le problème en est moins simpliste qu'il n'y parait et la dernière réforme de leur caisse chômage n'a pas résolu le pb....Mais pour ça il faut connaitre comment l'intermittence fonctionne.
Rédigé par : Imothep | 16 novembre 2005 à 11h17
RM
Je n'arrive pas à imaginer qu'un directeur de chaine TV française puisse favoriser la gauche (et mon anglais incomplet ne m'y aide pas). Pourriez-vous m'aider ?
J'ajoute que vouloir "favoriser la gauche*", actuellement, c'est mettre ce liquide jaune qui n'est pas du wisky dans un violon pour le faire marcher !
* J'aurais pu mettre des guillemets uniquement à gauche, mais on m'accuserait de tirer sur une ambulance (oh, hé, oh, c'est pas encore un corbillard !)
Rédigé par : PMB | 16 novembre 2005 à 14h57
A PMB: nous sommes d'accord sur le mode d'emploi du violon.
Les propos de Jean-Claude Dassier, directeur général de LCI, sont les suivants:
"La France est en train de basculer vers la droite, et je ne veux pas que des hommes politiques de droite reviennent à la seconde ou même à la première place, parce que nous aurions montré des voitures en train de brûler à la télévision."
(C'est traduit de l'anglais. J'ignore si l'intervention originale était en français ou en anglais.)
Si l'organe d'un parti a parfaitement le droit de défendre une ligne politique, si un journal indépendant a parfaitement le droit de prendre officiellement position, lors d'une élection, en faveur de l'un des candidats, il est scandaleux qu'un dirigeant d'un média qui se prétend neutre avoue, devant un auditoire restreint de professionnels, censurer en douce ses informations en vue d'infléchir le résultat d'une élection.
Et vous aurez remarqué qu'il dit: "Je ne veux pas...". Ce n'est même pas "nous", "la rédaction", "notre chaîne"...
C'est un roitelet qui exprime à lui seul toute l'arrogance de l'élite.
C'est contre ça aussi qu'ils ont brûlé des voitures.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 16 novembre 2005 à 21h08
Imothep, je sais malheureusement comment l'intermittence fonctionne. Et vous avez raison, la dernière réforme n'a pas résolu le problème. Car la seule façon de le résoudre dans le sens de l'intérêt général, ce serait de supprimer ce régime scandaleux.
C'est drôle comment la classe bavarde, qui passe son temps à hurler contre la précarité, se bat en faveur d'un régime qui consiste, justement, à institutionnaliser la précarité en subventionnant la paresse.
Le régime des intermittents du spectacle profite à des catégories très différentes, et, comme d'habitude en France, les rares personnes pour lesquels ces avantages seraient justifiés servent de paravent à des bataillons de profiteurs du système.
Exactement comme les subventions agricoles.
La collectivité n'a pas à financer des acteurs installés, dotés de bons revenus, qui n'ont nullement besoin d'indemnités de chômage pour vivre dans leurs périodes d'inactivité.
La collectivité n'a pas à financer des bataillons d'acteurs moins connus, dont le talent n'est pas forcément à la hauteur de leurs illusions, et qui pourraient parfaitement, pendant leurs périodes d'inactivité, exercer des métiers qui, pour être moins prestigieux, n'en sont pas moins utiles à la collectivité.
Je ne vois pas pourquoi une actrice débutante, entre deux tournages, ne ferait pas la soudure en tant que serveuse, comme cela se fait dans tous les autres pays du monde.
La collectivité n'a pas à financer des bataillons de techniciens moyennement spécialisés qui, pendant les périodes où ils ne travaillent pas pour des entreprises de spectacles, pourraient parfaitement exercer leur métier dans d'autres secteurs.
Je ne vois pas pourquoi une maquilleuse de cinéma, quand elle n'est pas occupée à maquiller des actrices, ne pourrait pas maquiller des employées de bureau et des femmes au foyer.
Je ne vois pas pourquoi un menuisier qui construit des décors de cinéma ne pourrait pas faire des étagères pour des magasins entre deux tournages.
La collectivité n'a pas à financer des techniciens et des employés dont le métier ne comporte aucune spécificité liée au spectacle.
Je ne vois pas pourquoi des secrétaires ou des chauffeurs, sous prétexte qu'ils travaillent dans le spectacle, devraient être payés à temps plein tout en travaillant à temps partiel, la différence étant prise en charge par la collectivité. A tel point que des demandeurs d’emplois démarchent des associations qui n’ont rien à voir avec le spectacle, en leur expliquant comment les faire travailler en tant qu’intermittents dans des emplois tertiaires tout à fait classiques.
J'aimerais bien qu'on me démontre pourquoi la collectivité devrait financer l'inactivité de techniciens plus spécialisés de l'audiovisuel (cadreurs, ingénieurs du son, etc), qui, vu l'explosion de la publicité et de la communication, devraient sûrement pouvoir trouver à s'employer dans un clip vidéo pour la promo du maire de Troufignon-sous-Barzac, entre le dernier Godard et le prochain Xavier Beauvois.
La collectivité n'a pas à financer des bataillons de pseudo-artistes dont l'activité ressort plus de l'animation culturelle de bas étage, du loisir commercial ou d'illusions nombrilistes que de la haute culture, genre théâtre de rue et autres rigolades parfaitement anecdotiques et socialement facultatives.
La collectivité n’a pas à financer des métiers qui n’ont rien à voir avec le spectacle, comme des animateurs de supermarchés.
La collectivité n'a pas à favoriser, comme c'est inévitable avec un tel système, la fraude organisée, où employeurs et intermittents sont complices objectifs, comme on disait au temps du marxisme.
La collectivité n’a pas à financer indirectement, par ce biais, un secteur qui n’a de culturel que le nom et qui croule sous l’argent privé, j’ai nommé la télévision.
La collectivité n’a pas à permettre des effets d’aubaine et de chasse aux subventions : au moment même où la crise de ce régime a éclaté, et où tous les officiels de la bien-pensance faisaient pleurer les chaumières avec le sort des intermittents du spectacle, est apparu dans les kiosque un petit guide, destiné au grand public, intitulé « Comment devenir intermittent du spectacle ». De même qu’on trouve, maintenant, des journaux et des guides pratiques intitulés «Comment devenir fonctionnaire », « Comment passer les concours de la fonction publique », etc. Preuve que ce régime demeure fort intéressant pour ses bénéficiaires, même si ses avantages ont diminué.
Il est peut-être justifié que la collectivité, par le biais de ce système, finance l’inactivité de certains métiers réellement artistiques, dans des secteurs de haute culture qui bénéficient vraiment à la société, qui rapportent peu d’argent et qui sont peu subventionnés, et dont l’équilibre financier est bâti sur des périodes de préparation non rémunérées : les instrumentistes de musique baroque, par exemple. On peut en discuter.
Mais l’on voit bien que les cas où l’intermittence serait vraiment justifiée sont extrêmement limités par rapport au nombre des béneficiaires.
Si tant est que, même dans ces cas limités, il ne vaille pas mieux remplacer ce système, qui subventionne le chômage répété des individus, par un système qui subventionnerait l’activité des entreprises correspondantes, et donc le travail ; ce qui éviterait l’afflux de candidats inutiles, attirés par la perspective d’une bohême subventionnée.
Il y a trop d’intermittents du spectacle. Il n’y a pas assez d’infirmières, de plombiers, de chirurgiens… La responsabilité d’un Etat qui suventionne l’emploi, c’est de l’attirer là où il est utile.
Un dernier mot, sur le plan humain et moral : je n’éprouve aucune affinité pour les représentants d’une cause qui, tout en s’auto-proclamant seuls défenseurs de la culture, sabotent à l’aide de bruits divers des concerts de la plus belle musique produite par le génie humain, préparés par de vrais artistes qui, eux, consacrent leur vie à offrir les représentations les plus parfaites possibles.
Pas plus que je ne cultive de respect excessif à l’égard de ces mêmes représentants, qui, pour se rappeler au bon souvernir des populations laborieuses, manifestent en portant chacun une pancarte sur laquelle est écrit ce seul mot : « Moi ».
Vous voyez, finalement, la question est assez simple, une fois qu’on a évacué le jargon technocratico-bureaucratico-syndical, et dissipé l’enfumage idéologique qui impose le respect absolu face à la cause sacrée des intermittents du spectacle.
Le plus étonnant, sans doute, étant que des gens qui ont une aussi haute opinion d’eux-mêmes s’affichent volontairement sous une appellation qui les ridiculise à ce point.
Mais sans doute ne le voient-ils pas.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 17 novembre 2005 à 02h23
RM,
Les intermittents ne sont pas financés par la collectivité ou par l'état, qui peut juger utile de subventionner la culture ou la sous-culture (c'est à dire le tourisme) mais par les travailleurs du privé.
Il y a quelques années ma fille ado turbulente de 17ans faisait partie d'une petite troupe de un théatre qui dépendant d'un centre social (un ou deux spectacle par an dans une salle de la municipalité avec comme seuls spectateurs les parents et les amis). Elle voulait son indépendance et m'expliquait que si elle arrivait à faire 3 spectacles par an, elle pourrait bénéficier du régime des intermitents. Avec ce statut + une petite pension alimentaire des parents, elle pouvait s'en sortir très bien .
Severin, m'a demandé ce que je pensait des travailleurs pauvres. C'est effectivement la plus grande des injustices. Mais il faut bien financer les intermittents.
Rédigé par : Michel | 17 novembre 2005 à 09h02
RM,
j'ai bien lu votre post et tous vos magnifiques exemples. Je ne conteste pas qu'il fallait réformer le statut des intermittents, ni qu'il y a des abus. Mais ce qui me gêne profondément, c'est que l'on est réformé que du côté des intermittents et pas du côté des employeurs et notamment la télé et la myriade de boites de production gravitant autour.
Parce que des exemples je peux vous en donner en pagaille moi aussi. Du fait de cotoyer des gens du spectacle, je peux en donner. Mais celui symptomatique qui revient le plus souvent ? Une boite de production qui va proposer un contrat d'un mois et demi payé à hauteur de 900 € avec des heures de tournage de 15 heures mais où les heures supplémentaires ne seront pas payées par l'employeur mais ....par les assedics....
Ou encore des standardistes dans les sièges tv engagés avec un statut d'intermittent alors qu'elles travaillent toute l'année.
Le problème si on voulait réformer, c'était de le faire pour les employeurs autant que pour les employés ! Cela s'appelle l'équité.
D'autre part parlons un peu chiffre pour s'amuser un peu :
En 2002, 102 000 professionnels ont été indemnisés par les Assedic au titre du régime des intermittents. Ce nombre a été multiplié par deux en 10 ans. Selon un rapport de la Cour des comptes, le déficit de ce régime atteindrait 828 millions d’euros en 2002. En comparaison, le Medef souligne que le régime général de l’assurance-chômage accuse un déficit de "seulement" 3,7 milliards d’euros pour 2,1 millions de demandeurs d’emploi indemnisés en 2002. Cette présentation comptable apparaît néanmoins trompeuse. Un autre indicateur montre en effet que les intermittents indemnisés représentent 4,9% des chômeurs indemnisés. Or ils n’ont touché en 2002 "que" 3,6% du montant total des allocations versées par les Assedic. D’un strict point de vue comptable, le déficit du régime des intermittents tient donc davantage d’un manque de recettes que d’un excédent de dépenses. Pour augmenter les cotisations versées, donc les recettes, une solution consisterait à payer réellement chaque heure travaillée par les intermittents. Mais alors, le budget des productions exploserait. A moins que l’Etat n’accroisse le budget de la Culture.
Le monde de la culture est soumis au même loi du marché que pour les autres secteurs d'activité avec un effet dominos :
Un : pour la production de leurs émissions, les chaînes de télévision, publiques et privées, imposent des budgets de plus en plus serrés à leurs sous-traitants. Deux : ceux-ci, de peur de rater le marché, réduisent leurs prix au-delà du possible. Trois : leurs employés acceptent d’être embauchés en tant qu’intermittents, alors qu’ils travaillent à temps plein et devraient bénéficier d’un contrat de travail classique. Quatre : le déficit se creuse.
Et je terminerai par un aspect tout à fait personnel, dans votre post vous ne cessez de parler de haute culture et de basse culture, je trouve cela particulièrement choquant et condescendant. Déjà d'une part, parce que nombre d'artiste que vous qualifierez de la culture haute sont passés avant par la basse. Et enfin, j'ai connu une fille qui était intermittente, ne vous en déplaise, et dont le travail consistait à amener un peu de joie aux enfants malades des hôpitaux. Je suis sûr que pour beaucoup c'est considéré comme une culture de bas étage comparé à de l'opéra ou a de la musique classique, peut-on considérer pour autant qu'elle n'amène rien à notre société ? Je vous laisse méditer.
Rédigé par : Imothep | 17 novembre 2005 à 13h44
dernière précision, les chiffres que j'ai donné ne sortent pas de ma manche, mais je les avaient trouvés sur le site http://www.terra-economica.info
Rédigé par : Imothep | 17 novembre 2005 à 13h46
(C’est volontairement que je n’ai pas lu les réactions d’Imhotep ; peut-être m’aurait-il coupé l’herbe sous le pied)
A Robert Marchenoir,
Il n’y a pas que les intermittents du spectacle à avoir « une aussi haute opinion d’eux-mêmes ». Et j’ai trouvé bien du mépris dans vos mots (« acteurs moins connus », « techniciens moyennement spécialisés », « bohème subventionnée », etc.)
Sur l’économie, j’ai compris que je n’étais pas de taille. Mais sur ce qui concerne l’art et le spectacle, j’ai quelque droit à réagir. Pendant des années, j’ai fréquenté bénévolement et de près les milieux du spectacle et de l’art : animateur de radio locale, membre d’un association de programmation de spectacle (La Bouche d’Air à Nantes, hop un coup de pub), et adjoint technique d’un metteur en scène (trois spectacles en dix ans) lui-même bénévole. Mon premier artiste, c’est Alan Stivell en 1969, pour un cachet de 300F, ça ne nous rajeunit pas. Je suis actuellement sur un spectacle d’élèves, travail en plus de mes cours. Et mon fils, diplômé des Beaux-Arts, mène de front une carrière d’artiste et de gestionnaire d’un lieu artistique (coordonnées par mail). C’est-à-dire qu’il est Rmiste.
Votre critique des intermittents, pas fausse sur le principe, ne vise pas assez les principaux responsables (exemple : les boites de prod télé) et trop les lampistes. Certes, il y a des profiteurs d’un système bon que le mésusage pervertit ; mais pas plus pas moins que chez les fonctionnaires, les pdg, les ouvriers, les paysans, etc.
Vous pensez peut-être comme paresse l’état où l’artiste ne se produit pas : ainsi mon voisin, qui me voit acheter mon journal à l’heure où lui livre ses paquets, oubliant qu’à celle où il regarde sa télé ou éteint sa lampe de chevet, moi je suis sur mes copies. Que faites-vous du temps de recherche, de maturation, de préparation matérielle.
Et votre vision de l’art est bien élitiste, bien sûre d’elle. Comment faites-vous pour savoir que ceci est de l’art (la musique baroque*) ceci n’en est pas (le théâtre de rue comme une des « rigolades parfaitement anecdotiques » : pas à moi, Monsieur Marchenoir ! Puur un spectacle d'imposteur, c'est vrai, je vous en montrerais dix d'artistes, avec quelque droit à vous le dire. Mais restons calme, dixit Eric Dupin). « Bien », « pas bien » : moi je me borne à dire « j’aime » ou « je n’aime pas ». Je n’aime pas la musique moderne, pourtant je me garderais bien d’en dire du mal.
Paresseux, mon Rmiste de fils (par exemple j'en connais tant d'autres) ? Il a des défauts, dont le mauvais caractère n’est pas le moindre, et dan son milieu ça peut être une qualité. Mais les ennuis de santé dus à un travail aussi acharné que pour l’instant improductif (être jeune artiste, en France, équivaut à jouer au Loto), eh bien je n’en parlerai pas.
« Acteurs moins connus, dont le talent n’est pas forcément à la hauteur de leurs illusions ». Sans me comparer à Van Gogh, qui ne fut pas précisément un gros vendeur de ses toiles, certaines finissant dans le poulailler de sa logeuse pour boucher les trous (l’art comme bouche-trou, comme inutile rendu utile par l’abaissement, belle métaphore du mépris des gens installés, non ?), je parlerai de moi. Ecrivain à mes heures perdues (hop, un coup de pub), mes livres n’ont fait que 800 et 300** exemplaires. Suis-je obligatoirement dix fois, vingt fois moins sérieux, moins digne d’être respecté, moins travailleur que celui qui vend à 8000 exemplaires ? Et celui qui vend à 80000, c’est mon Jean-Marie Messier à moi, mon Serge Tchuruk ?
Voilà. Désolé d’avoir fait du perso. Mais c’était mon seul moyen de donner du concret : les grandes théories, en fait, c’est pas mon truc…
* Cette musique me passionne, j’en écoute pendant des heures. Connaissez-vous Stradivaria ?
** Sans aucun plan-média. Pas de complexe de supériorité, pas non plus d’infériorité. M…, ça y est, moi aussi j’ai brandi ma pancarte « Moi » !
Rédigé par : PMB | 17 novembre 2005 à 14h57
A y est, j'ai lu Michel et Imhotep. Je les remercie d'avoir dit les choses plus calmement que moi, et avec des chiffres. Et encore, je me suis contenu, pasque sinon, eh ben, M'sieu Eric i m'aurait mis au piquet.
Rédigé par : PMB | 17 novembre 2005 à 15h00
"Paresseux, mon Rmiste de fils (par exemple, j'en connais tant d'autres) ? Il a des défauts, dont le mauvais caractère n’est pas le moindre, et dans son milieu ça peut être une qualité."
Une virgule et un s oubliés ! Et si ça se trouve, c'est pas tout ! Y a pus de profs !
Rédigé par : PMB | 17 novembre 2005 à 15h03
PMB,
je vous rassure, je vous ai trouvé très calme et respectueux dans votre post !! ;-))
Rédigé par : Imothep | 17 novembre 2005 à 15h07
Michel, RM
bonjour ;-)
Michel : a propos des intermittents je crois que votre fille n'etait pas seulement turbulente mais aussi mal informee. C'est pas avec trois cachets que l'on pouvait beneficier du statut.
Par ailleurs savez vous que le nouveau regime est tellement plus deficitaire que l'ancien qu'ils parlent de l'abroger tres prochainement ? (genre en janvier...) C'est un de mes amis, musicien professionel, qui vient de me l'apprendre. On en rigolait bien.
Tout ce foin pour ca (lui il s'en fout, il a du succes).
RM: je suis (presque) d'accord avec vous. Encore une fois, on a tape sur les mauvais gars avec de fausses excuses. La ou je suis pas d'accord, c'est l'inutilite presumee de l'artiste a la societe. Vous voulez rire ? Vous voulez que l'on soit encore plus des machines ? Ou que l'art se resume aux selections Vivendi/StarAc ? Vive la production ! Soyons stalinien: produit ou creve, mais pour donner du reve, c'est pas la peine, tu repasseras, ca coute trop cher.
D'accord pour le laius sur la tele et compagnie. Pas d'accord pour les sois-disant artistes de bas etages.
Il y a une tribu australienne (je sais plus son nom) qui considere que l'homme blanc est une erreur genetique. Je suis assez d'accord: pour l'homme (judeo-chretien) blanc, danser est vulgaire, et l'expression artistique doit etre intellectuelle ou ne pas etre.
Eh? un parachute de grand patron paye combien d'intermittents du spectacle, que je rigole ? Et les intermittents de la bourse, on les appelle comment, ...pollution ?
"-Salut, je viens de me faire virer par mon CA, mais j'ai un plan pour diriger MachinTruc... Entretemps, je me serre la ceinture, heureusement il y a les parachutes, sinon se serait la chute libre vers le RMI, d'ailleurs, mes chaussettes sont trouees". Pfoui, si eux ils foutent pas de l'argent en l'air...
Et puis zut, vive le theatre de rue, et le rap, et tout ces arts de barbares, qui nous font redevenir enfant par petits bouts. Ca vaut plus qu'un porte avion qui avance pas (devraient d'ailleurs le rebaptiser, pov'general). Bon c'est vrai. Les grands patrons aussi ils font rever, dans Gala, VSD et Paris Match. heu, ... enfin, a l'ancienne quoi: 'ah ca ira...'
-Nimbus
(PS: Michel, etes vous recemment retourne sur le blog d'Alain Hertoghe ? Ca devient nauseabond, par la-bas, non ? Cette manie de la pensee reactionnaire: je pense singulierement, donc je suis plus.)
Rédigé par : Nimbus | 18 novembre 2005 à 04h24
Imothep et PMB: nous sommes au moins d'accord sur une chose, les abus engendrés par le système de l'intermittence chez les employeurs.
Nous sommes fondamentalement en désaccord sur un point: votre approche sentimentale du problème.
Je regrette, mais l’un et l’autre, vous n’êtes pas assez marxistes.
Imothep, vous trouvez que parler de haute et de basse culture, c’est «choquant et condescendant». Votre réaction aurait un sens, à la rigueur, si j’étais Mozart ou Proust (ce qui n’est hélas pas le cas), et si vous étiez Britney Spears (ce que j’ignore).
Serge Gainsbourg, qui était un grand artiste, savait, et disait, qu’il n’était que le praticien d’un art mineur. Il savait qu’il n’arriverait jamais à la cheville des grands peintres ou des grands musiciens. Il ne se sentait pas diminué, insulté ou méprisé pour autant.
Hélas, depuis, on a fait de grands progrès dans l’obscurantisme.
Suggérez que le génie existe, et tous ceux qui n’y peuvent point prétendre (c'est-à-dire la quasi-totalité de la population) se sentiront insultés.
Evoquez une possible hiérarchie entre les œuvres de l’esprit, et aussitôt vous serez accusé d’arrogance, de mépris et que sais-je encore.
Envisager qu’il puisse y avoir une différence de valeur entre Shakespeare et Harlequin, entre La Flûte enchantée et Puff Daddy, c’est, bien entendu, attenter au dogme de l’égalité obligatoire et du droit de tout un chacun à se proclamer artiste.
Imothep, votre « amie qui amène un peu de joie aux enfants malades des hôpitaux » est sûrement quelqu’un de très bien ; vous êtes sûrement quelqu’un de très bien ; PMB, votre fils artiste est sûrement quelqu’un de très bien, vous êtes sûrement quelqu’un de très bien ; je suis, je vous prie de le croire, quelqu’un de très bien.
Pouvez-vous m’expliquer ce que ce salmigondis sentimental a à voir avec notre discussion, qui traite de politique et d’économie ?
Devons nous, tous, sous prétexte que « nous apportons quelque chose à la société », être autorisés à travailler à temps partiel tout en étant payés à temps plein, la différence étant réglée par la collectivité et non par l’employeur?
Car c’est cela, le régime de l’intermittence. C’est cela qui est en cause, et non une bataille technique sur des pourcentages.
Oserez-vous prétendre que cette intermittente qui amuse les enfants dans les hôpitaux est plus « méritante » que les aides-soignantes, les infirmières, les médecins qui les soignent ? Leur travail est certainement plus harassant, plus risqué, plus difficile, et, oui, plus indispensable. Si votre enfant était hospitalisé et qu’il faille absolument se passer de l’une ou des autres, votre choix ne ferait aucun doute.
Croyez-vous que les infirmières et les médecins n’aimeraient pas, eux aussi, bénéficier d’un régime pareil ? Au nom de quoi le leur refuseriez-vous ? Parce qu’ils ne sont pas artistes ? Parce qu’ils font, eux, un métier sérieux, qui a demandé de longues études ?
PMB, je ne vois pas ce que vos livres viennent faire dans l’histoire. Que vous vendiez cent exemplaires ou cent mille, vous ne pourrez pas bénéficier du régime de l’intermittence.
Ce n’est d’ailleurs pas le moindre paradoxe de ce régime de faveur, dont ses défenseurs nous assurent qu’il est indispensable à la culture : des pans entiers de l’activité artistique en sont exclus, et en particulier les écrivains. Heureusement, d’ailleurs, car sinon, nous aurions des millions de candidats à l’intermittence qu’il faudrait financer…
Je n’ai écrit nulle part que vos livres étaient moins bons parce qu’ils se vendaient peu. Vous insinuez que j’ai accusé votre fils -- dont j’entends parler pour la première fois -- de paresse. C’est offensant pour moi.
Ne pouvez-vous faire la différence entre un système et les individus qui en font partie ? Ce que j’ai écrit, c’est que le système incite ses bénéficiaires à la paresse. C’est très différent.
Si je vous donnais cent mille francs par mois sans rien vous demander en échange jusqu’à la fin de vos jours, je suis bien sûr que, même si vous aimez votre métier, vous vous arrêteriez rapidement de travailler. Seriez-vous alors moralement, intrinsèquement paresseux ? Peut-être que oui. Peut-être que non. Ca n’a aucune importance. Ce qui a de l’importance, c’est le mécanisme par lequel cette subvention vous entraînerait à cesser le travail.
Je découvre tous les jours de nouveaux sommets du politiquement correct, mais là, vous réussissez à m’épater : dire qu’un acteur est « moins connu », qu’un technicien est « moyennement spécialisé », ce serait du mépris ? Alors comment faudrait-il le dire, d’après vous, pour ne pas offenser la délicate sensibilité de ces fleurs des champs, fort peu intermittente, elle ?
Que penseriez-vous d’ « acteur en marche vers la célébrité », pour désigner un aspirant-comédien qui arrive à peine à décrocher une audition par an ? Ou d’ « ingénieur en application de surfaces textiles », pour un poseur de moquette dans un théâtre ? (Un métier, je le rappelle, que l’on a retrouvé parmi les ayants-droit de l’intermittence du spectacle…)
Il serait temps d’en finir avec le chantage au respect que pratiquent toutes les corporations de France : si l’on s’oppose à la gabegie du service public, c’est qu’on méprise les fonctionnaires ; si l’on critique la catastrophe de l’Education nationale, c’est que l’on conchie les professeurs ; si l’on remet en cause le monopole des notaires, c’est, évidemment, par haine à leur encontre. Je suis bien sûr que si l’on s’avisait de dénoncer quelque abus de la filière horticole en France, il y en aurait pour hurler à la fleuristophobie.
Donc, Messieurs, désolé, mais je ne marche pas dans ce plan-là.
L’équation est simple : les métiers artistiques sont extrêmement attirants. Personne ne peut savoir à l’avance si un aspirant-artiste deviendra un véritable artiste, et encore moins s’il fera partie des meilleurs. Le déchet est énorme. Donc, si l’on admet que ce système d’indemnités-chômage exceptionnellement favorable est, justifié, entre autres, par l’aide à la production culturelle, il est indispensable qu’il soit extrêmement sélectif.
Et donc, oui, qu’il soit, le plus possible, limité à la haute culture, c'est-à-dire – on rougit d’avoir à l’expliquer – celle qui élève le plus l’esprit humain, celle qui, seule, traverse les siècles. Celle aussi – je m’étonne que des gens de gauche n’en tiennent pas compte – qui est la moins rentable, et donc justifie d'autant la subvention.
Quant aux techniciens, il conviendrait d’être encore plus sélectif. En particulier à l’égard de ceux qui sont, oui, moyennement spécialisés, ce qui, contrairement aux apparences, n’est pas synonyme de « gros con », « sale pédé » ou « enculé de ta race » , mais signifie quelque chose de très précis, comme je l’ai expliqué dans mon commentaire précédent : ceux dont les qualifications peuvent s’exercer à l’identique en dehors du spectacle, même si elles comportent, en sus, une spécialisation propre à la scène.
C’est l’exemple de la maquilleuse que j’ai cité. On ne maquille pas de la même façon pour le cinéma et pour la ville, mais si vous savez le faire pour Isabelle Adjani, vous savez le faire, a fortiori, pour Marinette Duglandu. (Merde ! Voilà que je viens de manifester mon mépris à l’égard de toutes les Marinette de France… C’est plus fort que moi, que voulez-vous. Cela dit, j’ai une chance d’échapper à la police de la pensée : il n’y a pas de syndicat des Marinette…)
A défaut, un système de chômage de ce type est évidemment voué à imploser, car il attirerait de nombreux opportunistes sans talent ou vocation réels.
Quand pense pouvoir devenir artiste, on doit assumer soi-même le risque que cela implique. Il serait irresponsable de laisser penser que la société pourrait prendre en charge financièrement tous ceux qui rêvent d’exercer ce métier.
A défaut, le petit enfant qui a rigolé dix minutes dans sa chambre d'hôpital, grâce a la noble intermittente du spectacle, risquerait fort, cinquante ans plus tard, de maudire ses parents pour sa maigre retraite et ses minuscules remboursements de sécurité sociale.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 18 novembre 2005 à 04h59
A RM
Rien à rajouter ou à retrancher à ce que j'ai dit de vois idées et de votre ton..
A ce que vous venez de dire : je n'ai pas insinué pas que vous aviez traité mon fils de paresseux, ni que vous méprisiez mes écrits, je ne parlais que par exemple. De toutes façons, sur ces points de détail et sur l'ensemble de nos propos, les lecteurs de ce blogue, plutôt bien fréquenté, sont juges.
PS Gainsbourg avait tort de parler de la chanson comme d'un art mineur : c'est un art court. Une bonne chanson (j'ai bien écrit : bonne) doit tout dire en trois minutes : viendrait-il à l'idée de décréter qu'une miniature est une oeuvrette ? Je suis autant ému par "Orly" de Brel que par un choral de Bach. Eh bien, je ne pense pas que ce soit confusionisme ou nivellement "sentimental", mais chance.
Rédigé par : PMB | 18 novembre 2005 à 07h10
"Je suis autant ému par 'Orly' de Brel que par un choral de Bach."
Moi aussi, PMB, moi aussi. Et j'ajouterai: sans doute davantage. Ca n'a rien à voir avec la différence entre haute et basse culture. Je regrette de ne pas avoir pu vous en convaincre.
Entendu à l'instant, sur France-Musique, Mouloudji dans une émission d'archives: "Oh, moi, vous savez, je ne fais que de la chansonnette..."
Mouloudji n'était pas un intermittent du spectacle.
Ni administrativement, ni moralement.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 novembre 2005 à 12h09
Quelques commentaires complémentaires à l'intention de PMB:
Sur mon "ton": c'est marrant de voir la police de la pensée, omniprésente sur les blogs et dans la presse, dégainer immédiatement son carnet à souches et vous flanquer une contredanse pour condescendance manifeste, mépris caractérisé et arrogance aggravée, dès que vous vous avez le front de critiquer l'une des vaches sacrées qui constituent son fonds de commerce: les syndicats, les intermittents du spectacle, les professeurs...
Le délit de "ton" présente un double avantage: il permet de se donner une posture morale vertueuse à peu de frais, tout en évitant d'avoir à argumenter sur le fond. Confort intellectuel maximum.
En revanche, la même police trouve tout à fait naturel d'ironiser à longueur d'écrans et de colonnes, souvent sans le moindre argument et comme si cela allait de soi, à l'encontre de ses têtes de turc favorites: Bush, le pape, Sarkozy, le "modèle anglo-saxon"...
Là, nul délit de mépris: ce sont des opinions tout à fait légitimes, parfaitement convenables. Les pires caricatures, comme traiter Benoît XVI de nazi, passent comme une lettre à la poste. En fait, avoir un avis différent serait quasiment inconcevable.
Sur ce blog, qui serait "plutôt bien fréquenté": ça veut dire quoi, exactement? Que les lecteurs y sont de votre avis? Qu'il est essentiellement fréquenté par des gens qui se diraient de gauche?
Comme quoi, la nouvelle bourgeoisie, le nouveau conformisme, c'est bien celui de la gauche bon teint. Ayez une opinion différente, et vous serez jugé comme la bourgeoisie du XIXème siècle jugeait les gens de basse extraction: vous n'êtes pas convenable, vous n'êtes pas digne de fréquenter ses salons où l'on cause.
Sur le jugement à l'égard de mes propos: je dois vous dire que je forme ma pensée en fonction de ce que je crois juste, et non en fonction du nombre de personnes qui l'approuvent.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 novembre 2005 à 15h21
La politesse s'imposant à quelqu'un qui apprécie ce blogue "plutôt bien fréquenté" me demande de répondre.
- Déplorer votre ton, ce que vous n'aimez pas avec les bonnes raisons que vous donnez (pas d'ironie) ne m'a pas empêché d'avoir argumenté sur le fond. En tout cas, d'avoir essayé.
- "Plutôt bien fréquenté" veut seulement dire, pour moi, que les gens d'avis différents ne s'y insultent pas. Allez donc faire un tour chez Hertoghe, pour voir. Rien d'autre, et pas le seul fait que nous y serions tous d'accord, même s'il est rassurant de trouver des gens qui pensent comme vous. Non par panurgisme, mais parce que ça peut prouver qu'on n'est pas dans l'élucubration.
- Sur mes têtes de turc. Je m'amuse, c'est vrai (dépèchons-nous d'en rire avant d'en pleurer). Mais je crois aussi que j'argumente. Mes arguments sont-ils discrédités du seul fait que c'est moi qui les donne, c'est peut-être plus compliqué. Vous avez vu que j'ai reconnu avoir tort quand vous me l'avez montré. Ici, désolé, je ne marche pas. Par par entêtement ni vanité, mais par respect de moi-même - et parce que, réellement, Sarko me fait peur.
"...je forme ma pensée en fonction de ce que je crois juste, et non en fonction du nombre de personnes qui l'approuvent."
Ça tombe bien : moi aussi. Avec Brel, ça nous fait un autre point d'accord !
Ps. Je n'ai aucune sympathie pour le Pape. Mais moi, (et je suis sûr que c'était le seul moment où vous ne pensiez pas à moi), je ne l'ai jamais traité de nazi. Tout simplement parce qu'en l'état de ce dit la presse, rien ne le prouve. Et qu'entre suivre le cours des événements comme tout le monde, surtout à quinze ans et adhérer de coeur et d'esprit, il y a un monde. Vous voyez que je suis moins caricatural que ça...
Rédigé par : PMB | 20 novembre 2005 à 16h31
Interéssant débat sur les intermittents!
Une chose (enfin pour ce débat là du moins)me choque concernant la télé.
La boite de prod' (Réservoir prod)de Delarue ( entre autre) nous fais casquer 2 fois, en empochant des bénéfices conséquents.
Il compte comme clients principaux France 2 et 3 (endeuillée depuis 2 ans par la perte de l'instructive émission "C'est mon choix" lol).
Il capte donc une partie du budget de France Télévision, financé (entre autre)par notre redevance.
Et puis certains des techniciens qui participent aux émissions sont des "intermittents" frauduleux, comme vous l'avez évoqué plus haut.
Le pecno qui possède une télé paye donc 2 fois (redevance et ASSEDIC) pour un résultat de mauvaise facture (passez moi le jeu de mot lol).
Au moins les glandus et opportunistes (il y en a partout, pire que les étrangers lol) du spectacle ne nous coutent que les assedics...
Souvenons nous que l'audimat c'est nous, et que le ministre de la culture est notre représentant. Charge à lui aussi de mettre un frein aux arnaques des fournisseurs auxquels France Télévision achète.
Rédigé par : Séverin | 20 novembre 2005 à 21h41