Les socialistes sont parfois si difficiles à croire qu'ils en deviennent incroyables. Laurent Fabius pousse le bouchon un peu loin lorsqu'il prétend incarner l'orientation "à gauche" et accuse ses adversaires au sein du PS de préparer un "tournant à droite". C'est une vieille ficelle usée jusqu'à la corde, si l'on ose dire, que de renvoyer ses rivaux dans l'enfer d'une trahison imaginaire. En face, François Hollande a beau jeu de prendre la pose du sage responsable politique soucieux de ne pas préparer des lendemains qui déchantent. Il entend désormais proposer en même temps qu'il s'oppose au gouvernement. Et ne pas courir derrière toutes les revendications. C'est prendre le parfait contre-pied de l'orientation démagogique et opportuniste qu'il a imprimée au PS depuis 2002. On peine à le croire lui aussi.
On est d'accord le PS est dans le brouillard le plus complet, Hollande a renoué avec sa stratégie d'union derrière lui pour faire barrage à une alternative.
DSK se déclare candidat à la candidature pour l'investiture du PS à l'électiion présidentielle 2007. Depuis le temps qu'il en avait envie!
Les hostilités vont peut être commencer, les projets, ou idées du PS sont peu claires, celles de DSK sont plus lisibles, voir son blog et son livre, le prochain sort en début 2006.
2006 une année explosive!!
Rédigé par : jerome | 29 août 2005 à 14h07
Parler d'une corde dans la maison d'un pendu... ;-)
Yves Calvi s'est fait rajouter quelques cheveux, et plus longs encore. Que Barbier est barbant, mon Dieu !
Rédigé par : Marie-Jean | 29 août 2005 à 18h04
Quoique...M. Dupin, François Hollande a toujours dit qu'il voulait faire ce qu'il dit et dire ce qu'il fait comme son mentor Lionel et cela depuis 2002 (oui il s'est opposé à la droite sans proposer, cela est sa carence).En tout cas, on attend toujours le programme.
Rédigé par : die Rosa | 30 août 2005 à 09h56
Bonjour Eric,
Regarder le doigt qui montre la lune plutôt que de regarder la lune en face... Laurent Fabius n'est évidemment pas le mieux placé pour reprocher la dérive libérale du parti socialiste, mais peut-on pour autant discréditer ce qu'il pointe du doigt ?
Ces derniers jours, nous avons entendu Rocard dire (itw d'hier dans le Figaro) que ce qu'il est convenu d'appeler "le tournant de la rigueur de 1983" incarnait pour lui une sorte d'âge d'or de la sociale-démocratie (il a regretté que ce ne soit qu'une parenthèse socialiste...); nous avons entendu Hollande, non pas reprocher la privatisation de GDF elle-même et ses conséquences, mais que celle-ci soit bradée avec des actions 25% en-dessous de leur estimation; nous avons entendu DSK conceptualiser une hausse de la TVA en nous expliquant qu'il s'agissait là d'une mesure altermondialiste; nous avons entendu Kouchner dire préférer une alliance avec l'UDF plutôt qu'avec ces irresponsables d'Attac... Qui pousse le bouchon ? Fabius, vraiment?
On peut ne pas croire la sincérité de la conversion soudaine de Fabius, mais on ne peut pas pour autant nier qu'il existe une réelle dérive idéologique au sein du parti socialiste.
Et j'ajoute même, quitte à rompre avec des idées reçues, qu'il ne s'agit pas là à mon avis d'une lutte séculaire entre les Guesdistes et les Jauressiens. Non, ouvrons les yeux, le monde a changé depuis un siècle. Le contexte est très différent et il faut éviter de projeter sur notre époque actuelle une grille de lecture qui n'est plus adaptée. Le panorama économique a considérablement évolué depuis une trentaine d'années. Le combat socialiste ne se résume plus aujourd'hui à un affrontement entre marxo-archao-chépatrokoi et réformistes. L'affrontement idéologique qui a lieu actuellement n'est la reproduction d'aucun schéma du passé. Les socialistes français doivent aujourd'hui trancher - comme hier les Allemands et les Anglais - entre un socialisme qui estime que son rôle se limite à gérer le libéralisme en limitant les dégats, et un socialisme qui pense qu'il existe de nouvelles voies à explorer pour élaborer une alternative (autre que le marxisme) à un système économique voué à terme à s'effondre sur lui-même. Un bien noble débat qui ne mérite pas qu'on le caricature en le déformant en une lutte éternelle entre vieux trotskistes et jeunes modernes...
Bien à toi,
Bruno
P.S. je n'ai pas de sympathie particulière pour Fabius, et je ne crois pas non plus à sa conversion...
Rédigé par : Bruno | 30 août 2005 à 12h08
Je suis assez d'accord avec Bruno.Le vrai révolutionnaire aujourd'hui ne devrait-il pas être celui qui cherche une autre voie?
Après tout on admet tous qu'il n'y a que le liberalisme et qu'il faut s'y adapter de façon a en faire "le moins pire des système". Mais pourquoi ne pas être un peu utopiste et chercher autre chose, est-ce aussi déraisonable que ça?
Je suis plutôt une pragmatique mais j'avoue que parfois j'aimerai bien que quelqu'un me propose une nouvelle voie. Je crois d'ailleurs qu'il existe un Mouvement pour une Utopie Concrète...
Rédigé par : aurelie | 31 août 2005 à 10h45
C'est sûr, le socialisme est né de la révolte des ouvriers et quand les patrons poussent le bouchon trop loin, l'idéologie et l'action socialiste fondée et sur l'utopie d'un monde meilleur et sur les attentes concrètes des classes populaires et moyennes (celles qui ne possèdent pas de capital)doit être la réponse cinglante aux abus des patrons.
Rédigé par : die Rosa | 31 août 2005 à 17h18
S'il fallait une preuve que ce qui se passe chez les socialistes n'intéresse personne (ou désespère tout le monde), c'est le peu de messages de cette note !
Je ne sais pas du tout pour qui ni pour quoi de ce magma je voterai. Je ne sais que ça : je ne voterai jamais pour quelqu'un qui roule sur une 125 maquillée en Harley, de location, et s'en vante pour nous la faire pipeule.
Rédigé par : Pierre-Marie Bourdaud | 07 septembre 2005 à 22h41
vaste sujet encore une fois M.Dupin. Vous savez gratter là où ça fait mal. :-)
On est un peu dans la continuité de la constitution européenne finalement. Avec un fabius qui martèle le non dans le seul but de destituer hollande et reprendre la main. Un DSK dans l'ombre attendant de se lancer au journal de 20 heures avec force sourire en coin et oeillades charmeuses (au secours !!!).
Nous sommes en 2005 et se dire que ce sont les présidentielles dans 2 ans en voyant la scène politique....excusez-moi mais ça fait littéralement flipper.
A gauche on a un hollande aussi charismatique qu'un pingouin en peluche, un fabius qui tire des ficelles grosses comme des cables électriques, un dsk qui joue les opportunistes. bref pas loin du néant.
A droite, on a un sarko qui rêve de donner un 52 ème état aux USA, un de villepin qui se prend pour napoléon en voulant redresser la france en 100 jours mais qui prend quand même des vacances et un chirac qui aurait bien le culot de se représenter.
Et qu'est-ce qu'il nous reste ensuite ?? un bayrou qui fait plus dans la philo-politique que la politique, avec un peur bleue c'est qu'on lui demande de prendre des responsabilités nationales.
Et dans tout ce méli-mélo, un crabe près à nous gangréner la moelle...2007 bis répétita de 2002???Il faut avouer que quand on y pense cela en devient plus que probable et c'est justement effrayant..
Va-t-on encore vers une élection où finalement le peuple vote plus contre un candidat que pour un candidat ??
Rédigé par : Imothep | 08 septembre 2005 à 10h28
oups j'avais oublié un personnage dans la liste. Et voui jospinou, qui nous la joue j'aimerais bien revenir les gars en fait....
Pathétique jusqu'au bout. Car finalement qu'elle est la qualité première d'un politique, c'est de croire en ces décisions et de les respecter. Il a voulu la jouer petit canard blessé, partir comme un prince (comme aurait dit cantona) et voilà que maintenant il aimerait que les gens le supplie de revenir.....quel narcissisme dans la démarche...
Rédigé par : Imothep | 08 septembre 2005 à 10h32