Parions que la catastrophe de Katrina ouvrira un nouveau cycle politique aux Etats-Unis. L'ouragan qui a tué des milliers de personnes et provoqué de colossaux dégâts n'a pas seulement affaibli un George Bush aux réactions peu glorieuses. Le profond choc ressenti par l'Amérique, qui se découvre de nouvelles vulnérabilités, devrait changer l'esprit public. L'idée que "la lutte contre le terrorisme" est le problème numéro un du pays a vieilli. L'opinion supportera d'autant moins les expéditions militaires à l'autre bout du globe que les gardes nationaux envoyés en Irak ont cruellement manqué sur les lieux de la catastrophe. La religion de la baisse des impôts est également atteinte, comme le souligne le New York Times. Les terribles images de la misère qui loge au coeur du pays le plus puissant du monde rendent indécente la poursuite du démantèlement des programmes sociaux de lutte contre la pauvreté et la maladie. Plus encore, Katrina a mis en évidence la dégradation des rapports sociaux dans une société caricaturalement inégalitaire et en proie aux égoïsmes. L'Amérique touche du doigt les limites du "chacun pour soi et Dieu pour tous". Bientôt un "new new deal" ?
La lutte contre le terrorisme n'est sûrement plus ma préaucupation principale des populations mais que dire de la lutte pour le pétrole ? De nombreuses raffineries US sont sous les eaux et l'aide internationale ne va probablement pas pallier au problème. Jusqu'à présent les USA avaient de quoi être plus ou moins auosuffisant, quelles vont être les conséquences géopolitique de Katrina?
Dans tous les cas la société américaine fait (encore) face à une crise extraordinaire, elle va y réagir avec courage, comme toujours, espérons que les dirigeants eux réagiront avec intellligence...
Rédigé par : aurelie | 03 septembre 2005 à 19h07
J'aimerais que ce soit vrai. Mais je n'y crois hélas guère.
Bush a des conseillers en communication qui sont fabuleux. Ils arrivent à créer une image positive en décalage total avec le fond de sa politique.
Surtout, n'oublions pas que le peuple a la mémoire courte. Pas ceux de la Nouvelle Orléans, bien sûr qui n'oubliront pas (d'ailleurs, le conseiller en communication a bien fait de faire dire à Bush la même phrase : "je n'oublierai pas"), mais le bon peuple Couch Potatoes, qui va retourner à son vrai problème : le prix de l'essence. Qui va baisser parce que réserves fédérales, etc.. Et les faiblesses de l'administration, tout comme ses erreurs à Baghdad, seront noyées dans la communication, et les medias totalement achetés (un noir qui porte de la nourriture est toujours marquée "pillard", même sur AFP...)
Les Américains ne veulent pas se rendre compte qu'ils ont élu un imbécile, parce que c'est un peuple de pragmatiques, et que la question pour eux n'est pas "Bush ou pas", mais "Bush ou qui".
Si réaction il y a, elle ne viendra, comme pour le non français, que des blogs...
Peut-être suis-je trop pessimiste?
Rédigé par : serge | 04 septembre 2005 à 08h30
Je crois que plus d'une digue a sauté depuis une semaine. D'abord, il y a l'intolérable catastrophe de la Nouvelle-Orléans et le bilan des morts qu'on tarde à annoncer au monde. Si on se fie aux propos des politiques à Baton-Rouge, des milliers de personnes ont péri dans la Big Easy.
Mais, une autre digue, plus stupéfiante encore semble avoir craquée: celle de l'unanimité patriotique des quatre dernières années autour de Bush 43 dans les chaînes d'information en continu: au cours des derniers jours, des journalistes ont commencé ouvertement à massacrer les messagers de Bush.
Certains, comme le patron de la FEMA, Michael Brown, ont été écorchés vifs à plusieurs reprises; Koppell à ABC, et la timide Soledad O'Brien à CNN n'ont pas mis de gants blancs. Même les journalistes de la télé semi-officielle Fox News n'y s'ont pas allé de main morte dans le pathos, vendredi soir. Et comme le souligne M. Dupin, vendredi à Biloxi, on a osé questionner le président sur les conséquences des campagnes impériales à l'autre bout du monde.
Rédigé par : ClaudeB | 04 septembre 2005 à 09h45
Oui Serge, je crois que vous êtes un tout petit peu trop pessimiste même si ma note est sans doute excessivement optimiste ! Pour ma part, je n'ai jamais cru que la magie de la communication - même aux Etats-Unis - puisse durablement faire écran à la réalité. Et l'histoire américaine a montré que ce peuple était quand même capable de changer de pied. C'est pourquoi j'évoquais un nouveau "new deal". Cela étant, je vous l'accorde, la partie est loin d'être gagnée.
Rédigé par : Eric Dupin | 04 septembre 2005 à 09h49
ClaudeB a posté son très intéressant message pendant que je rédigeais la réaction précédente. Si les grands médias télé changent déjà de ton, cela veut bien dire qu'il se passe quelque chose...
Rédigé par : Eric Dupin | 04 septembre 2005 à 09h53
Un point mérite également d'être souligné. Un lien a été évoqué entre la force de Katrina et le changement climatique. L'administration Bush fut très rapide à réagir sur ce sujet, bien plus rapide que sur l'évacuation, en niant tout rapport de cause à effet. Evidemment. Ce qui se joue, peut-être, ici et maintenant, c'est la reconsidération de l'impact des activités humaines sur la nature, un débat qui mériterait d'être lancé par les américains pour les générations futures. Un débat national qui redéfinisse les pôles homme - nature - technologie en les enracinant dans la réalité des faits. Qui le lancera ?
Rédigé par : Nicolas | 04 septembre 2005 à 11h46
J'ai lu hier dans El Pais (quotidien espagnol) un article de Ross Gelbspan sur le Katrina qui disait que, comme bien d'autres catastrophes naturelles, celle-ci est une fois de plus dûe au réchauffement de la plantète, qui n'est que la conséquence de l'abût de consommation des combustibles fossiles (pétrole, charbon...) et que beaucoup d'experts craignent que nous n'entrions bientôt dans une phase de mutation climatique irréversible. Malheureusement je crois qu'en ce qui concerne la société, nous ne soyons déjà entré depuis longtemps dans une phase irréversible: celle des intérêts financiers. La première réaction de G.W. Bush au cyclone a été de débloquer les réserves stratégiques de pétrole. Cela veut tout dire. Et n'oublions pas qu'il n'est que le petit bout de l'extrémité de la pointe de l'immense iceberg de colosses financiers qui se cachent derrière tout ça. New deal politique? Non. La politique est depuis longtemps au service de la finance. Il y aura New deal financier.
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 11h53
La finance n'est-elle pas aussi la finance des hommes bien qu'elle ne soit pas celle de tous ? Quand je parle d'un débat, j'évoque un changement de paradigme, une éthique dont les écarts ne seraient plus payés par les générations futures, une éthique qu'on ne ferait pas respecter par des taxes. Contrairement à la France, cf. le crédit lyonnais, vivendi..., la justice américaine a su, même si elle a mis le temps, punir ce manque d'éthique dans les affaires. Croire en l'irréversibilité des intérêts financiers n'est-ce pas les placer à la place du "Dieu" mort, leur donner une place et un pouvoir un brin diabolique au risque de justifier le retour d'une vertu religieuse peu désirable en tant que telle ? Tout cela inconsciemment bien sûr.
Rédigé par : Nicolas | 04 septembre 2005 à 12h54
Tout d'abords, Nicolas, sache que je n'avais pas lu ton article avant de poster le mien car j'étais en train de l'écrire! Intéressant d'avoir fait le rapprochement en même temps!
Sans vouloir élever les intérêts financiers au rang divin, je pense que leur pouvoir est aujourd'hui pratiquement incassable. Prenons l'exemple du développement immobilier sur les côtes espagnoles depuis les trente dernières années. C'est un saccage systématique de la nature et un abus incontrôlable de ses ressources, à un tel point qu'une grande partie des cités balnéaires ne peut répondre aux besoins en eau ou électricité. On parle de déviations de fleuves délirantes, d'extractions illégales d'eau etc... Et d'assèchement et désertification du territoire. Ors, comment arrêter? Qui va freiner ça? Car même si le secteur de la construction est sauvage et meurtrier pour l'environnement, il est devenu le facteur principal de croissance et d'emploi de l'Espagne. Pour freiner, voir arrêter ce saccage, il faudrait pouvoir trouver une nouvelle solution de croissance... Sic.
Je pense qu'aux États Unis, et partout ailleurs on en est au même point. La solution serait de d'abords changer la mentalité des gens, enracinés dans la surconsommation, encouragée par les industries qui surproduisent etc... Cela revient une fois de plus au secteur financier. Nous sommes complètement dépassés par le système de fonctionnement capitaliste. Cela ne veut pas dire du tout que le communisme est une alternative! Pour en revennir à ton premier article, peut-être devraient-on tenter de redéfinir l'équilibre entre les pôles homme - nature - technologie, mais aussi croissance, car c'est bien la croissance qui fausse le tout. Mais comment faire quand un homme élu président des Etats Unis par une majorité, décide que les accords de Kyoto ne lui convienne pas?
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 13h29
L'ouragan Katrina représente bien une rupture dans le continuum politique des USA.
La violence des images a plongé les USA dans une torpeur sans précédent:
- Cette violence a réactivé la question raciale mais aussi sociale pour preuve les accusations du rappeur-activiste Kanye West (censuré par NBC) contre George W Bush
http://www.edicom.ch/news/international/050903151815.sa.shtml
- Le président déjà contesté au sujet du maintien des troupes en Irak risque de faire face à une immense fronde y compris dans son propre camp.
Au delà de ces deux problèmes c'est bien le mythe de l'invulnérabilité de l'amérique, de sa destinée manifeste qui est remise en jeu.
Loin des propos lénifiants des "conservateurs du coeur", les USA découvrent avec stupeur la guerre du tous contre tous, l'indigence de la cohésion territoriale, la necéssité d'avoir une réelle politique environnementale.
Plus que jamais Bush est un " Potemkin president"...
Rédigé par : Daryl | 04 septembre 2005 à 14h12
"un George Bush aux réactions peu glorieuses..."
Tiens, voilà que Dupin se joint au torrent de la désinformation et à la meute des journalistes anti-américains et/ou anti-Bush, avec leur morale de midinette et leur crasse ignorance !
Nîmes (1988), Vaison-la-Romaine (1992), l’Aude (1999), la Bretagne (2000), la Somme (2001 : SEPT mois de décrue ! - et rebelote en 2002 !), le Gard (2002), ça vous dit quelque chose ?
De même que les 15 000 victimes de la canicule de 2003, les vacances prolongées de Mattei comme celles de Chirak au... Canada ?
Ou même le… tsunami asiatique de l’an denier où on a vu que l'afflux de secours et de gouvernants qui fait si chaud aux coeurs des donateurs et des victimes (mais surtout des... médias !) n'est peut-être pas toujours la chose la plus urgente et peut même parfois ... aggraver les choses ?
Sans être spécialiste des catastrophes, on sait bien qu'il y a toujours des cafouillages au départ pour ce genre d'opérations avec autant de superficie touchée et de personnes à évacuer (on parlait d'un million et demi ? - à comparer avec combien de... Pascal Richés ?), voir Kobé, le Québec, Los Angeles, le tsunami asiatique, le bassin de la Somme chez nous en 2001 ET 2002 !, etc. mais qui le rappelle parmi nos valeureux journalistes ?
Et là en plus on avait affaire à... LA catastrophe du siècle !
Un peu comme si les Bouches du Rhône ou plutôt la totalité du sud-est français, Marseille compris (avec les marais de la Camargue) mais en bien plus grand se retrouvaient avec un ouragan + un tsunami issu du déversement à la fois des eaux du Rhône + celles d'un lac entier, le tout pour arriver à une superficie inondée de quasiment la moitié de la France, soit 250 000 km2 !
Même s'il faudra probablement aussi et plus tard voir combien de temps les autorités LOCALES ont mis pour prendre conscience de la gravité du problème et combien de temps pour CONTACTER les autorités fédérales, qui prend la peine de rappeler le fait que personne n'avait prévu (sérieusement, tellement ses chances de possibilité apparaissaient faibles) ce scénario du pire avec, comme je l'ai dit, une COMBINAISON de DEUX catastrophes en même temps: un ouragan + une sorte de tsunami (avec la rupture des digues) mais encore en pire puisqu'au moins le tsunami REPART alors que là, on doit continuer les opérations de sauvetage DANS des masses d'eau qui vont nulle part, d'où (sans parler de la petite pègre armée qui a fait le coup de feu sur eux !)... les jours de retard qu’ont mis les secours à se mettre en branle ?
Pour les évacués (dont certains en plus, trompés par les caprices de l’ouragan, auraient même, avant la rupture des digues, commencé à revenir chez eux, ajoutant ainsi à la confusion ?), qui nous prévient qu’il faudrait aussi sûrement voir la part de gens qui ont délibérément REFUSÉ de partir (par fatalisme ou se disant que comme d'habitude, ils allaient s'en sortir), sachant qu'on a peut-être plus de chances de retrouver ce type de comportement "fataliste" parmi les gens les plus démunis (y compris hélas en moyens de... partir !), et que dans un pays aussi attaché à ses libertés et aussi décentralisé que les EU, on peut PAS obliger les gens à partir s'ils veulent pas (comme disait en plaisantant une fois Bush: ça aurait été bien plus facile dans une dictature, comme à... Cuba par exemple !) ?
Quant à cette histoire de racisme (New Orleans, on le sait, étant aux deux tiers… noire , il y avait des chances en effet de voir, parmi les victimes, des… noirs ! sans compter que la Louisiane est effectivement un des états les plus pauvres et les Noirs sont effectivement surreprésentés parmi les pauvres …), qui prend la peine de souligner que la plupart des autorités LOCALES, maires compris sont... noirs (la gouverneure semblant l’exception) ? Et qui rappelle que s'il a pas été décidé d'affréter des bus pour évacuer les plus démunis (du moins ce qui refusaient pas de partir !), c'était évidemment à CE niveau local que la décision a ou pas été prise ?
Enfin, en ce qui concerne la sénatrice Mary Landrieu qui aurait argué du manque de garde nationale suite à l'intervention alliée en Irak (ET en… Afghanistan !) et qui a bien sûr fait les choux gras de tous les opposants à Bush et à cette intervention (et d'abord dans les médias !), qui a l’intelligence d’expliquer (ou de comprendre ?) que, que ce n’est (si ses propos n’ont pas été déformés ou amplifiés) guère plus qu’une pathétique excuse puisque, que ce soit aux EU ou en Irak, ces soldats-là... SERVENT leur pays et donc que c'est aux autorités de son état de faire le nécessaire pour demander des renforts d'autres états voisins ou pas, comme cela doit être prévu dans les textes, au lieu, devant les coûts il est vrai prohibitifs, d’attendre, comme la plupart des états, … le dernier moment ?
Rédigé par : jc durbant | 04 septembre 2005 à 15h07
L'heure est grave. Le commentaire de Jc Durbant prouve une chose: ce ne sont pas que les illetrés et les ignorants du fin fond des États Unis qui sont aveugles face aux injustices sans précédent d'un homme aussi inconscient et fasciste que George W. Bush, qui entraine doucement mais sûrement le monde dans une pagaille irrémédiable. Pagaille parce que l'Irak, pagaille parce que Kyoto, pagaille parce que non respect de son propre peuple. Pagaille parce que les deux seuls mots que cet homme inculte comprend, ce sont "pétrole" et "guerre".
Non seulement Katrina est une catastrophe qui était annoncée depuis très longtemps, mais en plus les fonds pour l'entretien et le renforcement des digues réclamés par les gouvernement LOCAUX (puisque Jc les juge si incapable à faire face à l'urgence) en 2004, face au risque grandissant de cyclone, ont été divisés par 3 par Monsieur Bush!! Ce qui a provoquée la paralysie des travaux, qui n'avaient pas été remis en cause depuis 1937 !!
Tous les experts savaient que Katrina allait pointer du nez, et même le grand public érudit car cela a fait la une des journaux l'année dernière.
Qu'une personne qui connait l'histoire comme Jc Durbant puisse remettre en cause ce que tous les journaux soulignent, à savoir l'incompétence de ce Monsieur de la Maison Blanche, et du racisme et du manque d'intérêt pour les pauvres de ses collègues de bureau, cela donne à refléchir. Et malheureusement je crains que tant que des gens penseront ça, écriront cela, il n'y aura pas de New Deal. Il y aura comme d'habitude "Still go on, blind but happy".
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 15h32
Je ne sais pas comment exprimer ma stupéfaction devant ces images d'horreur qui me répugnent et en même temps me paraissent presqu'irréelles, à la limite de mon entendement. Petit journaliste pigiste de province, j'ai appris à l'IUT à travailler sur toutes sortes d'informations en gardant une certaine neutralité. Comment peux-t-on rester "neutre" face à ça ? Comment continuer de croire dans le modèle occidental de sécurité, de justice et d'efficacité devant une telle incurie, un tel désastre, pourtant annoncé, et ce dans ce qui est paraît-il la première puissance mondiale.Je ne dois pas être la seule mais je ressens en même temps que du dégoût pour ceux qui ont "laissé faire" une envie de protester et d'aider, que je ne sais comment mettre en oeuvre...En même temps, au milieu de ma colère, je me sens ridicule et bien inutile face à la détresse de ceux qui vivent cet enfer. Je voudrais croire que l'horreur générale mènent à la création d'une "conscience" mondiale, et comme beaucoup qui ne croient plus dans les partis, je voudrais croire, certains jours, dans l'avénement d'une force "altermondialiste" capable non seulement de dénoncer, mais aussi de proposer des actions concrètes, et pas seulement aux Etats Unis. Utopie sans doute, mais j'ai besoin d'y croire pour supporter la réalité.
Rédigé par : Corinne PELLETIER | 04 septembre 2005 à 16h02
Ce serait comme un Conseil Mondial, une organisation capable de juger les organismes et/ou gourvernements qui jusqu'à maintenant jouissent d'une immunité dégoûtante... Moi aussi j'y ais pensé, Corinne. Moi aussi je me sens impuissant et ridicule. J'essaie de calmer ma colère, de la canaliser, de m'en servir. Ce n'est pas la première fois que je suis ulcéré par les atrocités qui se matérialisent aux États Unis. Peut-être sont-ils toujours sous le feu des projecteurs, raison de plus pour essayer de donner un (bon) exemple!!
C'est tout simplement écoeurant de constater qu'il y aura autant de victimes mortes de faim dans les régions affectées par Katrina, que de victime par l'ouragan lui-même, à quelques centaines de kilomètres de Washington !! Alors que le gouvernement impérial se pavane depuis longtemps d'être capable de mobiliser 150 000 hommes dans n'importe quel endroit du globe en moins de 48 heures...
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 16h17
comprends pas l'analogie entre le désastre (annoncée)de Katrina et le Québec.
De quelle catastrophe parle jcdurbant?
J'en vois 2: le déluge du Saguenay(j'y étais pendant mes vacances,donc je peux en parler) et la crise du verglas(je demeure à St-jean-sur-Richelieu,donc en plein centre de la cata).
Ni l'une ni l'autre n'ont donné lieu à des scènes de pillage.
Lors du verglas,par exemple,au contraire,le taux de criminalité à avoisinner 0%.
Et je tiens ces chiffres du capitaine de la sureté du Québec qui est un bon ami à moi qui était en charge du maintien de l'ordre dans la région.
D'autre part,les réactions aux deux événements ont été INSTANTANÉS.
Probablement pas parce que nous sommes plus malins,mais parce que nos politiciens sont sans doute plus facilement ''fragilisables'' et aussi,j'aime à le croire,parce qu'ils sont peut-être un peu moins con-pantoufles que la bande à Bush.
Si JCDURBANT voulait bien préciser le rapport qu'il établit avec le désastre de la Nouvelle-Orléans,ne serait ce que pour ma compréhension personnelle...
Rédigé par : jnp | 04 septembre 2005 à 16h32
Eh bien moi, j'irai à contre-courant, si j'ose dire, des opinions largement émises par la gauche triomphante devant la débâcle de l'extrême-droite américaine. Nous sommes devant d'évidence, cinquante ans d'une herméneutique de l'idée américaine, à répandre dans le monde entier. L'économie n'a rien à voir dans tout cela. c'est l'idée américaine même qui est au centre du débat, qui doit l'être. Elle consistait en quelques principes établis dès les premières maisons construites à Boston. La liberté totale d'expression. La liberté totale de religion. La liberté totale d'entreprise. Ce sont sur ces trois piliers fondamentaux que se sont fondés les Etats-Unis d'Amérique.
En Europe, l'expression était bridée. Les monarchies, qu'elles fussent constitutionnelles ou absolues, là n'est point le problême, maintenaient sous le boisseau toute velléïté de sortir de l'ombre. La Sainte Eglise catholique et romaine pourchassait et massacrait les hérétiques, ceux justement qui voulaient revenir à une éthique religieuse conforme aux Ecritures. Mais cela contrevenait au pouvoir financier et séculier de cette Eglise corrompue. Entreprendre était aussi un moyen de s'élever dans une société de caste, où il était mal vu de se déplacer de bas en haut. Il me semble que l'idée américaine parvenait, par ce tryptique, à rendre une dignité à des centaines de milliers de personnes.
Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas la deuxième guerre mondiale qui a bouleversé cet état de fait. Mais bien le communisme. Or, le communisme, initié par la bourgeoisie, ne pouvait, à terme, que s'écrouler. Les Etats-Unis ont voulu, par tout moyen disponible, l'espionnage, l'aide à des pays engagés dans des conflits secondaires, détruire un système qui courait de lui-même à sa perte. Depuis cinquante ans, les Etats-Unis sont englués dans une erreur majeure d'analyse en croyant, ce qui est vrai, en Utopie, qu'ils détiennent la Vérité messianique. Ce faisant, comme les apôtres, ils ont reçu de Dieu la mission d'évangéliser le monde. Or, l'idée américaine fonctionne à merveille aux Etats-Unis. Mais pas dans le reste du monde. Il n'y a pas, dans l'idée américaine, de notion de réalisme. C'est ce qui en fait sa beauté, et ce qui peut aussi provoquer l'effroi pour les spectateurs. Or, le réalisme est ce qui doit conduire toute diplomatie.
Les présidents successifs, depuis Roosevelt, ont poursuivi l'accomplissement de cette idée américaine dans le reste du monde. Jusqu'à l'absurde que fut cette guerre en Irak, malgré les deux millions de morts de Saddam Hussein.
A force de pousser le bouchon toujours plus loin là où personne ne le réclamait dans le reste du monde, les Etats-Unis se sont affaiblis, l'idée américaine a vacillé sur ses trois piliers. Le Patriot Act fut un coup très dur porté à l'un des trois piliers porteurs de la démocratie américaine. Un tabouret finit par tomber lorsqu'il est rongé sur ses bases. Katrina fut le descabelio. Le coup de grâce.
Il me semble donc relativement de mauvaise foi de mettre en accusation le seul Georges Bush. Il n'est que le dernier avatar d'une lignée de présidents qui ont rongé avec application et méthode les fondements de leur propre fauteuil. Le seul président réaliste des cinquante dernières années fut Richard Nixon. Il voulut avec honnêteté et courage mettre fin à cette terrible guerre du Vietnam. Une petite faute suivi d'un mensonge qui fait encore gondoler l'Europe entière l'ont fait démissionner, alors qu'il portait en lui le germe d'un nouveau départ pour l'Amérique, hors de ce bourbier vietnamien. Il aurait pu être celui qui lancerait cette nouvelle forme de diplomatie, appelée de ses voeux par Eric Dupin. America first, et le reste du monde se démerde, tant qu'il ne touche pas au territoire américain. Telle ne fut pas la direction prise. Peut-être cinquante mille personnes l'ont payé de leur vie cette semaine. En plus des cinq mille de septembre deux mille un, et des centaines de milliers en Irak.
Rédigé par : Marie-Jean | 04 septembre 2005 à 16h44
En ce qui me concerne cela est évident que ce n'est pas seulement de la faute à machin Bush. Ce n'est pas lui qui s'est élu tout seul!!
Toutes les idées émises par Marie-Jean sont intéressantes mais ne nous leurons pas, le monde d'aujourd'hui a peut-être été construit sur des idéaux x, y, z, des triptiques ou autre, il n'en reste pas moins un monde qui court à sa perte´en abusant de toutes se ressources, avec les États-Unis et la Chine en tête. Peut-être les États Unis essaient d'honorer leurs idéaux, mais ils massacrent le futur de leur gamins. Non ce n'est pas la faute à Bush, c'est la faute à l'Administration Bush et tous ceux qui se cachent derrière. Et puis à ceux qui ferment les yeux. Comment se fait-ce que l'Europe ferme les yeux face aux pieds de nez que l'Administration Bush a fait pour Kyoto, pour le Tribunal international de la Haie, en déclenchant une guerre injustifiée en Irak... ?? Question à mille euros.
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 16h59
Excuse-moi, Martin, je carbure trop au speed, en c'moment ;-)
La vache, je vais me rouler un tarpé pour adoucir la descente. A plus.
Rédigé par : Marie-Jean | 04 septembre 2005 à 17h12
Ça veut dire quoi? C'est ironique?
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 17h21
Parfois, quand je me relis, je me fais peur.. je déteste me prendre trop au sérieux. Alors, je déconne un peu. Parce que je fus un chouilla pompeux, et je ne hais rien tant que la pompe et la pédanterie.
Rédigé par : Marie-Jean | 04 septembre 2005 à 17h42
1) Pour le pillage qu'on a eu effectivement ni au Québec, ni à Kobé, ni dans la Somme,
je suis pas sûr que ce soit la cause principale des retards des secours en Louisiane (même si encore là les déclarations des autorités locales, maire et gouverneure, selon lesquelles "le problème était d'abord de sauver les victimes et qu'on s'occuperait des fauteurs de trouble après", ont probablement pas trop aidé non plus !).
2) Sur le Grand Verglas du Québec de 88,
je ne peux que vous référer au témoignage d'un ami:
"Je vous livre mes impressions sur le déroulement des mesures d'urgence en Amérique du Nord pour les avoir vécues durant le Grand Verglas de 1998 au Québec. Contrairement aux mesures d'urgences que j'ai vécues durant le tremblement de terre d'Agadir le 29 février 1960, ici en Amérique du Nord tout se passe " comme au ralenti ". Les villes sont préparées à répondre plus ou moins bien au premier choc et les secours extérieurs ont un certain laps de temps pour arriver. C'est frustrant pour le Citoyen qui subit et qui pense qu'on l'oublie. Je ne suis pas sure que ce soit la méthode parfaite mais c'est mieux que l'improvisation qui rajouterait au chaos ( gérer une catastrophe c'est gérer le chaos ). Les secours en moyens lourds ne s'improvisent pas dans le chaos pas plus d'ailleurs que la venue de la plus haute autorité dans ce chaos. Bien sur il aurait été merveilleux de voir des centaines de paras sauter sur la région mais une fois les pieds dans l'eau je ne sais pas si cela aurait changé quoique ce soit. Peut être que s'aurait ajouté à la pagaille naturelle d'une catastrophe. Ce sont mes impressions pour avoir eu les pieds dedans et je constate que certains médias en profitent pour jouer leur rôle de désinformation et de subversion une fois de plus. C'est naturel ils vivent grassement du chaos et se préparent pour leurs élections ou ils feront encore beaucoup d'argent."
Posted by: Yves-Marie SENAMAUD at septembre 2, 2005 05:28 PM
"Ce que j'entends sur les ondes comme récriminations ressemble beaucoup à ce que j'ai entendu durant la crise du verglas au Québec. Pourtant cette crise est considérée par la majorité comme avoir été bien gérée. 1 M _ de personnes déplacées avant le choc, un ouragan qui est un coquetel de vents très violents, d'inondations et de " Tsunamis " particulièrement forts. C'est ça le chaos provoqué par ce monstre Katerina. L'urgence c'est de sauver et de maintenir l'ordre ce qui semble très difficile dans cette situation particulière. Au Québec des civils ont patrouillé pendant presque un mois dans les municipalité avec la Police et même l'Armée et nos routes étaient praticables. Comment croyez-vous que cela puisse se faire facilement, après 5 jours ! ( dans notre municipalité au Québec l'Armée est arrivé au bout de 10 jours ) suite à de telles destructions. Les Américains ne feront pas moins que ce qu'il ont fait en Asie. La bonne attitude : donner à la Croix Rouge. "
Posted by: Yves-Marie SENAMAUD at septembre 2, 2005 06:55 PM
http://www.ludovicmonnerat.com/archives/2005/09/alerte_a_la_fol_6.html
3) Quant à la réactivité des autorités locales (à peu près tous noirs sauf la gouverneure), voir:
President Bush had to personally urge Democrat leaders to evacuate New Orleans
UPDATED: 6:42 pm CDT August 28, 2005
(Louisiana Governor) Blanco said President George W. Bush called and personally appealed for a mandatory evacuation for the low-lying city, which is prone to flooding.
The president has already declared states of emergency in Louisiana and Mississippi to accelerate the emergency response to the storm. He joined the Federal Emergency Management Agency in urging everyone to obey evacuation orders.
Blanco runs the National Guard. Ray Nagin runs New Orleans. President Bush had to beg these two to evacuate New Orleans. They sat on their hands and did nothing. This is more evidence that Ray Nagin, who is running around complaining about the President, is the primary culprit in this tragedy.
I'll cut Blanco some slack because she's not politicizing this, even though she waited too long to send in the National Guard. But Nagin? Screw him.
¶4:16 PM 1 comments
New Orleans Mayor Ray Nagin: Covering His Ass
/.../
Despite days of warnings from the National Weather Service, Nagin waited until Sunday morning to order an evacuation, less than 12 hours before the storm hit New Orleans.
New Orleans Mayor Ray Nagin ordered the mandatory evacuation of the city's 485,000 residents. Officials acknowledged that tens of thousands of residents and tourists would be unable to leave.
Nagin would like us to forget that his hesitation meant that tens of thousands of New Orleans residents, as well as tourists, couldn't get out. /.../
¶10:09 AM 0 comments
Ray Nagin's Buses
New Orleans Mayor Ray Nagin ... failed to use the hundreds of city buses used by the transit department. Nagin had almost 1,000 buses at his disposal to get New Orleans residents out of harm's way. Yet Nagin didn't use them.
4) Enfin, pour les "fonds pour l'entretien et le renforcement des digues réclamés par les gouvernement LOCAUX en 2004, face au risque grandissant de cyclone, divisés par 3 par Monsieur Bush", voir aussi:
Thursday, September 01, 2005
There was no money to improve New Orleans levees!
/.../ The New Orleans Democratic Party Machine controls (or controlled, anyway) spending projects in New Orleans . And they spent money like drunken sailors, on everything but levees. Projects like the Canal Street streetcar line that opened last year. It had a pricetag of over $150 million. Yes, that's right. $150 million .The New Orleans Democratic politicians saw to it that they got a brand-spanking new trolley line, while at the same time they neglected the levees .
/.../
The federal government invested $129 million – 80 percent of the cost – at the insistence and dogged efforts of Senator John Breaux. (Ex) Senator John Breaux. Democrat. Why didn't Breaux use the same energy to have that money used for the levees instead?
How about the $315 million New Orleans and Louisiana Democrats voted to spend on expanding the Ernest N. Morial Convention Center? They approved that on August 13, 2005 .
State Rep. John Alario, D-Westwego, was among several panel members who endorsed the new contract. "The longer we hold it up, the higher the price could escalate," Alario said.
How about the basketball arena they built in 1999 so that New Orleans could get an NBA team?
The original cost was $114 million, including site clearance and preparation. Part of a $215 million sports package approved by the Louisiana legislature on June 9, 1993. An additional $14 million was invested in upgrades for NBA basketball in 2002-04.
Let's summarize what Louisiana and New Orleans Democrats have chosen to spend their tax money on these past few years. A trolley for $150 million. An expanded convention center for $315 million. A basketball arena for $229 million. What does this mean?
http://louminatti.blogspot.com/
Rédigé par : jc durbant | 04 septembre 2005 à 18h04
Merci à tous pour cet intéressant débat et aussi à Pascal Riché ( http://usa.blogs.liberation.fr ) qui en a signalé l'existence à beaucoup d'entre vous.
JC Durbant, ce n'est pas parce qu'on ose écrire que Bush n'a pas réagi très glorieusement à ce drame que l'on est anti-américain ! Ne pas rencontrer des rescapés est une étrangeté qui a été mal perçue aux Etats-Unis même. J'ai cependant été intéressé par les remarques sur la position des autorités locales démocrates. Mais les sources citées renvoient à des blogs apparemment assez partisans. Dispose-t-on d'éléments plus objectifs ?
Cela étant, les questions posées par ce drame dépassent largement le cadre politicien. Elles renvoient, en effet, à tout un modèle de développement qui devra bien un jour voir en face sa prodigieuse fragilité.
Rédigé par : Eric Dupin | 04 septembre 2005 à 19h48
Donc puisque la guerre entre gouvernement central et autorités locales est enfin ouvertement déclarée (merci Jc) sur ce blog (d'ailleurs veuillez excuser mon occupation ... J'ai trop de colère à diluer), voici un extrait du Libération (01 sept):
"(...) À ce jour, 3.000 membres de la Garde nationale de Louisiane et 3.800 membres de la Garde nationale du Mississippi sont enrôlés en Irak. Ce qui prive les deux Etats (Louisianne et Mississippi) de 40% de leurs effectifs. (...) le 1er août, lors d'un reportage sur une chaîne locale d'ABC, la garde Nationale de Louisiane s'est plainte publiquement de voir son équipement mobilisé en Irak, estimant que cela pourrait lui poser des problèmes en cas de catastrophe naturelle. Dans ce reportage (...)le lieutenant colonel Pete Schneider regrette que des douzaines de véhicules amphibie, des Humvees et autres matériels d'intervention rapide aient été envoyés en l'Irak. « Nous avons besoin de cet équipement aux Etats Unis pour faire face à d'éventuels problèmes chez nous », ajoute-t-il."
Fin de citation.
Marrant, non? Mais si vous voulez vraiment mourir de rire: Combien de soldats d'élite va dépécher Bush dans les 24 à 72 heures à venir??.... tic-tac tic-tac...
Réponse: 7.000!!!
Résultat de l'équation:
1) Une grande question: qu'est-ce que foutent des gardes nationaux des États Unis en Irak?
2) La Louisianne et le Mississippi ont perdu 800 soldats au change, et 5 à 7 jours de pouvoir de réaction. Malheureusment ils n'avaient pas le numéro de téléphone de l'agence dommage et Bush ne prend pas sont portable quand il joue au golf. Non mais.
Quand aux terrains de baskets, Jc, n'en a-t-on pas droit quand on est américain et que l'on est né avec le sport? Faut-il déclarer un état de guerre permanent, ou bien a-t-on le droit de vivre, aussi? Il existe plusieurs caisses pour ça: La santé, l'aménagement, l'éducation, la culture et les sports... Depuis quand le sport fait-il partie de la caisse de sécurité et/ou aménagement?...
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 19h53
Veuillez m'excuser dans mes calculs, la Louisianne et le Mississippi ont GAGNÉ, 200 soldats, et non pas perdu 800... Désolé, j'imagine que c'est l'émotion...
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 19h56
JC Durbant a écrit "Chirak" ... C'est volontaire?
Je ne veux pas jouer les oiseaux mauvais augure mais la gestion de cette catastrophe (Cuba, sans être castriste, a géré des ouragans du même type) semble confirmer les vues d'un Emmannuel Todd sur la fragilité de la puissance.
Rédigé par : Daryl | 04 septembre 2005 à 20h06
http://www.u-blog.net/anyhow/ Un homme qui connaît bien les Etats-Unis, qui veut rester anonyme. Je respecte, mais je regrette.
Rédigé par : Marie-Jean | 04 septembre 2005 à 20h19
L'article proposé par Marie-Jean dans le blog anonyme est très intéressant. Il fait assez bien la part des choses sur le débat d'aujourd'hui, en tout cas en ce qui concerne les points que j'ai tenté d'aborder.
Voici un extrait de Robert D. Kaplan ("The Empire Wilderness, travels into America's future"), pêché de ce blog:
"Ce sera peut-être quand la démocratie se sera vraiment évanouie, imperceptiblement remplacée par le pouvoir des trusts et des concentrations d'argent, dans une société dont les instincts primaires sont régulés par les tranquillisants, les jeux de hasard masturbatoires et le voyeurisme du sport de masse, c'est peut-être à ce moment-là que le vrai destin de l'Amérique se dessinera."
Rédigé par : Martin | 04 septembre 2005 à 20h33
Apres avoir lu toutes ces bonnes reflexions et rappels historiques politiques economiques ect .. le probleme reste la et je suis d'accord avec Serge. Il faut etre pessimiste sur l'avenir des USA. Y vivant depuis 5 ans( a deux pas de Boston) je Confirme que l'americain que vous croisez dans la rue oubliera vite toute cette population noire du sud. Le prix du petrole est bien plus present dans leur tete et surtout toute cette misere se retrrouve encore derriere leur ecran tele. Pour beaucoup ca reste virtuel, ils se mobiliseront superficiellement comme leurs emotions . L'americain moyen est eleve aujourd'hui dans la peur. Et pour rester correct et poli ils joueront la politique de l'autruche, la seule qu'ils pratiquent quotidiennement,
Ce sont les blogeurs americains qui ont fait sortir Madame Rice des grands magasins de luxe New Yorkais quand des milliers de compatriotes mourraient de l'incompetence de son administration.... L'americain n'ai plus capable de bloquer son pays juste de le bloguer , en attendant ils crevent de l'indifference . C'etait pourtant un si un grand pays...
Rédigé par : Nadine | 04 septembre 2005 à 21h27
Sur les responsabilités:
"Though everyone knew that the low-lying city was vulnerable to tempests and flooding, many who had lived there for years had experienced hurricane scares and smaller floods, and had come to view the risk of disaster with a sort of cheery aplomb."
"In the physical devastation and appalling lawlessness that has followed Hurricane Katrina, many are now wondering whether someone, at the local, state or national level, should have thought about tomorrow a little harder."
"Some are pointing the finger at Mr Bush himself, on the grounds that some of his administration's longer-term policy decisions have made the response to the disaster more difficult./…/. Others allege that the war has squeezed the budget, causing a postponement last year of projects to improve the levees. But it is far from clear that these could have been completed in time to stop the flooding after Katrina."
Deeply difficult times for the Big Easy
Sep 2nd 2005
The Economist
http://www.economist.com/agenda/PrinterFriendly.cfm?Story_ID=4362119
Sur l'importance d'entretenir la mémoire des évènements - y compris en... FRANCE !
"On voit à travers ces deux exemples combien il est important d'entretenir la mémoire des événements que constituent les crues, tout simplement parce qu'avec le temps la notion de risque par inondation s'estompe au profit d'autres urgences."
EXPERTISER
Construire en zone inondable
Martine Picouët
le Monde du 20.03.03
"Nîmes en 1988, à Vaison-la-Romaine en 1992, dans l'Aude en 1999, en Bretagne en 2000, dans la Somme en 2001 [et 2002] et dans le Gard en 2002, les crues se suivent et ne se ressemblent pas, sauf par leur violence. La France a subi, depuis 1982, seize catastrophes naturelles qui ont occasionné, chacune, des dégâts matériels pour plus de 100 millions d'euros, sans oublier les morts et les blessés. D'importants efforts ont été consentis pour réparer et indemniser, au détriment des mesures préventives."
/…/
"Dans un rapport sur les inondations de la Somme, Pierre Hubert, chercheur à l'Ecole des mines, écrivait : « On voit à travers ces deux exemples (Abbeville et Amiens) combien il est important d'entretenir la mémoire des événements que constituent les crues, tout simplement parce qu'avec le temps la notion de risque par inondation s'estompe au profit d'autres urgences. »
/…/
"De nombreuses communes ont, malheureusement, négligé de se doter de ces plans de prévention : on estime qu'entre 10 000 et 12 000 communes ont subi des catastrophes naturelles et elles n'étaient pourtant, au 1er septembre 2002, que 3 370 à avoir un plan et 5 200 à en avoir engagé l'élaboration."
http://abonnes.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/ARCHIVES/archives.cgi?ID=9f
Rédigé par : jc durbant | 04 septembre 2005 à 23h01
Jc Durbant, ce n'est pas une solution d'innonder ses réponses de citations d'articles sans analyse:
1) Parce que les citations d'articles sont des idées sorties de leur contexte.
2) Parce qu'une idée sortie de son contexte est purement subjective.
3) Parce que dans ces cas là je préfère que l'idée soit clairement dite par la personne.
4) PARCE QUE PENSER QU'EN CITANT DES ARTICLES ON LÉGITIMISE SON IDÉE SUBJECTIVE, C'EST FAUX.
Je vous souhaite une bonne nuit. En tout cas meilleure que celle que vont passer les milliers de gens qui ne pourront plus jamais jouer au basket dans leur terrain si cher (voir message de Jc posté plus haut).
Rédigé par : Martin | 05 septembre 2005 à 00h08
Tout d'abord, le scandale ne montera pas jusqu'à Bush, qui a montré des qualités de leader bien absentes chez beaucoup d'autres pendant la crise:
http://abcnews.go.com/US/HurricaneKatrina/story?id=1094262&page=1
Ensuite, je vous livre le mini-journal, un peu décousu que j'ai écrit à Baton Rouge pendant la crise, nous sommes maintenant une ville d'arrière. Les médias racontent énormément de bêtises, et il ne faut pas tout gober. on fera le tri des responsabilités après, et les têtes tomberont quelque soit leur couleur ou affiliation politique.
> Ici ça va. Quelques branches cassées, mon jeune chêne prenant un air
> très penché, mais pas déraciné (je l'ai redressé), même pas de coupure
> d'électricité dans notre quartier malgré les pointes de vent à 65 kmh.
> Louisiana State University où je travaille est fermée jusqu'à mardi
> prochain, elle sert de HQ pour les opérations de sauvetage. Nous accepterons sans doute des étudiants des universités naufragées.
>
> Pour la Nouvelle Orléans, Katrina a dévasté la ville. Liens mis à jour heure par heure avec
> les dernières nouvelles:
http://www.nola.com/newslogs/breakingtp/
> http://www.brendanloy.com/
> http://news.yahoo.com/s/ap/hurricane_katrina;_ylt=Ap7JciXA3bxBeG.GSYWW
> YekbLi sB;_ylu=X3oDMTBiMW04NW9mBHNlYwMlJVRPUCUl
> Pas d'eau, pas d'électricité, les digues brisées en plusieurs
> endroits, pillage systématique...Il aurait fallu instaurer la loi
> martiale dès les premiers moments. Je comprends le pillage d'une
> épicerie quand on a faim et soif, pas celui d'une TV plasma comme
> constaté à la TV. Un Wal-Mart a été dévalisé, le rayon de l'armurerie entièrement nettoyé.
>
>
> Le Superdome, refuge de dernière instance, a évacué 25.000 réfugiés
> à l'Astrodome de Houston. Il y a eu des viols et des meurtres, en plus de l'absence de courant et des sanitaires débordants, un enfer.
> La ville est fermée, il reste 75.000 habitants à évacuer, dont mon
> collègue Jeff
> Humphries qui n'a pas écouté les ordres d'évacuation (pas de
> nouvelles, blackout des communications, tout ce qu'on sait c'est par
> la télé et l'internet)
> Il leur faudra deux ans de travaux herculéens pour se remettre. Les
> fronts de mer de Gulfport et Biloxi comme rasés par une bombe H. 4 alligators trouvés morts, le ventre en l'air, près de la plage (quand les alligators meurent, ça veut dire que ça va très mal). On aurait vu des requins dans les rues(=canaux) près de la Nouvelle-Orléans.
> Les dommages sont estimés pour le moment entre 26 et 100 milliards.
> Pour les
> pertes en vies humaines, on n'a pas encore pu faire un bilan, la ville
> est encore sous l'eau, les digues encore ouvertes. Je pense qu'il y
> aura au moins 50.000 morts. C'est
> une catastrophe naturelle sans précédent aux États-Unis.
> Nous sommes une espèce fragile, à deux doigts de l'âge de la pierre,
> et prête à retomber dans la barbarie morale à la moindre occasion.
> Une anecdote:
> Vu à la TV:
> À Gulfport, une femme devant la dalle de béton qui est ce qui reste de
> sa maison, dit à son fils d'accrocher le drapeau américain à un arbre
> et commente: "We are down, but not out!"
> That's the spirit, girl!
Trois gangs de pillards (gens qui n'ont pas été aimé par papa maman et opprimés par l'homme blanc, donc ils sont excusables) ont pris contrôle de la Nouvelle Orléans. Ils tiraient sur les hélicoptères et les embarcations de secours, mettaient le feu aux supermarchés et pillaient les armureries. Ils prenaient d'assaut les hôpitaux pour la came. 8 ont été abattus, d'après les nouvelles. L'ordre commence seulement à se rétablir, 4 jours après la catastrophe. La question qu’il faut poser à propos des pillards et violeurs et meurtriers qui ont fait surface à la suite de l’inondation : cette lie était connue de la police et terrorisait les quartiers pauvres depuis des années ; pourquoi la police noire en majorité sous des maires noirs depuis des décennies ne s’en sont jamais occupés ? Parce qu’ils sont racistes et se fichent du limpenproletariat. La corruption est plus grasse quand on s’occupe des touristes riches, qu’on la pègre faire ses bénéfices sur le dos des plus pauvres et qu’on prend son pourcentage au passage. La police de la Nouvelle-Orléans est la pire, la plus corrumpue du pays. Parmi les mille policiers qui ne se sont pas présentés au rapport, il y avait certes des victimes de la catastrophe ; mais aussi des policiers qui avaient peur de la situation qu’ils connaissaient parce qu’ils l’ont laissée se développer.
Pour prolonger l’angle racial, pourquoi toutes ces mères célibataires parmi les réfugiés. A-t-on jamais entendu parler d’une recherche en paternité pour forcer les pères noirs à assumer leurs responsabilités paternelles ? Hé bien non, la plupart des politiques sociales ont concouru à détruire la cellule familiale noire.
La garde nationale est enfin présente en force, et l'évacuation totale est enfin en bon cours, quoiqu'on ne sache pas où mettre tous ces gens qui ont tout perdu, y compris beaucoup sans nouvelles de leurs proches.
Faillite totale des autorités locales, le maire bafouille, la gouverneure pleure à la télé; secours fédéraux très lents à s'organiser, il est vrai que la tâche est colossale. J'étais enragé de voir des gens secourus par hélicoptère abandonnés au bord de l'autoroute sans information, sans nourriture, sans eau. Enragé bien évidemment aussi par les pillards.
Baton Rouge a doublé sa population en une semaine de 350.000 à 700.000 habitants, et avec l'agglomération, est soudainement devenue la plus grande ville de Louisiane. Les hôpitaux sont débordés. Il y a recrudescence de la criminalité, la vermine étant arrivée avec le bon grain.
70% de NO est noire et pauvre, ce serait étonnant si les victimes étaient blanches et riches.
Ceci dit, je suis aussi indigné par l'incompétence des services de secours, mais ça n'a rien à faire avec la couleur de la peau. Rappellez-vous aussi que la structure politique de NO est noire...la gouverneure est blanche, l'armée est de couleur arc-en-ciel.
L'affaire est prise en main par des démagogues (Jesse Jackson, Al Sharpton) dont le fond de commerce - littéralement - est l'incitation à la haine raciale et qui ont tout intérêt à maintenir le lumpenproletariat noir dans des conditions abjectes (c'est la clientèle dont ils tirent leurs gras revenus). Les victimes doivent être maintenues dans l’irresponsabilité et la dépendance totale à tous les niveaux, sinon elles n’auront plus besoin de leurs prétendus « sauveurs ». Ces sont les clients des sénateurs romains.
Il y a quelques années, j'avais vu Jackson déclarer tranquillement que les noirs américains ne pourraient jamais dépasser leur condition. Rien de plus raciste qu'une telle pensée.
Quant à la gauche (peut-être extrême) américaine, elle fait son foin en mettant absolument tout sur le dos de Bush, alors qu'en ce moment de crise, l'unité nationale devrait être leur première préoccupation. Le problème est qu'il y a ici une cinquième colonne qui se réjouit de voir l'Amérique humiliée.
Pour mémoire les ouragans n'ont rien à faire avec le protocole de Kyoto; tout d'abord, leur intensité a diminué par rapport à la moyenne historique. Secondo, Clinton eût-il fait ratifier le traité par le Congrès(ce qu'il s'est bien garder de faire), la réduction de CO2 eût été de 0.14 % au terme de son application.
Bush a supplié Blanco (gouverneure démocrate de Louisiane) et Nagin (maire noir et démocrate) d’évacuer la ville en totalité et immédiatement un jour avant l’atterrisage de Katrina.
En résumé, la fin du monde pour 2 millions de personnes, sur une étendue de territoire égale à la moitié de la France. Beaucoup d'endroits sont des trous noirs du point de vue de l'information, mon avis est qu’on n’a pas du tout encore pris la mesure de la catastrophe.
On peut objecter au style de JC Durbant (personnellement... ses points de suspension et d'exclamation... je n'aime pas trop!!!). Quant au fond, qui s'écarte du consensus et de la pensée unique, il est immédiatement qualifié de "haineux" pour cette raison même.
Ce qui me frappe dans la presse américaine de gauche, et la presse européenne, c'est que Bush est la source de tous les maux du monde, un bouc émissaire commode pour éviter de penser aux problèmes.
Ainsi, dans le cas de Katrina,
1. L'ouragan, c'est sa faute, il n'a pas signé le protocole de Kyoto (en fait c'est Clinton qui ne la pas fait ratifier). De plus ce protocole n'aurait amené qu'une réduction absolument ridicule du CO2.
2. La gabegie hallucinante après l'atterissage de Katrina, c'est sa faute: il ne se préoccupe pas assez des pauvres, victimes majoritaires, ce sont des noirs, donc il s'en fiche (c'est le président le plus aveugle à la couleur de la peau de toute l'histoire des USA). Je lui reproche cependant sa lenteur à réagir et à mettre de l'ordre dans l'aide fédérale. Je l'ai vu plusieurs fois à la télé: mon impression est positive. Bon, ce n'est pas un Démosthène, mais il a rassénéré, rassuré, redonné de l'espoir pour le futur, contrairement à beaucoup de responsables politiques écrasés par la catastrophe.
3. Les autorités de Louisiane portent une responsabilité énorme dans le fiasco (qui, comme je suis humain, m'a enragé; il était insupportable de voir des gens sauvés laissés 4 jours sur une autorout accessibles sans instructions, sans eau, sans nourriture). La gouverneure n'a pas écouté Bush qui avait déclaré l'état de zone sinistrée deux jours avant Katrina). Elle a refusé d'harmoniser le commandement de l'opération sous l'égide fédéral:
http://littlegreenfootballs.com/weblog/?entry=17361_Blanco_Refused_to_Act&only
Le maire a laisser inonder 350 buses qui auraient pu évacuer les plus démunis. Je l'ai vu ressortir d'un entretien avec Bush visiblement rasséréné, mais posant une question hallucinante 4 jours après la catastrophe: "Quelle est la chaîne de commandement?"
http://louminatti.blogspot.com/
4. Les digues qui ont lâché, c'est la faute à Bush aussi. Hé bien non, elles étaient prévues pour un ouragan de catégorie 3, au dessus on s'en remettait à Dieu. Les sections qui ont pété avaient été vérifiés et certifiées comme saines, récemment. Ça dure depuis vingt ans et 4 présidents, cette histoire; pour rendre les digues capables de résister à une autre Katrina, c'est vingt ans de travaux et 1000 milliards - donc il faut tout remettre à plat en ce qui concerne la Nouvelle-Orléans, et décider d'un périmètre à sauver en toutes circonstances; pour le rester, il faut interdire l'habitation en zone dangereuse, réétablir les marais qui font office de tampon, etc.) Les dépenses de l'Irak n'ont rien à voir; ce qui s'est passé est un problème depuis la fondation de NO par un français, contre l'avis de ses propres ingénieurs. La garde nationale mise en oeuvre était bien suffisante en nombre et matériel, seule sa lenteur à agir peut être mise en cause et ça, c'était le boulot des autorités locales. Un vétéran de la garde national, revenu d'Iraq, a dit par ailleurs qu'il aurait préféré être à Bagdad, ça donne une idée de la situtation.
5. Sur le plan domestique, Bush dépense comme un démocrate saoûl (extension très coûteuse du Medicare, par exemple) ; le problème est que c’est incontrôlé et politique (comme toute décision budgétaire au niveau fédétal). La Louisiane reçoit 530 millions ; où sont-ils ? Si Katrina au lieu d’être un ouragan était une attaque nucléaire.
En conclusion, il ne s'agit pas d'excuser Bush à tout prix, mais de remettre les choses en perspective: il porte certes une part de responsabilité (lenteur de la réaction fédérale, invraisemblable fouillis de bureaucraties où la chaine de commandement se perd dans un marécage). Le reste, c'est du fantasme et de la haine.
Baton Rouge est passée de 350 à 700 mille habitants en une nuit; tu connais l'infrastructure, déjà insuffisante en temps normal, et tu vois le problème... Enfin, ce n'est rien quand c'est recadré par l'ampleur de la catastrophe. Le bruit de fond ici, c'est maintenant le vrombissement des hélicoptères et les sirènes des ambulances. Pénurie d'essence, les épiceries dévalisées. Je suis soulagé que l'évacuation se soit terminée, c'était terriblement déprimant et angoissant de voir tous ces pauvres gens totalement abandonnés à eux-mêmes. Je pense qu'il y aura 50.000 morts au total, et peu, au fond, dûs aux forces de la nature (exemples: au Superdome, un garçon de sept ans sodomisé et tué, une fille de quatorze ans violées jusqu'à la mort).
Sur le plan positif, l'élan de générosité et de dévouement partout dans le peuple est absolument extraordinaire. Je ferai ma part financière pour la Croix Rouge. Pour l'ensemble de l'opération, le sauvetage fédéral compris, grille 500 millions de dollars PAR JOUR, donc il faut aider.
Rédigé par : al | 05 septembre 2005 à 00h51
Que dire après cet éclairant témoignage ... ?
Sinon, justement, qu'il montre bien l'ampleur de la désinformation que nous font subir nos médias soi-disant... "objectifs" et "non partisans" !
Et cela des deux côtés de l'Atlantique !
Tout comme d'ailleurs... les attaques faciles - d'un NYT ou d'un Dupin - sur une "idée soi-disant "vieillie" de "la lutte contre le terrorisme" comme "problème numéro un du pays" ou sur les "expéditions militaires à l'autre bout du globe" !
Quant à la question sur Chirak, vous voulez dire celui qui a fourni Osirak et soutenu bec et ongles Saddam pour protéger ses... concessions pétrolières et milliards de dollars de créances ?
Ou celui qui préférait sacrifier les intérêts d'un peuple au... plaisir de faire son petit numéro sur la scène mondiale et d'en remontrer à l' "hyperpuissance" américaine ?
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 09h45
Vous savez ce qui me gêne, dans tout ça ? Dans ce billet, et ces réactions ?
C'est que, si ces débats ont tout lieu d'être, si l'échec de l'Administration Bush est indéniable, j'aurais aimé lire davantage de compassion dans ces messages.
Pour une fois, et parce que ce sont les vilains américains, le peuple de gauche aura sauté à pieds joints par-dessus la misère du monde pour n'analyser tout ceci qu'en termes économiques.
Jouissance morbide de voir les US mettre un genou à terre.
Je trouve cette réaction d'une ignoble mesquinerie.
Rédigé par : KoZ | 05 septembre 2005 à 10h00
En tout cas, la confiance a apparemment pas trop régné entre les niveaux local et fédéral – pendant que les victimes… attendaient ?
"Behind the scenes, a power struggle emerged, as federal officials tried to wrest authority from Louisiana Gov. Kathleen Babineaux Blanco (D). Shortly before midnight Friday, the Bush administration sent her a proposed legal memorandum asking her to request a federal takeover of the evacuation of New Orleans, a source within the state’s emergency operations center said Saturday."
"The administration sought unified control over all local police and state National Guard units reporting to the governor. Louisiana officials rejected the request after talks throughout the night, concerned that such a move would be comparable to a federal declaration of martial law. Some officials in the state suspected a political motive behind the request. “Quite frankly, if they’d been able to pull off taking it away from the locals, they then could have blamed everything on the locals,” said the source, who does not have the authority to speak publicly. "
"A senior administration official said that Bush has clear legal authority to federalize National Guard units to quell civil disturbances under the Insurrection Act and will continue to try to unify the chains of command that are split among the president, the Louisiana governor and the New Orleans mayor."
"Louisiana did not reach out to a multi-state mutual aid compact for assistance until Wednesday, three state and federal officials said. As of Saturday [SHE SAYS : WEDNESDAY ?], Blanco still had not declared a state of emergency, the senior Bush official said."
/…/
"Blanco made two moves Saturday that protected her independence from the federal government: She created a philanthropic fund for the state’s victims and hired James Lee Witt, Federal Emergency Management Agency director in the Clinton administration, to advise her on the relief effort."
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2005/09/03/AR2005090301680.html
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 10h45
Sur les dérives du tout-émotion (FOX comprise: la désinformation passe AUSSI par... les bons sentiments !):
Voir le billet précédent:
"La politique dictée par l'émotion est le contraire de la patiente construction de solutions à long terme. Un incendie prend quelques heures, la construction de logements prend des années. Aucun micro, aucune caméra ne sont présents pour l'emménagement de familles dans un logement neuf. Ce n'est pas un événement."
"La prévention, par essence, est le contraire d'une politique de l'émotion, puisqu'elle cherche à en réduire le nombre. Entretenir les forêts [OU LES DIGUES !] est une politique de long terme et coûteuse, qui vise à réduire le nombre d'incendies [OU D'INONDATIONS !] , donc à diminuer les occasions de spectacle. Vous ne passerez pas au journal de 20 heures si vous consacrez du temps et de l'argent à débroussailler."
"Il fallait respecter leur souhait de "rester ensemble. Les familles sont restées ensemble et c'est ainsi qu'elles sont mortes, ensemble."
De même, un attentat-suicide ou une voiture piégée prend quelques minutes et fait des images spectaculaires, la reconstruction d'un pays détruit par la tyrannie prend des années et n'attire bien sûr ... aucun micro ni aucune caméra !
La politique de l'émotion ou l'antipolitique, par Maurice Goldring
LE MONDE | 31.08.05 |
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-684100,0.html
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 11h40
Bien sûr que j'ai de la compassion pour les victimes de l'ouragan comme j'ai de la compassion pour les passagers morts dans le crash en Indonésie.
Nous n'allons pas lancer un débat sur la partialité des médias comme pour le conflit Israëlo-Palestinien...
Le fait est qu'il y a une colère bien réelle qui traverse tout le pays et les sondages sur l'impopularité du président Bush n'ont pas été commandés par la France.
Quant à Chirac, il n'est pas le seul à s'être compromis avec Saddam Hussein!
Rédigé par : daryl | 05 septembre 2005 à 11h47
- "les sondages sur l'impopularité du président Bush n'ont pas été commandés par la France."
Non, mais par des médias majoritairement anti-Bush, dont une analyse plus fine montre que les gens ayant des proches ou des connaissances sur place en Irak sont beaucoup plus nuancés (49% pour, 47% contre) - ce qui est apparemment pas le cas des planqués comme les... journalistes ?
- "Quant à Chirak, il n'est pas le seul à s'être compromis avec Saddam Hussein!"
C'est vrai: parmi ceux qui se sont compromis avec la même constance et JUSQU'AU BOUT, j'ai oublié le reste du valeureux "camp de la paix": l'Allemagne, la Russie, la Chine" et... George Galloway !
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 14h24
Un Dupin américain ?
"Les autorités locales (pratiquement TOUS DES NOIRS, dont le MAIRE !) ont donné l'ordre d'évacuation, mais ne se sont pas demandé ce qu'allaient faire ceux qui n'ont pas de voiture, ou qui étaient trop faibles pour partir, ou n'avaient aucun endroit où aller. Personne n'a pris la décision d'envoyer des bus chercher les gens dans les quartiers pauvres."
"Ces images resteront dans la mémoire collective, comme celles de la répression des manifestations noires pour les droits civiques en 1963. Elles resteront comme un symbole de la présidence Bush " ...
Je veux bien admettre que nombre d'Américains et le reste du monde aient à l'occasion été surpris de voir tant de "pauvres" noirs et que ça puisse aider à terme à une meilleure prise en compte de cette réalité, mais je vois pas bien le rapport avec... Bush ??? *
Ah, mais je suis bête: tout le monde sait qu'il y avait PAS de pauvres noirs en Louisiane avant... 2000 !
Et même qu'en Union soviétique, il y en avait pas du tout, puisque, à l'exception d'une toute petite nomenklatura, TOUT le monde... l'était !
«Pour George Bush, les pauvres n'existent pas»
Annette Lévy-Willard
Liberation, lundi 05 septembre 2005
http://www.liberation.fr/page.php?Article=321359
*Voir aussi: http://abcnews.go.com/US/HurricaneKatrina/story?id=1094262&page=1
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 14h37
Bon, là, je crois que jc durbant devient carrément lourd. Ce qui m'ennuie dans ce genre de discussion, même elle est souvent très intéressante (merci à al pour son témoignage), c'est le fanatisme idéologique dont jc durbant est hélas un bon exemple.
Rédigé par : Eric Dupin | 05 septembre 2005 à 14h51
Sur la désinformation par les sondages:
"People with friends or relatives serving in Iraq are more likely than others to have a positive view of a generally unpopular war, an AP- Ipsos poll found."
"A solid majority of those who did not know anyone in Iraq said they thought the war was a mistake, 61 percent, compared to 36 percent who thought it was the right decision. Those who had a relative or friend there were almost evenly split, 49 percent right decision, 47 percent mistake. »
"After Ted Chittum of Bourbon, Ind., had a chance to talk at length with his cousin who served in Iraq, he said he got a different picture of what was going on in the country.
"He talked about all the good things that are going on," said Chittum, a school superintendent and a political independent who supports the war effort. "Schools are opening up. The people are friendly, wanting our help. You get a whole different spin from what you get on television."
"From most of the information I get, the people over there fighting basically are proud to be there and feel they're doing something good," said Sally Dowling, a bank employee from Mesa, Ariz., who said her boss's son is serving in Iraq. "That brings it home more than if I didn't know anybody."
AP Poll: Military Kin Likelier to Back War
Aug 26
Will Lester
Associated Press Writer
www.breitbart.com/news/2005/08/26/D8C7RDP00.html
Conclusion: les familles de soldats sont majoritairement des républicains ou les journalistes majoritairement (pro) démocrates et/ou anti-Bush ou... issus de familles de planqués ?
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 14h53
Eric Dupin vient de le dire et je suis d'accord: ces discussions ont le loisir de montrer la vrai face des gens, des idées, et malheureusement, de démontrer que tant que des "Jc Durbant" agiront comme il pense, on est loin du compte.
Je demande une petite minute de reflexion, dans tout ce matracage d'extraits d'articles:
A TOUS, DE SE DEMANDER POURQUOI DANS LA PREMIERE PUISSANCE DU MONDE, SE PASSENT TOUTES CES SAUVAGERIES, depuis le manque d'anticipation, au désordre, puis aux looters, aux bandes armées, au manque de sauvetage... COMMENT SE FAIT-IL QUE DANS LE JOURNAL TÉLÉVISÉ ON VOIT DES FUSILLADES, DES HÉLICOPTÈRES DE SAUVETAGE QUI SE FONT TIRER DESSUS? COMMENT SE FAIT-IL QUE LA VENTE DES ARMES DANS LA ZONE AIT AUGMENTÉ MALADIVEMENT LA SEMAINE DERNIÈRE?
Et puis franchement, qu'est-ce que cela veut dire, un gouvernement qui attend 7 JOURS pour demander de l'aide internationale, alors qu'il est supposé être bourré de pognon, au moins en ce qui concerne la caisse "catastrophes"??? Cela veut dire un gouvernement qui tente de montrer à son pays qu'il ne pouvait pas faire autrement!
Pendant que Sean Penn se remonte les manches pour aider les secours, Rice et compagnie passent leur temps A TENTER DE RÉCUPÉRER LEUR POPULARITÉ !!!!!!!!!!
Mais enfin, c'est de la folie!!!! Donc Monsieur Jc Durbant, prenez 1 minute, arrêtez de sillonner le net pour tenter d'excuser les inexcusables, et reflechissez à tout á Bon Dieu!
Veuillez m'excuser mais je suis ulcéré et trop malheureux de voir ce qui se passe, et de voir que ENCORE UNE FOIS LE MONDE FERME LES YEUX. Et oui. On en revient au début du débat. Moi aussi je suis pessimiste.
Rédigé par : Martin | 05 septembre 2005 à 15h38
Petite définition du troll...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_%28Internet%29
On atteint là les limites de la discussion sur internet...
Rédigé par : Daryl | 05 septembre 2005 à 15h44
Voilà. Je souffle. Je voudrais revenir sur l'ouverture du débat d'Eric Dupin. Je pense que l'Amérique (qui est un peu le reflet exacerbé du monde, où l'on trouve les plus riches, mais aussi les plus pauvres, les plus hautes technologies mais aussi les pires bricolos...) ne touche pas seulement du doigt les limites du "chacun pour soi et Dieu pour tous". L'Amérique, et puis le monde, s'est fourré le doigt jusqu'au coude bien au delà des limites du chacun pour soit. Et Katrina vient de le montrer. Mais c'était déjà visible avant. Et bien, j'en parlait dans une de mes premières interventions, le monde a besoin de se réapprendre, de reprendre la balance et de réequilibrer les valeurs humaines, économiques, environnementales... Tant que cet effort (malheureusement utopique, j'en ai bein peur) ne sera pas fait, on ne pourra pas parler d'un "new new deal". Ni aux Etats Unis, ni nulle part ailleurs.
Rédigé par : Martin | 05 septembre 2005 à 15h47
Ok Daryl, désolé, je m'incline et m'excuse.
Rédigé par : Martin | 05 septembre 2005 à 15h49
Oh ce n'est pas grave, et cde n'était pas vraimenent toi qui était visé!!
Mais il faut toujours raison garder face aux comportements de type "trollien" qui sont très doués pour faire sortir les gens de leurs gonds!
Rédigé par : Daryl | 05 septembre 2005 à 16h05
Mmmmmm. Soit. Ceci dit pendant que tu remettait l'heure à la pendule, ou les pendules à l'heure américaine, j'en ai profité pour revoir un peu les fondations du débat. Je pense, en outre de mon dernier message, que la vrai réponse, ou en tout cas, que la piste qui nous permettrait d'entrevoir un chemin vers le New new Deal n'existe pas encore. L'heure, américaine ou du monde est peut-être encore trop chaude pour voir vraiment les conséquences en profondeur. Peut-être faut-il attendre que les eaux se dégagent?...
Rédigé par : Martin | 05 septembre 2005 à 16h11
L'article que le Dupin que j'appréciais pour sa mesure et son sens de la complexité sur "C dans l'air" aurait pu écrire - et que j'attends toujours dans les médias français ...
"Is it all Bush's fault?
Not all of it. Those Europeans who see the story in terms of White House incompetence and hubris misunderstand the United States, where power is diffuse. City mayors control large, heavily armed police forces, while state governors command huge militias. They are jealous of their privileges and dislike Washington's interference.
Blame: The president has performed poorly over the past week and must take some responsibility. But the truth is that Katrina was an all-American failure."
"Could the disaster have been avoided?
No. Category 4 storms carrying 145mph winds are acts of God. Most Americans understand that theirs is a vast and often wild land where nature can wreak terrible damage in minutes. New Orleans would have been very badly damaged regardless of human intervention.
Blame: No one."
"Could the city have been evacuated before the storm?
Yes. The failure of the authorities to remove 200,000 people, mostly the poor and sick, is a national disgrace. The residents of old people's homes, blind schools and ghetto housing estates should and could have been bused out. They were not. Many thousands died. This is a failure of epic proportions.
Blame: The city of New Orleans and the state of Louisiana, who are responsible for evacuation planning."
The key questions
By Francis Harris
The Telegraph
(Filed: 05/09/2005)
http://www.telegraph.co.uk/core/Content/displayPrintable.jhtml;jsessionid=ZE5ZTR0MCMGEHQFIQMFCNAGAVCBQYJVC?xml=/news/2005/09/05/wkat505.xml&site=5
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 18h48
Autre genre d'article, fruit de l'expérience vécue et de la volonté de comprendre avant de condamner, qu'on aurait TANT voulu trouver dans nos médias... français!"
Et qui, comme le faisait remarquer un ami aussi québécois, montre que c'est peut-être surtout "ces bras qu'on a éloignés qui ont manqué et laissé le champ libre à la pègre" ...
"Le grand verglas nous a appris que nul n'est responsable d'une catastrophe naturelle. La responsabilité réside dans la façon dont on gère une crise. Lorsque l'ampleur d'une catastrophe dépasse tout ce qu'on a planifié, on doit puiser dans l'entraide et la solidarité. "
Comment l'expérience du grand verglas peut-elle nous aider à cerner ce qui arrivera aux milliers de victimes lousianaises?
Myroslaw Smereka
Ancien maire de Saint-Jean-sur-Richelieu
Édition du samedi 3 et du dimanche 4 septembre 2005
http://www.ledevoir.com/cgi-bin/imprimer?path=/2005/09/03/89639.html
Rédigé par : jc durbant | 05 septembre 2005 à 19h30
Eric Dupin, il est peut-être temps soit de fermer ce débat, soit de rappeler à tous que C'EST UN DÉBAT ! Avec une idée de départ... (Soupir)
C'est dommage, j'avais pris plaisir à échanger des points de vue au début. Mais batailler sur des conneries aussi débiles que celles de Jc Durbant, ça n'élève personne...
Quitte à faire du surplace les yeux fermés, autant rester chez soit. Pas vrai, Monsieur Durbant?
Rédigé par : Martin | 05 septembre 2005 à 21h48
Oui, effectivement, rappelons que le but est de discuter calmement d'un sujet, en essayant d'écouter les arguments d'autrui. Malgré quelques débordements, cette discussion n'a pas été inintéressante. C'est vrai qu'il serait idiot de se focaliser sur Bush. Ma note de lancement ne réduisait pas à sa personne, me semble-t-il, le problème posé par cette catastrophe. La question n'est pas de savoir si les Républicains ou les Démocrates ont raison, mais de s'interroger sur les faiblesse du modèle américain en tant que tel. En espérant que le simple fait d'oser cette interrogation de nous rangera pas dans la catégorie des affreux anti-américains...
Rédigé par : Eric Dupin | 05 septembre 2005 à 22h03